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Critiques de Christine Orban (254)
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Est-ce que tu danses la nuit...

Une histoire d'amour passionnel et interdit entre une jeune fille et un homme d'âge mûr, entre une jeune fille et un jeune homme, entre l'innocence et la violence, la soumission.



Ce roman est déstabilisant, poétique, majestueux.



Il apprend à faire la différence entre l'attirance, la passion et l'amour.



Le désir qui brûle les protagonistes est le moteur de cette histoire et fait qu'on ne peut les abandonner à leur passion destructrice et ô combien formatrice.
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Soumise

Vous êtes-vous déjà demandé comment les femmes qui côtoyaient les génies des siècles passés étaient perçues et si leur propre génie était reconnu à juste titre ?

C'est cette interrogation qui déclenche le désir de Christine Orban d'enquêter sur la famille Pascal et plus particulièrement sur sa jeune sœur qu'il aimait indéfiniment : Jacqueline.

D'ailleurs, elle est douée aussi mais son nom n'aura pas traversé les siècles pour son œuvre personnelle mais pour sa présence auprès de son frère.

Alors qui était Jacqueline Pascal? Quel fut son talent? Quel rôle a-t-elle joué auprès de Blaise Pascal.

"Soumise" en est le récit.
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N'oublie pas d'être heureuse

Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2009)



Si cet énième roman de Christine Orban n’est officiellement pas autobiographique, il est difficile de ne pas songer qu’il puise toute son âme dans la jeunesse de son auteur, dont le parcours personnel trouve un vaste écho dans les aventures de son personnage. Christine Orban est née et a grandi au Maroc, à Casablanca, et est partie étudier le droit à Paris, où elle est restée vivre et travailler, avant de quitter le monde du droit pour se consacrer à l’écriture.



Comme elle, Marie est née au bord de la mer, à Fédala, dans un pays qui ne dit jamais son nom, mais qu’on apprend être « côte atlantique ». C’est là que, sans frère ni sœur, elle grandira avec ses deux parents, sa cousine Fifi, un chien et un cheval. A ses côtés, son amie d’enfance Sonia, avec qui elle joue sur les bords de mer, et Bobby, son petit ami. A Fédala, « le ciel est toujours bleu, si bien que l’on ne s’en réjouit pas. Un bleu plat, sans surprise ». Un des rares évènements de la ville reste les visites de sa cousine Fifi, partie vivre à Paris à seize ans, dont les arrivées ne passent jamais inaperçues. Colorée, pimpante, Fifi fait l’éloge de la vie moderne et mouvementée d’un Paris qui fait rêver.



Elle embarquera avec elle Marie, qu’elle renommera Maria-Lila « parce qu’il faut garder la part du rêve dans un prénom », pour qu’elle fasse ses études à Paris. C’est là qu’elle prendra tout le sens du terme « snob » qui l’avait fait tant rêver lorsqu’elle l’avait entendu pour la première fois. En France, elle découvrira rapidement les joies et les fastes de la vie parisienne, mais aussi et surtout la séparation, la perte de ses repères.



Car c’est toute la beauté de ce roman de Christine Orban, de nous exposer sans fards le déboussolement d’une jeune fille perdue entre ses rêves et ses racines, qui regrette la simplicité des petites phrases de sa mère autant qu’elle les juge dénuées de philosophie. C’est aussi ces instants où elle repense à l’innocence de l’enfance, à Fédala, à ses jeux sur la plage et aux odeurs des plats de sa mère. Et quel supplice, cette rencontre avec Edmond, beau garçon issu d’une famille de la haute bourgeoisie, face à laquelle Marie devra faire ses preuves, et sera confrontée à un choix délicat : doit-elle renier ses origines pour plaire ? Un beau roman, sensible et sans détours, où la réponse à toutes ces questions se trouve tout simplement dans une phrase que lui répétait souvent son père : « n’oublie pas d’être heureuse ». Difficile de pas être d’accord.
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Soumise

« Faire renaître une vie, c’est accepter que quoi qu’on fasse, on reconstruise toujours le monument à sa manière, un pied dans l’érudition, l’autre dans (…) cette magie sympathique qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un. », écrit Marguerite Yourcenar dans ses notes.

