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Critiques de Craig Russell (39)
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Contes barbares

Quelle barbarie que ces Contes, aussi terrifiants que Barbe Bleue, mais quel délice aussi, digne de la maison en pain d'épices dans Hänsel et Gretel... Ça fait bien longtemps en tout cas que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire un polar !



Comme ne l'indique pas le titre, il s'agit d'un roman, pas d'un recueil de contes, dont l'histoire tourne autour de meurtres horribles, d'un serial-killer et des frères Grimm. Comme ne l'indique pas non plus la nationalité écossaise de l'auteur, l'intrigue se déroule à Hambourg et est très ancrée dans la culture germanique. Pour le reste, pas de mensonges, il y a bien des contes ici et ils sont indéniablement barbares...



C'est l'équipe du Erster Hauptkommissar Fabel (oui oui, Fabel comme Fable) qui mène l'enquête pour trouver l'assassin de L'enfant échangé, de Raiponce ou de la Belle au Bois Dormant. Une enquête qui les emmène à la fois dans les bas-fonds ou la haute société hambourgeoise, mais aussi chez les Grimm ou leurs exégètes modernes, et accessoirement auprès de vrais cinglés !



C'est très original, rondement mené, intelligent, plein de suspense, instructif, terrifiant, parfois amusant, toujours intéressant, occasionnellement gourmand. Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé. Merci donc Canel et Lehane-fan dont les critiques m'ont alléchée.
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Contes barbares

Les frères Grimm, tout le monde connaît. Il est un spécialiste qui se targue d'en être presque le dépositaire. Un tueur à l'imagination fertile n'aimant rien moins que de les scénariser au travers ses multiples meurtres. Et là, du coup, on les voit plus du même œil tous ces Blanche-Neige, Cendrillon et autre Hansel et Gretel pour peu que l'assassin, qui n'habite pas au 21, ( ce serait trop facile ) ne nous ait pas encore énucléé…



Terrifiant, habile, imaginatif et bougrement original que d'avoir combiné contes censément distrayants avec du thriller pur jus.

Fabel ( tiens, l'anagramme de fable, rigolo le Russell ) et sa fine équipe vont devoir réviser leurs classiques s'ils veulent choper du serial- killer avant que ce dernier n'ait revisité l'ensemble des archives des deux frangins teutons.

Le groupe est hétéroclite,combatif et soudé, même si plane sur l'ensemble de la troupe la disparition violente de l'un des siens lors d'une précédente mission.



Contes Barbares le bien nommé ne se livre pas comme ça le coquinou mais nécessite une bonne dose d'entêtement largement récompensé par une trame à l'intelligence rafraîchissante.

Russell y dépeint une atmosphère poisseuse, de celle qui vous colle aux semelles tout du long en vous filant un léger bourdon jusqu'au bout de la nuit. Même ressenti pour Emile, le chanteur d'Image, c'est dire…



Petit bémol concernant l'orientation finale de l'enquête un poil rapide et facile.

Trois fois rien au regard de l'ensemble de l'oeuvre portée par une écriture incisive qui taille dans le gras à l'instar de son anti-héros cauchemardesque.



Contes Barbares, le conte est bon !

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Contes barbares

L'inspecteur Fabel, en Allemagne est missionné pour enquêter sur une jeune femme retrouvée morte sur la plage dans une position particulière. Elle tient dans la main un petit mot indiquant un nom et un prénom, ceux d'une fille disparue 3 ans plus tôt. Or, l'autopsie le prouve : la morte n'est pas la jeune fille disparue ! Mais un nouveau crime est bientôt commis sur un couple adultère : dans leur main, un petit carton indique "Hansel" et "Gretel".



Je continue ma petite ronde des contes, ou en tout cas des livres qu'ils inspirent. Comme dans Les nuits blanches du Chat-Botté, un criminel s'inspire des contes populaires pour commettre des crimes et les mettre en scène. Mais ces Contes barbares se déroulant en Allemagne, fi de Perrault, place aux frères Grimm, et à la cruauté des récits qu'ils ont collectés en traversant l'Allemagne.

