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Critiques de Christine Orban (254)
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Est-ce que tu danses la nuit...

AIMER A PERDRE LA RAISON

L'histoire se passe aujourd'hui en Grèce, berceau de la tragédie antique- le livre n'en a pas la forme mais beaucoup d'ingrédients: une jeune femme, une nourrice protectrice (ici la gouvernante), des hommes, une mère, un père, des secrets, des interdits, de la trahison, de la jalousie, du mensonge, de la violence (suggérée pour respecter la règle de bienséance), et une intrigue dont la tension va crescendo, au pouvoir cathartique pour le lecteur. Une passion va donc se jouer devant nous.



Tina retourne par le biais de lettres retrouvées dans son passé interdit, inconvenant, mais pourtant, un temps exaltant. Une histoire de désir ardent et irrésistible où les corps doivent nécessairement se rejoindre quelque soit leur âge et quelques soient leurs liens.

Alors ce sont trois vies tout à coup qui vacillent et se précipitent à corps perdus dans des rouages amoureux complexes, rythmés par l'inaltérable manque qui obsède, guidés par la passion trop grande qui par définition fait souffrir et détruit.



Un texte qui interroge beaucoup sur l'amour et ses limites et sur le désir sans limites, sur la soif masculine de posséder le corps au féminin, sur la solitude, le temps qui passe, le lien filial, la morale et la transgression que ne connait pas la passion.



Le style de l'auteur semble nous souffler à l'oreille cette histoire et les questions qu'elle pose, préférant des phrases souvent courtes et suggestives, appelant une analyse psychologique remarquable de profondeur menée par le narrateur et dans laquelle le lecteur se laisse aller et se reconnait parfois.

Un miroir de nos vies avec ses passions, ses affrontements, ses souffrances, ses renoncements, ses regrets et son exaltation à vivre intensément.

Malgré quelques réserves sur l'inégalité des points de vue et sur la fin du roman, ce fut une lecture assez passionnante qui se lit avec envie et sans ennui. J'ai aimé le sujet abordé et toutes les réflexions collatérales qu'il implique. J'ai aimé l'écriture de Christine Orban que je découvrais pour la première fois, donc sans attente ni a priori. Découverte à poursuivre …

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Est-ce que tu danses la nuit...

Que dire d'un tel roman. Je ne me suis pas ennuyé, ok.

Mais l'histoire est-elle crédible ? Une jeune femme qui aime le père de son petit ami, soit. Mais ici ce père reste un homme d'affaire qui prend possession d'une jeune fille, il en devient addict. Et donc il est aussi possédé par celle-ci et cela il semble que ce soit malgré elle (impression personnelle évidemment !). Finalement l'attitude de la mère (faire barrage dans leur correspondance est une saine réaction d'adulte, elle a sauvée sa fille).
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Petites phrases pour traverser la vie en ca..

Distrayant. Pas prise de tête.
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Est-ce que tu danses la nuit...

Dans quel cas lire ce livre ?

Pour faire l’expérience d’un amour qui dérange.

La quatrième de couverture l’annonce mystérieusement : ce livre raconte « l’histoire d’une attirance irrésistible […] de la morale confrontée au désir […] un amour déplacé » l’énonce Christine Orban elle-même.

Je n’avais aucune idée de quel type de relation il allait s’agir mais finalement l’incipit dévoile directement ce dont il est question : « J’ai aimé le père de mon petit ami. »



Décor planté. Tina, tout juste majeure, est la petite amie que Marco présente à son père Simon. Et Tina de rapidement passer de l’un à l’autre.

Au-delà de la différence d’âge qui dérange et qui fascine pour ce qu’elle met des barrières morales à ce qui ne regarde finalement que les intéressés, il y a ce trio amoureux dont on se doute qu’il est suffisamment malsain pour ne pas bien se terminer.



Contre-indications

Pour qui aime les femmes de caractère.

Tina en est l’exact opposé. Certes elle est relativement jeune mais à mes yeux ça n’excuse ni sa passivité, ni sa fadeur. Femme-objet utilisée jusqu’à son paroxysme que les deux hommes virils se disputent (même sans le savoir), très peu pour moi.

