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Critiques de Conrad Aiken (21)
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A comprehensive anthology of american poetry

Publiée une première fois en 1929, puis remaniée en 1944, par les éditions Random House, cette anthologie regroupe les poètes majeures du continent nord américain.

On peut y lire, entre autres, des oeuvres de :

- Edgar Allan Poe - Ralph Waldo Emerson - Henry David Thoreau - Herman Melville - Walt Whitman - Emily Dickinson - William Vaughn Moody - Robert Frost - Ezra Pound - T.S. Eliot - Mark Van Doren - José Garcia Villa -.

C'est un condensé de poèmes populaires de la culture américaine, et de petites perles rares... Un délice pour l'esprit, l'imaginaire intemporel de ces visionnaires nous plonge dans une autre dimension...



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Au-dessus de l'abysse

Conrad Potter Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né en Géorgie, à Savannah. De nombreux poèmes et une bonne demi-douzaine de romans ou de nouvelles, dont peu sont malheureusement traduits en français, mais dont les plus connus sont « Au Dessus de l’Abysse » traduit par Patrick Repusseau (1994, Le Mercure de France, 456 p.) et « Un Cœur pour les Dieux du Mexique » traduit par Michel Lebrun (1991, La Table Ronde, 172 p.). On constate de suite les liens qu’impliquent ces deux titres. Il est une des piles du pont qui le relie à Joseph Conrad (1857-1924) et sur lequel Malcolm Lowry (1909-1957) a beaucoup voyagé.

Sa jeunesse se passe à Savannah, petite ville d’une quarantaine de milliers d’habitants où son père était chirurgien de bonne réputation. Mais à 11 ans, la famille se suicide suite à des déboires financiers, et c’est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay », sous titré « Autobiographie narrative ». Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Il suit des cours à Harvard, ville qu’il décrit dans « Le Grand Cercle » et écrit des poèmes, pour lesquels il reçoit le Prix Pulitzer en 1930.

Son œuvre est importante par les liens qu’il suggère. Pour ce qui est de Joseph Conrad, né Teodor Józef Konrad Korzeniowski, on voit de suite le rapport entre « Heart of Darkness » traduit en « Au cœur des ténèbres » et « Au dessus de l’Abysse » traduit de façon bizarre de « Blue Voyage ». Il est vrai qu’il y a également dans ce livre une certaine ressemblance avec « Au Dessous du Volcan » de Malcolm Lowry. Dans les deux cas, il s’agit d’un voyage de deux personnes liées affectivement, mais qui est en fait un voyage sans espoir. C’est aussi le thème du voyage qui se retrouve dans « Un Cœur pour les Dieux du Mexique ». Voyage aussi, mais dans le temps avec « Le Grand Cercle »

Dans « Au-dessus de l'abysse », le dramaturge américain William Demarest s'embarque à bord d'un paquebot pour retrouver Cynthia Battiloro, la femme (idéale) qu’il idéalise. La traversée de l'Atlantique de New York à Londres sert de cadre au récit durant 8 chapitres. Unité de lieu et de durée. De fait, le titre original « Blue Voyage » ne correspond pas à sa traduction, qui fait plus référence à « En dessous du volcan ».

Ce voyage est en quelque sorte un voyage sans espoir, ne serait ce que par la différence de milieux dans lesquels évoluent William et Cynthia. On n’en retiendra que le fait que ces deux personnages voyagent en fait sur le même bateau (coïncidence) mais l’un est en seconde tandis que la seconde est en première. Une excursion (interdite) un soir les fait se rencontrer par hasard. L’avant dernier chapitre 7 est d’ailleurs une suite de 5 lettres de plus en plus courtes, de non-envoyée à non-écrite, à Cynthia. On se demande en fait quelle sorte de sentiments partagent ces deux là. Le livre s’achève sur une liaison entre William et une garçonne, Miss Faubion, qui a aguiché tous les mâles des secondes classes. Le livre est quelque peu ennuyeux à lire. Sur les 454 pages, les deux chapitres centraux forment un pavé indigeste de près de 170 pages pendant lesquelles on a droit à un monologue intérieur et un dialogue entrecoupé de conversations diverses d’autres passagers. Le chapitre 4 contient ce monologue assez surprenant sur 102 pages. On y croise Goya dans Portobello Road « Goya dessina un cochon sur un mur…. Goya vit la Grande Salope cueillir les marionnettes humaines qui piaillaient comme des moineaux », « A son réveil prit le luth de sa dame ; son cœur était en grand émoi ; et dans les plus tendres accords ; joua une ancienne chanson ; tue depuis fort longtemps ; et qu’en Provence on appelle la belle sans merci ». Tout cela parce que William dort dans la cabine voisine de cette mystérieuse et envoutante Miss Faubion. (Et pourtant, on ne manque pas de seaux d’eau sur un bateau). D’autres passages sont un peu du même tonneau « Mon père sifflait la Lorelei au chat ; il prétendait que la Lorelei, sifflée lentement, rendait les chats furieux ». (C’est à essayer chez vous si vous savez siffler). On y retrouve également quelques éléments de bibliographie « Le Docteur Kiernan affirma qu’à son arrivée à 7 heures 13, il y avait encore une lueur de vie » (référence claire à la découverte macabre de ses parents).