J'ai apprécié la qualité de l'écriture écossaise de Craig Russel. L'équipe qui entoure Fabel est sympathique, et pour une fois, ce sont les dames qui sont dans l'action et l'agressivité et les messieurs dans la réflexion ! Les personnages sont plutôt bien fouillés, le suspense est bien présent, et la cruauté des crimes n'est pas gratuite. J'ai eu un peu plus de mal avec les dénominations et l'organisation de la police allemande (je n'en parle pas un mot !) et j'ai trouvé qu'il manquait une touche d'humour à ce roman policier par ailleurs fort sympathique (je l'ai d'ailleurs préféré au livre français cité ci-dessus) : l'intrigue et l'écriture sont plus denses, et je n'ai pas trouvé l'identité du coupable ! Un bon livre pour se détendre.
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Contes barbares

Un cadavre sur la plage de l'Elbstrand, à Hambourg. Un message placé dans la main de la jeune fille assassinée relie ce meurtre à une enfant portée disparue depuis trois ans.



Dès le second chapitre, le lecteur fait connaissance avec le tueur potentiel. Son identité n'est pas dévoilée, mais l'homme apparaît au chevet de sa mère paralysée et muette. Fils idéal aux yeux des infirmières émues par tant de prévenance et de douceur. Monstre qui susurre des horreurs et des promesses de vengeance à l'oreille de la vieille femme.

La lecture de ce passage pourtant délicieusement atroce m'a déçue et découragée : allez, encore le schéma du serial killer victime de sévices maternels dans l'enfance.

Mon intérêt est tombé, j'ai poursuivi mollement.

Et je me suis réveillée, pour de bon. Cette intrigue a priori banale est nourrie de réflexions passionnantes sur les contes et légendes allemands et sur la mythologie en général.

A travers l'évocation des frères Grimm, on explore ces histoires sordides qui nous mettent mal à l'aise autant qu'elles nous fascinent, adulte ou enfant. Leurs métaphores sexuelles, les notions de bien et de mal, l'importance de la figure maternelle, tantôt fée, tantôt sorcière. Et surtout le parallèle entre les monstres des contes et la menace réelle de notre environnement : l'homme, notre semblable et notre plus grand prédateur - "homo homini lupus".

Ces réflexions, qui occupent une grande place dans le roman, s'y insèrent de manière pertinente et subtile. On reste toujours au coeur de l'enquête. Les protagonistes, leurs échanges et les situations sont intéressants et réalistes. L'ensemble s'imbrique parfaitement et l'auteur a le bon goût de ne pas assaisonner la traque et le dénouement de scènes d'action artificielles.



Pour faire court : j'ai trouvé cet ouvrage brillant. Il devrait captiver ceux qui apprécient à la fois les thrillers et l'univers des contes. Il s'inscrit dans une trilogie policière sur les mythes et croyances scandinaves. Je retourne de pied ferme à la case départ, puisque j'ai commencé par celui-ci, deuxième opus de la série.



Cette lecture donne envie d'en apprendre davantage sur les frères Grimm, leur travail autour des contes retranscrits, leurs apports en linguistique et en philologie.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la symbolique des contes : 'Psychanalyse des Contes de Fées' (Bruno Bettelheim), 'Une faim de loup' (Anne-Marie Garat, analyse détaillée du Petit Chaperon rouge)... parmi d'autres références...



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Rituels sanglants

'Rituels sanglants' est le premier tome d'une « trilogie policière consacrée aux mythes et croyances scandinaves »... Vous plaisantez, Monsieur Russel ?

Le second volet 'Contes barbares' tient effectivement cette promesse, son intrigue est habilement tissée de références aux frères Grimm et aux contes et légendes qu'ils ont recueillis au XIXe.