Simon (le père) ne m’a pas convaincue non plus… peu crédible… et si je peux comprendre l’attirance d’une jeune femme pour un homme qui pourrait être son père (oui, cela se psychanalyse… je sais...) encore faut-il qu’il ne se comporte pas comme un ado… sinon ça fait juste vieux con qui abuse d’une gamine.

Et si j’ai bien aimé le pourquoi du titre par le roman… il a fallu que cela tourne à l’obsession et perde sa saveur…



Effet secondaire désirable

Remettre Lolita de Nabokov sur le haut de sa pile à lire, afin de vibrer un peu…
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Est-ce que tu danses la nuit...

La différence d âge dans une relation amoureuse : dérangeant. Ce livre l est un peu à mon goût et Tina me restera en mémoire. Mais pourquoi se torture t elle autant ?

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Est-ce que tu danses la nuit...

J'aime quand l'amour transgresse les règles, dépasse les bornes, renverse les codes, fait taire le politiquement correct et frise la perfection.

C'est cela que j'ai pressenti en lisant la quatrième de couverture et qui m'a fait craquer en ajoutant cet énième livre sur ma pile aussi haute que la Tour de Babel.



La première partie du livre m'a enivrée, chamboulée, poussée dans mes retranchements, dans ces zones secrètes de mes réflexions que je garde précieusement pour moi.

J'ai aimé être témoin de cet amour bouleversant qui fait fi des âges, des principes moraux et du qu'en dira-t-on.



La suite de la lecture a été aussi belle mais plus douloureuse. Pourquoi les nuages sont-il obligés de venir obscurcir le paradis des amoureux ? Pourquoi la jalousie, l'envie, le sentiment de trahison viennent-ils ternir les délicieux jours d'un amour naissant ? Pourquoi le manque de confiance en soi vient troubler les plus douces émotions au plus profond de nous-mêmes ?

Pourquoi avons-nous de la peine à croire que nous pouvons être aimé pour ce que l'on est ?

Christine Orban, dont c'était ma première lecture, a le style d'écriture que j'aime : Phrases courtes et percutantes qui révèlent les émotions, les transcendent, empêchant le lecteur de tourner en rond et de rester extérieur à l'histoire.

J'ai dévoré ce livre. Avec avidité.

Passionnée par les parallèles d'histoires qui me sont proches.

Est-ce que tu danses la nuit ? Moi oui, et puis je rêve aussi...

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Avec le corps qu'elle a...

un peu déçue par ce roman. Je l'ai acheté par grand hasard chez un bouquiniste, attirée par le titre. Finalement, le roman tourne un peu en rond sur le coté macho et puissant du beau-père de l'héroïne, qui est un peu "paumée". Peu d'avancement, mais lecture plutôt agréable. J'en garderai pas un très grand souvenir.
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Est-ce que tu danses la nuit...

💙 “Moi, la nuit, je repense au soleil

Et je vide toutes les bouteilles

Je détruis les chambres des hôtels

Là-haut, là-haut

Oui, la nuit, je longe les falaises

Je voyage au gré de mes malaises

Et je nage dans un champ de fraises

L'aurais-je dans la peau ?”

(Night shop - Benjamin Biolay)



💙 Est-ce que tu danses la nuit est une question qui restera tue, qui ne franchira pas les lèvres de Simon, qui craint la réponse de Tina. Si elle danse la nuit, c’est qu’elle ne l’aime plus. L’a-t-elle jamais aimé d’ailleurs ? Qu’y a-t-il de pire qu’un amour qui finit, sinon un amour interdit qui se meurt ?



💙 A Athènes, Tina et Marco vivent leur vie d’adolescents, ils s’aiment comme on aime la première fois, aveuglément et passionnément, maladroitement aussi, mais ils s’aiment. Tina est belle, trop belle pour Marco, et elle est intelligente ; fier d’être l’élu de son cœur, Marco présente Tina à toute sa famille. Et à son père, Simon. Lorsque leurs regards se croisent, quelque chose nait, c’est presque imperceptible, mais pourtant ils le sentent, en eux quelque chose à changé.



💙 Depuis cette rencontre, un triangle amoureux se met en place ; Tina est attirée par le père, le fils lui semble si jeune, si incertain, elle lui préfère l’expérience et l’assurance. Elle rompt avec l’un pour vivre une passion avec l’autre. Une passion destructrice, dont aucun ne ressortira indemne.



