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Critiques de Constance Joly (232)
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Over the Rainbow

Fort, émouvant et beau, Over the Rainbow, deuxième roman de Constance Joly, est le résultat d’un travail difficile, celui d’une fille parlant de son père mort du sida et retraçant la vie de cet homme courageux.

Le Prix Orange du Livre 2021 a distingué une œuvre littéraire étonnante et dure à la fois car tout part de la visite d’une grande amie de ses seize ans, Justine. Au moment de partir, elle se souvient et déclare sans ambages, à Constance, que son père « fait partie des vieux homos qui sont morts les premiers. »

C’est un coup terrible pour elle et cela l’oblige à remonter le temps et à tenter de refaire vivre les vingt-deux années passées avec cet homme, Jacques, son père.

Les chapitres sont courts, comme les fragments de la vie de l’autrice avec lui. Le rythme est nerveux, les sentiments déferlent souvent comme il est normal pour cette femme qui se plonge dans trois gros albums photos et un film super 8. Tout commence et finit à Nice où Jacques grandit avec Bertrand, son petit frère, qu’il déteste.

C’est ce frère qui, à dix-huit ans, se fait surprendre au lit avec un autre garçon mais qui ne se gêne pas pour affirmer devant le conseil de famille, réuni pour la circonstance, que c’est Jacques le plus pédé des deux !

Pour faire mentir cette accusation insupportable à cette époque, Jacques épouse Lucie en 1966. Ils s’installent à Paris deux ans après, fréquentent des gens célèbres. Elle enseigne à la Sorbonne et lui prépare une thèse.

Tout au long de cette histoire, l’autrice m’a fait évoluer dans un milieu intellectuel très favorisé où l’on parle beaucoup opéra et théâtre, où les vacances se passent souvent en Italie. Mais j’ai rapidement fait abstraction d’un milieu qui m’est complètement étranger pour vivre au plus près amour et drame, bonheur et malheur si bien racontés et décrits par Constance Joly.

Elle fait partager ses plaisirs d’enfance jusqu’à l’année de ses sept ans où son père quitte sa mère pour aller vivre un grand amour avec Denis qui ressemble à Robert Redford. Sa mère est dévastée. Puis elle apprend à vivre aussi chez son père qui est maintenant avec Ivan.

C’est avec lui qu’il part aux États-Unis, à Disneyland d’où elle reçoit une carte postale, puis à San Francisco. Nous sommes en 1979 et le virus du sida circule déjà. Ce n’est que beaucoup plus tard, la maladie étant bien déclarée pour son père, que sa fille se décide enfin à connaître l’histoire de ce Syndrome d’immunodéficience acquise qui, en 35 ans, cause la mort de trente-cinq millions de personnes et plus de quarante millions de malades. Il est appelé maintenant VIH : virus de l’immunodéficience humaine.

C’est durant l’hiver 1988 que son père décide enfin de faire le test de dépistage qui se révèle positif. Sa santé se dégrade mais sa fille réussit à faire partager à ses lecteurs toutes ces étapes, toutes ces souffrances sans dédaigner les moments de bonheur et de partage. Bien sûr, elle regrette de ne pas avoir été davantage présente, aurait aimé accompagner chacun des derniers instants de cet homme qui sait qu’il va « casser sa pipe » très bientôt mais continue à donner des conférences sur l’opéra italien à Venise, assure ses cours à la fac et un séminaire une fois par semaine.

Au cours de ma lecture, j’ai bien sûr été ému, bouleversé, parfois intrigué aussi mais j’ai apprécié les moments de tendresse et de poésie que Constance Joly a su ménager. Elle a eu la bonne idée d’emprunter le titre de la fameuse chanson de Judy Garland, interprétée dans Le Magicien d’Oz, en 1939. Over the Rainbow, au-delà de l’arc-en-ciel, cet arc-en-ciel symbole de la révolution homosexuelle et de la Gay Pride. Son père qui adorait cette chanson, aimait follement les comédies musicales.

L’amour de cette fille pour son père va ainsi bien au-delà de l’arc-en-ciel et je remercie la Fondation Orange et Lecteurs.com pour m’avoir permis de lire et d’apprécier ce livre si fort et si émouvant construit un peu comme a vécu Constance Joly avec son père, s’adressant à lui, la plupart du temps.


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Over the Rainbow

En recevant Justine la grande amie de ses seize ans venue voir son bébé, Constance ne se doutait pas que cette visite déboucherait sur un livre. En fait, c’est lorsqu’elle est sur le point de s’en aller que Justine veut prendre des nouvelles de son père, puis se souvient qu’il est décédé, « le dasse, c’est ça ? », « Oui, c’est ça, je me souviens : il fait partie des vieux homos qui sont morts les premiers. » La honte et le chagrin qui avaient alors ravagé Constance se sont changés en nécessité, celle de remonter le cours de la vie de son père et d’écrire son histoire.

Le titre fait référence à une célèbre chanson Over the rainbow, Par delà l’arc en ciel, une chanson qui a été le déclencheur de la révolution homosexuelle et de la Gay Pride dans les émeutes de Stonewall, l’arc-en-ciel étant le signe de la communauté LGBT.

Cette histoire est une déclaration, un cri d’amour d’une enfant à son père et cette enfant est la narratrice.