Un travail de recherche et d’évocation réussi pour cet ouvrage biographique de Blaise Pascal et de sa sœur Jacqueline. Un récit linéaire qui nous transporte au XVIIe siècle dans la maison de la famille Pascal : le père Étienne qui éduque ses enfants, Gilberte l’aînée née en 1620, Blaise né en 1623 et la benjamine Jacqueline née en 1625. La mère est morte alors que Blaise n’avait que trois ans. De santé fragile, Blaise exige soins et attention et c’est la petite sœur Jacqueline dont il est très proche qui se dévoue. Soumise d’abord au père puis au frère, Jacqueline, au sortir de la petite vérole qui s’est abattue sur elle à treize ans, se convainc d’avoir été touchée par Dieu. À partir de ce moment, elle secoue ses chaînes familiales pour mieux plonger dans celles du jansénisme en devenant religieuse à Port-Royal, cloîtrée et retirée du monde. Pour sa part, Blaise adhérera lui aussi au jansénisme mais ne renoncera pas pour autant à la science à laquelle il s’abreuve depuis son tout jeune âge.

Une lutte de tous les instants habite le frère et la sœur dans leur quotidien afin de bannir les divertissements et tout ce qui ne se rattache pas au divin. À la lecture de cette biographie, je saisis mieux ce qu’a voulu dire Blaise Pascal avec cette pensée célèbre : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. »

Le propos de Soumise ne reposant pas sur le travail scientifique de Blaise Pascal, il faudra lire d’autres biographies afin de répondre à cette question qui m’a taraudée l’esprit : où et comment se procurait-il le mercure nécessaire à ses expériences sur la pression atmosphérique? Ce mercure qui a fini par lui abîmer la santé et a sûrement précipité sa mort prématurée à trente-neuf ans.

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Soumise

Voici un roman qui ne laisse pas de marbre tant par son côté poignant que révoltant.



Poignant, car on y découvre une relation basée sur l’exclusivité, l’admiration et la complicité, entre Blaise Pascal et sa jeune sœur Jacqueline. Frôlant parfois le côté incestueux, Christine Orban met en lumière un Blaise Pascal tantôt manipulateur, tantôt affectueux, débordant d’amour pour sa sœur. Ce qui révolte le lecteur – et surtout la lectrice – est, sans nul doute la dévotion – voire même la soumission, d’où le titre du livre – de Jacqueline pour Blaise. Elle le veille, s’occupe de lui comme le ferait une infirmière, mais fait également passer ses propres envies après celles de son frère.



Révoltant, car si l’un est un prodige des sciences, Jacqueline, elle, avait tout pour être une grande poétesse. Tout, sauf, comme le dira Manon Roland quelques années plus tard « je suis bien ennuyée d’être une femme : il me fallait une autre âme, ou un autre sexe, ou un autre siècle… ». Ici aussi, le masculin l’emporte sur le féminin et brise, une fois encore, le destin d’une femme. Jacqueline Pascal a donc faire taire son talent mais également son envie d’offrir sa vie à Dieu.



En tournant les pages de ce roman, on constate à quel point la relation entre eux deux a été déséquilibrée, fonctionnant à sens unique à l’avantage de Blaise Pascal. Poignant et révoltant, ce sont les deux mots qui définissent parfaitement cette lecture.



Un grand merci à Christine Orban pour ce travail de fond qui met en lumière une femme du Grand Siècle, oubliée de tous, et qui montre une fois encore que, derrière chaque grand homme, il y a une femme. À lire sans hésitation !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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N'oublie pas d'être heureuse

Sans plus, on dirait un journal intime mais au ralenti de cette jeune femme qui se cherche et qui ne sait pas trop quel sens donner à sa vie, outre se distancer de sa mère. Je ne m’attendais à rien, et je n’ai pas été surprise.

