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Critiques de Claude Michelet (264)
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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Sept p'tites grives, sept p'tites grives....

Grivoiserie, grivoiseries...

Riz qui colle ....

Col de chemise...

Mise en garde....

Garde à vous....

Vous en prie ...

Prison ferme ...

Ferme ta gueule ...

Gueule de Loup .

Voilà voilà, des grives aux Loups. :-)





Début septembre, je chemine parmi les palombières du Pays Basque, même si je ne suis pas chasseur, n'empêche, ça fleure bon le terroir....palombière ça me renvoie engoulevents....donc Michelet ! Oui, y a presque quarante ans j'ai lu ce livre l'appel des engoulevents, je suis entrain de me dire qu'il serait p'tete temps de le reprendre. ..

J'arrive au refuge de Lescar, près de Pau, je prends la douche (ça c'est obligé, c'est le premier plaisir après 25 kms de marche), je jette un oeil sur la bibliothèque du gîte (2 em reflex instinctif) ... ... ...

(y a trois rangées donc trois fois trois points de suspension...)

Oh my God Michelet ! ça s'excite entre mes synapses : Grives aux Loups ! (tamponné à la Coquille St Jacques de Compostelle)

Obligé de l'emporter et Obligé de le laisser après lecture, plus loin sur le chemin...

Au fait, de quoi notre destinée se compose-t'elle !?



Dire que j'avais emmené 1Q84 Livre 3 ( 600 pages qui pèsent dans le sac ! ) , mais je n'ai pas pu me résigner à l'abandonner sur mon chemin, trop d'annotations, trop de semblant de réponses à cette question de destinée....Miladiou, revenons aux sources, Michelet et son fleure bon le Terroir...

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En attendant minuit

Jean et Marthe voit leurs vies basculées lorsque la mobilisation générale est décrétée. Nous sommes en 1916, et tandis que Jean est envoyé au front et connait l’effroi de cette insupportable boucherie, Marthe, elle reprend le flambeau à la ferme. Une manière comme une autre d’accepter la séparation et de garder l’espoir d’un retour. Marthe s’accroche au travail journalier comme si cette volonté de faire vivre la ferme était un gage de protection de l’être aimé.

Michelet raconte tout cela dans un style classique, l’attente de ces deux cœurs séparés par la bêtise est émouvant et la vie rurale de l’époque bien décrite. Et tandis que les mois passent, Marthe réussit à maintenir l’activité de la ferme grâce à son courage et son fol espoir.

A défaut d’être renversant, « En attentant, minuit » est un roman d’agréable compagnie.

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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Entre les rivières Dordogne, Vézère et Corrèze, ce roman rural qui sera suivi de deux autres naît avec le 20ème siècle.

Cette histoire de notre patrimoine terrien est scandée par les traditions dont le curé, l'instituteur et le docteur sont les piliers.

Histoire des avancées du progrès où les gens s'ébaudissent en voyant leur première automobile comme les spectateurs du film du train entrant en gare de la Ciotat s'effrayèrent.

Le patriarcat sera cependant fragilisé par la première guerre mondiale; en effet, les femmes vont être capables de gérer les fermes et les jeunes découvriront qu'une autre vie existe hors des limites de la commune.



La progression linéaire du roman en facilite la lecture et nous attache aux personnages émouvants par la pudeur des sentiments et les non-dits des laborieux de la terre.

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En attendant minuit

Michelet nous avait habitués à des sagas traversant plusieurs générations de paysans de Corrèze (4 tomes pour «Des grives aux loups»). Ici, le parti-pris est de dérouler le roman sur deux heures que nous partageons intensément, le 20 décembre 1916 de 22 heures à 0 heure. Deux heures avec des flashs back comme autant de souvenirs qui permettent de tenir en attendant minuit.



De la terre, il y en a beaucoup : celle de la boue de la tranchée des Revenants dans laquelle Jean monte la garde et celle cultivée par Marthe après la mobilisation de son mari. Le point de vue du mari au front et celui de sa femme dans la ferme des Combettes en Corrèze sont mis en regard de manière parallèle.