Bref un voyage (initiatique ? je ne crois pas) ou plutôt la recherche (désespérée ?) d’un amour (??), non pas impossible, mais irréaliste (Yvonne et le consul ?).

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Etrange clair de lune & Etat d'esprit

« Etrange clair de lune & Etat d’esprit » traduit par Joëlle Naïm (2016, La Barque, 48 p.) ou histoires de fantômes pour grandes personnes. « Comment ça fait de mourir - étais-tu triste ? / - Très triste ! Mais c'est tout fait facile - tu retiens juste ta respiration et tu fermes les yeux ». Tout commence par « le vol d’un volume d’histoires de Poe dans la bibliothèque de sa mère ». Ce n’est pas bien méchant. Puis il y a tout au long des 23 pages, le déroulement de la bataille de Gettysburg, avec des soldats en papier, et dont Mary et John sont les stratèges. Et puis ce chardonneret, qui entre « pour échapper à la pluie » et qui ressort presque aussitôt. Fugacité du moment. Par-dessus tout il ya cette boite en carton qu’il a reçu du maître. Et dedans « La médaille était en or et reposait sur un coussin de satin bleu ». il la montrerait à Caroline, qui lui montrerait une pièce en or de cinq dollars. Mais, c’est comme cela dans les nouvelles. « Trois jours plus tard, il apprit que Caroline était morte ». La dure bataille entre le rêve et la réalité, surtout chez les jeunes gens. Mais, et c’est là aussi la magie des nouvelles, Caroline revient lui parler. « - Comment ça fait de mourir - étais-tu triste ? / - Très triste ! Mais c'est tout fait facile - tu retiens juste ta respiration et tu fermes les yeux ». Etrange dialogue qui continue « Et quand tu es allongé là, après que tu es mort, en réalité tu fais juste semblant. Tu restes très tranquille, et tu as les yeux presque fermés, mais en réalité tu sais tout ! Tu observes les gens et tu écoutes. / - Mais ne veux-tu pas leur parler, ou sortir du lit, ou du cercueil ? / - Eh bien oui, d'abord, mais c'est plus agréable que d'être vivant ». Mais comme dans les nouvelles, tout finit par s’arranger. « Il se rendit enfin compte que Caroline était morte ».

« Etat d’esprit » est une nouvelle encore plus courte, de 8 pages en petit format. On y retrouve des listes d’objets, ceux qui jonchent un trottoir, ceux d’une vitrine, un bocal où « deux couleuvres d’eau avaient vécu ». Telles un ouroboros, elles se mangent l’une l’autre, jusqu’à disparaitre. C’est encore plus fort que le phénomène de la mémoire de l’eau. Et bien entendu, il y a des fantômes, qui apparaissent et disparaissent. « Et ainsi ne resta que le bocal d’eau ».

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La chanson du matin de Lord Zero

« La Chanson du matin de Lord Zéro » traduit par Philippe Blanchon. (2017, La Barque, 40 p.) traduit narre l’histoire de Lord Zéro, ou bien est-ce celle séparée de Lord et de Zéro ? « Il est homme en cela qu’il y a conjointement en lui vérité et mensonge, esbroufe et sincérité, quête sincère et goût de la facilité, l’infini et le zéro ». Mais s’agit-il d’une histoire que ces 33 poèmes. Mais d’emblée, Aiken étale ses cartes « âme caméléon dont le nom est Zéro / anonyme dans les manchettes / inconnu dans les soupes populaires / néanmoins je suis votre héros »
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La venue au jour d'Osiris Jones

« La venue du jour d’Osiris Jones » par Philippe Blanchon (2013, La Nerthe, 124 p.) est pensé comme une unité dramatique plutôt que comme un poème. Il y a des lots de vêtements à vendre, chaque article produisant son propre commentaire. De même, des inscriptions diverses ont décrites « dans un tramway », « sur une balance » ou « sur une pierre tombale ». Tout est ainsi décrit en détail, même M. Jones, on peut supposer que c’est Osiris, quand il s’adresse à un miroir, ou quand il est ausculté avec « les bruits du cœur faibles : difficile à entendre ; / le premier valvulaire ; le second, cliquetis ».
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Le Grand Cercle