Je m'attendais à une construction semblable ici, et je me régalais à l'idée d'apprendre plein de choses sur la mythologie nordique. Tu parles ! J'ai lu péniblement une histoire ultra classique de meurtres en série avec mafias turques et ukrainiennes traquées par différentes polices allemandes.

Où sont les drakkars fendant les flots ? Où sont les tresses blondes s'échappant de casques guerriers et bondissant sur des épaules musclées au gré d'attaques hurlantes ? Dans les Playmobil rangés au grenier, éventuellement, mais pas dans ce roman.

Pour l'exotisme viking, j'ai dû me contenter de quelques beaux yeux émeraude (tiens, penser à faire des petits points verts à l'indélébile sur les mirettes de nos Playmo) et de rares paragraphes répétitifs sur Odin et autres figures nordiques. J'ai surtout subi de l'action cou!llue entre mafieux et flics, façon J-C Grangé. Pourquoi pas ? mais ce n'est pas ce que j'attendais ici, d'autant que je me noie vite dans ce genre d'imbroglio.



Agacement croissant à la lecture, j'ai lu le dernier tiers du roman l'oeil (entre vert viking et brun maure) très distrait, et les sourcils (foncés) très froncés.

J'aurais dû m'en tenir au deuxième tome, sans chercher à remonter le fil des aventures du Kriminalhauptkommissar Jan Fabel.



- plaisir de lecture : même pas 1/5

- qualité du roman : sûrement plus de 4/5

-> moyenne arrondie : 2/5
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Biblical

J'attendais de ce roman quelque chose de beaucoup plus passionnant. Je suis finalement assez déçu. A part quelques moments dignes des meilleurs films catastrophe et quelques notions philosophiques, spirituelles et scientifiques pertinentes mais qui manquent cruellement d'approfondissement, la trame principale m'a paru confuse et peu convaincante et les protagonistes insipides. Dans le genre, je pense qu'on peut trouver beaucoup mieux.
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Biblical

Livre lu dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux Éditions Bragelonne.



Je ressors de cette lecture tout à la fois fascinée, frustrée et perplexe. Voyons le côté positif de cet état: le livre ne m'a pas laissée indifférente. Loin de là.



Tout commence par une sorte d'épidémie de sensation de déjà-vu, puis d'hallucinations altèrant tous les stimuli sensoriels. Plusieurs suicides collectifs surviennent de par le monde. Aucune des victimes ne présentant d'antécédents psychiatriques. Incompréhension, peur, panique, déroute des autorités à enrayer le phénomène. Les thèses complotistes et eschatologiques s'épanouissent dans ce climat.

En parallèle, de grandes avancées scientifiques et technologiques sont en passe d'aboutir. Le psychiatre John Macbeth travaille d'ailleurs sur le projet P1, destiné à recréer neurone par neurone une intelligence artificielle.

Pour parachever le cadre, des groupes religieux fondamentalistes s'attaquent de plus en plus souvent aux scientifiques par la voie d'actes terroristes extrêmement violents. Ils dénoncent une science qui aspire à s'élever au rang de Dieu.



Craig Russel, alias Christopher Galt, dirige son intrigue avec efficacité et, malgré les altérations de la réalité qui s'enchaînent, avec un tempo plutôt modéré. Chaque chapitre correspond à un point de vue, certains récurrents comme John Macbeth, d'autres non et servant plutôt d'illustrations.

A travers ses différents personnages, qu'ils soient psychiatres, physiciens, neurologues, etc, il aborde une somme considérable de sujets très riches. La place de la religion face à la science bien sûr (et inversement). Mais il est aussi question de transhumanisme, de posthumanisme, du caractère réel ou non de la réalité (mieux vaut le lire en étant sobre...), l'intelligence artificielle dotée d'une conscience, la physique quantique, et j'en passe. Autant de sujets passionnants et fascinants. Pour (heureusement) avoir lu quelques petites choses là-dessus, je ne me suis pas sentie trop perdue quoique de formation pas du tout scientifique. Et vive le dictionnaire en ligne pour des termes très spécifiques tels que "éidétique", "haptique", "gemütlichkeit" et autre "psychotomimétisme". Tout de suite, ça fait sérieux, ce vocabulaire. Pour le replacer dans la vie de tous les jours, c'est pas gagné...