L'auteur rend hommage de manière convaincante aux femmes qui ont relayé les travaux agricoles jusqu'alors apanage des hommes qui les réalisaient avant guerre : le labour, le semis, l'hersage, la fenaison, la moisson... C'est grâce à ce travail nourricier et à tous les métiers tenus par les femmes que la guerre fut gagnée...

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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Comme le dit si justement Moravia dans son commentaire à ma modeste chronique au sujet « J’ai choisi la terre » de Claude Michelet : « un grand succès pour sa sortie ! et d'autres bons livres suivront. »…

Et parmi les autres bons livres évoqués ici, je voudrais signaler la « la saga des Vialhe » :

« Des grives aux loups », « Les palombes ne passeront plus », « L’appel des engoulevents », « La terre des Vialhe ». Une saga familiale qui retrace la vie rurale en Corrèze d’en gros 1900 à 1990.



Premier tome : « Des grives aux loups ».

Nous sommes entre 1899 et 1920, à Saint-Libéral sur Diamond , un village de basse Corrèze, non loin de la Dordogne. Dans cette zone d ‘élevage et de polyculture, Jean-Edouard Vialhe exploite un domaine d’une dizaine d’hectares et règne en maître sur sa famille : sa femme Marguerite et ses enfants, Pierre-Edouard, Louise et Berthe.

La vie rurale n’a pas beaucoup changé pendant le XIX ème siècle. Mais nous voilà à l’aube du XX ème siècle qui connaîtra l’émergence d’idées et de techniques nouvelles ; mais avant tout, la guerre de 14/18…Pierre-Edouard partira pour la guerre…Les filles parviendront-elles à construire leur vie sous la poigne du patriarche ?



Une histoire simple comme il y en eut tant dans nos villages confrontés à l’accélération de l’Histoire. Des personnages touchants et un style fait de mots simples comme la vie à la campagne, rythmée par les semailles et les moissons, le rythme des animaux…

Une saga que je ne manque jamais de rapprocher de « Au bonheur de Dieu » de Jean d’Ormesson, même s’il s’agit d’un autre milieu ; il s’agit de la même époque.



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La Terre qui demeure

Je ne connaissais pas ce premier livre écrit en 1962 , qui, à l’époque n’a pas trouvé son public .

Je désirais lire ou relire une de ses œuvres lors de sa disparition , la semaine dernière , je me souviens avec bonheur : «  Des grives aux loups » et «  Les palombes ne passeront plus » , le début de la grande saga de la famille Vialhe en Corrèze ….



Ici il dresse le portrait de Bordare : paysan sec , noueux , nerveux , la peau tannée et sèche , la quarantaine , les cheveux grisonnants déjà, et le dos légèrement voûté comme pour faire corps avec sa terre et son amour presque charnel pour elle.

Il émane de lui une impression de force monstrueuse que rien , mais rien ne semble briser, il répète les mêmes gestes méthodiques dans ses champs mais depuis quelques mois la tristesse et la rancoeur l’envahissent …



Une haine farouche pour les engins : ces bulldozers qui ronflent prenant naissance au flanc de la colline , brisant le calme habituel dans cette vallée des Aulnes …..

Les autres cultivateurs s’étaient laissé prendre aux discours d’un parisien venu discuter à propos d’un gisement éventuel d’uranium sur les collines



Un flot d’argent qui alors gorge le village transforme les anciens collègues de Bordare en fainéants qui lâchent leurs terres , les moissons ne sont plus effectuées avec soin….à son grand désespoir…



Seuls lui même et le père Garnac , un vieux paysan refusent de vendre leurs terres …..

L’auteur décrit avec humour , justesse aussi bien une scène de labour, la mise bas d’une vache , une scène conjugale entre Louise , femme effacée , humble , soumise de Bordare la méchanceté et la froideur de la belle - mère Ernestine , la rancoeur d’Albertine à l’égard du Père Garnac que les transformations et évolutions de l’agriculture depuis ces cinq dernières années ——-nous sommes dans les années 60——- beaucoup plus que pendant les deux derniers siècles : l’apparition des SAFER nées sous la cinquième république qui tendront à faire disparaître les toutes petites propriétés familiales, les lois d’orientation agricole de 1960 et 1962.