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Soumise

Cette année 2023, on a fêté le 400ème anniversaire de la naissance de Blaise Pascal. On ne présente plus un tel génie. Il nous a laissé des contributions majeures dans de multiples domaines: les mathématiques, la physique, la théologie, la philosophie... Son écriture fulgurante est sans conteste une des plus belles de l'âge classique. Ce très brillant parcours s'est arrêté à l'âge de 39 ans ! Ce qu'on connait beaucoup moins bien, c'est la vie de sa soeur cadette, Jacqueline, « celle que Blaise Pascal aimait le plus au monde ».

Quoique très liée à lui, elle n'a pas été dans son ombre. Précoce, elle a d'abord brillé dans la poésie, et même le théâtre. Elle a été présentée à la reine Anne d'Autriche, au cardinal de Richelieu, à l'auteur Pierre Corneille, etc. Sous l'influence décisive du père, Etienne, la famille était très ouverte, et néanmoins pieuse sans être bigote. La rencontre avec des jansénistes va tout changer: Jacqueline est de plus en plus tentée de fuir « le monde » et de mener une vie des plus austères. Son frère Blaise tente de s'y opposer, en vain. Elle deviendra soeur au couvent de Port-Royal, le centre du jansénisme (qui irrita beaucoup le roi Louis XIV !). Elle meurt à 36 ans peu avant son frère.



Le récit de Christine Orban suit de très près les données biographiques concernant Jacqueline Pascal, dont la vie est relativement bien connue. Les chapitres sont courts, l'écriture est fluide et le propos est clair. L'auteure insiste sur le lien affectueux, mais parfois conflictuel, entre Blaise et sa soeur: l'un et l'autre prennent alternativement le dessus. En définitive, c'est bien Jacqueline qui aura le dernier mot: non seulement elle impose son départ au couvent, mais également elle convainc son frère d'adhérer aux conceptions du jansénisme. A ce sujet, l'opinion de l'auteure est claire: cette variante extrémiste du catholicisme conduit à une forme de fanatisme; en fait, c'est aussi mon sentiment. Outre cet aperçu sur ce courant religieux particulier, ce roman porte un regard général sur la société du XVIIème siècle.

J'ai trouvé ce livre passionnant. Donc je le recommande vivement. S'il y avait un reproche à formuler, je crois que ce livre aurait pu être un peu raccourci, sans perdre ses qualités. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que le titre choisi "Soumise" reflète bien le tempérament de l'héroïne.
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Soumise

Une fiction tout en légèreté sur la vie d'une personne méconnue de notre histoire. Jacqueline Pascal, sœur du renommé Blaise. Une femme qui, à cause de son sexe, n'a pas eu droit au succès vouée à son bien aimé frère.



Elle eut elle même des dons. Moins dans les mathématiques et logique que dans la poésie et la déclamation. À 13 ans déjà, elle récitait des vers improvisés devant la cour d'Anne d'Autriche. Cependant, comme toute vie, la sienne n'a pas suivie une ligne droite. Restée longtemps l'âme sœur de son frère, elle s'est rendue compte que Dieu était tout aussi important pour elle, voire, nécessitait plus d'attention encore. Elle quitta ce frère aimant après moults péripéties. Même si leurs vies ne se séparére pas complètement, les voies ne devaient plus que se croiser et évoluer séparément.



L'écriture de Christine Orban ne nous emmène pas dans une fiction, un roman clair et net où nous sommes clairement en dehors de la réalité. Nous voyageons avec ces mots entre fiction et réalité. Entre essai d'histoire, biographie, réflexions et inventions. Car il en faut un peu pour donner vie aux personnes dont on raconte l'existence.



Des lettres qui nous traversent afin de nous emmener dans ce XVIIe siècle chamboulé par tant d'événements qui auront leurs conséquences sur Jacqueline et Blaise, Blaise et Jacqueline.
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Virginia et Vita

Sussex, 1927.