Je tournais donc les pages du roman avec un enthousiasme croissant, avide d'en découvrir plus sur ces questions qui se posent également sous un angle éthique et philosophique (un exemple :est-ce que la réalité existe ou n'est-elle que le point convergent d'une majorité?). Tout ce que j'aime.

Et c'est là qu'arrivent frustration et perplexité. Peut-être le romancier s'est-il montré trop ambitieux dans son projet? Il a souhaité aborder des thèmes diversifiés et complexes. Au final, il m'a donné l'impression de n'avoir qu'effleurer le champ de ses possibilités. Non seulement le contexte mais également l'intrigue proprement dite auraient mérité d'être plus approfondis. Si parfois ce type d'ouvrages souffre de longueurs dispensables, ici au contraire, quelques dizaines de pages supplémentaires pour mieux étayer son matériau de base auraient été bienvenues à mon avis.



Le roman reste néanmoins prenant. Les descriptions de certaines hallucinations sont formidablement rendues. Le personnage principal est intéressant. La fin surprend à demi. L'auteur a le mérite indéniable de nous amener à nous interroger sur l'avancée technologique sans limite et son impact sur l'humanité. Vaste sujet qui divise la communauté scientifique si j'en crois les articles lus.
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Biblical



Acheté à l’occasion de la Grossop de Bragelonne, « Biblical » est écrit par Craig Russel, sous le pseudonyme de Christopher Galt. Auteur britannique qui m’était inconnu.



Le récit traite d'une foule d'évènements étranges : des gens qui sautent en masse du Golden Gate Bridge de San Francisco, une adolescente persuadée d’avoir vu Jeanne d'Arc brûler sur le bûcher et un kidnapping suivi du meurtre d'un généticien. Des gens qui s’arrêtent comme hypnotisés. On les appelle « les rêveurs ». Ensuite, les graffitis qui apparaissent proclamant "nous nous transformons". Le monde semble être en danger.



D’une part, John Macbeth est un psychiatre qui travaille au Danemark sur un grand projet scientifique sur l'intelligence artificielle : créer une représentation virtuelle de l'activité neuronale d'un cerveau humain, une simulation complète, générée par ordinateur, capable de penser. Et qui génère la peur de conduire à une « singularité » où l'intelligence artificielle engloutirait la nôtre.



D’autre part, une femme, une rescapée du premier suicide de masse, persuadée de ne pas exister, de vivre dans un des innombrables univers alternatifs existants. Le livre parle donc aussi de la nature de la réalité et comment elle est perçue par notre propre conscience.



« Biblical » contient des éléments de thriller, de science-fiction, de philosophie, de religion. L’auteur, Craig Russel tresse une trame avec une multitude de fils qui vont des recherches sur l'intelligence artificielle, de la physique quantique, de la cosmologie etc… mais au lieu de passionner, il affaiblit son récit. Le lecteur est inondé de commentaires scientifiques censé expliquer la trame de ce roman compliqué et tiré par les cheveux.

L’auteur nous fait rencontrer une multitude de personnages dont beaucoup n’ont aucun rôle dans l’intrigue. Par contre, l’agent du FBI, aux yeux hétérochromes et à la peau marquée, personnage complexe aurait pu être mieux développé et utilisé.

J'ai essayé d’aimer ce livre, je n’ai pas réussi. Plusieurs fois, j’ai pensé abandonner et j'ai continué dans l'espoir que le prochain chapitre serait plus captivant.