Les parents de Constance Joly, Jacques et Lucie forment un beau couple, amoureux d’art, de musique, et de littérature italienne qu’ils enseignent tous les deux. Ils ont quitté Nice pour s’installer à Paris en 1968 pour se mêler à l’effervescence parisienne. De leur union naît Constance.

Jacques tait quelque chose qu’il ne veut pas voir, qu’il tente d’ignorer, mais, quelques années plus tard, à l’âge de 37 ans, il va faire son coming-out, cesser de se mentir et enfin se laisser aller à son désir pour les hommes. Il quitte sa femme Lucie qu’il aime pourtant pour s’installer avec Ivan. Constance ne comprend pas tout de suite ce qui se passe mais voit alors sa mère tomber en dépression.

Elle est sans doute, l’une des premières enfants en France à avoir été élevée par un couple gay et le récit qu’elle livre de la vie de son père avec Ivan puis, avec Sören se révèle extrêmement intéressant.

Puis viendra la terrible constatation de séropositivité et rapidement les dernières années de vie, jusqu’à son décès en 1992.

L’auteure fait le portrait intime de ses liens familiaux avec délicatesse, beaucoup de justesse, de finesse et de pudeur, peut-être parfois avec un peu de distance.

Ce roman remet en mémoire ces années 60-70 où l’homosexualité était taboue, rappelle les ravages causés par le Sida, le rejet de ceux qui en étaient atteints, le formidable travail d’ACT’UP qui a permis d’alerter les médias sur cette épidémie meurtrière, avec notamment cette intervention sur le parvis de Notre-Dame.

Avec des chapitres courts et une écriture sobre qui fait mouche où la poésie parfois s’invite, l’écrivaine nous confie son admiration pour ce père qui a eu le courage d’assumer sa différence et son besoin de le faire partager : « J’écris pour ne pas tourner la page. J’écris pour inverser le cours du temps. J’écris pour ne pas te perdre pour toujours. J’écris pour rester ton enfant. »

Lauréate du 13ème Prix Orange du Livre avec Over the Rainbow, Constance Joly signe un roman autobiographique émouvant, très intime qui, néanmoins se révèle d’une portée universelle et ne peut qu’inciter à être soi et à vivre pleinement sa vie.

Un grand merci à Lecteurs.com et à la Fondation Orange pour m’avoir permis de lire ce roman ô combien touchant et délicat !


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Over the Rainbow

Dans son deuxième roman Constance Joly raconte l'histoire de son père mort du sida en 1992, à cinquante-trois ans.



Empruntant son titre à la célèbre chanson interprétée par Judy Garland dans le film le Magicien d'Oz en 1939, ce récit autobiographique et très intime, nous emmène au début de cet arc-en-ciel, devenu le symbole de la révolution homosexuelle et de la communauté LGBT.



C'est en 1976 que Jacques Joly, alors marié à Lucie, qu'il a épousé dix ans plus tôt, et papa de la petite Constance, fait son coming-out. Même si l'homosexualité est encore totalement taboue à l'époque, il ne parvient plus à faire semblant et s'autorise enfin à aimer les hommes. Ce ne sera malheureusement qu'une première barrière à franchir car en 1981, les premiers cas de sida se révèlent en France, condamnant les séropositifs à mourir encore un peu plus isolés du reste de la société… Ce n'est d'ailleurs que peu avant sa mort que Constance apprendra la vérité concernant cette maladie que son père tentera de cacher jusqu'au bout.



C'est armé de suffisamment de recul et dans le désordre que l'autrice remonte le fil de ses souvenirs, dressant progressivement le portrait de ce père aimant et surtout très courageux, d'abord d'avoir révélé son attirance envers les hommes à une époque où cela était synonyme d'exclusion sociale et de condamnation publique, puis d'avoir subi dans le silence cette maladie couverte de honte. À coups de chapitres courts, elle exprime non seulement le besoin viscéral de se remémorer son père, mais elle restitue surtout une époque où les couleurs de l'arc-en-ciel étaient encore fort sombres.



« Over the Rainbow » est le cri d'amour d'une enfant à ce père disparu trop tôt, accompagné d'une regard plein de justesse sur une époque où le prix à payer pour assumer sa différence était terriblement élevé…
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Over the Rainbow

Ce récit, on sent que l'auteure le transporte depuis longtemps, qu'il a muri avant de nous être présenté : un cri d'amour au père disparu trop tôt qui ne dit rien d'autre que la joie d'être soi.



A travers cinquante-sept très courts chapitres ( entre deux à quatre pages ), Constance Joly a tissé son texte comme un film en Super 8, couleur sépia, montée à partir d'images et de souvenirs laissés par le père. Parfois, il n'y a que des éclats qu'il serait inconcevable de perdre même si on ne sait comment les assemblée au reste. le chapitre 33 « Tout ce que je ne sais pas dire » collecte précieusement ces traces paternelles : «  l'odeur de tes pulls, entre salpêtre, foin coupé et terre mouillée », « la matérialité de ton corps, sa chaleur, quelque chose de spécial qui concerne tes côtes, cet endroit est rassurant. C'est là que je t'enlace », « tes coups de sang contre les oreillers, il n'y a que les traversins qui vaillent », « ta main, épuisée, sur un drap blanc. »



Le père de Constance Joly était homosexuel. Et il est mort du sida en 1992 à cinquante-trois ans. Elle raconte d'un voix pudique, fine et délicate, ce père, son parcours de la résignation à être le bon fils marié père de famille à l'acceptation d'être soi porté par le vent de liberté post 68. Elle trouve la bonne distance avec la voix narrative du «  tu » qui s'adresse au père, un « tu » qui habite immédiatement le récit, incontestablement le canal juste. de sa plume gracieuse, elle déchire le voile de silence et de honte qui a entouré ( et entoure encore aujourd'hui ) la séroposivité et le sida.



