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Critiques de Clément Bouhélier (132)
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Avec Une cité en flammes, Clément Bouhélier reste dans la lignée qualitative de Bans et Barricades, reprenant l’intrigue cinq ans après les évènements narrés dedans. Son univers de fantasy original qui s’inscrit dans une révolution industrielle reste une grande force et un terrain de jeu idéal pour parler de politique sociale, de guerre et d’écologie. Ses romans sont des pavés qu’on savoure sans aucune modération. À lire !
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Deux ans après Bans et barricades, Clément Bouhélier nous emmène à nouveau en Olangar avec Une Cité en flammes, dans ce royaume où son éditeur Critic nous promet de la fantasy entre J.R.R. Tolkien et Karl Marx !



Le retour des problèmes

Dans le royaume industriel d’Olangar, le prologue d’Une Cité en flammes sonne comme une veillée d’armes ; l’auteur fait le point sur la situation qui a évolué depuis cinq ans en nous rappelant les fondamentaux (les ouvriers nains, dont les syndicalistes composent la Confrérie, tiennent les activités portuaires d’Olangar ; le chancelier actuel, mis au pouvoir par une alliance bancale, se veut régionaliste mais négocient avec les duchés voisins de nouveaux avantages pour la bourgeoisie en place, les nobles du Sud tiennent leurs prés carrés, les elfes qui se tenaient tranquille s’éveillent doucement devant l’ingérence des humains et les orcs se sont fait oublier) et en nous dévoilant les nouveaux enjeux politiques du royaume d’Olangar : la destruction de l’environnement pourrait détruire les anciennes alliances entre elfes et humains, le terrorisme fait son apparition par le biais d’attentats non revendiqués et de nouvelles contrées attisent des velléités colonialistes. De nombreux personnages de Bans et barricades avaient encore des intrigues endiablées à vivre. Ainsi, Torgend, l’elfe exilé, poursuit une piste étrange qui voit des orcs s’enrôler comme mercenaires pour retourner en Olangar. De plus, les syndicalistes nains sont tiraillés entre la défense directe de leurs intérêts et le soutien qu’ils sont censés apporter au chancelier du moment, or celui-ci a une grave affaire à régler dans les confins de Frontenac, la région industrielle aux portes des terres elfes. Enfin, Evyna a repris le territoire patrimonial et dirige d’une main maternaliste la province d’Enguerrand, la plus importante des provinces du Sud ; toutefois, elle doit jongler entre les négociations au Parlement et la gestion d’attaques d’illuminés contre ses sujets.



Croisement d’intrigues

Comme dans Bans et barricades, l’intrigue d’Une Cité en flammes est multiple. Il y a, à mon sens, trois arcs principaux, à nouveau autour des trois piliers de l’univers : les nains, les elfes, les humains. Tout le sel revient à déceler ce qu’elles ont en commun… Il faut par exemple attendre la page 212 pour que deux enquêtes commencent à se croiser, par un mot détourné mais qui fait faire « tilt ». Le lecteur ne peut alors que guetter le confluence avec la troisième. Au bout du compte, on peut parfois se dire que tout cela est cousu de fil blanc, mais pour autant, le suspense tient vraiment bon et le final surprend. La toute fin promet un autre voyage en perspective pour résister à l’oppression, en espérant que les faits ne reprendront pas juste après les derniers mots d’Une Cité en flammes, car le saut de cinq ans entre Bans et barricades et Une Cité en flammes a permis de très bonnes choses tout au long du roman (évolution des personnages, ressentiment entre eux parfois, affadissement de certaines relations, déplacement des tensions à l’échelle du royaume, etc.). En tout cas, nous sommes bien moins dans une ambiance « populaire » ; comme ces trois narrations ne se passent ni dans les rues d’Olangar, ni dans les usines de Frontenac, ni dans les grandes plaines où pourraient arriver de vastes batailles, il y a beaucoup moins matière à déceler des situations de rapports de force entre classes. Pour autant, maintenant le cadre mis en place avec Bans et barricades, l’auteur affine les habitudes de ses lecteurs.



Montée en puissance

Dans Une Cité en flammes, on retrouve, il est vrai, de nombreux personnages et des intrigues proches de ce que Bans et barricades nous a fait découvrir, mais le lecteur ayant pratiqué les deux dans l’ordre peut ressentir une certaine montée en gamme, une montée en puissance avec celui-ci. La première véritable scène fait largement écho à la première d’Olangar – Bans et barricades : un elfe se tient en embuscade pour déjouer une scène qui peut sembler anodine ; le décor est posé : on est prêt à repartir au combat ! Et de l’action, il y en a… Torgend et les syndicalistes nains sont bien de la partie, ainsi que quelques antagonistes déjà rencontrés, tous sont remontés de voir le fragile statuquo du moment être ébranlé par des pollutions intempestives, des attentats sans revendication et des remous géopolitiques. De son côté, Evyna d’Enguerrand, la noble des régions du Sud, passe du statut de personnage « qui découvre les inégalités sociales » à celui de personnage « qui se lasse de ne pas avoir de remerciements du peuple qu’elle pense tant aider » ; toutefois, son évolution est bien meilleure, plus « active » dans ce roman. Tous les nouveaux personnages sont particulièrement bien campés, notamment l’elfe Eirukkus et le mercenaire Keiv, dont les histoires sont très fouillées. D’ailleurs, du côté du style, les descriptions sont désormais toutes utiles. La galerie de personnages augmente légèrement et le passage de l’un à l’autre est très fluide. L’auteur incorpore des enjeux politiques plus forts (moins à base de mouvements sociaux, certes) tout en multipliant l’extension culturelle de son univers (quelques aspects religieux, la place des femmes dans certaines contrées, la place intéressante des transports, et toujours le racisme vis-à-vis d’autres personnes humanoïdes), en se faisant parfois bien plaisir dans des petits chapitres uniquement consacrés à la description de tel aspect de la société orque ou de tel autre de la religion d’Olangar.



Une Cité en flammes nous emmène à nouveau et avec beaucoup de plaisir dans l’univers d’Olangar ; que vous découvriez ou non l’auteur ou cet univers par ce roman, le voyage vaut largement son pesant de mildur !

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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Rien n'est jamais acquis !



Cela commence sur les chapeaux de roues avec des cadavres qui se ramassent à la pelle, nous sommes de suite en pleine action. Puis le rythme se calme pour poser l'intrigue et les personnages.

Cinq ans après les évènements contés dans Bans et barricades, nous retrouvons certains de nos camarades et certains de nos ennemis. Pas besoin d'avoir lu ce diptyque, mais comme il est absolument dantesque, cela serait idiot de passer à côté car les différents protagonistes ont leur background avec leurs petits secrets.

Un tome plus intimiste, se concentrant sur la complexité des personnages, leur failles, secrets, les non dits. Mais l'action est tout de même présente avec quelques batailles (le final sur une centaine de page et une enquête retorse sur cette menace sourde qui touche Olangar et les diverses provinces.



Alors que bans et barricades se concentraient surtout sur la lutte sociale, celle ci passe en second plan pour explorer la cause des différentes discriminations : L'économie, la finance et le politique avec ses zones franches sans aucun regard du pouvoir, des zones avec leurs propres lois. Pendant ce temps, les hommes politiques bataillent entre privilégiés, celui de l'ancien monde et le nouveau, noble contre bourgeoisie. Un sacré sac de nœuds qui pourrait allumer le brasier et donner une cité en flamme ?



Ce que j'ai aimé est surtout le melting pot interculturel que l'auteur nous balance. Peu importe les races, peu importe leurs anciennes inimitiés, il est toujours possible de les dépasser, de s'entraider. On reste donc dans une vision sociale de la société, ou la fraternité n'est pas un vain mot. Mais tout le monde est-il sur la même longueur d'onde ?