Virginia Woolf est installée avec son mari Leonard à Monk’s House. Elle a quarante-cinq ans, est une écrivaine reconnue mais sa santé mentale est défaillante. Si son mariage avec Leonard est harmonieux, Virginia voit en lui un ami plus qu’un amant. Sa passion amoureuse est entièrement tournée vers Vita Sackville-West. De dix ans sa cadette, romancière elle aussi, issue de l’aristocratie anglaise, Vita est riche quand Virginia est pauvre, elle est extravertie, solaire et sublime quand Virginia se sent timorée, vieille et laide. Et surtout, Vita est volage. Son amour mis à mal par les écarts de son amante, Virginia, l’esprit plus torturé que jamais, se lance dans l’écriture d’Orlando, créant un personnage qui s’inspire de Vita. Tandis que la trame du roman se dessine, la romancière souffre le martyr, oscillant entre la joie d’aimer et le désespoir de voir sa raison la quitter, au gré de ses brouilles avec Vita.



La passion dévorante qu’éprouvait Virginia Woolf à l’égard de la virevoltante Vita devient, sous la plume de Christine Orban, une romance un peu plate, platonique et pudique.

L’autrice s’appuie sur les échanges épistolaires des deux femmes pour décortiquer à l’envi leur admiration mutuelle, leurs tourments, leurs sentiments. Mais qui de la passion, du scandale, de la fièvre ?

L’ennui suinte entre les lignes, l’intérêt s’éveille à peine quand Orban évoque le processus de création de Virginia et sa peur constante de sombrer dans la folie.

En bref, l’autrice avait des personnages sublimes, une histoire d’amour sulfureuse et elle a choisi la sagesse, sans oser s’éloigner du réel pour pimenter de romanesque une liaison qui aurait mérité plus de souffle. Déception et ennui.

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Soumise

C'est une remarque de Virginia Woolf s'interrogeant sur ”ce qui serait arrivé si Shakespeare avait eu une soeur merveilleusement douée, appelée, mettons Judith”, qui a donné l'idée à Christine Orban d'écrire sur Jacqueline, la soeur merveilleusement douée de Blaise Pascal. Cette soeur dévouée qui deviendra soeur Sainte-Euphémie en entrant à Port Royal, Christine Orban, avec un regard de femme d'aujourd'hui, la qualifie de soumise. Soumission au père là où il n'y a qu'obéissance et respect, soumission au frère là où il n'y a que charité et service, soumission à Dieu là où il n'y a qu'amour et fidélité. Au lieu d'une soumission considérée par l'auteure comme un asservissement, il faut plutôt y voir du dévouement et un sens du service, un chemin de sainteté. Il faut dire qu'à notre époque, servir a perdu de sa noblesse et de son élévation. Jacqueline, par contre, mettait sûrement un point d'honneur à servir.

Christine Orban qui ne comprend pas le sens de cette ”soumission”, n'épargne pas ceux qui l'exercent, le père comme le frère. Et le frère, qui n'est pas moins que Blaise Pascal, apparaît sous une forme de tyran, exigeant et limite pervers. Étonnant !

Malgré une documentation abondante, si les faits sont fidèlement rapportés, les citations également, leurs interprétations éloignent de la réalité. Ce livre semble très romancé et fait apparaître Blaise Pascal sous un jour peu flatteur. Ce qui est particulièrement gênant et peut choquer. Certes la santé de Blaise Pascal n'était pas solide mais la dépendance à sa soeur paraît excessive, tout comme le lien affectif avec elle exagéré.

Jacqueline Pascal, cette ”soumise”, n'en est pas moins forte, déterminée et influente ; admirée même, brièvement et par choix, comme poète ; vertueuse et pieuse, on ne peut en douter, mais ces qualités sont sûrement surannées pour la femme qui a écrit ce livre.

C'est dommage car vue sous un autre angle, avec un regard plus proche de la réalité et de l'époque, la découverte de la famille Pascal et de Jacqueline Pascal en particulier, tout comme l'approche du jansénisme, auraient pu être intéressantes. Certes tout n'était pas rose et tous n'étaient pas parfaits mais de cette famille, marquée par la mort prématurée d'une mère et grâce à l'éducation donnée par le père, a pu éclore des personnalités hors du commun.