Le texte déborde d'amour sans jamais dégouliner d'une sensiblerie qui placerait le lecteur en position voyeuriste. Bien au contraire, d'un sujet très singulier ( avoir été un des premières enfants élevés par un couple gay, par un père parmi les premières victimes du sida ), Constance Joly parvient à toucher l'universel. La mort d'un père, homosexuel ou pas, reste la mort d'un parent. Les derniers chapitres m'ont bouleversée au plus profond car j'ai eu l'impression qu'ils mettaient des mots sur les dernières semaines avec ma mère, décédée d'un cancer il y a peu.



Over the rainbow ... il y a le pays enchanté de l'enfance, la promesse d'être heureux, le Rainbow flag, la nostalgie d'une époque qui a laissé une empreinte forte sur les êtres et leurs sensations. Il y a le courage de ne pas reculer devant ce qui nous appelle.



Bouleversant.



Lu dans le cadre du collectif 68 premières fois #9
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Over the Rainbow

L’auteur et narratrice raconte l’histoire de son père, Jacques, qui, à trente-sept ans, décide d’arrêter de mentir et de se mentir, et d’enfin s’autoriser à aimer les hommes. On est alors en 1976, quand l’homosexualité est encore un délit passible d’emprisonnement. L’enfant qu’est Constance se partage, sans vraiment comprendre, entre une mère qu’elle voit peu à peu s’enfoncer dans la dépression, et un père qui a emménagé avec un certain Ivan. Mais en 1981 se révèlent les premiers cas de sida en France. Jacques cache jusqu’au bout sa maladie, et ce n’est que peu avant sa mort, en 1991, que Constance, alors âgée d’une vingtaine d’années, apprend la vérité.





La plus extrême délicatesse imprègne les pages de ce récit, où la femme désormais quinquagénaire se retourne sur l’enfant, puis la jeune femme qu’elle fut, et retrace, à la lumière de sa maturité d’aujourd’hui, tout ce qu’elle avait alors observé sans vraiment le saisir, trop jeune, puis trop occupée à s’affirmer en adulte. Alors qu’elle exhume avec pudeur l’inaltérable affection entre ses parents, les souffrances de sa mère, et le terrible prix payé par son père dans sa révélation à lui-même, l’auteur fait de son livre un chant d’amour filial, d’autant plus touchant qu’il prend la saveur douce-amère du temps passé, et se colore de l’ineffable regret de n’avoir su s’exprimer du vivant des intéressés.





Adressé au père disparu, le roman est donc une lettre d’amour écrite comme un pont sur la mort et la séparation. La douceur et la poésie du texte dessinent un portrait magnifique, qui semble vouloir s’inscrire en contrepoids de la souffrance : celle de la condamnation publique et de l’exclusion sociale, du rejet d’une partie de la famille, de la peur des conséquences professionnelles, et enfin, de la maladie d’autant plus douloureuse et terrible, qu’alors infamante et taboue, elle est subie dans le silence et dans la solitude. Les dommages et les mots blessants n’ont épargné, d’ailleurs, ni Constance, ni sa mère Lucie. Mais soigneusement contenue et comme transcendée, la douleur dans ces pages arrondit ses angles, contournant pathos et colère, et aussi, peut-être, la laideur et la crudité de la vérité nue. Comme si, pour s’accepter et se faire accepter, elle avait toujours besoin d’un filtre, ici celui d’une certaine légèreté, tout en délicatesse et en joliesse.





Ce livre pudique et élégant s’avère infiniment touchant, tant il exprime de tendresse, mais aussi de regret et de culpabilité de ne trouver les mots que tardivement, dans une adresse posthume condamnant l’auteur à combler par l’imagination les grosses mailles de ses souvenirs. Hanté par le manque et la volonté de conjurer l’oubli, ce texte est également un témoignage précieux, de ceux qui peuvent contribuer à l’évolution des mentalités.


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Le matin est un tigre

Si jour après jour Alma porte symboliquement des valises de plus en plus encombrantes, c’est que malgré les examens médicaux, le mal qui ronge Billie, reste un mystère. Alors , pour le dire avec des fleurs, Alma l’imagine bien, ce chardon qui se développe dans les poumons de sa fille.

Malgré l’infinie complicité qui les unit, l’angoisse gagne du terrain, tant la perte est possible. et rien ne peut venir à bout de ses pensées morbides , même pas son métier passionnant de bouquiniste. Lorsqu’elle accepte de se rendre en Bretagne pour rencontrer un bibliophile qui lui dit posséder un exemplaire de valeur, elle ne se doute pas de ce qui l’attend au bout du voyage.