Peut être quelques longueurs, 2 ou 3 chapitres sur l'architecture et le fonctionnement d'un dirigeable m'a semblé un peu moins. L'histoire d'amour m'a gonflé sérieusement. Le début du final fait un peu trop blockbuster avec ses explosions dans tous les sens et des héros qui s'en sortent...

Mais Clément Bouhélier réussit tout de même l'exploit de me faire lire, apprécier et attendre avec impatience le dernier tome de ce cycle de fantasy atypique. Une fantasy actuelle, dans l'air du temps, avec ses problématiques de genre, interculturel, de pauvreté, de terrorisme, de politique, de gestion du chômage et des fonds d'investissements privés, Bref, c'est un roman autour de la question sociale. Mais sans aucune lourdeur, cela reste du divertissement, et du bon.

L'auteur n'hésite pas à malmener l'imagerie classique de la fantasy, en jouant avec ses codes et en l'enrichissant de différents genres littéraires.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Nous retrouvons Olangar et son univers cinq ans après les événements de Bans et Barricades. Les nains veillent farouchement sur les acquis sociaux durement arrachés à l'époque et les orcs se font oublier de l'autre côté de la Mer des Tempêtes après la déculottée qu'ils ont encaissée. Le nouveau chancelier étiqueté régionaliste a laissé passer l'établissement de zones franches, libres de droits et de regards, mais négocie avec les Duchés éloignés en vue d'une colonisation d'îles voisines promettant toujours plus de gains.



La situation est donc bien différente. Cependant nous allons retrouver quelques personnages forts de la précédente aventure : Torgend, l'elfe déchu, Evyna qui se retrouve suzeraine de la province d'Enguerrand (une femme, OMG !), et du côté des nains, l'absence de Baldek est compensée par le duo Nockis et Kalin. Même s'il est vrai qu'Une cité en flamme peut se lire indépendamment, ce serait quand même dommage que vous passiez à côté de Bans et Barricades, pour deux raisons : 1) La découverte de l'univers, et notamment des deux cités Olangar et Frontenac. 2) Le passé et les aventures de ces personnages influent directement sur leur attitude d'aujourd'hui. Et puis d'ailleurs, 3) Bans et Barricades est juste énorme ! (Vous trouverez les liens en bas de page)



Cette fois ci, ce n'est pas une lutte sociale qui rassemblera nos personnages, mais un ensemble d'éléments disparates, à priori sans liens. Des attaques terroristes non revendiquées frappent autour d'Olangar, puis directement Evyna à Enguerrand. Une pollution de l'environnement ravage les terres des elfes et échauffe ces derniers contre les humains. Quant à Torgend, il veut comprendre pourquoi des hommes recrutent des mercenaires orcs... Ce sera donc trois intrigues sous forme d'enquêtes qui vont évoluer en parallèle jusqu'à se regrouper, toutes pointant vers Lorkhil, la zone franche au sud de Frontenac.

La suite sur le blog ;)
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

On a pu découvrir le monde d’Olangar avec le premier double tome qu’était « Bans et Barricades » ; volume qui se suffisait à lui-même et n’appelait pas nécessairement une suite. Clément Bouhélier en a décidé autrement en choisissant de prolonger l’aventure. On se retrouve donc cinq ans après les évènements du tome précédent en compagnie de visages connus (les nains Kalin et Nockis, Evyna ou encore Torgend) mais aussi de nouvelles têtes. Même si l’intrigue de ce roman est toute fraiche, il est utile de lire les livres précédents pour ne pas être larguer quant aux relations entre les différents personnages.





Pas de grosses nouveautés au niveau de l’univers qui croise fantasy et industrialisation. Ça change du médiéval. Par ses talents de conteur, l’auteur nous immerge dans son monde, nous fait apprécier ses personnages, nous accroche grâce à une intrigue bien équilibrée en action et suspens.





C’est du solide et il s’avère vite compliqué de lâcher ce bouquin une fois ouvert.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Ce livre, c'est une bombe ... un peu du genre de celles que des incendiaires balancent justement aux quatre coins du royaume pour ouvrir le roman.



Cinq années après son élection, le Chancelier Ransard d'Alverny a multiplié les plans destinés à relancer l'économie du royaume. Des zones économiques franches et des grands projets publics fleurissent de-ci de-là mais pourtant rien n'y fait : la relance tant espérée tarde à venir. Alors quand un groupuscule d'incendiaires aux revendications floues se met à semer la terreur parmi la foule et les honnêtes travailleurs, la tension monte et la grogne populaire avec. La Confrérie naine oeuvre avec les puissants d'Olangar pour tenter de démêler la situation ... et enquête au passage sur une affaire que le gouvernement d'Alverny souhaite taire à tout prix : celle d'une guerre imminente avec les elfes du Pradennad, furieux de voir leur fleuve pollué par les industries du fer en amont. Les deux camps sont à couteaux tirés et c'est aux nains Kalin et Nockis qu'il advient de mettre en lumière le dramatique complot visant à monter les uns contre les autres, avec l'appui inattendu de la milice citadine, d'une certaine Evyna d'Enguerrand des provinces du sud et d'un elfe renégat de retour sur le continent. Une vraie poudrière prête à vous exploser à la tronche !



Vous l'aurez compris, il s'en passe des choses, il s'en passe beaucoup, et ça sent encore une fois le roussi pour Olangar. A cinq années des évènements de Bans et Barricades qui avaient vu la Confrérie naine obtenir gain de cause et les géants de la pègre se faire botter le cul, le royaume galère toujours. Les points qui posent problème au Chancelier d'Alverny et autres grands pontes du Parlement rappellent les gros titres habituels qu'on lit dans la presse : il y a la question environnementale, celle de la pénurie d'emplois et des inégalités sociales, la lutte sans merci que se livrent les partis régionalistes, unionistes et autonomistes, les différents diplomatiques, la crise économique et enfin la course au profit quel qu'en soit le prix - pour autant que ce prix, bah ce soient les autres qui le paient, naturellement. Je ré-insiste là dessus parce que ça m'avait déjà fait grande impression la première fois avec Bans et barricades, mais rencontrer tous ça dans un roman de Fantasy où se mêlent hommes, elfes, nains et orcs, c'est franchement super fort et c'est d'ailleurs pour cette raison que cette saga restera l'une de mes meilleures découvertes francophones. J'avais parlé de social-fantasy quand j'avais chroniqué l'opus précédent et j'ai bien envie de recycler mes propos pour Une cité en flammes (à une nuance près puisque ici on joue dans la cour des grands et pas des petits salariés) : la social politique-fantasy francophone est de retour !



L'ami d'Alverny pensait pas à mal quand il a eu cette grande idée supposée relancer l'économie, mais en autorisant l'implantation de zones économiques franches (comprenez par là des zones de non-droit échappant à toute autorité, oui oui), il a donné l'opportunité aux plus grands magouilleurs du royaume de bidouiller en toute impunité, avec pour conséquences un bordel sans nom du côté des elfes. Heureusement les nains de la Confrérie, pour la plupart toujours galvanisés par leur victoire il y a cinq ans, sont prêts fureter et à mettre la main à la pâte (faut dire que la guerre, ça arrange jamais personne). En les suivant dans leur enquête incognito, on se rend compte que la Confrérie naine autrefois unie est très largement divisée. Une cité en flammes permet de faire le point sur les acquis sociaux de Bans et barricades avec le recul de cinq années d'une politique nouvelle pas au goût de tous, et de deux nains aux opinions divergentes pour se donner la réplique. Ça s'invective, ça se fait des reproches et surtout ça montre bien que Bans et barricades était déjà vachement abouti : les romans où tout est bien qui finit bien, ça n'existe pas - et Une cité en flammes poursuit dans cette lignée-là. Un très, très bon point.



De la plus suspecte des zones économiques franches aux arènes de combats clandestins d'Olangar, c'est la course aux réponses pour Evyna, Kalin, Nockis et Torgend !