Un récit bien mené , une chronique vivante , passionnée et passionnante à propos de la terre , des hommes et du monde paysan , ces gens au caractère entier, durs au mal , observés d’un oeil implacable , parfois très cruel et vrai.



Une belle sincérité même si le récit est parfois ampoulé , brut de décoffrage

encombré de jurons et de lourdeurs .

C’était son premier roman , refusé à l’époque par toutes les maisons d’édition …..



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Des grives aux loups, tome 2 : Les palombes..

Dès l’incipit, le vocabulaire chante "ces rapiettes" et le style nous saisit "dont le preste trottinement zèbre d’un éclair gris les vieux murs ensoleillés".

Claude Michelet sait rendre le pittoresque de la campagne de Corrèze de 1930 à 1968, lorsque les déclarations d’amour se faisaient par lettre et qu’on offrait une montre bracelet en or pour la mention au Bac.



Le rythme est soutenu et fait défiler durant 434 pages des naissances, des mariages, des enterrements, des retraites, bref tous ces événements qui scandent des vies simples.

Ce sont le poids des fâcheries et les rancunes familiales qui structurent aussi le récit durant le déclin de la paysannerie. A ce titre, les arbres généalogiques à la fin du livre sont les bienvenus pour ne pas se perdre dans ces histoires de famille.



Ce roman sent bon la fenaison et nous rappelle d’où nous venons.

Il est également un roman d'hommes et de femmes qui vivent des guerres de clochers à la Don Camillo.



La fin est tout en sentimentalité et je n’ai pas boudé mon plaisir.

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Les copains d'Aristide : Histoires d'ici et..

Claude Michelet, né en 1938 à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, est le fils d'Edmond Michelet, ministre de la Fonction Publique et des Affaires Culturelles et à ce titre le successeur d'André Malraux. Cet ancien agriculteur publia, déjà à l'âge de 27 ans, son premier roman "La terre qui demeure", mais est surtout connu pour son très beau "Des grives aux loups" de 1979. Dans "Les copains d'Aristide" nous sommes loin des malheurs des fermiers des Vialhe, où plus précisément de Saint-Libéral sur Diamond, près de la Dordogne.



Il s'agit d'un divertissement, dans lequel le protagoniste principal au nom magnifique d'Aristide Klobe, nous est dépeint comme " roi de la guigne et prince de la poisse". En guise d'introduction à cet éternel déveinard, l'auteur cite une superbe phrase d'Eugène Labiche : "Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout... Les malchanceux sont ceux à qui tout arrive."



Et ils en arrivent des vertes et des pas mûres à notre pauvre Aristide. Allant de calamités en catastrophes. Lui qui était affublé non seulement d'un nom pas possible, mais est en plus chargé d'une "scoumoune héréditaire". Aristide doit son nom au malentendu entre un ancêtre illettré, qui s'exprimait en patois normand, et un jeune secrétaire de mairie, qui eût pour effet de transformer Claude en Klobe ! Par ailleurs, "Klo" en Allemand, signifie "les wc" en Français. Notre héros, qui pesait 10 livres à sa naissance, en 1953 et qui a eu toutes les maladies infantiles connues (y compris celles qu'on croyait éradiquées), affronte ses premiers malheurs déjà à la petite école en la personne de son institutrice, la vieille Mlle Dumond (qui avait au moins 25 ans) et qui ose rigoler lorsqu'un môme le surnomme Crotte. Du coup, elle figure en tête de liste des personnes que le gosse entend zigouiller par vengeance. D'autant plus qu'elle décide de l'appeler Aristide tout court, ce qui lui vaut un autre nom de famille charmant : Toucourt !



Et l'infortune poursuit notre bonhomme : il rêvait d'entamer des études de lettres, mais est appelé pour son service militaire, le sursis ayant été supprimé. À l'armée, il devient très vite la bête noire de ses chefs, ce qui se traduit par des corvées déplaisantes et des jours de taule, aussi bien que son service dure 2 mois de plus que normal. Après cette expérience fâcheuse, son goût pour les études est passé, mais pas celui de la littérature. Pendant son temps libre, il lit les grands classiques et se met à remplir des feuilles (son journal et des thrillers).