(Le très beau livre de Xavier Patier : Blaise Pascal, la nuit de l'extase, pourra donner un autre aperçu de Blaise Pascal).

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N'oublie pas d'être heureuse

Une tranche de vie qui ne m'a pas intéressée... j'ai été ennuyée, sûrement parce que le sujet ne me touche pas particulièrement. Il y avait sûrement des choses intéressantes, notamment au niveau de la construction à l'adolescence. Mais je n'y ai pas pris plaisir.
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Soumise

Une biographie de Jacqueline, sœur cadette de Blaise Pascal, poétesse, épistolière et comédienne de théâtre en ses très jeunes années. Je ne souscris pas au titre, Jacqueline n'en fait qu'à sa tête, contre les avis de la famille, elle renonce au monde et se retire (s'égare) dans ce nid de la secte janséniste qu'était Port-Royal, où elle devient sous-prieure. Elevée et éduquée par le père veuf, en même temps, et avec les mêmes leçons qu'à sa soeur aînée et son frère Blaise avec qui elle est fusionnelle, Jacqueline grandit en fille érudite et très douée en un siècle qui ignore les femmes en tant qu'êtres autonomes. Elle est poète, tandis que son frère travaille les mathématiques. On rencontre aussi bien Richelieu que Corneille ou Descartes..., tous ces contemporains que fréquente la famille. Je ne la considère pas non plus comme une femme réellement effacée de l'histoire (his story), vu le nombre de biographes qui lui ont été consacrées et qui figurent dans la bibliographie de Christine Orban. Erudite, passionnante, de parti-pris, très agréable à lire, cette biographie se lit comme un roman tant les personnages (réels, historiques) y sont intenses, dévorés par une passion intérieure étonnante pour notre époque matérialiste.
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N'oublie pas d'être heureuse

Chronique d'une adolescente heureuse qui vit en bord de mer au Maroc puis qui quitte son cocon pour faire des études supérieures à Paris.

Bouquin sans prise de tête, un feelgood dont j'avais besoin après deux livres beaucoup plus lourds humainement parlant, un Tim Willocks et un Xavier Marie Bonnot, avec Hervé Le Corre et Armel Job pour suivre il me fallait une pause.

La fin est triste, écourtée aussi, la jeunesse de Maria-Lila semble se terminer abruptement à 18 ans par le décès de sa meilleure amie.

J'ai quand même l'impression que l'on pourrait tous rêver d'avoir une cousine comme l'extravagante Fifi.
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Le silence des hommes

Je me trouve perplexe face à cette lecture. J’y ai apprécié quelques aspects mais d’autres m’ont franchement laissée dubitative.



Pourtant le sujet m’intéressait grandement et ce titre très prometteur m'avait mis l'eau à la bouche.

J'ai très vite été un peu déçue au niveau du thème lorsque j'ai compris qu'il s'agissait d'une relation naissante entre les protagonistes. J'aurais clairement été plus intéressée par l'histoire de la bonne copine Clémentine et de son mari qui au fil des années plongent dans une forme de silence relationnel.

Mais non, ici on est face à 2 « inconnus » (si on fait abstraction du « eye contact » du parc) qui tissent un sorte de relation peu conventionnelle dans la mesure où quasi aucun échange de mots n’a lieu du côté de l’homme en tout cas…

Alors autant dire que même si j’ai, certes, pu trouver un côté poétique à la situation, je n’ai jamais vraiment réussi à surmonter l’absurdité.



En conclusion, oui la plume m’est apparue belle ; j’ai d’ailleurs savouré quelques phrases « perles ». Mais je me suis finalement un peu lassée des tergiversations de notre protagoniste et de ses longues énumérations.

Oui, l’histoire est singulière et frise peut-être volontairement avec le loufoque de situation. Mais, finalement tous ces comportements ont fini par m’agacer : entre l’un qui ne parle pas, l’autre qui se rabaisse et la bonne copine ultra moralisatrice…



Et puis, les rapports non protégés avec un homme marié dont on ne sait quasi rien si ce n’est qu’il a clairement un penchant pour l’adultère mystère... On en parle de la fausse bonne idée ?!