Mais outre les enjeux sociétaux, ce roman c'est aussi une histoire de camaraderie perdue et de persos qui en ont gros sur la patate. Un peu comme le duo de nains Kalin-Nockis, tous les protagonistes qu'on connaissait déjà ont fait du chemin... et pas forcément pour le meilleur, ce qui me plaît vachement. Je ne vous cache pas que ce sont les deux nabots qui m'ont le plus tapé dans l’œil, mais le récit fait aussi la part belle à Evyna. En début de roman l'héritière de la province d'Enguerrand doit quotidiennement composer avec des nobles mécontents de voir une jeune femme tirer les rennes. Et comme elle sait qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, c'est elle-même qui part enquêter à la capitale sur le groupuscule incendiaire qui vient de semer la mort sur ses terres - un personnage téméraire comme je les aime ! Torgend en a lui après des orcs fraîchement débarqués de leurs lointaines terres et se fait très discret tout du long... mais qu'à cela ne tienne, son heure il l'a déjà eue dans Bans et barricades alors moi ça m'a convenu. Toujours est-il que chacun finit par apporter sa pièce au grand puzzle d'ensemble et ça a de la gueule - on ne voit rien venir et ça tient sans longueurs les six-cents-septante pages du roman ! Bref c'est franchement bien amené et j'ai apprécié que l'auteur nous ramène quelques personnages qui nous étaient un peu passés par dessus la jambe précédemment ; c'est cool et ça laisse espérer que la suite nous ramènera quelques abonnés absents que j'ai super hâte de revoir.



La suite, oui, parce qu'il y en aura manifestement une - et là j'attaque avec quelques bémols purement éditoriaux (aïe aïe). Je suis pas une lectrice super organisée, j'avoue, mais j'aime bien savoir un minimum dans quoi je me lance quand j'attaque un bouquin. Ce qui me désole un poil ici, c'est que clairement on est sur un diptyque (voire une trilogie, ce sera selon les plans de Clément Bouhélier), et que rien en couverture ne l'indique. Moi ça m'aurait plu de le savoir parce que si ç'avait été le cas, j'aurais certainement différé ma lecture de quelques mois histoire de pas avoir à poireauter trop longtemps d'ici à ce que sorte la suite - et puis bon, juste pour le principe ça m'agace. Sachez donc qu'on est sur la même mouture que Bans et Barricades : deux tomes minimum. Ensuite, il y la carte qui sert à rien. Dans Une cité en flammes l'intrigue est décentralisée : on cause de terres orcs outre-mer et d'îles lointaines à coloniser, on fait entrer les dûchés voisins dans l'équation complexe de la politique olangardaise ... et tout ce beau monde, on a un mal fou à le situer. D'un parce que ça apparaît nulle part sur la carte ; et de deux parce que les indications textuelles sont hyper confuses - surtout au début du roman quand t'essaies déjà de te dépatouiller pour dresser un tableau mental de la situation politique du royaume. En bref, ça m'a agacée. C'est qu'avec un roman aussi bon on s'attend forcément à ce que les à-côtés le soient aussi ... avec chez moi une tendance à tacler d'autant plus fort que le roman me plaît. Soyons donc positif : si tout le reste n'avait pas été aussi réussi, je râlerais pas autant (ceci est donc un compliment ~ vous avez vu comme je me rattrape bien ?).



Vous qui n'avez pas lu Bans et barricades et à qui cette chronique met l'eau à le bouche (j'aime me jeter des fleurs et croire que je vous influence, laissez-moi rêver !), ne paniquez pas : on peut s'enfiler Une cité en flammes indépendamment du reste - parole ! Faudra juste accepter quelques petits raccourcis et faire l'impasse sur deux-trois moments émotion, mais c'est très largement faisable si tel est votre souhait. Toutefois l'opus précédent est tellement bon que je vous recommande de commencer par le commencement : cet auteur est une vraie mine d'or, alors ne vous privez surtout pas d'aller y piocher un coup !
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Olangar semblait en paix. Plus juste après les révoltes de la classe ouvrière guidée par les nains. Plus sûre après la disparition du danger venu de l’intérieur. Chacun était retourné à sa vie. Mais une menace sournoise et terrible pèse à nouveau sur Olangar. Et cette fois-ci, pas sûr qu’elle s’en sorte intacte !



Evyna, Torgend, Baldek : des noms qui résonnent dans l’esprit de qui a lu et aimé Bans et barricades (c’est mon cas). Nous les avons laissés meurtris et séparés. D’où la joie de les redécouvrir dans ce nouveau récit de la saga d’Olangar. Tous ? Non. L’un d’entre eux déserte ces pages. Baldek laisse la place à Kalin et Nockis, deux autres nains qui ont participé activement aux révoltes passées. Mais qui se sont encroûtés dans leur nouvelle vie. Nockis, resté au contact des ouvriers, trouve que Kalin s’est embourgeoisé et se perd dans des intrigues de palais. Cependant, ils vont rapidement devoir faire taire leurs différents : une menace pèse sur la ville. Les ZEF, ces zones franches économiques où les propriétaires peuvent faire ce qu’ils veulent, sans aucun contrôle, ont ouvert la porte à des excès. Et l’une d’entre elles, celle de Lorkhil, attise toutes les inquiétudes. Ajoutons à cela la poussée des elfes qui, suite à des morts suspectes, s’unissent derrière un leader avide de revanche contre les humains. Et des orcs qui sont embauchés pour une mystérieuse mission. Cela fait trop et Evyna, devenue dirigeante de son royaume, ne peut rester les bras croisées. D’autant qu’un attentat touche son territoire d’atroce façon.





Pour tout dire, quand j’aborde une suite, je suis partagé entre enthousiasme et crainte : enthousiasme de retrouver des personnages que j’ai appréciés et un monde qui m’a accueilli ; crainte de ne découvrir qu’une pâle copie décevante du volume précédent. Mais ici, dès les premières pages (et cela s’est confirmé tout au long de ma lecture), toute crainte a disparu au profit d’une joie pleine de reconnaissance envers Clément Bouhélier pour la qualité de ses intrigues. Une fois encore, il parvient à tresser de nombreuses histoires, mettant en scène des personnages déjà vus dans Bans et barricades, mais aussi de petits nouveaux. Et tout cela avec une rigueur extraordinaire. Ce qui fait que peu à peu, on comprend les liens qui unissent tous ces fils. Et on découvre avec stupéfaction la vue d’ensemble qui a été dessinée par petites touches, au fur et à mesure de l’avancée du récit. C’est vraiment de la belle ouvrage ! À la fin d’Une Cité en flammes, on ne se dit pas : « Pourquoi tout cela ? », ni « Tout ça pour ça ! ». On sort bouche bée et essoufflé par la série d’aventures parfois ébouriffantes, parfois épiques dans lesquelles se trouvent embarqués les personnages principaux.



Car une des forces de cet auteur, c’est sa capacité à alterner des moments intimes avec des portes ouvertes sur l’âme de ses personnage, sur leurs doutes, leurs envies, et des moments d’une force digne de grands films hollywoodiens, avec mouvements de troupes et explosions grandioses. Et tout cela avec le même succès, la même réussite. Et cette alternance permet au livre (assez long en nombre de pages) d’être un redoutable page turner dans lequel je ne me suis pas ennuyé une minute. Elle permet également de découvrir plus encore les héros dont nous suivons les aventures, de les rendre plus denses et plus proches de nous. Tout en nous abreuvant de scènes de combats rudement bien menées, car on s’y retrouve et on comprend qui fait quoi, ce qui n’est pas toujours évident pour moi qui ai parfois du mal à me représenter spatialement ces moments plus complexes. Clément Bouhélier gère le spectaculaire comme le normal avec le même talent, la même maitrise.