Après avoir "tâté d'emplois aussi divers que peu exaltants" et mal payés, il rencontre un jour un ancien de l'armée, Jean Leloup, propriétaire des Éditions de la Carène ("plutôt les Éditions de l'Arnaque et de l'Escroquerie réunies"), qui refuse ses thrillers, mais lui offre un emploi de "rewriter", en fait une "façon distinguée d'appeler un nègre". Et comme nègre, il bosse entre autres pour la voyante à succès du moment, la fantastique et frapadingue Bérénice Bérénices (de son vrai nom Josette Duplat), nymphomane à ses heures.



Ses difficultés avec le duo Leloup-Bérénice l'amènent à consulter une avocate, pour laquelle il éprouve un sentiment de solidarité à cause de son nom : Me A. Krazarutika, à qui, bien qu'elle soit probablement la seule avocate de l'univers qui bégaie, il confie son dossier criminel.

Je ne peux, bien entendu, pas révéler comment il en est arrivé là et si la Krazarutika lui évitera une peine de cachot. Mais en lisant les 169 pages de l'édition pocket, vous serez fixé en une heure, une heure et demie.



En plus, Claude Michelet vous réserve plein de surprises pas exactement tristes, plutôt carrément le contraire. Ses nombreuses trouvailles désopilantes m'ont fait penser à "Un cheval entre dans un bar" de David Grossman. Bref, un petit livre sans prétention, mais qui vous offrira une évasion charmante, surtout maintenant au cours de cette longue nuit d'hiver. Et pour couronner le tout, c'est terriblement bien écrit.



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La Grande Muraille

Dans un petit village un jeune paysan orphelin, Firmin, ne s’entend guère avec son tuteur, qui se trouve être son oncle. Au moment de mourir, par dérision, celui-ci lui lègue une pièce de terre qui porte bien son nom : le champ des roches. Depuis des siècles, tout le village y déverse ses pierres d’épierrage. Pas un brin d’herbe. Que de la poussière et de la caillasse.



Mais notre héros a le sens de l’humour, et il est du genre tenace. Par ironie, par désir de faire la nique au mort, il prend la décision de faire jaillir un verger de ce bout de désert. Quand aux pierres, il les utilisera pour l’entourer d’une muraille. Pas un muret vaguement empilé. Un bel ouvrage, bâtit avec soin dans les règles de l’art. Dans le village, tout le monde le prend pour un fou.



Mais la première guerre mondiale éclate, et l’arrache à son champ. Dans les tranchées, il retrouve son cousin, Edmond. A eux deux, ils réussissent à survivre à la boue, aux rats, aux obus, et même aux Allemands. De retour au village, entêté, une seule chose compte à ses yeux : reprendre la construction de sa muraille…



Devenu le curé du village, le cousin Edmond est le seul qui ne le tient pas pour un dérangé. Il arrive même à en faire son enfant de cœur. Et de la terre lentement débarrassée des pierres qui la recouvraient, lentement émerge de jeunes arbres pleins de vie et de sève…



L’un de ces récits « terre des anciens » qui se mirent à fleurir quand certains intellectuels réalisèrent que la paysannerie française était en voie de disparition rapide. Il y avait un patrimoine à garder, à préserver. Des légendes et des récits, mais aussi des outils, des gestes, des organisations sociales, des systèmes juridiques – bref, des petites civilisations dans la grande, liée à une terre patiemment modelée au fil des siècles.