💙 Est-ce que tu danses la nuit est le récit d’une femme confrontée à ses souvenirs ; alors que sa mère est malade, elle découvre dans un panier les lettres secrètes écrites à et par son amant. Des lettres jamais reçues, jamais envoyées. A leur lecture, Tina est replongée dans sa jeunesse, acculée face à ces amours complexes et secrètes, face au malheur passé. La brèche est ouverte, les larmes jaillissent, elle a mal de revivre cette période de sa vie, elle a mal d’avoir souffert et d’avoir fait souffrir, mais elle ne pouvait y résister, elle a vécu ce qu’elle devait vivre, elle a aimé, innocemment et sincèrement.



💙 Mon avis ? J’ai apprécié cette lecture, j’ai été emballée dans les souvenirs de Tina, dans son dilemme, sa culpabilité et son envie de vivre plus forte que tout. Une très belle découverte 💙
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Est-ce que tu danses la nuit...

Comme Rimbaud l’a écrit, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ». Pas certaine qu’on le soit réellement plus à l’aube de la vingtaine. On aspire à une liberté qui est celle des adultes, « des grandes personnes » tout en restant encore un peu un enfant. C’est l’âge des expériences diverses, des nuits blanches et mondes refaits entres amis, entre amants. C’est l’âge où tous les futurs sont possibles et la jeunesse éternelle. C’est l(‘âge des effronteries, de la rébellion, du choix de ce que sa vie sera ou non.



« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », et c’est ce que Simon a trouvé d’irrésistible chez Tina. Ce que cette dernière a reproché à Marco. Ce que ce dernier aurait voulu que Tina ne soit pas. Libre et Irrévérencieuse, dans Est- ce que tu danses la nuit… de Christine Orban. « Je voulais raconter l’histoire d’une attirance irrésistible. Raconter l’échec de la morale confrontée au désir. Raconter un amour déplacé. »



Deux hommes. Le Père et le Fils. Aux antipodes l’un de l’autre. L’un veuf, très bel homme, achetant son fils en rattrapage d’une éducation inexistante. L’autre jeune, impétueux, rebelle. Qui remise ses études au second plan, pour vivre sa vie à cent à l’heure, sachant que son père couvrira toujours ses arrières par culpabilité. La culpabilité de l’absence, du manque d’éducation, de repère paternel. Une culpabilité grandissante, sur fond d’amour interdit.



Une femme en devenir. Tina. La fiancée du fils. La maîtresse du père. Une passion naissante sur un amour enfant mourant. Une jeune femme perdue quant à sa volonté propre, quant à ses sentiments. Je l’ai perçue comme spectatrice de sa vie. Qui subit les assauts violents d’un amoureux éconduits. Qui vit terrée chez elle par peur. Peur du scandale, de la honte, de l’opprobre. Par peur de vivre sa vie de jeune femme étudiante à Paris.



Deux villes. Athènes, celle de l’enfance, des promesses estudiantines, des premiers ébats adolescents. Paris, celle de la liberté, d’une vie nouvelle. Celle de la passion clandestine rythmée aux heures des palaces parisiens et des grands restaurants.



Avec Est-ce que tu danses la nuit…, Christine Orban nous comte une jeune femme prise en étau entre deux hommes qu’elle aime – a aimé – croit aimer – et qui ne se soucient que d’eux, au détriment d’elle. Elle qui devient un objet, une vulgaire poupée qu’on ne veut pas partager. Une sorte d’image d’Épinal, d’une jeunesse et d’un corps qui devraient être scellés dans l’éternité de deux hommes égoïstes, et destructeurs par la même. Aucun jugement de la part de l’auteure, juste un simple constat quant à ces passions avortées.



Belle lecture à vous !
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Est-ce que tu danses la nuit...

J'ai abordé ce roman avec une grande curiosité; pas de quatrième de couverture ou si peu, un titre énigmatique et une couverture qui m'a rappelé "La salle de bal" d'Anna Hope, que j'avais beaucoup aimé; on voit sur les deux couvertures des jambes de jeunes femmes autour desquelles tourbillonne une jupe jaune pour Anna Hope et une jupe bleue pour Christine Orban. Dans les deux romans, tout à fait différents par ailleurs, la danse est métaphore de la liberté.