Vous l’aurez compris, je ressors plein d’enthousiasme de ma lecture d’Une cité en flammes. Ce roman fait partie de ces récits qui vous prennent aux tripes dès les premières pages et ne vous lâchent qu’une fois la dernière ligne lue. Heureusement, il me reste un dernier tome à découvrir, Le Combat des ombres (paru voilà quelques semaines). Sans quoi, j’aurais éprouvé de la tristesse à laisser partir définitivement Evyna, Keiv, Torgend, Ergan… et Baldek.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Après les deux volumes qui formaient un long et très bon roman sous le titre de "Bans et Barricades", Clément Bouhélier nous propose de poursuivre les aventures de ses personnages dans son univers d'Olangar avec ce roman de près de 700 pages.



Le décor reste le même, avec cette fantasy en apparence très classique, avec ses humains, ses nains, ses elfes et ses orcs, mais en réalité fortement inspirée par notre XIXe siècle et son lot de révolutions industrielles, politiques et sociales. J'avais beaucoup aimé ce décor dans le premier roman en deux volumes, je l'ai donc retrouve avec grand plaisir ici.



Le récit est peut-être un peu lent à se lancer, le temps de mettre en place l'intrigue et de replacer les personnages principaux dans leur nouveau cadre, cinq ans après les événements du premier roman. Ensuite, cela s'enchaine vite et bien, avec un récit haletant, plein de scènes d'action spectaculaires, sans oublier d'explorer la psychologie des personnages. C'est efficace et plutôt prenant.



Dans l'ensemble, je dirais que c'est peut-être un cran en-dessous des deux premiers volumes, dont j'avais apprécié l'aspect très politique, mais que cela reste de l'excellente fantasy, qui sait jouer sur les clichés pour nous surprendre avec un récit captivant et bien écrit.



Le troisième roman, inévitable compte-tenu de la fin de celui-ci, m'attend déjà, je vous en parlerai sans doute très prochainement.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

En aout 2018 paraissait le premier tome du roman Olangar Bans et barricades de Clément Bouhélier. Le second tome suivait peu de temps après. Le roman rencontra son public et eu la chance de voir une suite publiée, Olangar, une cité en flammes en juin 2020. Ainsi la cité d’Olangar est devenue une trilogie avec la sortie de Olangar, Le Combat des ombres, toujours chez Critic qui offre le point final à cette excellente saga atypique de fantasy française.



Olangar est plus que jamais le personnage principal de cette série dans ce dernier tome. Quasiment toute l’histoire se déroule dans cette ville symbolique de cet univers de fantasy industrielle, dans lequel on croise des elfes, des nains, des orc et des humains, un monde également marqué par la guerre et les luttes des classes pour obtenir plus d’égalité. Cette cité est non seulement la la capitale du royaume, mais aussi un enjeu de pouvoir pour beaucoup du fait de sa position. Certains y voient le moyen d’y trouver la gloire, d’autres le pouvoir, d’autres veulent seulement plus d’égalité. Olangar est une ville qui a souffert, elle est dorénavant conquise et occupée. Elle n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut par le passé. Les habitants ont peur, ils craignent le nouveau pouvoir en place qui n’hésite pas à recourir à des représailles sanglantes ou à des exécutions. L’ambiance mise en place par Clément Bouhélier est plus sombre que dans les précédents. Non seulement l’injustice est prédominante dans la ville, mais en plus un étrange tueur sévit dans les rues de Olangar, offrant quelques scènes assez gores.



L’histoire du roman est celle de la résistance, de la lutte pour reprendre la capitale, pour lui offrir un meilleur avenir. Même si tout semble perdu pour la ville, plusieurs personnes officient dans l’ombre pour faire basculer le pouvoir en place. La lutte contre l’oppression et la tyrannie est plus que jamais le thème central de la saga avec un hommage à ceux qui combattent dans l’ombre et n’hésitent pas à mettre leur vie en danger pour la cause à laquelle ils croient. Dans ce tome, l’action n’est plus dans les barricades, elle est portée dans les ombres, les complots pour libérer la ville. L’action est toujours présente, tout comme les rebondissements. Le style de l’auteur est fluide et efficace, on retrouve avec plaisir ces personnages et cette cité tentaculaire. Des personnages qui ont combattu à de nombreuses reprises, vieillis prématurément, usés par le destin comme Torgend Aersellson, un elfe banni par les siens et qui s’est lié d’une forte amitié pour Evyna d’Enguerrand, héroïne au grand courage et au fort caractère, ou encore les nains Baldek et Nockis symboles de la lutte des classes. Mais surtout des protagonistes qui ont évolué, vécu et gagné en profondeur et qu’on est triste de quitter une fois la dernière page tournée avec un pincement au cœur.



Avec Olangar, Le Combat des ombres, Clément Bouhélier pose avec brio la dernière pierre d’une saga de fantasy militante et atypique. Une fantasy âpre et incisive qui dépeint avec brio la lutte contre l’oppression, contre la tyrannie, le combat pour plus d’égalité dans un monde qui ressemble fortement au notre. Une série à lire sans hésitation.


Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Malgré tous ses efforts, Evyna d'Enguerrand n'a pas pu empêcher l'invasion d'Olangar. La ville est tombée sous le joug des duchés, maintenant dirigée par le colérique Lec Rossio, depuis la fuite du chancelier Ransard d'Alverny. Le quotidien des Olangardais s'est nettement dégradé. Des miliciens maintiennent l'ordre avec force et violence. Toute forme de rébellion est tuée dans l’œuf. Les habitants rasent les murs et détournent le regard face aux abus et aux excès de violence. Tous semblent résignés à leur dort. Pourtant les héros d'hier ne sont pas loin, ils se préparent à l'ombre des regards pour tenter une action et libérer la cité de ses chaînes. La dame du Sud n'a pas dit son dernier mot et elle ne compte pas revenir seule. Mais arriveront-ils à triompher à nouveau de leurs ennemis qui semblent toujours plus nombreux ?



Avec Le Combat des Ombres, Clément Bouhélier nous accorde une dernière halte à Olangar avant de mettre un point final à sa série explosive.



Cadre principal de l'action et refuge pour les protagonistes de Clément Bouhélier, Olangar incarne bien des visages dont celui de cité-personnage car son omniprésence entre ces lignes en fait parfois une héroïne à part entière. En effet, derrière la multitude d'histoires tissées par l'auteur, il y a également celle de cette ville dont le destin s'est écrit par le fer et le sang. Elle est un enjeu de pouvoir pour les plus aisés qui voient en elle, un moyen d'enrichissement toujours plus important, mais elle est également une chance de s'élever vers une certaine égalité pour les moins fortunés. A Olangar, on lutte pour une égalité de droits, pour le progrès social et pour la liberté de paroles pour tous. En un mot, Olangar est un symbole.



Or, dans Le Combat des Ombres, tout ce que cette cité représente est complètement mis à mal. La liberté est dévoyée, la discrimination a libre court et les représailles sanglantes sont devenues le quotidien des habitants. Clément Bouhélier a fait basculer sa ville sous un régime autoritaire où toutes les aberrations sont devenues monnaie courante. Exécutions, exactions, emprisonnements abusifs égrènent les pages de ce nouveau roman. Il en ressort un récit implacable et sombre qui prend aux tripes et fait saigner nos cœurs devant tant d'injustice et l’impuissance qui l'accompagne. Dans la lignée de ses précédents romans, Clément Bouhélier continue de se faire l'auteur d'une fantasy engagée et militante, totalement déshabillée de ses atours féeriques, pour délivrer une critique au vitriole de nos sociétés ultra-capitalistes.



Chaque roman est riche d'une intrigue indépendante qui s'articule autour d'un même modèle mêlant suspense et action. L'auteur se fait fort de surprendre ses lecteurs en leur proposant de mettre à jour des conspirations impliquant corruption politique et coup d'état dans chacun de ses livres. Aussi, dans Le Combat des Ombres, tout porte à croire que le pouvoir a basculé aux mains d'un despote coléreux et avide de suprématie. Entre une totale liberté et une absence de garde-fou, tout semble perdu pour Olangar et ses habitants. Alors que certains enquêtent dans l'ombre sur d'odieux assassinats, d'autres organisent la résistance entre les murs de la cité et même au-delà car chacun des protagonistes de Clément Bouhélier espèrent être celui ou celle qui fera la différence dans ce combat qui s'annonce d'ores et déjà très inégale.