On serait tenté de le comparer à Giono, mais le style diffère totalement, tout comme le récit et son objectif. On est plus proche de Mario Rigori Stern, lui aussi témoin d’un monde disparu. A lire si les haies qui clôturaient les champs vous manquent, et si quelque chose vous serre le cœur devant le ruisselet de votre enfance caché dans une buse de ciment.
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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Des grives aux loups nous parle de la plus grande mutation que le monde n'ait jamais connu, il s'apprête à fêter l'arrivée du XXé Siècle, cette arrivée verra non seulement les villes se transformer, mais aussi les campagnes où la paisible vie des hommes de la terre va connaitre des changements qui vont altérer leurs habitudes, leurs coutumes...
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J'ai choisi la terre

Le titre est clair : « J’ai choisi la terre »…

Il s’agit bien d’un choix de l’auteur, Claude Michelet qu’il annoncera à son père alors qu’il n’a pas douze ans ; son père, le parlementaire corrézien, ex ministre du Général De Gaulle vivant à Paris…



Ecole d'agriculture de Lancosme, et fraîchement rentré de la guerre d’Algérie, il s’installe sur la terre de ses ancêtre avec quelques animaux ; une terre appauvrie par des lustres de cultures traditionnelles. Il n’aura de cesse de moderniser cette agriculture pour en vivre, sous l’œil parfois goguenard de ses voisins.



Un petit livre qui, dans la période (1975) où certains faux écolos, faux agriculteurs, mais vrais bobos, s’installent de façon militante, lui s’installe humblement et nous décrit par le menu, la vie des agriculteurs de cette époque qui comme lui, vivent avec difficulté de cette activité à laquelle il souhaitent garder malgré tout un visage humain, dans un contexte rural en pleine mutation.

Un petit bouquin qui, malheureusement reste encore et toujours d’actualité, à l’époque où les campagnes se vident…

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Brelan de cadavres

Quel plaisir de découvrir par hasard à la médiathèque, le premier roman inédit , à ce jour, de Claude Michelet , talentueux auteur de romans du terroir, romancier de L’HISTOIRE des paysans de France, lui même ancien agriculteur, « des Grives aux loups » aux «  Palombes ne passeront plus » , en passant par «  Les promesses du ciel et de la terre » ou «  Les défricheurs d’éternité » .... et bien d’autres ....



En plus un roman policier écrit en 1962, une époque où les polars n’avaient pas la cote, considérés comme un genre mineur, il en avait écrit trois autres,tous refusés par les éditeurs , il les a brûlés .



Nous sommes à Blanc le Château en Loir et Cher chez le docteur Jean - Marie Lenoir . Le médecin a une vieille bonne, Marthe, excellente cuisinière .

Son ami , Mac Lescaut ( ils étaient ensemble en Algérie ) , qui travaille pour le contre espionnage s’est invité chez lui pour quelques jours.



Le soir de son arrivée , ils rendent visite à un malade dans une ferme de ce pays de chasse : La Brenne.

Las !

À peine ont - ils eu le temps de s’asseoir au retour que l’on demande le médecin. .....

Le marchand de bestiaux Blanc vient d’être victime d’un accident mortel.....

Accident ou meurtre?

Les choses ne vont pas en rester là , bien sûr , d’autres cadavres vont se trouver sur le chemin du médecin et de l’agent secret .

L’intrigue est tendue, rythmée, on boit sec, cognac, whisky, eau- de - vie de prune, on chasse le lièvre , la vie et la mort courent , toute la société rurale des années 60 est là....

Les personnages sont finement brossés, leur histoire intime déterminante.

L’énigme de ces morts donnera du fil à retordre à ces deux amis: Jean - Marie observe , constate, Marc observe mais rien ne lui échappe .



L’auteur prend un malin plaisir à nous balader au cours de cette machine policière bien huilée.: il n’y a que ces naïfs gendarmes qui ne voient rien....

L’écriture est sèche, sans effet de gras, bien maîtrisée, l’humour corrosif s’invite dans les dialogues .



Un suspense calibré qui ne cède aucune place à l’ennui .

Le pot aux roses sera dévoilé de main de maître par Marc, spécialiste de l’espionnage, au cours d’une partie de poker mémorable .

Un court polar bien sympathique , agréable à lire, pétri d’humour et de dérision où rien ne manque !

Ce récit laisse - t- il deviner les grands romans à venir ?

Au lecteur de voir.
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Des grives aux loups, tome 2 : Les palombes..