Conrad Potter Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né en Géorgie, à Savannah. De nombreux poèmes et une bonne demi-douzaine de romans ou de nouvelles, dont peu sont malheureusement traduits en français, mais dont les plus connus sont « Au Dessus de l’Abysse » traduit par Patrick Repusseau (1994, Le Mercure de France, 456 p.) et « Un Cœur pour les Dieux du Mexique » traduit par Michel Lebrun (1991, La Table Ronde, 172 p.). On constate de suite les liens qu’impliquent ces deux titres. Il est une des piles du pont qui le relie à Joseph Conrad (1857-1924) et sur lequel Malcolm Lowry (1909-1957) a beaucoup voyagé.

« Le Grand Cercle » traduit par Joëlle Naïm (2017, La Barque, 320 p.) est un roman construit en quatre chapitres, dans lesquels Conrad Aiken revient sur ses années étudiantes à Harvard, une scène de ménage avec sa femme, ses vacances de jeunesse au bord de la mer, retour à un examen de conscience laborieux et du retour au bord de mer. Et ceci à travers un couple Andrew Cather, dit Andy Le Borgne, et sa femme Bertha qui le trompe avec son meilleur ami Tom. Le tout paraît, et est d’ailleurs, un peu décousu.

On se rend vite compte du statut social de ces étudiants, puisqu’ils portent « chapeau, gants et une canne jaune ». Averti par Fred, un autre de ses meilleurs amis, Andy revient plus tôt que prévu de New York pour surprendre le couple. Sur le chemin du retour, on assiste à un suicide d’un homme qui s’est jeté du Harvard Bridge dans la Charles River, qui sépare Boston de Cambridge. L’épisode n’est pas anodin, rappelant le suicide des ses parents et les tendances suicidaires de Conrad à la même époque.

Puis, le roman passe à des souvenirs du temps où Andy partait en vacances avec son oncle Tom et sa tante Norah au bord de la mer sur la côte Sud du Massachusetts. On découvre Duxbury, village qui termine chacun des 4 chapitres. C’est là que tout se passe et que tout arrive. Donc, un second chapitre avec ses amours juvéniles et les premiers émois avec Gwendolyn. Il y a aussi Molly et Margaret qu’il observe par « le trou près du lavabo ». Retour aux infidélités de Berty, lors d’une discussion quasi psychanalytique entre Andy et Bill, celui qui a dénoncé les amants. Mais Andy n’est pas en reste et n’est plus un perdreau de l’année. La conversation est quelquefois dure à suivre par manque de repère de qui parle. Puis c’est la grande scène finale entre Berty et Andy, où il ne se passe rien. Il finit par repartir pour Duxbury. Là où tout commence et où tout finit.

En fait ce grand cercle, c’est un quadrilatère dans lequel les protagonistes sont enfermés, tout comme les mouches qu’ils attrapent dans leur piège. « La sensation que le temps ne passe pas, que l’espace n’a pas de limites ». Retour à l’enfance, thème cher à Aiken, en tant que monde perdu « Mais où tout cela s’en était-il allé, où s’en était allé tout le tumulte ? Dans quel son de lointain couchant, quel lent et distant et délicieux tonnerre d’éboulement comme d’un monde perdu dans une paix parfaite ? ». Thème du suicide qui apparait plusieurs fois dans le texte.

Un roman en forme de voyage dans le temps et l’espace, à bord d’un bateau (un radeau plutôt) dont le capitaine (?) serait ivre (mais c’est un pléonasme), quasi aveugle et sourd (« comme un poulet décapité » dit le texte). Le tout sur une mer démontée. Et Raymond Devos n’est plus là pour la remonter. Le titre de son autobiographie « Ushant » confirme la relation. Tout s’érode et disparait. Restent les souvenirs de l’enfance, moment magique, s’il n’y avait eu cet épisode tragique à l’âge de 11 ans. Mais ces souvenirs se gardent au prix de mensonges et de nombreux non-dits « Mon cœur est pur comme de la boue » avoue Aiken. Relation au père également peu claire, tout comme chez Aiken, et chez Lowry. On se souvient que le père de ce dernier, riche cotonnier de Liverpool emmène son fils embarquer sur le « Œudipus Tyrannus », amené en Rolls au pied de l’échelle de coupée, sous le regard goguenard des autres matelots. Il en est de même chez Conrad qui embarque très jeune comme mousse sur un voilier.

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Neige silencieuse, neige secrète

Conrad Aiken déploie dans Neige silencieuse, Neige secrète, des pages blanches car mieux vaut le blanc « mieux vaut la neige » P47, Paul exprime par ses mots l'univers qui sera le sien , la neige, sa beauté, la perfection de sa chute...

