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Citations de Clément Rosset (218)


"Voilà" est devenu ainsi un mot-clef qui explique tout et répond à tout et ce dans tous les domaines.
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Il est une personne qu'on ne reconnaît jamais parce qu'elle est constamment invisible, et c'est évidemment soi-même.
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L'invisible dont il est question ici ne concerne pas le domaine des objets qu'une impossibilité matérielle interdit de voir (tel un visage plongé dans l'obscurité), mais celui des objets qu'on croit voir alors qu'ils ne sont aucunement perceptibles parce qu'ils n'existent pas et/ou ne sont pas présents (tel un visage absent d'une pièce éclairée).
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Seul l'homme délire, parce que seul l'homme dispose d'un esprit.
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Toute joie parfaite consiste en la joie de vivre, et en elle seule.


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P. 31 cette citation de Samuel Butler (passage de Ainsi va toute chair) : "Un très petit nombre d'hommes attachent de l'importance à la vérité, ou pensent qu'il est plus noble et meilleur de croire le vrai que de croire le faux en dépit du fait qu'à première vue il peut sembler plus profitable de croire le faux. Et pourtant c'est de ce petit nombre d'hommes seulement qu'on peut dire qu'ils croient à quelque chose ; les autres ne sont que des incroyants honteux".
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P. 55 Je terminerai par une remarque qui concerne l'amour (au sens usuel) mais n'a rien à voir avec la thèse générale du livre. L'amour est sans doute l'expérience la plus gratifiante qui soit ; il n'est cependant jamais, et ce contrairement à un préjugé tenace, l'occasion d'une véritable "découverte". Je veux dire qu'on y expérimente quelque chose dont ont on possédait toujours et déjà la notion, - ce qui explique le fait apparemment paradoxal que tant de penseurs aient pu parler aussi profondément de l'amour (tels Schopenhauer, Kierkegaard ou Nietzsche) sans en avoir connu l'expérience réelle. Il en va de l'amour comme des cent thalers évoqués par Kant dans la Critique de la raison pure : ceux qui sont dans ma poche ont l'inestimable avantage d'exister et d'être à moi, mais ne diffèrent aucunement de l'idée que je me faisais au préalable de ces même cent thalers. C'est aussi un peu ce qu'exprime Freud lorsqu'il remarque que la prétendue découverte de l'amour adulte et l'amour infantile de la mère, n'est jamais que l'occasion d'une retrouvaille.
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P. 43 Il existe ainsi une espèce de nombreux faux sages qui n'accèdent à la paix de l' âme que par le fait d'une sorte d'anesthésie générale à l'égard de la réalité, d'une insensibilité au réel qui les rend incapables de craindre comme de désirer ; tel par exemple Paul Valéry, qui en convient lui-même : "Je confesse que j'ai fait une idole de mon esprit, mais je n'en ai point trouvé d'autre." On ne saurait mieux dire que l'intérêt porté à la seule intelligence est la traduction d'une incapacité à s'intéresser à quoi que ce soit, - incapacité dont Bouvard et Pécuchet font, avant Valéry, la dure expérience, propre à rappeler, encore une fois, le lien subtil mais tenace, qui rapproche, bon gré mal gré, l'intelligence pure de la bêtise absolue.
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P. 46 : L'adoration d'une vérité se double ainsi toujours d'un indifférence à l'égard du contenu de cette vérité même. Il arrive même parfois à de tels fanatiques, lorsqu'ils en viennent à douter de leur idole ou de leurs idoles successives, de ne trouver d'apaisement que dans une dévotion envers une cause humble mais indiscutable, par exemple la vérité arithmétique. Celui qui a cru en tout mais aussi douté de tout peut très bien faire, en fin de carrière, un excellent expert-comptable : l'établissement d'additions justes et de comptes exacts lui offrant enfin l'occasion d'une indubitable et interminable jouissance du vrai. Ainsi Bouvard et Pécuchet, après avoir tâté de tout, devaient-ils en revenir, selon le projet de Flaubert, à leur projet initial de copistes scrupuleux et irréprochables.
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P. 42 On sait que l'ordinaire surestimation des fonctions intellectuelles est telle que les hommes, qui redoutent pour la plupart et dans leur folie d'être considérés comme impuissants en matière sexuelle, redoutent au moins autant d'être tenus pour des imbéciles : comme si c'était perdre tout honneur et se voir presque rayé de la carte de l'existence que d'avouer un défaut d'intelligence. Descartes illustre très bien, quoique apparemment sans y voir de malice, cette revendication universelle d'intelligence, aussi opiniâtre qu'absurde, dans la tout première phrase du Discours de la méthode : "Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'ont." Je soupçonne fort, pour ma part, cette inflation des valeurs purement intellectuelles, manifeste dans toutes les entreprises de séparation radicale du corps et de l'esprit, d'être principalement attribuable à un fantasme mégalomane issu du souci - dont les psychiatres font aujourd'hui le centre nerveux de la névrose obsessionnelle - de couper les ponts entre la nature de l'homme et la nature de toute chose, qu'il s'agisse de l'animal ou de la matière inanimée.
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S'il est vrai que l'événement a surpris l'attente alors même qu'il la comblait, c'est que l'attente est coupable, et l'événement innocent. La duperie n'est donc pas du côté de l'événement, mais du coté de l'attente. L'analyse de l'attente déçue révèle qu'il se crée en effet, parallèlement à la perception du fait, une idée spontanée selon laquelle l'événement, en se réalisant, a éliminé une autre version de l'événement, celle-là même à laquelle précisement on s'attendait.
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Cette imitation de l’autre peut aussi – et c’est le cas le plus courant – persister jusqu’à l’âge adulte. L’autre qui m’a formé est comme le Dieu de Descartes qui doit sans cesse continuer à créer le monde, si l’on en croit la théorie cartésienne de la « création continue » : s’il cesse d’agir, le monde cesse d’exister. De même l’autre dont je m’inspire doit continuer à m’influencer à tout instant : si son influence cesse, je cesse d’être moi. A moins naturellement – et c’est encore une fois le cas le plus fréquent – que son influence ne cesse au profit d’un autre : auquel cas mon moi ne cesse pas d’être, mais se trouve plus ou moins considérablement modifié. Mais qu’il change ou non, mon moi ou ce que je prends pour tel ne cessera pas d’être un moi d’emprunt. Incapable d’exister par moi-même, j’emprunte son identité à un autre dont j’adopte le moi et en quelque sorte me « paye la tête », encore que dans un sens très différent, et même diamétralement opposé, de celui de l’expression usuelle.
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