Deuxième volet de la saga des Vialhe qui en compte quatre, « Les palombes ne passeront plus » traite de la période de 1930 à 1968 ; toujours à Saint-Libéral, en basse Corrèze.



Des grives aux loups traitait du début du siècle et de l’évolution du monde rural. Et de la guerre de 14-18.

Cette nouvelle période dans la vie des Vialhe sera entachée par la guerre de 39-45, et par la guerre d’Algérie, même si elle est en quelque sorte illuminée par « les trente glorieuses ». En quelque sorte seulement, car l’exode rural s’accélère et la population de Saint-Libéral diminue dangereusement, passant en deux générations de 1100 âmes à 322...



Moravia nous dit dans sa chronique : « Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage. » On ne peut que partager ce point de vue, et à mon tour, je garantis à toute personne ayant connu les fenaisons et la joie du repos dans l’air surchauffé d’odeurs, de brindilles et d’insectes de retrouver cette ambiance si particulière, ses odeurs et ses sons…



Nostalgie ? Peut-être… Sans doute… Oui, certainement.



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Des grives aux loups, tome 2 : Les palombes..

Dans une précedente critique je parlais des livres qui m'avaient fait souffrir et dont le souvenir était toujours cuisant (voir ma critique du prophète de K.Gibbran).

Je me souviens tout autant des grands plaisir de lecture dont le souvenir reste intact.

J'ai lu ce livre couché dans les prés, et je pourrais paraphraser l'auteur en disant que " l'air sentait le pollen, le miel, la verdure et la terre fraiche ".

A mes cotés un troupeau de chèvres somnolaient, aprés un repas d'herbes tendres, moi, je rentrais littéralement dans le texte de Claude Michelet.

J'étais là et ailleurs.

Moments magiques que permet la lecture quand elle devient communion.

Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage.
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Les Défricheurs d'éternité

❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️



Les défricheurs d'éternité de Claude Michelet



Une splendide histoire qui se passe de 813 à 865 .

Un jeune homme , Jean Soriac, en 813 à 18 ans ayant tout perdu , décide de partir pour travailler dans une abbaye dans le Limousin.

Je vous donne des petites précisions pour installer le cadre de cette histoire d'hommes simples et sincères,

décidant de bâtir une église pour l'amour de Dieu et des hommes, en essayant de ne pas toutefois dévoiler le fil de

l'aventure.

Les personnages sont des bénédictins des hommes normaux , qui tentent de vivre leur foi avec modestie.

De scribe Jean Soriac sera nommé supérieur et prendra le nom de Théodoric et avec 12 frères devront reconstruire un monastère, sur une terre ingrate ,hostile, avec des marécages, difficile à cultiver ,

ils devront travailler à la faucille (l'illustration de couvertur le présente bien) avec une foi incommensurable aidé par la population minée par les fièvres ;

la famine et absente de spiritualité, en fait abandonnée à elle même.

Dur labeur ,difficile mission.

Au cours de ce chantier l'espoir reviendra t il ? leur donnant de la nourriture terrestre,

et également des guides justes?

Aurons t'ils des épreuves à traverser? OUI beaucoup.

Ce livre montre qu'il faudra 30 ans environ pour rendre à la vie cette région ,ce qu'il y a de plus noble dans le coeur des hommes sera mise à dure épreuve.

Evidemment ,là ou il y a réussite derrière se cache des choses incroyable ,la peur !! OUI

C'est ce que j'ai ressenti en lisant cette oeuvre, une leçon de foi et de courage !

J'ai lu ,de Claude Michelet bien d'autres ouvrages que vous connaissez sans doute je cite :

" la saga des grives au loup """Les promesses du ciel et de la terre"", ETC......

et toujours son écriture a été belle ,propre, fluide .Chaque mot, chaque phrase excelle dans la force du travail des hommes qui ne désespère jamais de la vie devant

l'adversité .

Lisez cette petite pépite et vous vous rendrez compte de cette vérité.

Fabiolino







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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Dans le premier livre de cette saga, Des grives aux loups retrace la vie des Vialhe : Jean-Edouard, Marguerite et leurs trois enfants : Pierre-Edouard, Louise et Berthe des années 1890 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.



