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Citations de Christina Mirjol (83)


Vous sortez du fichier, je vous dis. Immédiatement! Qu'est-ce que vous faites? Arrêtez, vous allez le perdre! Vous avez sauvé? Ne sortez pas, si vous n'avez pas sauvé, ne sortez pas! Quelle imbécile celle-là, qu'est-ce qu'elle fait? Elle va tout me perdre. Rentrez dans le menu tout de suite pour sauver! Elle est bête mais qu'est-ce qu'elle est bête! Qu'est-ce qu'elle fait? J'ai pas dit échappe! Ca y est c'est foutu, elle a perdu mon fichier, l'imbécile, elle a perdu mon fichier!
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Dans ce matin glacé, nous sommes chaudement vêtus, quant à l'homme il grelotte dans des vêtements légers d'une minceur désarmante : une veste trop petite et ne couvrant qu'à peine la longueur de ses bras, pas de gants.
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Il n'y a pas de repos pour l'homme de ce trottoir, frappé d'un sommeil court, invariablement aux aguets.
C'est la morsure du froid, ou le vent, ou la pluie, ou le feu trop cinglant d'une torche en patrouille, qui parfois, en pleine nuit, le réveille brusquement. Qu'il se mette tout en boule sous son toit de cartons et que le vent se lève... et hop ! il est à découvert et un grand froid humide pénètre dans sa couche, au milieu de ses vêtements.
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Parce que je pars si loin. Il ne faudrait pas que là-bas il me manque ça ou ça, dit Micheline.
Non non, bien sûr, non non, puisque c’est si loin, dit Joseph.
Et toi, avec ce rêve d’aller jusque là-bas ! dit Joseph.
Tu te contentes d’ici, ça te va, dit Micheline, quand il y a là-bas des choses tellement uniques. Tu préfères rester là.
On est vieux, dit Joseph. Et puis, tu sais bien qu’à présent je ne vois plus assez pour ce qui est de voir un paysage, oui.
C’est vrai qu’il n’y a que ça, là-bas, le paysage, dit Micheline.
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Le vent dans ses cheveux fait bouger le tableau ; tout s’anime ; le passé en morceaux disparaît sous nos yeux ; le présent lui succède et prend de la vitesse. On voit le temps d’un flash ce qu’elle ne voyait plus et désignait du doigt : l’absence de paysage.
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Le bouquet que je voulais t’offrir, mon amour, n’était pas un bouquet d’orties. Vois comme ce vase est pur et à la fois si simple, et comme il a tenu sans faillir l’eau de pluie que nous bûmes chaque jour entre ses parois lisses. N’aurais-je fait dans ma vie qu’un seul vase, fabriqué de mes mains avec la terre d’ici, que je serais content. Car il est bon de laisser à la terre un souvenir…
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Sous la voûte impassible, la nuit tire son rideau sur tous ceux qui gémissent. Ne reste à tous ceux-là que ce manteau ingrat tissé d'étoiles distantes, qui ne brille pour personne.
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Et vous savez ce que disent les gens? Que vous mangez parfois ensemble comme chez vous. Et pourquoi donc ici? Pourquoi donc pas dans votre maison?... Répondez! dit le flic.
Mais que pourrais-je inventer qui permette qu'on se parle, lui et moi, tranquillement? dit Suzanne. A l'heure où l'on se lève! Quand on voudrait la paix! Et se taire. Parfaitement! Parce qu'on ne peut forcer sa nature par exemple, enfin, à peine debout, et trouver sur le champ une politesse spéciale! Spécialement amicale! Parce que je viens de me lever, et donc, puisque j'étais couchée, je dois déjà m'asseoir, ranger quelques affaires, faire du banc pour le jour un espace habitable et commode, dit Suzanne. Et puis, en vérité, je suis loin de parler au premier-né qui passe, je ne parle pas à vrai dire, je parle à Teddy, parce que Teddy me parle; il vient tous les jours et nous pouvons parler, lui et moi, nous parlons, et il ne se lasse pas, jamais il ne se lasse, bien que j'aie peu de choses à lui dire en fin de compte, à Teddy, mon mari....................... mais par épuisement je me tais, épuisement et rêverie; désaffection aussi, comme si la vague indigne, initialement énorme et débordante de honte qui submergeait mon coeur depuis le premier jour, s'était en quelque sorte déversée dans un lac, disposée à croupir dans cet endroit du monde jusqu'à la fin des temps. Une sorte d'eau dormante, oui, ni vive, ni tranquille, d'une profondeur d'ailleurs inappréciable, oui, abyssale peut-être, en tout cas ennuyeuse, inconnue même de moi, obscure, et mystérieusement silencieuse.
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Non, comprenais-je effrayée dans le bâillement de la porte, entre le dernier acte et le lever de rideau, pliée de rire, riant, riant, hurlant, devant la tête penchée de ma mère dans le cadre de la porte dans le cadre qui demeurait bouchée!
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Heureusement, se dit Louise, que j'ai mis mon gros pull, la veste que j'aime bien, et aussi mes chaussures! Cette veste, c'est ma plus belle, j'ai bien fait de la mettre...Et mes drôles de chaussures achetées en pharmacie, j'ai bien fait de les acheter! Pas vraiment à la mode mais si douces! ...Et personne n'en voulait! Elles me faisaient de la peine, serrées l'une contre l'autre en retrait de la vitrine; on aurait dit deux taupes.
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Et ce feu, dit Micheline. Qui éclaire mes deux pieds d’une fumée toute rouge. Qui me brûle déjà. Qui nettoie l’univers d’une dernière lueur.
Et c’est encore ce feu qui s’empare de moi comme un bout d’allumette, comme les bottes de paille dans la fournaise d’une grange.
Je ne suis déjà plus qu’un brasier, dit Micheline, que cette fumée qui monte.
Je ne suis que cette grange qu’on regarde brûler.
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Je m’appelle Susanne, j’ai cinquante-deux ans. Cela fait bien trente-cinq ans que je travaille. Douze ans dans ce bureau. Et voilà qu’on me voit assise sans bouger sur un banc à huit heures du soir.
(...)
Je cours depuis toujours en rentrant du bureau et là je ne bouge pas, je me suis même assise.
Je regarde les oiseaux. Tout le monde peut me voir.
Au lieu de me hâter, je regarde les oiseaux et je ne rentre pas.
Tout le monde peut me voir, assise à regarder les oiseaux qui sautillent, au lieu de me hâter. Après l’averse, debout, à regarder passer l’eau dans le caniveau, et maintenant assise, regardant près du banc les oiseaux qui sautillent, au lieu donc de rentrer, puisque je ne rentre pas, puisque c’est décidé, au lieu de rentrer je suis là.
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J'avais lancé ma balle pour m'en débarrasser - parce qu'elle était usée - et celle-ci, sans le savoir, roulait dans le jardin comme pour que je l'attrape.
Elle roulait si bêtement ! (...)
Quelle imbécile ! pensais-je. Parce que je l'ai jetée ! Je n'en veux plus, voilà ! Je l'évince de mes jeux. Je le fais comme une brute. Et je ris.
Je l'avais donc jetée, abandonnée au froid à côté des feuilles mortes à son propre pourrissement.
Or, la petite balle s'enfonçait doucement dans la terre du jardin. Et elle ne bougeait plus. Elle ne voulait plus rien. Simplement s'enfoncer...
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— Exact. Mes atomes se reconnaissent entre eux. Dégagent une énergie supérieure à la bombe atomique, c’est moi qui vous le dis. La vie, qu’est-ce que vous croyez, ça n’est rien d’autre : une fission permanente. Quelqu’un me dit d’une fenêtre un jour : poussière, tu retourneras à la poussière. Je ne m’arrête même pas ! Il dit connaître ça d’un livre de je ne sais quand. Un livre. Chacun de mes atomes vient du ciel. Je ne m’arrête même pas !
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Car il faut être seul pour ne penser qu'à soi, comment faire autrement quand on est presque mort ?...
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Autour de ce rire fou - abyssal, dit Christiane -, un foisonnement de choses pour autant m'accapare, sans limite, sans cloisonnement.... : une collection de traces que j'avais dans la tête et qui s'étire maintenant vers les cimes du Cantal et les tomes de fromage au fond d'une cave sombre...Et non loin de se perdre dans la fraction de seconde où elles passent, ces empreintes s'organisent en une sorte de tableau assez indéchiffrable, dans lequel se retrouvent côte à côte la casserole, le chambranle de la porte, la tête blême et penchée de ma mère dans le cadre, ma chemise en carton, les monstrueuses figures déformées des massifs - on n'y voyait que dalle. Rien. Rien. Que du blanc, dit Christiane...
Non, comprenais-je effrayée dans le bâillement de la porte, entre ce dernier acte et le lever de rideau, pliée en deux de rire, riant, riant, hurlant devant la tête penchée de ma mère dans le cadre qui demeurait bouche bée.
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Le quinze août deux mille un, à huit heures du matin, chez elle, à Eymoutiers, Angélique prit une corde et entra dans la grange. [...]