Pour finir, une fin cohérente mais super frustrante !

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Soumise

Je ne connaissais pas du tout Christine Orban. Pourtant, elle est l’autrice de nombre de livres très reconnus.

Blaise Pascal, comme tout le monde je l’avais étudié en première. Il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Evidemment, on ne nous avait jamais parlé de sa sœur. On avait étudié le jansénisme, on connaissait les Arnauld et les Provinciales, on avait même été voir une représentation de la pièce de Montherland, Port-Royal, mais tout cela est si loin…

Alors qu’allait-on apprendre de plus dans ce livre sur un sujet bien éloigné de nos préoccupations actuelles ?

Et bien, j’ai été bluffée.

On revoit Blaise Pascal (à défaut de le relire…) sous l’angle familial, en particulier celui de sa petite sœur. C’est un regard féministe que celui de Christine Orban. D’ailleurs elle débute en citant Virginia Woolf dans une chambre à soi (j’ai lu que Christine Orban avait joué la Pièce Virginia et Vita) « Elle était née femme dans un siècle fait par les hommes ».

Effectivement, Jacqueline, la petite sœur est une surdouée.

Son frère est fait pour les mathématiques, les projections géométriques, les expériences scientifiques, il fabrique la première machine à calculer, quand ses amis, Roberval invente la balance du même nom et Torricelli le baromètre. Il est fait pour ça. (J’ignorais tout ça évidemment)

Mais Jacqueline, elle, est une poétesse. A onze ans, elle fait des quatrains, à treize, elle est présentée à la reine Anne d’Autriche et n’a pas peur de lui déclamer une pièce de théâtre de son invention, en vers, bien sûr. Elle peut, sur le champ et à la demande, sortir des poèmes comme s’il en pleuvait. C’est un moulin à vers.

Elle séduit tout le monde, d’Anne d’Autriche à Richelieu, de Malherbe à Voiture et surtout Corneille, le grand Corneille, qui veut lui donner un prix. Mais qu’elle refuse.

Si jeune déjà, elle a une force d’âme peu commune.

« Le siècle aura écrasé son talent, sa vitalité, son désir. Le cercle des poètes est un cercle d’hommes » dit Christine Orban, c’est sûr. Mais Jacqueline, déjà enfant, refuse les honneurs, dit « qu’elle ne peut pas inventer les histoires puisque les histoires doivent mûrir dans l’expérience, et elle n’en connaîtra pas, puisqu’elle ne veut pas se marier. » Le siècle est celui de la princesse de Clèves qui voit le triomphe de la raison sur la passion et Jacqueline écrasera toute passion (elle a juste eu un frisson bien vite étouffé dans l’œuf). Sa passion, elle la réserve pour Dieu.

Justement, Blaise et elle vont faire la connaissance de deux « dévôts », prosélytes du jansénisme, c’est-à-dire du courant catholique le plus radical, où tout plaisir est proscrit, ils vont rentrer à pieds joints dedans.

Jacqueline n’a de cesse de prendre le voile. Dépassant le refus de son père et de son frère, elle partira à Port-Royal et vivra derrière les grilles, sans un livre, sans un vers. Blaise, lui, vivra dans les mondanités et écrira l’œuvre que nous avons encore sous les yeux.

Comme la sœur de Shakespeare (voir Virginia Woolf encore) la sœur de Pascal aurait-elle été plus célèbre que son frère si elle était née dans un autre siècle ? Sûrement. Mais son refus de la célébrité, de la reconnaissance ne venait-il pas aussi de son aspiration vers Dieu (très datée aussi, je pense à Thérèse d’Avila par exemple, au siècle précédent)

Bref, j’ai bien aimé me replonger dans ce siècle. Ça donne un vrai coup de jeune. On voit Pascal (Blaise) sous un autre jour, souffreteux, geignard, orgueilleux. On fait la connaissance de cette petite sœur surdouée, très attachante. J’ai moins aimé ses envolées religieuses.