La si envoûtante nouvelle de Conrad Aiken est la découverte par un enfant d'un autre réel, celui de la neige , qu'il va au fil des jours découvrir dans toute sa complexité offrant à son imagination une source inépuisable de bonheur et de réconfort, « étouffé sous un tourbillon de plumes »p 35.

Le lecteur est peu à peu happé comme Paul par cette neige silencieuse, au point que cet univers devient le plus vrai, le plus désirable des réels « il disait la paix »p37 .

Les parents de Paul et le Docteur venu les éclairer, semblent bien ternes et bien pauvres devant cet enfant rêveur et le cri de Paul , « Va t'en je te déteste «  sont comme les mots expiatoires de Conrad Aiken, quand il assiste à 11 ans impuissant à la mort de ses parents devenus fous.

Le texte de Conrad Aiken est d'une poésie à fleur de peau, une prose poétique qui aurait enthousiasmé Max Jacob, en a envie d'écouter encore et encore comme une chanson enfantine les mots qui réparent son âme blessée « le parquet devint un radeau balloté par des vagues de neige.la neige riait » p35.
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Neige silencieuse, neige secrète

Conrad Aiken (1889-1973) est un auteur américain. Il reçoit le prix Pulitzer de poésie pour ses Pensées Choisies. J’ai entendu des éloges de ce « grand » livre par un libraire Bruxellois lors d’une émission télévisée il y a de cela quelques temps.

La poésie du titre ne m’a plus quittée, je devais trouver rapidement ce livre qui dans la plupart des librairies était en rupture de stock. Une véritable « chasse au trésor » s’est mise en place pour dénicher un rare exemplaire dans une librairie du nord de Paris. Ce trésor est en fait un petit conte de quelques pages, mais quelles pages !

Le titre m’a évoqué la paix, le bonheur intérieur absolu. Ce garçon de 12 ans a trouvé cette paix en lui, au point de s’y réfugier, de s’y enfermer même. La vie extérieure n’a que peu d’importance alors, si ce n’est celle de parasiter ce bien-être intime.

Mais comment survivre dans la société si l’on est renfermé sur soi-même ?Parle t-on alors de déséquilibre ? d’autisme ?

Ce conte m’a bouleversée, a soulevé de nombreuses questions en moi.

Un petit bijou.
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Neige silencieuse, neige secrète

Neige silencieuse, neige secrète a quelque chose d’un temps suspendu. C’est une grande force que de parvenir à jouir de l’observation, d’infinir son mouvement qui va de l’extérieur à l’intérieur. Paul Hasleman fait penser à cet étrange narrateur des Aventures dans l’irréalité immédiate. Il n’y a dans ce court texte d’Aiken, plus de séparation entre les rêvasseries inquiétantes et la réalité concrète. La frontière du crâne a éclaté, et Aiken d’en faire une poésie tout à fait étonnante.



"L’orme, avec une grande blessure grise dans l’écorce, en forme de rein, dans laquelle il mettait toujours la main – pour sentir, le bois froid mais vivant. La lésion, il en était sûr, était due aux grignotages d’un cheval attaché par sa longe. Mais elle ne méritait plus qu’une paume passant dessus, un œil simplement tolérant. Il était des choses plus importantes. Des miracles. Par-delà la pensée des arbres, de simples ormes. Par-delà la pensée des trottoirs, simple pierre, simple pavé, simple ciment. Par-delà la pensée de ses chaussures même, qui foulaient ces trottoirs, obéissantes, supportant le fardeau – bien au-dessus – d’un mystère compliqué. Il les considéra. Elles n’étaient pas bien cirées ; il les avait négligées, pour une très bonne raison : elles figuraient parmi les nombreux éléments qui rendaient de plus en plus difficile le retour quotidien à la vie quotidienne, le combat matinal. Se lever, ayant enfin ouvert les yeux, aller à la fenêtre, et découvrir qu’il n’y a pas de neige, se laver, s’habiller, descendre l’escalier tournant pour le petit-déjeuner. "
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Neige silencieuse, neige secrète

Conrad Potter Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né en Géorgie, à Savannah. De nombreux poèmes et une bonne demi-douzaine de romans ou de nouvelles, dont peu sont malheureusement traduits en français, mais dont les plus connus sont « Au Dessus de l’Abysse » traduit par Patrick Repusseau (1994, Le Mercure de France, 456 p.) et « Un Cœur pour les Dieux du Mexique » traduit par Michel Lebrun (1991, La Table Ronde, 172 p.). On constate de suite les liens qu’impliquent ces deux titres. Il est une des piles du pont qui le relie à Joseph Conrad (1857-1924) et sur lequel Malcolm Lowry (1909-1957) a beaucoup voyagé.