L’histoire en elle même est émouvante, on se met à la place de cette mère dans le désarroi, avec un couple qui va mal et l’angoisse permanente pour la jeune fille. Mais surtout dès les premières lignes on est séduit par cette écriture si douce, si délicatement imagée, des phrases de dentelle. La moindre description , la moindre évocation des couleurs , des odeurs prend une allure de poème, alors que surgissent dans la prose raffinée des expressions qui nous font atterrir dans une temporalité bien actuelle. Ça donne des paragraphes étonnants comme celui-ci :



« Alma descend la rue sans vraiment la voir. Elle est encore éprise dans le filet du sommeil, il y a des images effilochées d’un rêve qui frétillent au fond, qu’elle voudrait attraper. Elle croise son voisin au pantalon bouffant, l’étincelle brève de son regard et de son sourire qui veut dire « va chier ».



Enfin, on aime la force du lien qui unit Alma et sa fille, lien qu’elle n’hésite pas à qualifier de fusionnel. Comment s’en sortiront-elles? C’est là le coeur du récit, qui peut aussi couper le souffle du lecteur.



Un premier roman très réussi.
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Over the Rainbow

Constance Joly signe avec son second roman un hommage à son père Jacques décédé du sida.

Début des années 80, la maladie commence à faire parler d’elle. Les homosexuels sont montrés du doigt.

C’est après un mariage et la naissance de sa fille Constance que ce père décide de rejoindre les sentiers de la liberté pour vivre en accord avec ses pulsions. La petite Constance sera une des premières à vivre avec un couple homosexuel.



Ce roman aurait pu me toucher si l’auteure avait déversé un peu plus de tendresse dans ses lignes. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de distance entre le père et la petite, beaucoup d’informations liées à l’homosexualité, au sida, aux regards extérieurs et que ce roman, d’autant plus autobiographique, manquait cruellement d’amour, de chaleur humaine et de regards intérieurs bienveillants. Bien sûr il y a quelques beaux passages qui pour moi étaient surtout « gentillets », pas de quoi réveiller un fantôme endormi.



Je partage néanmoins avec vous ce joli passage qui a le mérite d’apporter un peu de sérénité et d’espoir par les temps qui courent.



« Au Japon, on dit que lorsqu’une personne vous apparaît en rêve, ce n’est pas vous qui pensez à elle, c’est elle qui pense à vous. »

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Over the Rainbow

Parce que son « amie » Justine lui rappelle la mort du « dasse » de son père, et fait allusions aux « vieux homos morts les premiers », Constance ressent la nécessité d’écrire, de remonter la vie de ce père aimé, d’en extraire les bons comme les mauvais souvenirs, et quelque part de faire le deuil.



C’est ainsi qu’elle raconte sa vie, depuis son enfance durant laquelle la vie déjà, lui avait appris à refouler son homosexualité, puis son mariage avec Lucie, sans lequel il n’aurait pas eu cette fille qu’il a tant aimé, et enfin sa libération, car c’est bien de libération dont il s’agit, si on considère comme une libération le fait de reconnaître et accepter que son attirance aille vers les personnes de même sexe. Choix courageux, on le comprendra au cours du récit, car dans les années 60 – 70, on tait encore son orientation sexuelle lorsqu’elle n’est pas « conventionnelle ».



Vient ensuite la période où Jacques se sait séropositif et ne tardera pas à ressentir les symptômes liés à l’affaiblissement de son système immunitaire. Et l’on assistera à sa longue descente aux enfers, douloureuse tant sur le plan physique que moral.



Et Constance raconte ce père qu’elle aime, sans fioriture ni jugement, elle dresse le portrait d’un homme qui déguste la vie, qui se passionne pour les plantes, un homme qui aime... Un homme qui passe « over the Rainbow », comme dans la chanson, mais over the Rainbow, c’est bien plus que cela, c’est l’histoire d’un homme qui courageusement va faire calmer ses démons en s’acceptant tel qu’il est et passera au-delà des considérations d'autrui



Constance nous livre une magnifique histoire. Elle communique ses sentiments, ses regrets après la disparition de son père, sobrement, sans effusion.



Une magnifique histoire d’amour.
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Over the Rainbow

Il suffit d’à peine 200 pages pour rendre un hommage bouleversant à un père parti trop tôt, victime d’une autre pandémie.



C’est l’enfant, puis l’adolescente et enfin l’adulte qui nous confie ses questions, ses doutes, ses drames, si proche d’un père, dont l’image se brise parfois sous le regard des autres, de ceux qui ne peuvent comprendre.



Constance est si jeune lorsque ses parents se séparent, qu’elle ne mesure pas ce qui a été révélé. La vie en alternance entre une mère anéantie et le couple que forme son père et son « copain » ne représente rien d’autre que de nouvelles habitudes. Mais l’enfant qui grandit subira les injures et la honte de se démarquer du groupe grégaire et normé des adolescents.



Puis viendra le temps de la maladie, du déni à l’agonie, et son cortège de souffrance et d’incertitude.





C’est un récit extrêmement émouvant, celui d’un amour inconditionnel pour ce père qui pour cesser de se renier, a dû briser son couple construit sur des mensonges, et braver les critiques qu’elles soient familiales ou sociétales.