La documentation est fouillée. Je mettrai un bémol en ce qui concerne le style, la fluidité du récit. Il y a des allers-retours qui me déstabilisent. Peut-être est-ce du à ce type d’ouvrage qui oscille entre roman et essai.

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Soumise

Christine Orban s'est immergée pendant deux ans dans la famille des Pascal et dans l'histoire de Port-Royal.



Elle en a tiré un essai documenté dans lequel elle laisse parfois affleurer sa subjectivité en l'annonçant comme telle : elle n'a laissé à son imagination que le rôle de relier entre elles les innombrables sources écrites (correspondances, essais divers, mémoires) dont elle disposait.



Le résultat en est un récit souvent émouvant et très agréable de lecture.



Dans ses apartés, elle rapproche subtilement, mais sans aller jusqu'à la condamner, la foi janséniste d'une réelle emprise qui fut exercée par ceux qui la diffusèrent ; elle évite de sanctifier Jacqueline Pascal qui ne sut pas se dépouiller entièrement de ses attachements terrestres en entrant à Port-Royal ; elle suggère l'amour au très léger parfum incestueux de Blaise Pascal pour sa soeur, tout en le restituant dans son intégrité ; elle décèle avec empathie les déchirements de l'homme au coeur écartelé entre la science et sa foi, entre le monde et Dieu.



Elle nous fait rencontrer les principales figures de Port-Royal : Soeur Angélique Arnaud, Antoine Arnaud, le père Singlin, Philippe de Champaigne, le père Antoine Singlin.



Bien que l'enjeu de Christine Orban ait été de démontrer à quel point la condition de femme a réduit le champ de réalisation de Jacqueline Pascal, comme celui de toutes les femmes à presque toutes les époques, j'ai éprouvé le sentiment que Blaise Pascal occupait la place essentielle de l'essai.



Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir souligné les brillantes qualités poétiques de sa soeur cadette (Jacqueline, comme Anna de Noaïlles plus tard, avait la capacité de s'exprimer en vers spontanément), son intelligence, sa grâce, sa volonté. Dès son plus jeune âge et bien avant son frère, elle sut captiver le monde intellectuel et la Cour, pourtant plus prompts à réfréner les talents féminins qu'à s'en émouvoir.



Finalement, c'est peut-être cet échec en demie-teinte qui est toute la réussite de la démonstration de l'auteure : elle prouve à l'évidence combien il est difficile de faire sortir de l'ombre une femme, si éclatantes que soient ses vertus ; non seulement du fait de l'étroitesse de la sphère dans laquelle elle est confinée, mais aussi à cause du tropisme qui préside, dans tous les esprits façonnés par le même moule réducteur, à la collecte des informations et à leur traitement.



Comme le tournesol se tourne vers le soleil, la mémoire des historien-ne-s se tourne spontanément vers le masculin qui est par convention universelle le principe premier.



L'auteure nous dit "Le Grand Siècle a pesé sur sa destinée. Elle y a laissé son talent", complétant sa réflexion par celle de Sainte-Beuve dans son "Port-Royal" : les soeurs des grands hommes, "quand elles sont égales sont plutôt supérieures à leur frère illustre".



Comme il ne faut rien exagérer, Christine Orban conclut : "Jacqueline n'était pas supérieure à Blaise, mais qui sait si, nées à un autre siècle, la soeur de Shakespeare et celle de Pascal n'aurait pas égalé leur frère ?"
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Soumise

Attention, la présentation du livre est trompeuse : il ne s'agit pas d'un roman, mais d'un essai biographique autour de Jacqueline Pascal, l'une des soeurs de Blaise Pascal.



Ceci étant, même s'il s'agit d'un essai, la construction et le style sont bien plus ceux d'un roman historique que d'un essai exhaustif. C'est enlevé, prenant, on est vraiment au coeur de l'intime, des failles personnelles, des choix familiaux et éducatifs des Pascal.