Sa jeunesse se passe à Savannah, petite ville d’une quarantaine de milliers d’habitants où son père était chirurgien de bonne réputation. Mais à 11 ans, la famille se suicide suite à des déboires financiers, et c’est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay », sous titré « Autobiographie narrative ». Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Il suit des cours à Harvard, ville qu’il décrit dans « Le Grand Cercle » et écrit des poèmes, pour lesquels il reçoit le Prix Pulitzer en 1930.

Son œuvre est importante par les liens qu’il suggère. Pour ce qui est de Joseph Conrad, né Teodor Józef Konrad Korzeniowski, on voit de suite le rapport entre « Heart of Darkness » traduit en « Au cœur des ténèbres » et « Au dessus de l’Abysse » traduit de façon bizarre de « Blue Voyage ». Il est vrai qu’il y a également dans ce livre une certaine ressemblance avec « Au Dessous du Volcan » de Malcolm Lowry. Dans les deux cas, il s’agit d’un voyage de deux personnes liées affectivement, mais qui est en fait un voyage sans espoir. C’est aussi le thème du voyage qui se retrouve dans « Un Cœur pour les Dieux du Mexique ». Voyage aussi, mais dans le temps avec « Le Grand Cercle »

Conrad qui embarque très jeune comme mousse sur un voilier.

Un court texte « Neige silencieuse, neige secrète » (2014, La Barque, 48 p.) permet de pénétrer dans un royaume de neige tel que le jeune Paul Hasleman, âgé de 12 ans, le perçoit et le ressent. Fasciné par la magie de son monde, il compte les pas du facteur avant qu’il n’arrive à leur maison. Il a de grandes difficultés à faire face au quotidien, aux questions que lui posent ses parents, sa maitresse, Mademoiselle Bull, qui pourtant leur parle du Pôle Nord et du Pôle magnétique. Même à son médecin, il ne peut définir ce « quelque chose qui l’inquiète ». Il cherche avant tout à préserver le secret de la neige. Et pourtant il y a cette Deirdre « qui avait une drôle de petite constellation de taches de rousseur sur la nuque, exactement comme la Grande Ourse ».

Les poèmes viennent enfin d’être traduits et édités : « La venue du jour d’Osiris Jones » et « Senlin : Une biographie » « Senlin : Une biographie » traduit par Philippe Blanchon (2014, La Nerthe, 92 p.). Ils permettent de comprendre l’influence de celui que Malcolm Lowry tenait comme le plus grand poète vivant. Quoique réputé être un poète difficile et obscur, il sera l’ami de T.S. Eliot dont il devint l’éditeur, ainsi que pour Emily Dickinson. Il sera également le tuteur légal de Malcolm Lowry, en même temps que père spirituel. Enfin, on rappelle que « Senlin : Une biographie » a été édité par Virginia Woolf.



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Neige silencieuse, neige secrète

Neige silencieuse, neige secrète, du poète et écrivain américain Conrad Aiken, est peut-être l’une des plus belles nouvelles jamais écrites.



Elle est à la fois l’histoire d’un enfant, et l’histoire d’une sensation : celle de cette neige invisible, de plus en plus envoûtante, dans laquelle le petit Paul s’enfonce progressivement, délicieusement… Mais cette retraite étrange dans une neige merveilleuse, bien sûr, n’est pas sans susciter l’incompréhension et l’inquiétude quelque peu rigide de ses parents et du monde des adultes en général.



Quant à l’écriture de Conrad Aiken (admirablement rendue par la traduction de Joëlle Naïm), on n’ose la décrire, de crainte d’ajouter ou d’ôter quoi que ce soit à sa pureté et sa délicatesse.



Finalement, on ne voit pas vraiment dans quel autre récit a pu être accompli ainsi le don d’une sensation si étrange et profonde.
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Neige silencieuse, neige secrète

Entre l'école et la maison, le jour et la nuit, là est tout l'univers d'un enfant de 12 ans. Aussi le rêve prend-il le pas sur la monotonie de sa vie et finit-il par s'imposer comme la seule réalité ; et cette réalité, pour lui, sera la neige, sa blancheur, son silence, sa beauté ; il va la transposer, la "voir" sur tout ce qui l'entoure, en rêver la nuit.

Le lecteur, tout comme les parents, au cours de sa lecture finit par se poser des questions sur l'état de santé de cet enfant ..... à lire pour le savoir !
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Neige silencieuse, neige secrète

Une histoire : presque pas. : Un texte très court où chaque mot, chaque phrase comptent.