Il est vrai que Clément Bouhélier respecte une certaine parité dans la galerie de personnages qu'il nous propose au fil des tomes. Néanmoins, on notera qu'il accorde aux femmes un rôle très important. Loin de l'image de la femme fatale ou de l'héroïne badasse, on retrouve sous les traits de ses personnages féminins, un courage indiscutable et une force de caractère manifeste. Il n'y a d'ailleurs pas que la dame du Sud, Evyna d'Enguerrand qui s'illustre entre ses lignes car d'autres femmes vont occuper une position décisive dans cette lutte pour la liberté. Elles font la différence par les stratégies qu'elles mettent en place et la ruse dont elles abusent, ce qui les rend finalement d'autant plus crédibles et attachantes.



Avec Olangar, l'auteur nous rappelle que malgré les difficultés de renverser l'ordre établi, chacun d'entre nous, en se réunissant, peut changer la donne. Il ne faut donc pas oublier les fondamentaux pour rendre le changement possible car l'union fait toujours la force. Avec Le Combat des Ombres, il démontre finalement que la démocratie peut toujours éloigner les ombres de la tyrannie lorsque la volonté du plus grand nombre est réunie.



Avec cet ultime opus, il se fait l'auteur d'un récit âpre mais pas dénué d'un certain espoir... suite sur Fantasy à la Carte.




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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Après Bans et barricades et Une cité en flammes, Clément Bouhélier clôt sa trilogie Olangar avec Le Combat des ombres, chez Critic à l’automne 2021.



Baroud d’honneur

Après l’attaque surprise des Duchés, par mer et par terre à la fois, la cité d’Olangar est prise par des hommes en armes menés par l’ancien ambassadeur Jush Thagon, qui emmène avec lui les nationalistes du parti du Groendal. Une partie de la population fuit vers l’ouest mais avec le péril elfe en tête, une autre vers le sud et les provinces alliées dans l’espoir d’une vie meilleure, sans la guerre. Devant cette débâcle, l’ancien chancelier en fuite, d’Alverny, a l’immense tâche de réunir les ennemis d’hier en des alliés potables (provinces riches du Sud, elfes de l’Ouest, voire mercenaires orcs). À l’aide d’alliés finalement nombreux mais divisés, tant hors que dans Olangar, il cherche à reprendre la ville. L’enjeu principal reste les navires construits dans le port d’Olangar, mais pour transporter les troupes, celles des nouveaux suzerains venus des duchés, vers les îles Baraën, lieu outre-mer offrant de grandes possibilités de colonisation et donc de profits afférents. Dans cette alliance bigarrée, les nains de l’ancienne Confrérie ne sont pas aimés, ne sont pas moins divisés, mais vivent au plus près la répression entamée par les nouveaux chefs d’Olangar. Tous ces destins comptent se jouer à la fois au grand jour dans des combats qui s’annoncent inévitables et dans les bas-fonds là où se trament encore des coups bas plus ou moins improvisés. Alors Olangar pillée, Olangar assiégée, mais Olangar libérée ? Réponse à la toute fin.



Résistance et occupation

De fait, Clément Bouhélier ne se cache pas de s’inspirer du contexte industrialo-politique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Plus exactement ici, l’auteur aborde d’abord la collaboration de certaines classes sociales bien cernées et de certains officiers d’Olangar avec les Duchés extérieurs, puis la construction d’une « résistance » très diverse et parfois contradictoire (c’est tout le sel de ces alliances parfois contre-nature), en espérant un dénouement heureux. Outre le parallèle intéressant, cela place surtout ses personnages devant des choix cornéliens : au nom de quoi Torgend prendrait-il le risque de perdre la vie pour une cité qui l’a toujours rejeté ? que peut bien faire Baldek maintenant qu’il est revenu dans sa cité occupée mais sans son amour et sans sa Confrérie ? jusqu’où Evyna va-t-elle pousser son engagement en faveur du bien-être des classes populaires ? Arrivé dans un tel troisième tome, la lutte de classes parfaitement campée dès le premier opus cède plus souvent la place à des enjeux plus complexes encore, plus impérieux parfois. Ce choix révèle d’ailleurs une difficulté supplémentaire pour l’auteur, puisqu’il est nécessaire de faire comprendre l’installation de cette occupation étrangère et d’une éventuelle résistance organisée, et cela prend du temps ! Le premier tiers du roman est ainsi consacrée à une longue mise en place qui prend le risque de gérer le temps long (avec des descriptions de phénomènes stratégiques prenant place sur plusieurs mois), et puis arrivé à ce premier tiers, on enchaîne avec une enquête sur un personnage aussi étrange qu’efficace, un tueur en série qui compte faire payer au centuple la répression par le nouveau pouvoir en écorchant le visage de miliciens. Or, plusieurs personnages le recherchent, soit pour le faire taire, soit pour obtenir des informations ; on entre alors dans une phase très intéressante d’allers-retours entre action et mises en place de plans où Clément Bouhélier joue sur la chronologie des faits pour essayer de nous dissimuler les tenants et aboutissants du « grand plan qui doit sauver Olangar » (alternance un peu comme dans Le Château des millions d’années, en reculant de quelques jours ou juste de quelques minutes, c’est selon). Évidemment, si tout se passait comme prévu, ce ne serait pas drôle !



Clore en beauté

Pour terminer sa saga d’Olangar, Clément Bouhélier convoque un casting cinq étoiles, un casting absolument complet, puisque le vieux de la vieille Baldek rejoue un rôle de premier plan, le duo Torgend-Egan est bien là aussi même si son rôle est moindre, les dirigeants comme d’Alverny, Thagon, Rossio et d’autres se déchirent encore. Les personnages féminins ne sont pas négligés, ce sont même les meilleurs : Evyna d’Enguerrand, bien sûr, est finalement le grand personnage de la trilogie avec la meilleure progression et le lecteur en viendrait à réfuter ce qu’il a pu dire sur elle dans le premier tome où ses réactions de jeune aristocrate pouvait lasser très vite ; ici, elle embrasse pleinement son rôle majeur d’organisatrice hors pair du début à la fin. À ses côtés, elle finit par trouver une autre personnage-clé, dont je ne dévoilerai pas le nom ici, mais dont l’histoire et le mode opératoire sont très bien narrés. Au fur et à mesure que les derniers paragraphes, on ressent très bien le plaisir non dissimulé de l’auteur de clôturer de façon claire et bien ficelée le destin de personnages côtoyés durant plus de 2 000 pages.



Le Combat des ombres clôt très bien cette trilogie d’Olangar, l’auteur nous faisant bien ressentir la nostalgie qui porte ces derniers chapitres. Adieu Baldek, Evyna et les autres, et bon vent !

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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Olangar est une prisonnière martyrisée. Lec Rossio, avide de vengeance, mène d’une de main de fer la répression contre ceux qui se sont opposés aux duchés. En particulier les nains, qu’il déteste par dessus tout. Un seul but : construire les nombreux navires promis aux duchés pour qu’ils puissent aller s’emparer des richesses dans les îles. Mais les habitants ne se laissent pas tous faire. Des résistances se mettent en place et un plan de sauvetage est à l’œuvre. Mais a-t-il de réelles chances d’aboutir ?