C’est aussi le combat de ces 35 millions de morts, inévitables avant que la prévention et les thérapeutiques adaptées ne ralentissent l’hécatombe.



De la souffrance, certes, mais aussi de l’amour, pour un récit poignant qui m’a ému profondément.
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Le matin est un tigre

« Depuis quand Alma se sent-elle comme ça ? Vide ? Au bord du monde ? Comme si elle penchait légèrement ? » Elle le situe vers la fin de l’enfance. « Son corps est une carcasse vide ».



Depuis ses quatorze ans Billie, sa fille souffre d’un mal étrange. Elle tousse, maigrit, se plaint de douleurs au thorax, « comme si une plante vénéneuse poussait dans sa poitrine. » Un chardon.



« Toutes les deux ont développé une relation siamoise……..un lien jumeau »



C’est pour nous parler de cette relation mère-fille que Constance Joly a choisi d’écrire ces pages sublimes. Une écriture soignée, certainement travaillée jusqu’à l’essentiel, sans en avoir l’air….



Ce récit est un combat d’une rare résonance, raconté avec des mots tendres, des phrases poétiques effleurant l’univers d’Alma, de son compagnon Jean et de leur fille Billie. Le combat d’une mère désorientée, suivant son instinct, ouverte à tout ce qui pourra soulager sa fille. Prête à se désintéresser de tout pour être entière à son enfant. Pour vivre juste de son enfant.



Un roman de l’intimité, de la remise en question, décrivant joliment mais aussi d’une manière dramatique l’étouffement vécu consciemment ou pas, provoqué ou subit, conduisant si aucune décision n’est prise, à la mort programmée.



C’est un conte. Je l'ai vécu comme un conte. Une sorte d’allégorie prenante et bien armée. L’écriture n’est pas innocente. Les symboles sont là, au détour d’une phrase, pour nous recadrer et se méfier « du soleil qui a du noir dans l’aile…. »

Un roman d’amour intense, d’amour maladroit ou parfois « Le matin est un tigre qui rampe doucement en attendant de vous sauter à la gorge ».



A force de souffrir l’imaginaire risque de s’étioler à moins qu’un signe du destin s’impose à Alma et dénoue tous les nœuds du problème. A condition bien sûr qu’elle accepte d'ouvrir ses chaines. Ce signe est donné par un très vieux monsieur, presque aveugle, mais qui ressent tant de choses, qui les suggère si intelligemment, tout en images…………….

Un voyage de dernière minute, imprévu, offert par la vie parce qu’Alma a bien voulu la regarder en face.



Un livre ouvert à la réflexion et à l’interprétation du lecteur. Un huis-clos.

Un coup de cœur assez fort pour qu’il me laisse une trace longtemps.

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Le matin est un tigre

C'est l'histoire d'Alma.



Une histoire qui se trame comme une fable. C'est une histoire d'amour, un conte maternel.



C'est le roman d'une maman qui voit sa fille dépérir à la suite d'une maladie bien étrange.



Ce court roman est un long et beau poème d'amour où plane l'ombre sublime d'un Boris Vian. Où chaque mot est précieusement posé à sa place, chaque phrase sublime et sublimée. Un véritable travail d'orfèvre des mots.

Constance Joly tisse avec le plus grand soin un livre à la fois divinement bien écrit mais également un récit qui ne se lâche pas comme ça, émouvant, moderne et tellement prenant.



Cette maman. Qui veut sauver son enfant.



Malgré tout, malgré tous. Malgré elle.



Elle, qui pense être responsable. Elle, qui pense être la cause du mal. Qui pense avoir transmis à son enfant le fruit de sa mélancolie. Cette culpabilité qui fait terriblement mal. Cet amour incommensurable qui laisse songeur. Qui griffe la peau. Qui cogne au coeur.



L'auteur explore ces matins de nos existences où il faut faire face à la vie, malgré toute sa férocité. Entre songe et brutale réalité, elle propose ici un livre personnel mais universel qui frappe vraiment par sa belle poésie.

Un livre écrit d'une si belle façon que l'émotion, chez moi, a parfois eut un peu de mal à passer. Comme lorsque les mots sont trop beaux pour être vrais.



Une histoire féroce. Sûrement émouvante. Littéraire. Un beau livre. Une belle écriture. Presque trop pour moi…


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Over the Rainbow

Quelque part, au pied du fameux arc-en-ciel … Celui qui lie les vivants aux absents. Cet arc-en-ciel au bout duquel une fille guette son père. Cet arc-en-ciel, symbole des amours différentes…



Le titre me parlait déjà, j'ai plongé tête la première dans le nouveau roman de Constance Joly et mon coeur en a vu de toutes les couleurs, de toutes les douleurs.



Ce livre est un frisson. Ininterrompu. de la première à la dernière phrase. Un cri chuchoté. Intime et universel à la fois. Bouleversant d'émotion. Ce livre est une lettre, celle d'une enfant à son père :



« J'écris pour ne pas tourner la page. J'écris pour inverser le cours du temps. J'écris pour ne pas te perdre pour toujours. J'écris pour rester ton enfant. »



Gorge serrée, ventre noué, j'ai refermé ce livre que je vous conseille fort, très fort.



