Un drôle de titre pour ce livre, de science fiction, bien que ce que nous narre l'auteur n'est peut être si éloigné de ce qui pourrait arrivé.
Nous partons avec un fils aux Villages-Unis de Floride, il vient d'apprendre que son père était décédé. Celui-ci était parti s'installer dans un village uni, sorte de centre de vacances, où les vieux vivent : la Floride a fait sécession avec les Etats-Unis afin de fonder une fédération de communautés privées réservées aux seuls retraités : les Villages. Dans ce luxueux paradis artificiel conçu par et pour les seniors, la mort, le crime et la jeunesse ont été éradiqués au profit du divertissement. Mais le fils voudrait tout de même connaître les circonstances de la mort de son père.
Nous découvrons alors avec lui cet univers, les règles mises en place mais aussi le passé, que ce soit à travers des références cinématographiques, des descriptions de faits divers.
Même si ces Villages s'isolent, veulent vivre entre eux, sans souci, sans passé, sans futur et profiter du temps présent, de parties de golf la vie et le passé rattrapent les habitants de ces lieux.
J'ai apprécié cette lecture, même si je ne suis pas une lectrice habituelle de science fiction (bien que j'ai lu récemment deux autres textes, qui peuvent être qualifié de science fiction "simplement mortel" de Michèle Astrud et "l'enfant miroir" d'Isabelle Amonou, chroniques à suivre). J'ai aimé les références historiques et cinématographiques, avec des souvenirs de lecture, de films... Par contre, ai eu un étrange sentiment de placement de marque (est ce que cela existe aussi pour les romans, comme dans le monde du cinéma ?!).
Un livre d'un futur proche, qui fait peur et interpelle mais aussi il n'est pas si facile de vouloir aseptiser, unifier un monde car le passé est toujours présent et ne pas être effacé ainsi.
Je vais continuer ma découverte de cet auteur et de son univers.
#Extrêmeparadis #NetGalleyFrance
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Dans un futur (proche ?), la Californie a fait sécession et a créé des villages réservées aux personnes âgées de plus de 55 ans (les villages unis). Grâce à ces villages, adieu jeunesse, enfants, délinquance, crime, meurtre, etc.
Les seniors se sont créés leur paradis où leur vie est rendus plus facile et où tout ce qu’ils souhaitent se trouvent à leur portée.
Un « jeune » français entreprend le voyage dans l’un de ces villages lorsqu’il apprend que son père y a trouvé la mort. Il souhaite comprendre le choix de vie de son père parti s’exiler là bas. Il va découvrir que la réalité de ces villages special seniors n’est pas celle qu’il paraît…
Cette dystopie futuriste est racontée sur un ton humoristique et grinçant qui laisse entrevoir ce que pourrait être un monde où la génération des seniors est opposée à celle des jeunes.
Ce roman m’a fait penser d’une certaine façon à 2 autres romans lus récemment : « Panorama » de Lilia Hassaine qui aborde une société futuriste surveillée où le crime n’existe plus et où les maisons sont transparentes afin que chacun puisse surveiller son voisin et « Chien 51 » de Laurent Gaudé où les États sont vendus à des compagnies et où les gens se retrouvent dans des « zones » selon leur degré de richesse.
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Entamons cette année 2022 sous le signe de l'élégance !
Quel que soit le siècle, la décennie, elle prend une forme différente. Polymorphe, l'élégance est un geste, un vêtement, un langage, une parole, une conduite......
Quinze textes d'auteurs qui racontent comment elle se révèle chez des chanteurs, écrivains, réalisateurs.
J'ai apprécié différemment certains textes, ai découvert des hommes dont j'ignorais l'existence, ai été touchée par certains passages du livre et certaines vies.
Je n'avais pas réfléchi une seule seconde à la façon dont se finirait ce livre. Et voilà que j'ai refermé cette parenthèse d'élégances émue par les 5 dernières pages qui m'ont laissée songeuse, immobile de longues minutes.
Très belle lecture.
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Merci aux éditions Stock et à NetGalley de m’avoir permis d’accéder à ce livre. Je lis assez rarement des romans d’anticipation ; il y a quelques mois, je vous présentais Chien 51 de Laurent Gaudé qui, lui aussi, brosse un tableau assez effrayant d’une société future.