Dans leur village de Corrèze, où les Vialhe possèdent le plus de terre, ils voient les changements s’opérer dans le monde de l’agriculture et changer radicalement leur façon de travailler. Pour eux, la vie s’apparente à un lent combat entre agriculteurs, à celui qui aura le plus de cultures, le meilleur bétail… Jean-Edouard va tout faire pour que ses enfants respectent l’honneur de la grande famille Vialhe et restent sous ses ordres, à lui, le chef de famille.



Leur terre va être source de conflits, va les amener à entacher leur réputation auprès des habitants, vivre la première guerre mondiale de façon désunie et disloquée, où le village va vivre les profonds changements dans les mœurs, leurs habitudes avec le départ de tous leurs jeunes, les annonces des morts au front…



J’ai beaucoup aimé ce premier tome, Claude Michelet a su écrire cette histoire avec brio. Il est très intéressant de retrouver les mœurs des habitants de campagne à la fin du XIX et au début du XX, l’industrialisation de l’agriculture, l’amour et le respect pour la terre… Même si j’ai trouvé qu’il y avait quelques rapidités à la fin de ce livre, j’en ai apprécié tous les aspects : la vie au village, celles des deux sœurs qui prennent leurs indépendances, la fierté de Jean-Edouard, le point de vue de Pierre-Edouard : son service militaire, son passage au front, son entêtement face à l’autorité de son père,… Et j’ai très envie de découvrir la suite avec Les palombes ne passeront plus.

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Des grives aux loups, tome 1 : Les gens de ..

Pour ne jamais oublier la vie de nos ancêtres…



Une saga familiale que j'avais envie de lire depuis longtemps…



Dans ce premier tome, on suit les vies, dans un petit village de Corrèze, de différentes familles dont celles des Vialhe et des Dupeuch de 1899 aux années 1920.



L'auteur, ancien agriculteur, connaît bien la terre, l'attachement de ceux qui la travaillent, la dureté de ce métier, les aléas climatiques et cette région de la Corrèze où il a vécu toute sa vie.



Il décrit aussi très bien, ce temps où le père était le maître de la famille : empêchant ses enfants de faire des études, décidant du mariage de ses filles afin d'agrandir le domaine ; ce dernier ne se partage pas (il doit revenir au fils aîné) mais se fait fructifier !



La première guerre mondiale entraîne la perte des jeunes hommes de ces campagnes, où les femmes s'investissent dans les travaux agricoles et toutes les tâches.



La fierté des campagnes, où un homme préfère se suicider, accablé de dettes, où les jeunes femmes commencent à s'émanciper en choisissant leur époux et leurs professions.



Le début de ce nouveau siècle, le 20ème, qui voit arriver la mécanisation des travaux agricoles, la ligne de chemin de fer, mais aussi la difficulté de rechercher un emploi en dehors de la ferme, où un homme travaille pour 20 sous par jour (le prix de 6 œufs).



On suit les personnages à travers leurs réussites, leurs échecs, leurs rêves, leurs blessures, la pauvreté, les maladies et la mort.



Les jeunes contestent cette société patriarcale et les femmes débutent leur indépendance en choisissant leur métier et leur époux entraînant la désertification de ces campagnes,.



Il y a aussi ceux qui restent attachés à cette terre bien peu reconnaissante à leur labeur…



J'ai aimé cette lecture immersive dans le début du 20e siècle où les conditions de vie différent assez peu de celles des siècles précédents ; où les chatelains deviennent maires du village, où l'arrivée d'une batteuse à vapeur compte plus que les élections législatives, où la potée est toujours sur la table (lard, choux, patates et pain).

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Les Défricheurs d'éternité

Voilà un très bon roman historique qui nous amène à suivre l'abbé Théodoric, bénédictin. Orphelin suite à l'incendie de la maison paternelle , Jean Soriac, jeune homme de dix-huit ans se trouve à travailler pour les moines de Solignac . Il va finalement renoncer aux plaisirs charnels et décider d'entre dans l'ordre.