Quelque chose se passe à l'intérieur. Lorsque ton corps vibre, tremble, vacille au détour de chaque phrase. Un livre qui semble naître des tripes, celles qui n'expliquent rien mais ressentent, sans détour, la force des choses, la beauté des êtres.



Ce livre est une folie. Douce, amère, amoureuse. Ce livre est une absence, un grand amour, une larme qui coule sans bruit. Ce livre raconte la pudeur, celle qui s'effleure du bout du doigt entre un père et sa fille. Une fille à papa, une fille de pédé, puis fille sans papa.



Constance Joly, dans un élan poétique, raconte ce père qui préférait les garçons. Et qui un jour a décidé d'être lui-même. Elle raconte ce SIDA, et l'horreur de notre société face à cet ouragan de mort.

Un livre viscéral. C'est mon ventre qui écrit ces quelques phrases car je me suis fait renverser par la beauté de ce roman. Je me suis laissé bouleversé par sa beauté, sa vérité, son courage, aussi.



C'est un livre qui envoie les ombres valser en pleine lumière. Qui raconte un garçon pas comme les autres, pris dans le mensonge, qui se rend à lui-même. Qui raconte une enfant, puis une femme, pleine de cet amour là. Pour ce papa, parti trop tôt, d'aimer trop fort, trop vite.



Un livre autobiographique à lire absolument en cette année qui débute, comme cet arc-en-ciel qui vient illuminer nos vies, juste après cette putain de pluie …


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Le matin est un tigre

Depuis quand Alma se sent mal? Vide , au bord du monde, comme si elle penchait légèrement , sa vie se hérisse de piquants , pourquoi ?

Parce que , depuis ses quatorze ans , il y a six mois, sa fille Billie souffre d’un mal étrange , tousse, maigrit à vue d’œil, se plaint de douleurs au thorax à l’image d’une plante vénéneuse qui pousserait dans sa poitrine ....

Mais de quoi souffre- t-elle ? Les médecins parlent de tumeur ....Une maladie très étrange ?

Billie et sa maman sont très proches depuis toujours et Alma se se sent responsable du mal de sa petite fille ...

Elles forment un même nuage ...

Alma tient le coup en engrangeant du beau là où il est disponible....

Elle est bouquiniste sur les quais de Seine, elle a hérité de l’emplacement de sa mère et le stock qui allait avec , deux boîtes remplies de livres anciens , de Pléiade, de lithographies de plantes et d’animaux , la librairie de sa mère était devenue un magnifique rosier dévorant ....

Alma glane dans les greniers des vieilles maisons les livres rares et anciens ...

Mais à quoi peut servir cette beauté? à consoler et donner de la joie au regard ?

Elle vit au milieu de « mots » et de « maux » , l’inquiétude pour sa petite fille se transforme en un grand cri d’amour et de tendresse face à cette maladie ....

Faut - il opérer ?

Sans rien dévoiler je dirai que c’est un premier roman tendre , semblable à un conte de fée moderne, une jolie histoire d’amour filial , à la fois universelle et intime .....

Un long poème en prose tissé de pages magnifiques où chaque mot et chaque image ont leur place, comme des bijoux d’orfèvre scintillant dans leur écrin ....une trame vibrante , sillage parfait parlant à l'oreille et aux sens du lecteur .....

L’écriture est fine et délicate, fluide, pétrie d’images foisonnantes .....

Chaque jour est un combat et il faut bien arriver à s’en débrouiller .....

Un conte universel et personnel qui touche au cœur, surtout celui d’une maman .....

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Le matin est un tigre

Ce titre intriguant, « Le matin est un tigre », donne envie de savoir ce qui se cache derrière ce tigre.



L’héroïne, Alma, est une bouquiniste installée sur les quais de la Seine. Arrivée à la quarantaine, elle se questionne sur sa vie qui semble lui échapper.

« Depuis quand Alma se sent-elle comme ça ? Vide ? au bord du monde ? Comme si elle penchait légèrement ? ... »

Elle est alourdie par ses valises emplies de ses peines et ses angoisses.

Elle aime toujours son mari Jean, même si le désir s’en est allé.

Alma est en osmose avec sa fille Billie et lorsque celle-ci est atteinte d’une maladie inconnue, l’angoisse ne va plus la quitter. Quel est ce mal étrange qui fait tant souffrir sa fille ? Les médecins tâtonnent pour mettre un nom sur cette maladie, Alma est sûre qu’un chardon pousse dans le thorax de Billie et non cette tumeur dont on veut l’opérer.



Il faudra un éloignement d’Alma, la rencontre d’un vieux monsieur, d’une aventurière de fiction à la crinière rousse et d’un chat à la queue tordue pour qu’Alma dompte ses peurs.

« Il est temps pour Alma de vivre par elle-même, sans crainte de s’épanouir »



Il y a beaucoup de questionnement dans ce roman, sur la famille, sur le rôle de la mère, mais ce n’est jamais pesant grâce à la magie de l’écriture de Constance Joly.

Le style est poétique, émaillé de métaphores, l’imaginaire est à chaque page.

La lecture de ce court roman est plaisante.



