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Citations de Christy Lefteri (256)


Le bronze était la couleur dominante, quand on regardait la ville en contrebas. Nous vivions dans une maison de trois pièces en haut d'une colline. De là, on embrassait l'architecture anarchique, les dômes et les minarets élégants, avec à l'arrière-plan la citadelle qui se découpait sur le ciel.
La terrasse était agréable au printemps; le vent apportait l'odeur du désert et on voyait le disque rouge du soleil descendre sur l'horizon. En été, en revanche, c'était un véritable four. Nous restions à l'intérieur avec un ventilateur, une serviette mouillée sur la tête et les pieds dans une cuvette d'eau froide.
En juillet, la terre se craquelait, mais devant la maison nous avions des abricotiers et des amandiers, des tulipes, des iris et des fritillaires. Quand la rivière se tarissait, j'allais au bassin d'irrigation pour maintenir nos plantes en vie. En août, c'était une autre histoire : autant ressusciter un cadavre. Alors, je les laissais mourir et se fondre dans le reste du paysage. Dès que la température retombait, nous allions nous promener et nous regardions les faucons voler à travers le ciel, filant vers le désert.
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Yiannis

Pendant ces heures moroses, je m'efforçai de ne pas penser à Nisha.Sans succès, bien sûr. La pluie qui débordait des chenaux et crépitait sur les vitres noyait tous les autres bruits et renforçait mon sentiment de solitude.
L'absence de Nisha était encore plus assourdissante que l'averse.

( p.94)
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"Assis à côté de l'animal mort, je pleurai comme je n'avais pas versé de larmes depuis que j'étais enfant. Je pleurais parce que j'aimais Nisha, parce qu'elle me manquait et que j'avais peur pour elle. Je pleurais pour cette créature dont la vie avait été interrompue sans raison. Je pleurais à cause du regard qu'il m'avait lancé en expirant, et du massacre inutile de tous ces animaux."
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Bien au chaud sous les draps, je songeais à ma mère.
- Que feras-tu de tout cet argent ? m'avait-elle demandé.
- Je m'achèterai des ailes !
- Des ailes d'oiseau ?
- Non, plutôt des ailes de lucioles. elles seront transparentes. La nuit, je volerai dans le jardin et je brillerai dans le noir.
Ma mère avait ri et m'avait embrassée.
- D'une manière ou d'une autre, tu seras mignonne à croquer.
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J'ai peur, peur du destin et du hasard, peur des blessures et de la souffrance, de leur aspect aléatoire, de la vie qui peut tout nous prendre d'un seul coup.
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Le dessin prenait forme peu à peu. Je reconnaissais les coupoles, les toits plats. Au premier plan, elle ajouta des feuillages et des fleurs qui s'enroulaient sur la rambarde. Puis, elle assombrit le ciel avec du violet, du brun et du vert. Elle ignorait quelles teintes elle utilisait, elle savait seulement qu'il lui en fallait trois pour le ciel. Elle suivait les contours du paysage du bout de ses doigts, pour s'assurer que la couleur ne débordait pas sur les maisons
_ Comment tu fais ?
_ Aucune idée , répondit-elle, avec une brève lueur de joie dans le regard. C'est beau ?
_ C'est magnifique.
Bizarrement, elle cessa aussitôt de dessiner, si bien que la partie droite resta sans couleur. Je songeai aux rues grises détruites par les bombes. La guerre avait décoloré le monde. Tué les fleurs. Elle me tendit la feuille.
_Ce n'est pas terminé.
_ Si (Nuri et Afra p.186)
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Là où il y a des abeilles, il y a des fleurs, et là où il y a des fleurs, il y a l’espoir d’une vie nouvelle.
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En chaque personne que tu connais, il y a quelqu’un que tu ne connais pas.
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En dépit de notre expension […] je continuais à m’occuper des abeilles. Il me faisait confiance. Il prétendait que j’avais une sensibilité particulière, que je comprenais leur rythme et leurs moeurs. Il avait raison. J’avais appris à les écouter et je leur parlais comme si elles formaient un seul organisme doté d’un coeur battant.
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_ Comment tu m'aimes, maintenant ?
_ Plus que la galaskii !
_ Et elle est grande comment, la galaskii ?
_ Plus grande que le grand pull de papa quand il fait frais le soir.
Elle aurait souhaité pouvoir parler à sa fille, lui dire quelque chose pour couvrir les fracas des vagues, des cris et du feu.
Elles nageaient sur place. Elles commençaient à se fatiguer, mais la chaleur et le fumée les empêchaient de se rapprocher du bord du bord.
_ J'ai la bouche pleine de sel, gémit la fille.
Pour l'instant, l'eau les protégeait, tenait les flammes à distance.
Où était son mari ?
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Ses mots me faisaient mal au coeur. Je lui avais pourtant dit que le souk était vide, une partie des allées bombardée et incendiée. Ces ruelles qui grouillaient naguère de marchands et de touristes étaient devenues le territoire de l'armée, des chats et des rats. Tous les étals étaient abandonnés, hormis un, où un vieil homme vendait du café aux soldats. La citadelle convertie en base militaire était entourée de chars.
Le souk Al-Madina était le plus ancien marché du monde, une étape essentielle sur la route de la Soie, qui attirait des commerçants venant d'Égypte, d'Europe et de Chine. Afra parlait d'Alep comme s'il s'agissait d'un pays magique dans un conte. Comme si elle avait oublié tout le reste, les années qui avaient conduit à la guerre, les émeutes, les tempêtes de sable, la sécheresse, la lutte constante qu'il fallait mener pour survivre, déjà avant les bombes.
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Nous voici, disaient les manifestantes. Nous ne surgissons pas du néant en taxi, avec une valise, pour disparaître un jour et retourner au néant.