Dans ce roman, pas de classes sociales en rivalité, mais une classe d’âge, celle des seniors, prête à détruire l’autre, celle des jeunes et des actifs ; on nous dépeint un monde violent sous des images angéliques, un monde sans scrupule… et pourtant sans avenir.
Au fil de la lecture, la violence augmente en intensité et elle rappelle les crimes commis aux USA au temps de la ségrégation raciale et avec le Ku Klux Klan.
Heureusement, le livre comporte aussi des éléments de douceur et de poésie, par exemple lorsque le fils se rappelle les moments de tendresse ou de complicité partagées avec son père, ce père que, finalement, il a peu connu et qu’il cherche aujourd’hui à comprendre.
Un livre fort, bien écrit et bien construit, une œuvre à découvrir.
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Dans un avenir proche, l'état de Floride a fait sécession du reste des USA pour créer un état ultra-sécurisé pour les baby boomers : les Villages. Ces communautés privilégiées sont exclusivement réservées aux plus de 55 ans. Ces derniers évoluent dans des quartiers en carton pâte, offrant un sourire ultra bright sur le terrain de golf, des traits liftés et une peau cramée aux UV. Jeunesse, crime et mort ont été éradiqués.
Cet équilibre se fissure lorsqu'un des résidents (français) est retrouvé mort dans son salon. Son fils saute dans un avion pour découvrir que son père a déjà été incinéré et ses cendres dispersées. Très vite, il se rend compte que derrière le décor se cache une terrible réalité.
Ce roman dystopique n'est pas sans rappeler Panorama de Lilian Hassaine, paru l'an passé. On y retrouve des interrogations communes sur le futur de l'humanité et ses évolutions (travers) possibles.
La société que dresse l'auteur est glaçante dès les premières pages et empire jusqu'au dégoût. Il ne nous épargne aucune image dans l'escalade de la violence, qu'il brandit en étendard pour mieux contrebalancer les palmiers et l'éternel soleil de Floride. À tel point que le tout perd en crédibilité (pour ceux qui liront : perceuse/enfant, oui l'association des deux donne déjà une idée …).
Dommage car le parti-pris est intéressant et pose la vraie question de la mixité des populations et des recherches de solutions face à la menace d'autrui, car c'est bien connu, l'enfer c'est les autres.
Ici, la jeunesse en l’occurrence, massacrée (charniers), torturée (pendaisons qui ne sont pas sans rappeler la ségrégation) et remise derrière un mur à la frontière (cqfd).
Mes parenthèses vous agacent à la lecture ? Moi aussi ! Si l'écriture du texte le rend agréable, abordable, le recours incessant aux parenthèses casse le rythme de la lecture. Néanmoins, le roman est efficace, court et rythmé, et propose une originalité de ton et de fond bienvenue.
Bilan :
Un roman qui ouvre à un questionnement intéressant en y apportant une réponse beaucoup trop violente à mon goût. J'ai apprécié néanmoins le ton grinçant de l'auteur qui me donne envie de découvrir ses autres romans.
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Roman que je n'ai pas terminé tellement la promenade entre 4 personnages de différentes époques m'a épuisé et déconcentré. Sujet qui aurait pu être mieux exploité . Je ne donne aucune étoile et je le mets à la corbeille. Du temps perdu quant à moi!! et je ne le conseille à personne même pour s'endormir le soir venu...
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" Pour parvenir jusqu'à Jodie, il faudrait qu'il écrive. Qu'il se lance dans une fiction. Que son roman soit un best-seller. Qu'il devienne célèbre. Mais il n'a aucune imagination, ni aucune volonté. Il aurait pu raconter des souvenirs d'enfance, la violence du père, la mère qui le protège trop, la douceur des animaux, la cruauté des autres enfants, les sévices infligés par son frère, l'indifférence de sa sœur... mais tout cela aurait été de nouveaux mensonges, des contes pour amadouer un jury et faire pleurer dans les chaumières. Il n'y avait jamais eu de scène primitive. Il n'avait jamais été frappé par le gros ceinturon de son père, il n'avait jamais essayé le soutien-gorge de sa mère et il n'avait jamais ramassé des animaux écrasés sur le bord des routes."