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Le matin est un tigre

Le matin est un tigre

Pour qui est las découragé

Pour qui a peur et tremble

Pour qui ne fait plus l'amour

Et doit traîner des enclumes dans sa valise



Le matin est un tigre

Pour qui doit vivre l'angoisse de l'enfant malade et dépérissant,

L'enfant pâle à la peau translucide

Les ramifications du chardon dans un cœur meurtri



Le matin est un tigre

Aux griffes acérées qui lacèrent la peau et les entrailles

Qui domine et met à terre



Le matin est un tigre

A dompter, à transformer

A museler, à calmer.



L’auteure tire les mots de son sac de poésie, elle les étale, les superpose, les découd et les ravaude. Un souffle nouveau traverse ce roman ailé, le nœud de cette relation mère/enfant. Je le relirai…



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Over the Rainbow

Il est mort du SIDA, il était homosexuel et c'était son père.

D'une plume délicate avec des chapitres très courts, Constance Joly nous raconte la vie de cet homme, son secret, sa paternité affectueuse, ses amours enfin avoués et puis cette saloperie de maladie.

Nous sommes dans les années 80/début 90 ; en plus de la souffrance, de la douleur, il y a la honte et l'inavouable.

Il y aussi finalement beaucoup de tolérance dans cette famille qui a permis à une petite fille d'aimer son père.

Ce livre est également un remerciement à une mère qui surmontera son chagrin et qui sera toujours présente auprès de sa fille et du père de celle-ci.

Un récit qui rend hommage à un père lumineux.
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Le matin est un tigre

Voilà un premier roman riche de promesses. D’abord par son écriture, à la fois plein de poésie et pourtant sans fioritures, traitant d’un drame avec une distance, presque une légèreté qui rendent la lecture très agréable. Ensuite par le sujet abordé, la maladie grave de l’enfant. Tous les parents confrontés à ce problème, et même s’il est plus bénin que dans le roman, savent combien les émotions sont fortes et la souffrance intense face cet événement totalement contraire à «l’ordre des choses». Au sentiment d’échec et d’impuissance vient très vite s’ajouter celui de culpabilité.

C’est aussi dans ces situations de crise aiguë que la personnalité de chacun va apparaître avec davantage d’acuité.

Billie, la fille de Jean et d’Alma, mène une vie plutôt heureuse auprès de parents aimants, bien installés dans la vie. C’est alors qu’elle s’apprête à fêter ses quatorze ans que sa santé commence à se dégrader. « Elle tousse, maigrit à vue d’œil et se plaint de douleurs au thorax, comme si une plante vénéneuse poussait dans sa poitrine. Alma pourrait presque deviner des feuilles maléfiques bordées d’épines sous la crème pâle de sa peau. En secret, elle appelle «le Chardon» le mal qui a pris sa fille. Billie est fragile, une fleur en verre soufflé, aux nervures bleues que ses parents ne savent plus bien approcher. Confusément, Alma se sent responsable du mal de Billie. Elle se demande si la mélancolie infuse souterrainement et contamine ceux que l’on aime. Billie et elle sont si proches, depuis toujours. Billie sent tout, sait tout, devine tout de sa mère. Elles se mélangent comme du lait dans de l’eau, formant un même nuage. »

Le corps médical ne peut quant à lui apporter de réponses. Examens, analyses, tests n’apportent pas l’explication tant attendue. Les mots compliqués viennent alors tenter de couvrir une incapacité à établir un discours. «La maladie ressemble à un Elephantus trachoma, ou syndrome de Leverrier-Gausseins», mais faute de certitudes, il faut hospitaliser Billie.

Alma, qui est bouquiniste sur les quais de Seine essaie de trouver une réponse dans les livres ou au moins un dérivatif à ses angoisses. Mais ces dernières l’envahissent. Ce qu’elle appelle ses valises deviennent de plus en plus lourdes à porter, comme celle intitulée «je ne fais plus l’amour» avec Jean et qui symbolise sa mélancolie croissante.

Billie va fêter ses quinze ans et s’installer dans un nouvel un nouvel hôpital pour maladies rares. Elle s’épuise, Alma s’épuise, leur couple s’épuise et alors que la médecine tâtonne, elle voit de plus en plus précisément le chardon dans la poitrine de sa fille, un peu comme le nénuphar de Chloé dans L’Écume des jours de Boris Vian.

Appelée en Bretagne pour expertiser une bibliothèque de livres rares, la plante va littéralement lui sauter à la figure. Je ne vous dirai rien de la course contre la montre qui s’engage alors, ni du pouvoir des livres, de l’arrivée de la belle Chicago May et de sa flamboyante chevelure rousse, d’une chute sur une île bretonne au moment où le jour s’achève.

Disons tout simplement qu’au réveil, il faut être très fort, rempli d’énergie et prêt au combat. Car «Le matin est un tigre qui rampe doucement, en attendant de vous sauter à la gorge.»


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Le matin est un tigre

Billie, 15 ans est atteinte d'un mal étrange. Alma, sa mère, se laisse envahir par la peur. Chaque jour, l'invisible petite valise de cuir qu'elle porte s'alourdit de son chagrin et de son impuissance.



Constance Joly nous offre un conte poétique pour dire la difficulté d'être mère. L'Alma mater. Billie est son alter ego. Elle prend soin de sa mère, la console, la rassure. Un seul coeur fait battre leur amour. Ce roman décrit le poids de la transmission inconsciente, la force du lien.