Tina, alors dans la quarantaine, trouve, chez sa mère des lettres qui la replonge au temps de ses 18 ans et tout lui revient en mémoire 25 ans après; ses souvenirs fabriquent la trame de ce roman. Amoureuse de Marco, un jeune de son âge, elle est attirée par le père de celui-ci, Simon, presque soixante ans; on suit ses tiraillements, sa culpabilité, son mal-être, ses interrogations face à cette situation "amorale" et ingérable pour une adolescente, femme en devenir. On est également témoin de la plongée dans la violence et l'auto-destruction de Marco ainsi que de l'addiction de son père à la jeunesse de Tina qui l'éloigne provisoirement de la vieillesse et de la solitude.

Tina subit la décision des hommes, celle de Marco d'abord qui installe un "moratoire" de quatre mois sur leur relation croyant avoir été trompé puis celle de Simon qui veut la posséder. Elle est ballottée entre deux hommes sans savoir ce qu'elle veut vraiment, elle. Elle se retrouve dans une situation schizophrénique : avec Simon, Tina est une femme et sans Simon, elle redevient une adolescente. Le plus terrible, c'est qu'elle se sent coupable vis-à-vis de Simon, de Marco, de sa mère qui pourtant ne trouve rien à redire à la situation, de la morale. Elle ne peut trouver aucun soutien à l'extérieur d'elle-même.

Christine Orban rend bien cette zone grise où une adolescente perdue, qui découvre le désir, ne peut rien contre la volonté de l'adulte; on ressent de l'empathie pour Tina, on voudrait l'aider.

L'emprise d'un adulte homme sur une jeune fille immature est au cœur de bien des débats actuellement (on ne peut éviter de penser au livre de Vanessa Springora "Le consentement") et ce roman a le mérite de nous y faire réfléchir à travers la fiction.
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Est-ce que tu danses la nuit...

La quatrième de couverture de ce roman est très mystérieuse puisqu’elle se résume à ces quelques mots de l’auteure : « Je voulais raconter l’histoire d’une attirance irrésistible. Raconter l’échec de la morale confrontée au désir. Raconter un amour déplacé. » C’est pourquoi, je vous ai également repris le résumé du livre qui vous en dit un peu plus, sans pour autant vous en dévoiler tous les rouages de l’histoire.



Les premières pages du livre laissent la place à l’imagination du lecteur : sur le physique des personnages, sur les lieux où ils se trouvent,… Et puis, petit à petit, grâce aux lettres que l’héroïne principale a retrouvées, l’histoire se déroule comme une bobine de fil avec un retour dans le passé, plus de 20 ans en arrière.



On y fait la connaissance de Tina, une jeune fille de 17 ans qui termine doucement ses années de lycée et qui vit une relation amoureuse avec Marco, un garçon rebelle de son âge. Le tournant de ce récit se fera par la rencontre de Tina avec Simon, le père de Marco, un quinquagénaire séduisant mais qui a un peu perdu le goût de la vie.



En plus des lettres en possession de Tina, son journal intime éclaire le lecteur sur ce triangle amoureux dont la bienséance y verrait un opprobre. Pourtant, l’auteure ne tombe jamais dans le pervers. Ce livre est doté d’un style d’écriture élégant et intriguant et je n’ai pu m’empêcher de souhaiter poursuivre ma lecture pour en découvrir en quelque sorte le choix de l’heureux élu. Il est assez aisé de se mettre dans la peau des personnages et de se demander comment nous, nous aurions réagi à ces dilemmes amoureux.



Avec ce roman sur l’amour avant tout, l’auteure, Christine Orban, nous fait comprendre qu’il peut prendre de multiples formes différentes, autant qu’il y a de protagonistes dans l’équation.



C’était la première fois que je lisais un livre de Christine Orban mais ça ne sera sûrement pas la dernière. Je remercie Sarah Altenloh pour sa confiance et la maison d’édition Albin Michel pour l’envoi de ce roman à la fois tendre, mélancolique et pourtant si puissant.
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Avec le corps qu'elle a...