Paul Hasleman a 12 ans. Il vit avec son père et sa mère. Il va à l’école avec ses petits camarades, aime bien sa maîtresse, mademoiselle Buell et les taches de rousseur dans le cou de sa voisine de devant, Deirdre. Un enfant ordinaire donc. Un matin il constate que les sons du quotidien sont étouffés par la neige. Il s’en aperçoit car les pas du facteur, qu’il a l’habitude d’entendre depuis son lit, lui parviennent comme en sourdine. Paul est heureux. Des semaines qu’il l’attendait cette première neige d’hiver. Mais quand il se lève et regarde par la fenêtre c’est la stupeur : Il n’a pas neigé. Pourtant il entend la neige.

Depuis cette étrange découverte, Paul porte au creux de son esprit cette impression délicieuse qu’il possède un grand secret : sa vie intérieure ?

Ce que Paul protège en voulant rester dans ce monde de neige est cette parcelle d’enfance qui nous donne accès au merveilleux et que tous les adultes (parents, instituteur, médecin) cherchent à briser pour le faire rentrer dans le rang. Il n’aura jamais complètement les pieds sur terre, il préfèrera toujours la poésie des nuages, quitte à risquer l’isolement affectif.

Faut-il choisir entre vie réelle et vie intérieure ?

Le petit Paul rêve-t-il ? Perd-il la raison ?

On ne peut passer sous silence un élément biographique effroyable de la vie de Conrad Aiken. Quand il avait 11 ans, son père tua sa mère avant de se suicider.

Tout ceci d’une écriture poétique, ailée.



Ce livre m’a rappelé une phrase de Réjean Ducharme, météorite littéraire canadienne, dont il ne me reste que cette citation recopiée autrefois : »Je regarde à l’intérieur des yeux de Chateaugué et j’ai le gout de prendre, d’étreindre, de conquérir. Si le mot embrasser n’existait pas, je n’aurais même pas envie de l’embrasser. J’ai un mot dans la tête. Il y a une mouche qui me vole et me bourdonne dans la tête : le mot embrasser. On ne peut rien contre un mot…. Si j’obéis au mot embrasser, si j’embrasse Chateaugué, je tombe sous le gang des mouches. »

Ou cette autre citation de JMG Le Clézio : » Puisque la conscience n’a rien apporté et que l’amour était une farce, il faut retourner vite vers le temps où l’aventure était possible, où l’on pouvait tuer, aller en Chine, où bien être chaste, pour rien, sans espoir de profit ; mais cela ne se peut plus. »













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Neige silencieuse, neige secrète

Un titre que je ne suis pas prête d’oublier puisque cela faisait longtemps que je cherchais ce livre. Et maintenant que je l’ai lu je ne l’oublierai pas car rarement texte ne m’aura laissée autant dubitative. Paul, 12 ans, vit physiquement entre la maison de ses parents et l’école, alors que moralement son monde c’est la neige qu’il a créé et qui devient son personnage fascinant. Autisme ? Refuge ? Conrad Aiken lisait Freud et Freud le lisait. Qu’en a-t-il pensé ? Alors que l’auteur avait onze ans, son père, chirurgien, tua sa mère et se suicida juste après.

« Avec lui, Paul dit : mieux vaut la neige, sa beauté, la perfection aléatoire de sa chute, qui de sa chute, ajoute au blanc l’épaisseur - qui au silence ajoute du silence. »
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Neige silencieuse, neige secrète

Il est âgé de 12 ans et depuis quelques jours la neige envahit son esprit. Le monde est agréable et apaisant ainsi et offre une multitude de sensations nouvelles. Alors pourquoi s’inquiéter ?
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Senlin : une biographie

« Senlin : Une biographie » est un poème en trois parties de l’américain Conrad Aiken traduit par Philippe Blanchon (2015, La Nerthe, 90 p.).

Conrad Potter Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né à Savannah, en Géorgie. De nombreux poèmes et une bonne demi-douzaine de romans ou de nouvelles, dont peu sont malheureusement traduits en français. Les plus connus sont « Au Dessus de l’Abysse » au titre original « Blue Voyage » (1927), traduit par Patrick Repusseau (1994, Le Mercure de France, 456 p.) et « Un Cœur pour les Dieux du Mexique » (1939) traduit par Michel Lebrun (1991, La Table Ronde, 172 p.). Il est vrai qu’il y a également dans ce livre une certaine ressemblance avec « Au Dessous du Volcan » de Malcolm Lowry. Dans les deux cas, il s’agit d’un voyage de deux personnes liées affectivement, mais qui est en fait un voyage sans espoir. C’est aussi le thème du voyage qui se retrouve dans « Un Cœur pour les Dieux du Mexique ». Il est une des piles du pont qui le relie à Joseph Conrad (1857-1924) et sur lequel Malcolm Lowry (1909-1957) a beaucoup voyagé. Voyage aussi, mais dans le temps avec « Le Grand Cercle ». On constate de suite les liens qu’impliquent ces deux titres.