Et j’en suis bien triste. Pour tout vous dire, j’ai traîné avant d’entamer la lecture de ce dernier tome d’une série qui m’a envoûté tout du long. J’ai été impressionné par Bans et barricades. J’ai été heureusement surpris par la suite, Une cité en flammes,exercice toujours un peu casse-gueule car souvent les suites déçoivent, mais remarquablement négocié par Clément Bouhélier. Et Le Combat des ombres ne dépare pas dans ce tableau. Quel final, mes aïeux ! La trilogie s’achève, certes, mais avec panache. Toutes les lignes entamées par les personnages trouvent une fin, plus ou moins heureuse (mais l’auteur ne nous a pas habitués à la clémence avec ses héros). Nous pouvons les laisser partir dans leur coin, sans nous.



Mais foin des lamentations ! Olangar est donc une cité meurtrie, placée sous la coupe d’un Lec Rossio revanchard et cruel, maladroit et très mauvais administrateur. De toutes façons, pour lui comme pour Jush Thagon, l’envoyé des duchés, la ville n’est qu’un moyen d’obtenir les navires nécessaires à leur mission d’enrichissement. On ne pense pas à la suite. On ne se demande pas si Olangar a un avenir. Mais pas mal de monde n’est pas de cet avis, à l’intérieur comme à l’extérieur de la cité. Nombreux sont ceux qui veulent tenter de libérer cette cité, malgré les difficultés énormes qu’une telle opération présente. Et l’on retrouve à la manœuvre tous nos personnages préférés (enfin, ceux qui ont survécu aux épisodes précédents) : Evyna d’Enguerrand, encore plus déterminée, prête à mourir pour une idée ; Torgend Aersellson, l’elfe, et Ergan, l’orc, son ami, prêt à risquer leur vie pour aider ; Baldek, le nain, qui se fait vieux et a du mal à anticiper le combat et les nouvelles alliances. Et d’autres encore, rencontrés de-ci de-là.



Car une fois encore, ce qui m’a le plus intéressé, c’est le devenir de chacun de ces personnages. Cela fait un certain nombre de pages que je les suis. Et ils me sont devenus proches. Je pressens le grommellement de l’un, la colère de l’autre. Je redoute la témérité de l’une, l’esprit de sacrifice de l’autre. Et comme c’est le dernier tome, j’ai profité au maximum des derniers instants passés avec eux. Mais Clément Bouhélier, je l’ai écrit plus haut, n’est pas tendre avec eux. Ils vont souffrir jusqu’au bout, payer le prix de leurs choix, douter de leurs projets, obligés parfois de mentir ou, pire, de trahir un proche. La raison d’état est-elle supérieure à l’amitié ? Peut-on sacrifier la vie de plusieurs personnes, dont des amis au nom d’une cause. Comme les précédents volumes, Le combat des ombres n’édulcore par les thématiques sombres, les choix cornéliens. On n’est décidément pas chez les Bisounours. Toute décision a une conséquence. Dans un monde en transition, s’investir équivaut à risquer sa vie et mettre en danger celle des autres. Et Clément Bouhélier sait nous faire ressentir au plus près les dilemmes de ses personnages. Pourtant ils sont nombreux et variés, leurs motivations sont éloignées les unes des autres, mais on les suit et les comprend. À défaut de tous les apprécier.



S’occuper de la psychologie des personnages, c’est bien, mais ça ne nourrit pas son homme. Enfin, quelque chose comme ça. Tout ça pour dire que Clément Bouhélier, on l’avait compris dans les précédents volumes, maitrise les scènes d’action avec brio et, pour le final, il n’hésite pas à multiplier les assauts. Car l’intrigue n’est, une fois de plus, pas basique. On assiste à des retournements de situation, des trahisons, des échecs. La panoplie complète du parfait suspens. Jusqu’au bout, je me suis demandé qui survivrait. Et dans quel état se retrouverait Olangar. Car elle souffre, la ville. Je ne sais pas ce qu’en aurait dit de Gaulle, mais il aurait pu faire preuve de lyrisme tant les coups ont plu sur elle de l’extérieur comme de l’intérieur. Comme, en plus, les factions sont nombreuses et que les alliances changent au gré du vent, les occasions de s’occire et de tout faire exploser sont légion. Mention spéciale au tueur au masque de chairs. Lugubre à souhait.



Merci, donc, à Clément Bouhélier pour ces livres. Merci pour avoir donné vie de façon si intense et si crédible à un monde et une ville peuplés de nains et d’humains, d’elfes et d’orcs. Merci de leur avoir donné une conscience politique réaliste, suffisamment proche de la nôtre pour que l’on puisse s’y croire. Merci pour ces moments passés hors du temps, avec des êtres que j’aurais voulu côtoyer, soutenir, aider. Simplement merci.


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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Mais quel putain de final !!!



Et voilà, ce qui devait arriver arriva, voici le dernier tome de la trilogie d'Olangar débuté en 2018. Ce quatrième roman (oui, c'est une trilogie !) vient clore en beauté cette fantasy engagée, sans fées et dragons, mais avec de la sueur, du sang et des conspirations. J'avais adoré le premier, aimé le second et c'est un peu fébrile que je me suis jeté sur ce final.



La ville d'Olangar n'est plus que l'ombre d'elle-même, tombée dans les mains des fascistes, une purge sanglante s'organise via une milice bas du front. Les héros d'hier deviennent des parias. Dans l'ombre cependant, des scènes macabres se jouent dont sont victimes des miliciens.



On retrouve avec plaisir les personnages qui nous ont accompagnés durant plus de 1000 pages. Les années ont passé, ont laissé de vilaines cicatrices dans leurs corps et c'est fatigués qu'ils vont tenter une nouvelle fois de sauver cette ville honnie et adorée à la fois. Avec cette conclusion, je ne m'attendais à rien de précis, juste que l'auteur clôt son oeuvre comme il l'a commencé. Clément Bouhélier se demande en fin d'ouvrage "si ce roman est à la hauteur" du reste, et pour moi, c'est mille fois oui. Une fin idéale. Les protagonistes n'ont pas dormi beaucoup parfois, et c'est la mésaventure qui m'est arrivée : j'ai englouti ce pavé (et dessous, il n'y avait pas de sable, mais la liberté !).



Ma seule crainte était que Clément en fasse trop, la fasse blockbuster avec effets pyrotechniques à foison, m'obligeant à mettre mes lunettes de soleil. Que nenni, il prend le temps de poser l'intrigue, de mettre en place les alliances improbables, les coups de théâtre, dans l'ombre. Mais même ce calme apparent est rempli de tension. Il jongle avec deux époques, nous laissant entrevoir les histoires derrière le récit. Et côté action, l'auteur arrive à nous faire visualiser toute la complexité.

Un sans faute.



Olangar m'a fait renouer avec la fantasy et même en mettant des nains, des orcs et des elfes, l'auteur n'a fait que s'éloigner des lieux communs du genre pour nous offrir une fantasy actuelle et moderne.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Sans disposer de scènes aussi marquantes que sur les fameuses barricades en question, ce « combat des ombres » se révèle efficace, riche en rebondissements, faisant intervenir des héros vieillis prématurément, usés, dans une situation délicate et pour un dernier baroud d’honneur.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

"Olangar est envahie. Olangar est brisée." Ainsi commence le résumé qui se trouve sur la 4ème de couv de ce roman.



Clément Bouhélier reprend son récit là où il l'avait laissé, avec une Olangar conquise, soumise à l'envahisseur, les duchés lointains. Lec Rossio, qui se voulait calife à la place du calife va occuper la place de l'ancien chancelier Ransard d'Alverny en fuite avec l'Armée royale. Mais Lec Rossio ne sera que la marionnette de Jush Thagon, l'ambassadeur des duchés.



Olangar ploie sous le joug de la milice, Olangar ploie sous la Sverta et l'armée d'invasion des duchés. Olangar crie famine également car les relations commerciales avec les royaumes du Sud qui l'alimentaient sont suspendues. Mais la colère gronde à nouveau dans les bas quartiers, là où se terrent les nains. Car c'est toujours ainsi, la misère et la famine touchent d'abord le peuple, bien avant les nantis. Ce qui n'est plus la Confrérie bouillonne sous les ordres d'un Nockis amer depuis Frontenac, malgré les efforts d'apaisement du vieux Baldek.