On pénètre aussi dans la France intellectuelle du XVIIe siècle au temps de Louis XIII, d'Anne d'Autrice et de Richelieu (puis Mazarin). On croise par exemple le jaloux Descartes, qui peine à accepter que Blaise découvre certaines théories avant lui, et on apprend comment Jacqueline va sauver son père de l'exil grâce à une "représentation" poétique à la Cour.



J'ignorais tout de Jacqueline et de la vie personnelle de Blaise ; cette plongée familiale m'a du fait beaucoup intéressée. J'ai notamment découvert l'amour inconditionnel et possessif de Blaise envers sa soeur, ainsi que les nombreuses pathologies dont il était l'objet.



Si Jacqueline accepte d'être soumise (les femmes n'ont guère le choix à cette époque), c'est pour mieux imposer ses choix : une vie de recluse à Port-Royal chez les jansénistes. Si ce choix austère peut questionner, il montre que Jacqueline était une femme très déterminée.





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Soumise

Une approche intéressante de Blaise Pascal et surtout de sa soeur, une plongée dans cette relation unique et spéciale entre ces orphelins de leur mère, une projection intéressante sur leur vie, leur spiritualité et leur exigence face à la vie. Ce sont deux approches différentes du don de soi et d'une certaine mystique et radicalité...
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Soumise

Très jeune, Blaise Pascal montre de grandes dispositions pour les mathématiques. Adolescent, il écrit un traité de géométrie projective qui attire l'attention de Descartes, et invente à 19 ans, la première machine à calculer. Sa sœur, oubliée par les générations suivantes, est également remarquable : c'est une poète dont les vers séduisent la Cour. Elle est la mascotte de Richelieu et la protégée de Corneille.

Le frère et la sœur font alliance. En fait, Jacqueline se dévoue à son frère brillant mais toujours malade. Elle soigne l'effrayant génie et l'aide à vivre. Elle s'efface mais, séduite par le jansénisme, elle se rebelle et lui résiste pour atteindre son objectif ultime : abandonner le monde pour se donner à Dieu.

Qui est Jacqueline, celle que Blaise Pascal aimait le plus au monde, si méconnue et si essentielle dans la vie et l’œuvre de son génie de frère ? Lui mathématicien, elle poétesse, lui austère, elle charmante, lui dans la lumière, elle dans l’effacement.



Ils sont frère et sœur. Christine Orban- au travers l'étude de leurs écrits - en fait un couple. Deux êtres exceptionnels qui s’aiment et se déchirent. Elle le veut parfait, il cède au divertissement. Elle le veut croyant pas savant, il pense que l’on peut être croyant et savant.



Sous la plume de l’écrivain biographe, Jacqueline est une âme forte, un sacré tempérament et pourtant soumise. Elle soigne sans relâche ce frère en perpétuel défi contre lui-même, renonce à son don. Le grand Siècle pèse sur la destinée des femmes.



Blaise ne pouvait pas se passer d’elle, elle ne pouvait pas se passer de Dieu.

Une relation ardente, fusionnelle, conflictuelle et un regard contemporain sur l'émancipation d'une femme exceptionnelle au 17ème siècle. 
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L'attente

L'histoire n'est pas mal, même si elle est déplacée...

Je ne connaissais pas cette écrivaine, qui a du talent et du courage pour écrire ça.

On attend donc la fin de l'histoire avec impatience, pour savoir ce qui finira par se passer (ou pas) entre eux.

Les lectrices et lecteurs savent, aussi, de ce point de vue là, ce qu'est l'attente...





Certes, c'est un roman, et il faut le prendre comme tel, mais je trouve étrange, qu'à la fin, l' "Inconnu" ne se souvienne pas d'elle.

C'est ce qu'il prétend, en tout cas...

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A l’école où enseigne Miss Eyre
Sur une route déserte aux alentours de Thornfield
Lors d’une somptueuse fête donnée par Mr Rochester

10 questions
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Thème : Jane Eyre de Charlotte BrontëCréer un quiz sur cet auteur

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