La jeunesse de Conrad Aiken se passe à Savannah, petite ville d’une quarantaine de milliers d’habitants où son père était chirurgien de bonne réputation. Mais à 11 ans, la famille se suicide suite à des déboires financiers, et c’est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay », sous-titré « Autobiographie narrative » (1952). Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Il suit des cours à Harvard, ville qu’il décrit dans « Le Grand Cercle » et écrit des poèmes, pour lesquels il reçoit le Prix Pulitzer en 1930.

Ses premiers poèmes « The Charnel Rose » et « Senlin : A Biography » sont publiés tous deux ensemble (1918, The Four Seas Company, 156 p.). Le tout était sensé former « The Divine Pilgrim » (Le Pèlerin Divin), réunion de six poèmes, comme dans une symphonie. « Les symboles reviennent tout au long, comme des thèmes, quelquefois identiques, quelquefois modifiés, mais toujours se référant à une idée précise ». Si le premier est effectivement sous-titré « A Symphony », « Senlin : A Biography » en forme la quatrième.

« Senlin » est de toute évidence un nom inventé. Il pourrait signifier « jeune homme », tout comme « Forslin » qui apparat dans le second poème signifiait « homme âgé

C’est donc une suite de poèmes censée décrire l’évolution d’un homme au long de sa vie. « Senlin est assis devant nous, nous le voyons. / Il fume la pipe devant nous, nous l’entendons ». Mais il l’allumait déjà auparavant, et même après.

Que fait-il de ses jours. A midi, un piano joue « un brillante musique » et le soir « dans le soir bleu de mon cœur / j’entends la pulsation de l’étoile nuptiale ».

Abandon, danse macabre, Senlin est une question à laquelle le poème répond avec des cassures dans la voix, de légères allitérations et des répétitions. Aiken nous éclaire « le poème est simplement le développement et l’analyse […] de l’identité personnelle qui déconcerte chacun d’entre nous tout au long de notre vie […] qui est que suis-je, comment se fait-il que je sois moi, Senlin, et pas quelqu’un d’autre ? »

Finalement qu’est-ce que l’être

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Senlin : une biographie

Une découverte...
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Un coeur pour les dieux du Mexique

Un livre dur, difficile et éprouvant, un voyage désespéré à travers le Mexique avec la mort qui rôde, des secrets, une très belle écriture qui tente de mêler les paysages fantastiques et les pensées mortifères, une femme solaire, une fin digne des dieux aztèques, voici ce que vous trouverez dans ce livre. Le lien avec Au-dessous du volcan, de Malcolm Lowry, est puissant, puisque ce dernier y figure en tant que personnage sous le nom de "Hambo". D'après ce que j'ai lu, Lowry a la réputation d'avoir été le disciple d'Aiken. Je retiens de ce livre une grande souffrance latente, qui m'a par bien des égards, fait penser à la Cloche de détresse, de Sylvia Plath.
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Un coeur pour les dieux du Mexique

« Un cœur pour les dieux du Mexique » de Conrad Aiken (1994, La table Ronde, 172 p.), traduit par Michel Lebrun de « A Heart for the Gods of Mexico » (1939)



Conrad Aiken (1889-1973) est un auteur américain, né à Savannah en Géorgie. Une demi-douzaine de romans, des nouvelles et de nombreux poèmes, dont peu sont malheureusement traduits en français, mais dont les plus connus sont « Au Dessus de l’Abysse » traduit par Patrick Repusseau (1994, Le Mercure de France, 456 p.) et « Le Grand Cercle » traduit par Joëlle Naïm (2017, Editons La Barque, 320 p.).

Sa jeunesse se passe à Savannah, petite ville d’une quarantaine de milliers d’habitants où son père était chirurgien de bonne réputation. Mais à 11 ans, la famille se suicide suite à des déboires financiers, et c’est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay », sous-titré « Autobiographie narrative ». Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Etudes dans des écoles privées et à l'école de Middlesex à Concord, MA. Il suit ensuite des cours à Harvard, ville qu’il décrit dans « Le Grand Cercle » et écrit des poèmes, pour lesquels il reçoit le Prix Pulitzer en 1930.