Evyna d'Enguerrand, notre dame du Sud rumine son échec précédent. Avec son ami Torgend, l'elfe banni, et en accord avec l'ex chancelier, elle va mettre en place un plan pour libérer Olangar. Un plan suicidaire, mais le seul qui ait une chance de réussite, et elle est prête Evyna. Torgend et son ami Ergan l'orc en sont également. Mais c'est bien connu, même le meilleur des plans bien huilé n'est pas à l'abri d'un grain de sable. Alors quand c'est une pelletée...

La suite sur le blog ;)
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

La saga de Clément Bouhélier dans son univers d’Olangar s’achève avec ce troisième roman de près de 600 pages.



Le décor reste le même mais l’ambiance a quelque chose changé suite aux événements qui se déroulaient à la fin du précédent volume. La cité d’Olangar est occupée, un régime collaborationniste pourchasse et torture ses opposants, et la résistance a bien du mal à survivre. Le seul espoir pourrait venir du Sud, où le chancelier est parvenu à s’exiler avec l’armée royale.



On retrouve, probablement pour la dernière fois, les personnages que l’on a pris plaisir à suivre dans les premiers romans. L’aristocrate humaine Evyna d’Enguerrand et l’elfe banni Torgend Aersellson s’organisent dans le Sud pour venir en aide à la cité d’Olangar, où le nain Baldek Istömin tente de maintenir organisée la Résistance tiraillée entre l’espoir d’une aide extérieure et la soif d’en découdre avec l’oppresseur.



Le récit est rythmé, bien mené et, hormis quelques rares baisses de rythme au milieu du roman, m’a globalement captivé du début à la fin. L’ambiance est d’abord lourde, oppressante, avant que l’action ne s’emballe au point de basculer quasiment dans un récit épique.



La conclusion, que je révélerai évidemment pas ici, est douce-amère et m’a totalement séduit. C’est une très jolie façon de quitter les personnages que l’on a aimé suivre tout au long de la saga. On sent bien l’émotion de l’auteur à leur dire au revoir, et c’est contagieux pour le lecteur.



Je garderai un excellent souvenir de cette saga, à la fois pour l’intérêt et l’originalité de son univers, pour les thématiques sociales et politiques abordées, pour la fine construction des récits de chaque roman et de la trame d’ensemble, et pour la qualité de ses personnages. C’est vraiment de la très bonne fantasy, un parfait exemple de que peut offrir de mieux ce genre souvent décrié.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Mesdames et messieurs, la fantasy française a une nouvelle référence nommée Olangar, et il est temps de vous y mettre !



« Classique » ça fait désuet et ça renvoie à une fantasy d'un autre temps, alors je préfère vous parler de référence. Du genre solide et qui convint en un rien de temps, que vous offrez chaque année à Noël à un proche (véridique, j'ai déjà offert le premier tome trois fois, alors c'est dire) et qui se taille une place de choix dans votre bibliothèque. Pour résumer ce qui fait d'Olangar un grand succès, je dirais : une fantasy sale et crasseuse dans une ville qui l'est tout autant (1), une trame aux revendications sociales modernes dans un contexte industriel émergeant (2), des héros meurtris et malmenés qui se partagent une narration rythmée (3).



Alors, on est tentés de mettre un pied à Olangar ?



Dans cet ultime tome Olangar souffre, Olangar pleure, mais Olangar se bat : depuis les égouts et les caves des tavernes, la résistance harcèle comme elle peut le nouveau pouvoir en place, celui des Duchés qui d'une poigne de fer étouffe la ville à l'agonie. Le peuple a froid, le peuple a faim et quand ce n'est pas la maladie qui sévit, ce sont les exécutions pour l'exemple qui fauchent les citoyens. Mais avec le Groendal aux côtés des Duchés ce sont les nains qui paient le prix fort de cette occupation depuis les treppos, ces camps de travail où le pouvoir les parque comme des bêtes. En bref Olangar meurt, et l'urgence de la situation pousse Torgend et Evyna dans leurs retranchements : ils ébauchent un plan fou pour libérer la ville de la férule des duchés, un plan désespéré qui nécessitera l'appui de la résistance naine plus que jamais divisée... et quelques figures haut placées.



Quelle suite et quelle conclusion que voilà ! Un an après les évènements de Une cité en flammes, nous retrouvons Olangar et ses protagonistes-clés dans une détresse absolue : Olangar, c'est la terre des lions après que Scar en ait pris possession (à la différence qu'il n'y a jamais fait bon vivre initialement) ; ou plus sérieusement, c'est n'importe quelle ville européenne étouffée par l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale. Clément Bouhélier nous a précédemment parlé de la lutte des classes, de la question écologique et de la chose politique ; il nous adresse aujourd'hui une piqûre de rappel sur l'importance de faire bloc face à l'intolérance et l'inhumanité, et les conséquences de la haine de l'autre (entre autres, hein, loin de moi l'idée de surinterpréter et de politiser un texte à plusieurs niveaux de lecture). Une leçon qu'on vit à mille à l'heure à travers son récit haletant et ses personnages meurtris.



A l'image du profond désaccord entre les protagonistes de ce volume (Nockis, Baldek, Evyna, Torgend, Keiv, Reginald Laupos, Lec Rossio et j'en passe) et de leur incapacité à agir de concert, l'intrigue se veut sombre et tentaculaire. C'est chacun dans leur coin qu'ils vont agir à leur façon pour le bien (ou la chute) d'Olangar. Les méthodes et les résultats sont discutables et la situation part rapidement à vau-l'eau : dès les premières pages le rythme se veut très soutenu – on ne s'ennuie pas et on se délecte de ce capharnaüm regrettable et maîtrisé. Leçon numéro deux du Combat des ombres : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Une grosse partie du récit n'est que désaccord et actions persos, mais bien entendu sur la fin l'ordre fait son grand retour via des retournements de situations ingénieux (je ne m'étais pas laissée dupée et je n'en suis pas peu fière, a-ha !) et on assiste à des scènes d'anthologie dignes des émois du premier tome Bans et barricades.



Olangar rejoint le club très select des sagas qui tiennent la route de leurs débuts à leur conclusion.



Pour terminer sur un point plus fâcheux qui n'engage que moi, j'ai regretté l'utilisation abusive du flash-back le long de ce dernier volume. Pratiquement tous les retournements de situation tournent autour de ce procédé dont Clément Bouhélier fait énormément usage ici – trop pour moi et pour que je savoure la chose à la longue, même s'il faut avouer que la double narration présent/passé et les allers-retours permanents insufflent beaucoup de rythme à l'ensemble. Mais ensuite, enfin, il y a cette conclusion douce-amère, belle et tragique à la fois qui met un point final à quatre volumes que je me suis régalée à parcourir. Une référence, je vous dis !
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Troisième tome de la série « Olangar », le combat des ombres met fin à une trilogie qui aura fait souffler un petit vent frais sur la fantasy française depuis la parution de « Bans et barricades » en 2018. Car bien que mettant en scène des races traditionnellement utilisées par le genre (on retrouve le trio gagnant elfe/nain/troll, auquel s’ajoute comme toujours les humains), l’œuvre de Clément Bouhélier se démarque par de nombreux autres aspects, parmi lesquels sa dimension éminemment politique. Le pitch a lui seul permet d’ailleurs de s’en rendre compte. [J’en profite pour inciter celles et ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion de lire les deux précédents volumes à sauter la lecture de ce paragraphe, voire même de cette chronique, afin d’éviter tout risque de SPOILERS.] Le roman met ainsi en scène une cité, Olangar, abritant humains et nains et dans laquelle une forte contestation sociale se fait entendre depuis longtemps, les classes populaires dénonçant l’autoritarisme du pouvoir et sa corruption, mais aussi la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. Cette contestation va cependant être reléguée au second plan ici puisque, suite aux événements dramatiques ayant servi de clôture à « Une cité en flamme », la cité est désormais occupée par des forces étrangères. Au terme d’habiles manœuvres politiques et économiques, les duchés sont ainsi parvenus à s’emparer d’Olangar qu’ils tiennent grâce à l’alliance contractée avec un parti qu’on qualifierait aujourd’hui d’extrême-droite et qui exècre tout particulièrement les Nains, qui composent l’essentiel de la classe ouvrière. C’est dans ce contexte pour le moins sombre que l’on retrouve nos protagonistes des précédents tomes. La noble Evyna d’Enguerrand a, en ce qui la concerne, rejoint ses terres du sud où, en compagnie du chancelier désormais en fuite Ransard d’Alverny, elle tente de mettre au point un plan désespéré pour sauver la cité du joug des duchés. Torgend, l’elfe en exil, est quant à lui toujours à ses côtés et continue d’être rattrapé par des fantômes de son passé. Quant aux Nains, notamment Baldek et Nockis, ils sont toujours à Olangar où ils organisent patiemment et prudemment la résistance.