Nous sommes des êtres humains.

Nous aimons.

Nous détestons.

Nous avons un passé.

Nous avons un avenir.

Nous sommes des citoyens et citoyennes, et nous avons
des droits. Nous avons des voix.

Nous avons des familles.

Nous voici.
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Un jour, Nisha a disparu et elle s’est transformée en or. Elle s’est transformée en or dans les yeux de la créature qui se tenait devant moi. Elle s’est transformée en or dans le ciel matinal et le chœur des oiseaux. Plus tard, je l’ai reconnue dans la mélodie chatoyante de la domestique vietnamienne qui chantait chez Théo. Et puis dans les visages et les voix de toutes les femmes de ménage qui ont déferlé dans les rues, exigeant d’être vues et entendues.
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Lorsque je faisais la promotion de L'Apiculteur d'Alep, il n'était pas rare qu'on me demande : «Comment faire comprendre aux gens que les réfugiés ne sont pas comme les migrants, qu'ils sont venus ici parce qu'ils n'avaient pas le choix ? » Ce genre de propos me déprimait. Les migrants sont souvent obligés de quitter leur pays pour des raisons moins dramatiques que la guerre, mais ils partent quand même parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir d'autre solution.
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Si je remontais le fleuve, trouverais-je Nisha au sommet, blottie dans ses vêtements chauds ? Trouverais-je mon père et mon grand-père parmi les moutons, chaussés de hautes bottes pour pouvoir marcher à travers champs, leur chiens sur les talons ? Les troupeaux passaient librement, en ce temps-là. Les limites entre les propriétés étaient fluides, il n'y avait pas de barrières, simplement des haies naturelles de romarin et de thym qui divisaient les terres...
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J’avais le sentiment dérangeant qu’elle était amoureuse de l’homme que j’aurais dû être.
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Une grimace froissa son visage, mais son front resta lisse comme le marbre.
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Là où il y a des abeilles, il y a des fleurs et là où il y a des fleurs, il y a l’espoir d’une vie nouvelle.
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Là où il y a des abeilles, il y a des fleurs et là où il y a des fleurs, il y a l’espoir d’une vie nouvelle.
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Nous sommes une dizaine, dans cette pension décrépie au bord de la mer, tous originaires d’endroits différents, tous dans l’attente
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