L'Amérique avec sa fascination pour les crimes et les armes ; l'amour fou et maladif d'un homme pour Jodie Foster ; le meurtre (au mieux du Président) comme voie d'accession à la célébrité (et du coup pourquoi pas à l'amour de Jodie)... soit le "Big Bang" d'un psychopathe !
Un bon roman dont on apprécie d'autant plus l'ampleur une fois sa lecture terminée !
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Une plongée dans l’Amerique ultra violente des années 70-80 qui ne laisse pas indifférent .
Le livre s’ouvre par un chapitre plutôt drôle sur Ronald Reagan, héros malgré lui de l’histoire puisque c’est la longue errance de celui qui a tiré sur le président le 30 Mars 1981 qui nous est racontée ici.
Un opposant politique ? Un extrémiste quelconque qui veut faire passer un message ? Rien de tout cela. En tirant sur Reagan (mais ça aurait été Carter quelques mois plus tôt ), John Hinckley ne cherche qu’une chose : impressionner celle qu’il idolâtre depuis qu’il l’a découverte dans Taxi driver, la toute jeune actrice Jodie Foster dont il suit la carrière et les déplacements de façon obsessionnelle.
On suit donc la longue dérive d’un jeune homme de bonne famille qui n’a jamais réussi à trouver sa place , ni dans sa famille ni dans la société, un paumé plutôt flemmard qui se fantasme en héros de Taxi driver et n’a comme seule boussole que son amour obsessionnel pour sa Jodie. Le récit est entrecoupé de courtes énumérations de faits divers sordides commis au cours des années 70, à Atlanta notamment , mettant en lumière le climat ultra violent et l’usage immodéré des armes à feu dans l’Amerique profonde en crise .
C’est aussi une incursion dans le cinema de Martin Scorsese et Paul Schrader et leur « utilisation » de femmes enfants , a l’image de Jodie Foster.
Intéressant donc, mais j’ai trouvé cette descente aux enfers un peu trop longue quand même...
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Qu'est-ce qui peut pousser un jeune homme à tirer sur un président des Etats-Unis ?
Clovis Goux se charge de nous éclairer à travers cette fiction, bien documentée, dont le héros n'est autre que John Hinckley, auteur de l'attentat perpétré sur Ronald Reagan en mars 1981.
L'auteur nous introduit dans le quotidien d'un jeune homme de bonne famille, délaissé par son père, sans succès aucun, amoureux fou d'une toute jeune star de cinéma, Jodie Foster. Sans attache, motivé par aucune perspective sociale, le protagoniste, comme d'autres criminels, erre d'un bout à l'autre du pays, tentant régulièrement de s'approcher au plus près de l'actrice adulée.
Si John s'identifie à Travis Bikle, c'est que le personnage central de « Taxi Driver », film culte américain de Scorsese, sorti en 1976, trouve du sens à sa vie en s'inventant justicier. Il sauve l'enfant-pute, Iris, joué par Jodie Foster. C'est un héros, il sort de l'ombre et de la solitude. Il devient célèbre.
John vise la célébrité qui lui permettra d'attirer l'attention de Jodie Foster pour vivre avec elle l'amour fou qui lui permettra ainsi d'échapper à un quotidien sans intérêt.
Lire « Chère Jodie », c'est plonger dans l'Amérique des années 70, où la puissance militaire et économique des USA restent acquises mais où le modèle de société ne séduit plus. Après la guerre terrible du Vietnam, la population se divise, le fossé se creuse entre la jeunesse et ses ainés. Les désillusions et le manque de sens engendrent une société en perte de repères où la violence apparaît comme un exutoire, rendue accessible par la vente libre des armes à feu.
L'auteur nous offre également une balade culturelle dans le cinéma et la musique des seventies, ce qui donne à cette fiction des allures de documentaire. On a du coup envie de revoir ou de relire ses références pour approcher de plus près une réalité américaine à laquelle John Hinckley, comme d'autres, ne s'accrocheront plus.