La poésie du texte rend captivant le récit. Ce passage à l'âge adulte que certains se refusent à faire, s'impose à eux parfois au gré des difficultés de la vie, la maladie de Billie va faire grandir Alma. Lui faire prendre conscience qu'il faut affronter sa vie hors de la rêverie.



L'écriture parfaitement équilibrée, sensible, élégante, vous mène par le bout du nez, accrochés aux questionnements d'Alma sur sa vie, son mariage, la violence de la peur de perdre son enfant, la culpabilité.



Ce conte à la symbolique appuyée est une broderie fine, une dentelle bretonne qui vous attache au fil du récit, délicatement avec tendresse.



Vous donne envie de bousculer Alma. Une vie, c'est court, peut-on refuser de la vivre pleinement ?



Ce roman est surprenant, par sa construction, entre allégories et situations très concrètes. Captivant comme un roman initiatique dont on veut absolument connaître l'épilogue.



Un joli moment de lecture !

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Le matin est un tigre

Ce livre est le combat d'une mère, un combat qu'elle mène pour sa fille et contre elle-même. Il nous parle du lien unique et merveilleux qui unit une mère et son enfant. Alma va devoir se retrouver et mener une forme d'introspection face à sa culpabilité. Billie, elle, ressent tout ce que sa mère éprouve. Ne dit-on pas que les enfants sont des éponges? Alma traîne un lourd fardeau, un poids dont elle n'arrive pas à se défaire. Celui des responsabilités? C'est une jolie histoire. Je découvre cette auteure qui a une plume magnifique.

(...)



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Over the Rainbow

Des mots pour combler le manque



Constance n’était qu’une enfant lorsqu’elle a perdu son père, mort du sida. Mais à la suite de la remarque d’une amie, l’auteure de Le Matin est un tigre a ressenti la nécessité de mettre des mots sur ce vide. Une confession bouleversante.



«Oui, c'est ça, je me souviens: il fait partie des vieux homos qui sont morts les premiers» La remarque de Justine, venue rendre visite à son amie d’enfance pour voir son bébé a provoqué un choc et poussé Constance Joly à prendre la plume. «La honte et le chagrin qui m'avaient ravagée en refermant la porte sur elle, il y a aujourd'hui une vingtaine d'années, se sont changés en nécessité. Celle de remonter le cours de ta vie.» Une vie qui commence à Nice dans les années 1960, au sein d’une famille qui va se déchirer le jour où sa mère découvre son frère de dix-huit ans «au lit avec un nègre». Bertrand est contraint de quitter le domicile familial, non sans avoir lancé «c’est pas moi le plus pédé des deux». Jacques, le futur père de Constance, ne va pas tarder à fuir à son tour Nice pour Paris et la fièvre de mai 1968. Et pour ne pas être «le plus pédé des deux» se choisit la plus belle et la plus cultivée des femmes. Lucie enseigne à la Sorbonne, l’avenir est plein de promesses.

Quand naît leur fille, Jacques veut encore croire à leur histoire et choisit le prénom de Constance. «Tu as envie de cette vertu dans ta vie, creuser ton sillon dans ce mariage, dans cette fiction. Durer, persévérer, j'en porte le prénom et la charge. Tu ne persévéreras pas dans ton rôle de mari, mais dans celui de père, si. Tu as été un père discret, emprunté, timide et merveilleux.»

Une rencontre à Clermont-Ferrand va bousculer toutes ses certitudes. Denis a 27 ans et va éveiller un désir qui plus jamais ne s’éteindra. Quelques mois plus tard lui succédera Ivan que Lucie trouvera dans le lit conjugal. La rupture est consommée.

Commence alors pour Constance la vie d’enfant de divorcés, qui partage sa vie entre le cocon maternel et l’appartement mystérieux que son père partage avec son «copain». Petit à petit, elle trouve ses marques, grandit. Après ses premières expériences amoureuses et après avoir consolé sa mère qui n’imaginait plus un nouvel amour possible, elle doit essayer de trouver des mots apaisants pour son père qu’Ivan vient de quitter.

Il finira par se consoler dans les bras de Sören. C’est au moment où Constance prend son envol et trouve l’amour que son père est frappé par «la plus "grande catastrophe sanitaire que l’humanité ait connue", selon l'expression de l'Organisation mondiale de la santé, vient de paraître, mais personne ne le sait pour le moment». Peut-être est-ce le résultat d’un voyage à San Francisco à l’automne 1979. Mais il n’en sait rien. Il n’en dit rien. Le zona, premier indice de la maladie, sera guéri au bout de quinze jours. Mais d’autres symptômes ne vont pas tarder à faire leur apparition et les décès dans la communauté homosexuelle se multiplient.

Constance la romancière a su trouver dans les mots, la façon de crier son amour pour son père. En courts chapitres, qui sont autant de reflets d’une grande humanité, elle raconte un drame. Mais à la froide réalité, elle préfère les chauds rayons du soleil. Et c’est bouleversant. «J'écris pour ne pas tourner la page. J'écris pour inverser le cours du temps. J'écris pour ne pas te perdre pour toujours. J'écris pour rester ton enfant». Mission brillamment accomplie!






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