Roman de voyage, mais qui se déroule en train de Boston jusqu'à Mexico. Trois personnages errent ou plutôt dérivent vers le sud. Il y a là une femme qui va mourir et qui le sait, et deux hommes qui l'aiment, chacun à sa manière. Un voyage de la dernière chance si l’on peut dire, à travers l'Amérique et ses sierras « ces kilomètres et ces kilomètres d'armoise et de mesquine, les amas disséminés de figuiers de barbarie longeant la voie de chemin de fer, le cactus-candélabre, les dents de scie des montagnes de fer et cuivre se découpant sur un ciel brûlant et sans nuage ». L’intérêt du roman réside dans son lien avec celui de Malcolm Lowry « Au Dessous du Volcan ». C’est aussi un Bref un voyage (initiatique ? je ne crois pas) ou plutôt la recherche (désespérée ?) d’un amour (??), non pas impossible, mais irréaliste (Yvonne et le consul ?). et surtout une superbe description du paysage. « Les champs opulents se déployant en éventail, en nervures et en volutes vertes, un troupeau de vaches, un chien, des meules de foin près d'un bouquet d'arbres, une ferme en silhouette se découpant sur l'Est ensoleillé ».

Blomberg rencontre son ami Key dans l'espoir de lui emprunter cent dollars. Cette somme doit servir à un voyage au Mexique que Blomberg organise pour lui-même et deux autres amis : Noni et Gil. Noni vient d'apprendre qu'elle n'a plus que quelques mois à vivre. Il veut organiser un divorce rapide avec son mari absent depuis longtemps afin qu'elle puisse épouser Gil, un homme qu'elle affectionne depuis quelques temps. Blom est lui aussi un peu amoureux de Noni. Enfin il l’aime, comme il aime tout autant les paysages de la sierra qu’ils traversent. « Aimes tu les couchers et levers de soleil ? Ou ta propre main droite ? ». Il veut l’aider à organiser ce voyage et à garder son secret. Une fois le prêt accordé, c’est le voyage en train. Environ un tiers du livre. C’est donc un huis clos, long et douloureux. Un voyage, cinq chapitres, pendant lesquels ils vont être face à face avec la vie et avec la mort en toile de fond.

Tout débute donc en train de New York à Boston où il rentre. Il est très anxieux à la pensée que sa femme a une liaison avec un autre homme et qu'il pourrait le découvrir. Cela ne traine pas, et à son retour chez lui, il découvre que ce qu'il craignait. L’homme et sa femme ont une scène. Retour en flash-back sur son enfance d’adolescent dans une station balnéaire, où il découvre l’infidélité de ses parents. Il en garde le secret. Le quatrième chapitre est véritablement une bizarrerie de la littérature psychanalytique. Il arrive à l'appartement de son analyste ivre, à 1 heure du matin. L’alcool aidant, son analyse commence, avec une logorrhée verbale longue et créative. Tout cela en face d’un analyste qui souffre depuis longtemps de sentiments douloureux et de problèmes d’alcoolisme, lui aussi. Le tout est très soft alors que les deux personnages boivent et reboivent. L'analyste finit par s'endormir. Dans le chapitre suivant, il rencontre son ex-épouse, ils ont une conversation ambiguë et il part passer quelques jours seul à la station balnéaire où se sont produits les événements tragiques de son enfance.

Freud était un admirateur des romans de Conrad Aiken. Il a notamment décrit ce livre comme l'un de ses romans préférés. Réciproquement, Aiken s'est intéressé à Freud et ils ont correspondu. Résultat, Aiken est parti pour l’Angleterre en bateau dans l'espoir de se faire analyser par Freud On se souvient du traumatisme vécu par le gamin, à 11 ans, à Savannah, quand sa famille se suicide suite à des déboires financiers. C’est le fils qui découvre les corps de ses parents. Il en parle beaucoup dans « Ushant: an essay » (1972, Oxford University Press, 376 p.), sous-titré « Autobiographie narrative ». Il est alors élevé par une grand-tante dans le Massachussetts. Par chance, Eric Fromm était sur le même navire et lors de la traversée, Fromm a persuadé Aiken que c'était une mauvaise idée. Donc, Aiken et Freud ne se sont jamais rencontrés, bien qu'Aitken ait vécu quelques années en Angleterre.

C’est finalement un chef-d'œuvre de psychologie impressionniste, le premier roman d'Aiken paru en français, est comme un long soupir intimiste de trois êtres pathétiques

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Un coeur pour les dieux du Mexique

Trois hommes se rendent de Boston à Mexico, deux hommes qui aiment la même femme qui va mourir et le sait. Un parcours à travers l'immensité américaine, un parcours existentiel, symbole du dernier voyage, repli sur soi et abandon à l'ultime mystère. Un ton doux-amer, d'une extrême pudeur. Une impression de brisure irréparable.
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