Ce livre porte le message d'une vie amoindrie par le poids du regard d'un homme pervers, et d'autres hommes pleins de désir, sur une jeune femme. Sa plastique jugée parfaite par ses pairs (parfaite au sens de correspondant à l'idée que la société se fait de la beauté en France à la fin du 20ème siècle), semble résumer la personne entière de la narratrice. Elle se sent emprisonnée dans l'image que les autres posent sur elle. On est dans ses pensées, on voit sa détresse, qu'elle cache habilement sous une apparence froide, on voit son absence de sourires, on imagine les têtes qui se tournent sur son passage. Ce livre est important, car il montre comme le regard et les paroles d'autrui, semblant si vraies, peuvent créer en nous un désarroi immense. La relation avec la mère, ici si bien dépeinte, quand elle dit qu'elle détestait que celle-ci lui dise "ma fille", parce qu'elle sentait tout ce que sa mère y mettait de "maternellement douteux", m'a paru très juste. Ce livre m'a touchée et est resté dans mes pensées après l'avoir quitté.
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Charmer, s'égarer et mourir

Le roman intime de Marie Antoinette, raconté par Christine Orban, comme une volonté de comprendre un personnage si connu, aimé et abhorré, sur lequel on a tellement écrit, cette fois avec un apriori émotionnel positif. Elle fut aimée d’abord, lorsqu’elle arrive toute jeune et sans expérience à la cour de France , puis honnie, haïe et jugée responsable en partie de la Révolution Française Christine Orban cherche à travers l’apparente ou réelle contradiction, les préjugés, les fantasmes, la haine, les calomnies….ce qu’était la femme :« apparemment légère mais d’une dignité très grande devant le malheur ». Par l’intermédiaire du « Marie Antoinette » de Stefan Zweig, Christine Orban , sans nier les défauts d’une femme jugée volage, dépensière, frivole, et starifiée comme le sera Marilyn, se propose « d’approcher son âme, ni aussi noire ni aussi pure que certains l’imaginent. »

Petit livre tout à fait charmant, depuis le lever de la reine, les comptes précis qu’elle a à rendre à sa mère étouffante (quand on sait qu’elle ira à l’échafaud sans que personne de sa famille ne lèvera le doigt pour la sauver), les exigences de la cour de Versailles, par exemple s’habiller, se déshabiller devant une assemblée, ce qu’elle devra accomplir chaque jour jusqu’à son emprisonnement au Temple, jusqu’aux derniers moments où elle, que l’on appelle alors la « veuve Capet » doit supporter une paillasse infâme, les quolibets, les injures, la saleté et les vols .

Et Marie Antoinette , par ces détails sur sa vie intime, nous devient proche, et devient proche à son auteur.

Doit on mourir parce qu’on est frivole ? non, bien sûr que non, sauf que derrière la frivolité, un monde autrichien, aristocrate, trop chanceux, toujours favorisé, est stigmatisé par un peuple exsangue. Et la calomnie, « piano, pianissimo » , comme disait Beaumarchais que C Orban cite, « germe, rampe, chemine. » Calomnie et envie.

Peut on échapper à sa légende ? pas plus. Même si elle est étrangère à l’affaire du collier, elle « donne à penser » à sa culpabilité, or pour Zweig, c’est suffisant. Le mal est fait. Et comme il faut trouver un vrai motif pour l’inculper, ce sera les soi disant attouchements sur son fils, inventés par Hébert et exploités par Fouquier Tinville qui la condamneront.

Charmer, danser, séduire, nous le faisons en lisant C Orban, qui nous fait vivre des heures délicieuses, chantantes et à la fois tout à fait dramatiques, puisque nous connaissons le destin de MA, qui meure seule sous les cris de haine de la foule. Il y a une réelle recherche historique dans les menus faits, les petits riens qui disent la vérité d’un personnage comme MA, son soulier en soie, perdu au moment du supplice et gardé à Caen, son amour des animaux, de son chien qu’elle doit abandonner lorsqu’elle arrive à la frontière, de la nature qu’elle retrouve à Trianon, de son amour pour Fersen. C’est avec émotion que l’on lit ce livre précieux, qui enquête avec empathie er se garde de condamner. Ça suffit, c’est déjà fait.