Si on assiste (et on pressent) la descente aux enfers du protagoniste, c'est aussi parce qu'entre les pages où l'on suit John, l'auteur a introduit, comme des coups de serpe, des chapitres, ultra-courts, relatant avec une précision chirurgicale, les faits divers meurtriers ultra-violents qui ont défrayé la chronique à cette époque-là. L'auteur a également imaginé une correspondance entre John et Ted Bundy. Glaçant. On replonge plus tristement encore dans l'univers perdu de John Hinckley par la suite.
Si je devais rapprocher ce roman d'une oeuvre cinématographique, je choisirais le film fabuleux de Lars von Trier, « The House That Jack Built », sorti en 2018. L'action se déroule aux USA dans les années 70 et nous plonge dans la tête de Jack, un tueur en série qu'on aurait bien imaginé entretenir une correspondance terrifiante avec John Hinckley, dans l'une de ces unités psychiatriques.
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Bonsoir à toi qui passe par là. Aujourd'hui, j'ai lu " Chère Jodie " de Clovis Goux publié aux éditions Stock. Dans ce livre, l'auteur nous plonge au sein d'un esprit malade, celui de John Hinckley, connu pour sa tentative d'assassinat du président Reagan et complètement obsédé par l'actrice Jodie Foster et le film Taxi Driver. Ce roman noir est une descente aux enfers nous dressant le portrait d'un jeune paumé solitaire en pleine crise identitaire au sein d'une Amérique en perte de sens. C'est insoutenable, l'atmosphère est viciée, la chute de John étant ponctuée de la liste de crimes extrêmement détaillés ayant eu lieu à la même époque. Un roman constitué de faits réels, de lettres et de divagations au sein de la folie de cet homme qui pense pouvoir prouver son amour par l'acte de tuer et qui m'a mis extrêmement mal à l'aise. C'est glaçant. Je pense que ce livre est intéressant pour comprendre le mental d'un déséquilibré. Il pousse à la réflexion sur plusieurs sujets, celui de la célébrité, ses risques, la différence entre amour et obsession, la détresse des parents face à un enfant criminel, la façon dont l'argent gouverne le monde et permet ici à l'auteur du crime d'éviter la prison au profit de l'hôpital psychiatrique. Le final du livre s'orchestre sur une correspondance entre Ted Bundy, le sérial Killer et notre protagoniste. Un roman qui m'a angoissé la nuit, un roman qui retourne, une plume acide et alarmante sur les dérives de l'esprit humain. ( Si tu as aimé cette critique, tu peux suivre mes chroniques sur mon blog ou sur Instagram @monprecieuxlivre, merci)
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Le contexte (création d'une nation de vieux n'est pas crédible une seconde, mais l'idée est bonne quand même).
L'écriture est vraiment très originale. Dans chaque phrase il est fait une référence, à un film, un acteur/actrice, un homme politique, une célébrité du show-biz, ... des années 80-90.
La description d'une société de "vieux" est très ironique, ... et finalement assez drôle. On découvre que derrière leur apparence de bon papys inoffencifs , ils ont tous des secrets inavouables ... et sont tous des monstres ...
L'histoire est gore à souhait !
Seulement voilà, ça ne marche pas ... ce style d'écriture est totalement incompatible avec l'histoire. L'univers est glauque et inquiétant, on n'attend pas de l'humour second degré ni des références à toutes les phrases.
On n'est pas du tout dans l'ambiance et on se demande régulièrement ou l'auteur veut aller et finalement quel est l'intérêt de l'histoire ...
Dommage !
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Un roman très agréable bourré de références cinématographiques peut être juste un peu trop jusqu'au-boutiste.
Un fils dont le père vient de mourir dans un luxueux Village Unien : les seniors ont fait sécession et ont crée une communauté en Floride, les Villages, où les moins de 55 ans sont interdits d'accès. Son père s'est il suicidé? ou a-t-il été assassiné ou est ce juste un banal accident de la vie courante? Le fiston va mener l'enquête...et découvrir les sombres dérives de ce nouveau modèle américain.
C'est drôle et glaçant à la fois. A découvrir!
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En plusieurs époques, différents personnages flirtent avec la débauche et les atours du national- socialisme. Au milieu de ces tristes sires, un seul homme se distingue par sa dignité. Toute ressemblance n’est pas fortuite, ce qui ne sauve pas le livre du néant absolu.
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