Sachant lire et écrire , il est désigné par son supérieur pour aller remettre en état le monastère de St Romain. Celui-ci a été laissé à l'abandon par les moines précédents pour des raisons qui ne vont pas tarder à se révéler à Théodoric et aux douze moines qui l'accompagnent .



La région est hostile, marécages, humidité, moustiques, maladies, terres pauvres et serfs versant facilement dans la sorcellerie , le tableau d'ensemble n'est pas brillant , les bâtiments s'écroulent, la misère et la maladie règnent en maître sur ce coin de terre. L'abbé Theodoric et ses moines vont s'arrimer à leur foi pour transformer cet endroit en un monastère d'honnête facture et faire reculer la grande misère des serfs.



Le roman est passionnant. Les moines furent de grands bâtisseurs. Notre pays est parsemé de ces ouvrages pour lesquels on n'imagine pas toujours la quantité de travail qu' il a fallu pour les ériger, pas plus qu'on ne pense aux conditions de vie des moines et des serfs . Ce roman est l'occasion de découvrir ce temps , ce monde si différent du notre....
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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La Terre qui demeure

Apparemment, ce livre est le premier de Claude Michelet, l'auteur évoque le monde paysan dans les années 60 où les méthodes traditionnelles de culture sont révolues. Roman d'une époque qui évoque la fin de ces petits agriculteurs s'acharnant à cultiver leurs parcelles de terre à l'ancienne.

Pour un premier essai, c'est très réussi, il faut dire qu'il s'est lui-même consacré à ce dur métier. Claude Michelet nous peint un homme au caractère fort, amoureux de sa terre, de ses bêtes, de son travail. Étrangement, l'amour que ces hommes portent à la terre s'oppose aux sentiments éprouvés envers leurs femmes ou leurs parents.

Ce livre ressemble à un témoignage, du temps où les bœufs menaient encore la charrue et où le fumier servait d'engrais. Un temps passé où l'on aime se replonger de temps en temps.

Pour le coup, j'ai renoué avec cet auteur après deux lectures décevantes. J'y reviendrai à nouveau pour ses romans de terroir.
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La Terre qui demeure

La Terre qui demeure de Claude Michelet est le premier roman de l'auteur, c'est une réédition car il a été publié pour la première fois en 1965 mais il est un peu passé inaperçu.

Les éditions Presses de la Cité viennent de le rééditer, et il était en accès libre sur net galley pour 24 h lundi dernier.

Evidemment, impossible pour moi de passer à coté car j'apprécie les romans du terroir mais curieusement jusque là je n'ai jamais pris le temps de lire un roman de cet auteur, même son célèbre "Des grives aux loups".

La Terre qui demeure c'est l'histoire de paysans, dans les années 60, une version actuelle du pot de terre contre le pot de terre.

Jean Bordare aime sa terre, de façon presque animale. Quand des terrains en haut de la colline du village des Aulnes sont achetés pour un gisement d'uranium, Jean peste et dit qu'il ne vendra jamais. Les autres eux, vendent...

Puis des gens de la ville souhaitent acheter leurs maisons, pour différentes raisons officielles ou officieuses.. Pour faire un verger disent certains, pour construire disent d'autres..

Jean refuse toujours de vendre, malgré la pression. Et il n'est pas tout à fait le seul, ils sont deux contre le reste du village..

Qui va gagner, ses deux hommes ou les hommes de la ville et le reste du village ??

Même si ce roman a été écrit dans les années 60, je le trouve toujours d'actualité.

Il faut le resituer dans l'époque, quand les machines agricoles faisaient de plus en plus leur apparition. Les lotissements commençaient à affluer.. C'était une autre époque et elle est bien décrite par l'auteur.

Pour un premier roman, c'est une réussite.

L'écriture est fluide, les personnages prennent vie sous sa plume. On s'y croirait presque.

J'ai beaucoup aimé la chute de l'histoire.

Je suis très contente que Les éditions Presses de la cité aient décidé de rééditer ce roman, ce fût une très bonne surprise :)

Ma note : 5 étoiles, évidemment ;)

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