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La mélancolie du dimanche

je déteste ça, mais j'ai lâché prise à la cinquantième page. Il ne se passe rien, on dirait un journal intime ( sur une journée, vide) tout tourne sur cette lettre non ouverte et de pseudo regrets, un grand essai psychologique nombriliste flou et creux pour moi...tant pis! Le style reste agréable et moderne, mais ça ne suffit pas.
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52 cadavres exquis

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Avec le corps qu'elle a...

Christine Orban explore la violence morale, la réduction d’une femme à son corps et les répercussions qu’une seule phrase assassine peuvent avoir dans la vie d’une femme au point de la faire douter de son talent d’écrivain. Un roman au thème bien actuel !
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Quel effet bizarre faites-vous sur mon coeur

C’est le chat qui se mord la queue. On lit la même chose pendant tout le roman. De plus le ton est mièvre à souhait. Une perte de temps !
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J'étais l'origine du monde

Christine Orban fait parler Joanna Hifferman, modèle et maitresse du peintre Whistler, comme étant le modèle de Courbet dans le tableau L’origine du monde. Courbet a déjà peint la rousse irlandaise, souvent vêtue de blanc, ou la peindra nue comme dans le Sommeil, ou la femme au perroquet, tous en 1866. Cette fois, il ne s’agit plus de peindre les cheveux cuivrés qui se répandent sur le lit, mais bien de peindre la toison noire sans les jambes ni la tête. Ce tableau connu de tous a été commandé par Khalil Bey, un diplomate turc, à Courbet, et n’a pas perdu depuis les années son aspect scandaleux. Jo , à travers Christine Orban, raconte son désir d’être peinte nue, d’être aimée par Courbet, mais aussi sa réticence à s’exposer de façon aussi indécente. Malgré tout, elle reste et raconte sa démission devant l’insistance de Courbet à la peindre de cette façon, à cause du désir qu’elle a de régner sur ce conquérant, d’apprivoiser cet ours, de se servir de sa faiblesse à elle pour dompter la force brutale du peintre. Qui, lui, voit de la force dans cette femme qui a quitté Whistler pour venir vivre avec lui, et qui, surtout, dépasse les apparences pour ressentir et faire ressentir. Curieusement, Courbet est connu comme un peintre réaliste, et il est vrai qu’il ne peint pas les femmes à la manière éthérée et nuageuse des nus néo classiques, mais, en plus, il exprime bien plus qu’il ne reproduit. « si le peintre ne va pas fouiller derrière l’apparence, le tableau est raté, n’a pas d’intérêt. » C’est très beau ce que dit Christine Orban dans la bouche de Jo l’irlandaise, peindre la chair comme a fait Courbet touche au sacré et à l’approche de Dieu , comme s’il récréait l’ordre du monde, comme s’il engendrait une femme.

Reste que le modèle de l’origine du monde ne peut être Johanna, qui vivait toujours en 1866 avec Whistler. Et que très certainement Courbet s’est appuyé sur des photographies pornographiques qui commençaient à circuler, aucun modèle n’ayant pu rester dans cette pose très longtemps. Le génie de Courbet est justement d’avoir fait d’une photographie une oeuvre d’art inoubliable, toujours aussi scandaleuse malgré les efforts multiples de ses successeurs qui ont voulu choquer. Choquer, c’est se donner une chance d’être acheté, non ?or Courbet ne voulait pas choquer, il voulait s’approcher le plus possible de la réalité qui le possédait. Après Khalil Bey, qui le cachait derrière un rideau, le tableau a fait maints allers et retours entre Istanbul , Budapest et Paris, où Lacan le tenait caché lui aussi derrière un autre tableau. Il est maintenant exposé depuis 1995 au Musée d’Orsay, et fait toujours parler de lui, entre autres lorsque la tête supposée de la femme de l’origine du monde a été retrouvée en 2013. Mais n’en est pas la tête, pas plus que Jo Hifferman n’en est le sexe.

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Fringues

Je n'ai à aucun moment réussi à entrer dans ce livre. J'ai persévérer, je l'ai lu jusqu'au bout, … Il est superficiel et ne m'a rien apporté.
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Deux fois par semaine

Couchée sur un divan, la narratrice essaye de retrouver la vie et non plus se contenter de l'observer. Un livre qui ne raconte pas beaucoup, mais dont les mots sont puissants. Je suis sortie de ce livre pleine de questions.
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