Sans surprise, on retrouve dans ce troisième opus tout ce qui faisait déjà le charme des précédents, à commencer par une intrigue solidement ficelée et remarquablement rythmée. On ne s’ennuie pas une seconde, les péripéties s’enchaînant à une allure soutenue, tandis que divers rebondissements et autres retournements de situation viennent régulièrement rebattre une partie des cartes. Afin de renforcer le dynamisme du texte et de renforcer le suspens de certains événements, l’auteur a recours à plusieurs reprises au même procédé qui consiste à effectuer de petits retours en arrière temporels de quelques semaines ou quelques mois, ce qui lui permet de surprendre davantage le lecteur. Certains revirement restent néanmoins prévisibles, peut-être un peu plus que dans les autres tomes, sans que cela ne vienne toutefois gâcher le plaisir de lecture. La violence qui imprègne l’atmosphère de la cité et qui résulte autant de la présence de forces armées étrangères que du climat de suspicion et de terreur que font planer les milices n’est évidemment pas sans rappeler le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Ces références à notre histoire récente ne sont, à ma connaissance, pas si fréquentes en fantasy, genre d’ordinaire plus prompt à privilégier des périodes lointaines, à commencer par le très populaire Moyen Age. Le contraste né entre, d’un côté, une ambiance inspirée par l’occupation française des années 1940 et, de l’autre, des personnages d’une fantasy plutôt traditionnelle à la Tolkien, fait encore une fois mouche. De part les thèmes mis en avant et le vocabulaire employé, Clément Bouhélier convoque tout un imaginaire historique qui parlera aux lecteurs et invite ces derniers à se questionner sur certains des aspects les plus sombres de la période, avec le recul que permet le genre de l’imaginaire. L’ouvrage aborde ainsi aussi bien les plans élaborés depuis l’étranger afin de libérer la ville occupée que les difficultés rencontrées sur place par les opposants pour monter un réseau de résistance efficace, ou encore la violence exercée par les milices envers celles et ceux qu’elles estiment inférieurs ou dangereux.



Si l’ambiance et certaines thématiques abordées sont clairement d’inspiration historique, l’auteur n’oublie cependant pas que sa série possède, aussi, une dimension d’aventure, aussi s’est-il assuré de ponctuer son récit des mêmes belles scènes de combat, de poursuite ou d’infiltration que celles auxquelles il nous avait habitué dans les deux précédents volumes. Une intrigue secondaire amenée à prendre de plus en plus d’importance au fil des pages donne même au roman un petit côté thriller, avec l’ombre de cet écorcheur qui rôde et dont la menace rajoute encore à l’atmosphère oppressante de la capitale. Les personnages demeurent pour leur part fidèles à eux-mêmes et, après tant de pages passées en leur compagnie, s’est avec un léger pincement au cœur que l’on se résous à les quitter. Evyna est sans doute la protagoniste qui m’avait le moins emballée jusqu’ici mais l’auteur lui donne dans ce final un rôle déterminant dont elle s’acquitte avec une certaine classe. Torgend est en revanche plus en retrait, même s’il dispose lui aussi de belles scènes qui mettent un terme de façon satisfaisante à son histoire. Les nains se retrouvent quant à eux une fois encore en première ligne, et on éprouve toujours autant d’affection et d’admiration devant leur détermination et la solidarité qui les unit. On assiste aussi avec une certaine curiosité mêlée de méfiance à l’alliance parfois surprenante de ces militants avec des représentants de l’ordre qu’ils combattaient il y a peu, ce qui donne lieu à des rencontres pleines de tension et des échanges assez savoureux. Pas question pour autant pour l’auteur de tomber dans le manichéisme : tous ses personnages sont dotés d’une personnalité nuancée et possèdent des failles et des contradictions avec lesquelles ils doivent composer, qu’il s’agisse des protagonistes que l’on affectionne ou de ceux qui nous rebutent le plus.



« Le combat des ombres » apporte une conclusion efficace à la trilogie « Olangar » qui mettait en scène les aventures d’humains, d’elfes et de nains dans une cité industrialisée traversée par une crise sociale et politique d’ampleur. Ici comme dans les deux tomes précédents, le contraste entre des inspirations issus d’une fantasy assez classique et des questionnements politiques très actuels fonctionne à merveille et donne à la série une fraîcheur agréable. A noter qu’un nouvel ouvrage mettant à nouveau en scène la ville (« Des nouvelles d’Olangar ») a été annoncé et devrait paraître en septembre.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Passé déterré

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Critic pour l'envoi de Passé Déterré.

Vernay , petit village cache un lourd secret.

Il y a six ans , un car scolaire s'écrase dans un fossé , faisant 7 victimes.Le chauffeur mis en cause sera retrouvé mort quelques années après chez lui , réveillant tous les souvenirs.

Estelle Baupin , maman d'une des victimes et api rée par l'enquête.Elle comprend très vite que des forces mystérieuses oeuvrent dans l'ombre.

Qui sont-elles ? Où sont-elles ? Que veulent-elles ?

Dans ce livre, vous suivrez plusieurs personnes qui ont tous un point commun.

Au début de ma lecture, je me suis dit " mince il va être long à lire celui-ci", mais une fois la deuxième partie commencée tout s'enchaîne parfaitement dans l'histoire.

Tout est très bien écrits , décrit et on n'a aucun mal à tout imaginer , ce qui donne quelques passages bien effrayants à la limite de sursauter aux moindres bruits ( j'ai sursauté plus d'une fois ).

Un thriller fantastique vraiment bien écrit.À un cheveu du coup de coeur pour ma part.Les amateurs d'entité seront comblés en se plongeant dans ce livre.

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Passé déterré

Dans un premier temps, je remercie Babelio et les éditions Critic pour m'avoir permise de lire Passé déterré de Clément Bouhélier.



Un accident de bus a eu lieu dans la campagne aux alentours de Besançon à Vernay plus exactement, entraînant la mort du chauffeur ivre , des six enfants, les accompagnateurs ainsi que la femme en voiture ayant accroché le bus. Un drame épouvantable pour la commune de Vernay, qui n'arrive pas à oublier depuis 6 ans. Jusqu'au jour où des événements meurtriers et étranges se passent...Estelle, l'une des mamans ayant perdu son enfant dans l'accident, essaye de découvrir la vérité...

J'ai passé un agréable moment à lire cette ouvrage, celui-ci mélangeant horreur et thriller est fort appréciable, la plume de l'auteur est plaisante, l'histoire en elle-même est bien recherchée même si la fin ne m'a finalement pas plus secoué que ça ( peut-être que je suis trop habituée à lire ce genre d'ouvrage...). Cela dit, c'est un roman que je recommande!
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