[...] « Je voulais être danseuse » avait dit Angélique entre ses poings serrés. Quelques semaines plus tard ses petits pieds dansaient dans l’air froid de la grange.
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21 mars 1950. Le vieil Alex Lander est derrière sa fenêtre et regarde Hélène Schlocht. Maintenant qu'ils sont morts, Lander et Hélène Schlocht, personne ne se souvient de cette image ancienne de 1950. Qui pourrait se souvenir d'un vieux sentimental et d'une petite servante affublée d'une bassine et d'un sourire béat ? Sans ces petits cahiers découverts par hasard, quelle trace en aurions-nous ? Absolument aucune. Quant à leurs noms bien sûr, qui n'ont jamais brillé, ils auraient complètement disparu.
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Non, ce n'est pas une blague, ce câble d'acier qui casse, incriminant, qui sait, une rupture de vaisseau, un excès de passion, des descentes prodigieuses, des sauts phénoménaux, d'immodérés pas de danse. Non, ce n'est pas une blague de tomber, boum, d'un coup, morte, morte, pendant que le monde dort. Non, comprenais-je effrayée dans le bâillement de la porte, entre le dernier acte et le lever de rideau, pliée en deux de rire, riant, riant, hurlant, devant la tête penchée de ma mère dans le cadre qui demeurait bouche bée ! Non, ce n'est pas une blague... Mais qu'est-ce que c'est, maman, si ce n'est pas une blague ? Et pourquoi donc je ris ? (Un drôle de rire)
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(La version brochée du livre, paru chez ELP Éditeur en novembre 2018, est désormais disponible).

Ah ! Martine, ce couloir ! dit Élisabeth qui déboule... tu n'imagines pas une nuit plus profonde. Plus longue. Un cauchemar. Personne. Des cris. Des yeux qui brillent. Des petites lumières blafardes sur le point de s'éteindre, pas un seul témoin, Martine, tu m'écoutes ? Le couloir... Il est plus long qu'une journée et personne au bout , figure-toi ! Et alors, où est-ce qu'ils sont ? Où est-ce qu'elle est ? Je te jure. Soi-disant un hôpital. Un hôpital de pointe. Soi-disant de pointe, dit Élisabeth. Où est-ce qu'on va ? Où est-ce qu'on va ?... Ohé !... Il y a quelqu'un ?
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