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Contes barbares

Une adolescente est retrouvée sur la plage avec un message étrange. Plus tard, c’est un couple adultère qui est retrouvé avec chacun un message «Hansel» et « Gretel » puis une célébrité avec un papier marqué « La belle au bois dormant ». Qui donc s’amuse à mettre en scène macabre des contes ? Le commissaire Jan Fabel et son équipe enquêtent…

L’auteur est écossais et pourtant l’action se situe en Allemagne. Même si ce livre est la deuxième enquête de l’équipe de Jan Fabel, on rentre assez vite dans le vif du sujet. Quelques rappels ici et là pour ne pas perdre le lecteur qui comme moi ne commence pas par le premier... Tout se met en place, des pistes sont trouvées…

Mais vraiment un bon thriller ! En général, je n’aime pas trop les policiers mais là, l’enquête est haletante même si on se perd parfois en détails par moments. Le suspens jusqu’au bout ! Allez, je m’en lirai bien un autre… (3 enquêtes dans cette série policière pour le moment : Rituels sanglants, Contes barbares et Immortel dans l'ordre)

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Biblical

Créer des supers simulations de monde et d'univers indiscernables de la réalité. Et ceux-qui vivront dans ces simulations ne sauront pas qu'elles ne sont pas réelles. Ainsi nous devenons les dieux d'autres réalités.

Christopher Galt Biblical.



Un ordinateur cognitif rempli de ressources artificielles programmées pour subir les dysfonctionnements les plus déstabilisants.



Des neurones, cellules virtuelles sans corps semblables à un cerveau humain incorporées dans un simulateur capable de penser et de reproduire leurs propres psychismes.



Des esprits interrogatifs ou hallucinés évoluant dans une fausse réalité.



Un monde électronique factice nécessaire à l'étude du potentiel de nos troubles psychiatriques devenus de la matière numérisée.



Dont les apparitions sont toujours de fausses images dévoilant le temps d'une crise la perception dramatique de plusieurs cobayes en présence de la restauration subite et violente d'un événement de leur histoire.



Plongeant au plus près de l'interprétation de quelques entités volontairement déséquilibrées par plusieurs phénomènes afin de découvrir leurs troubles les plus profonds.



L'effondrement quantique de l'univers à l'aide du rembobinage de son parcours le ramenant vers sa molécule originelle dans des images éprouvantes dont l'amenuisement progressif et programmé n'est certainement que la spirale négative de sa propre réalité.

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Contes barbares

L'histoire : Un après la chasse à l'Aigle Sanglant, l'équipe de Fabel est redevenue opérationnelle. Mais elle doit faire face à une série de meurtres reprenant les thématiques des Contes des frères Grimm.



Ce que j'en pense : Contes Barbares est le deuxième épisode des enquêtes de Fabel, on retrouve l'équipe au complet moins le membre tué dans l'épisode précédent (je vais pas spoiler quand même).



L'immersion au sein des termes allemands concernant les institutions policières ou politiques est moins violente que dans le précédent roman.



Après avoir abordé les mythologies germanique et scandinave, Craig Russell se sert des contes des frères Grimm. Ils lui permettent d'aborder ce qu'est un conte, à quoi il sert. Certains passages m'ont donner envie de me replonger dans Bruno Bettelheim. Le tueur en série a bien sûr les antécédents familiaux (classiques) qui font de lui un tel monstre. Mais l'utilisation des contes trame pour son oeuvre donne une autre dimension au roman.



Contrairement au précédent, Russell ne fait pas une fin violente pour les personnages. Au contraire, la fin est violente, sèche, par son horreur.



Fabel navigue dans des eaux troubles : horreur, violence mort mais il semble moins déprimé que certains de ses collègues scandinaves (Wallander, Winter). Peut-être que sa vie personnelle est moins chaotique, moins désertique. Et ça j'apprécie.



En deux romans Craig Russell a crée un monde où règne le glauque, la violence, la mort, la saleté. Bizarrement, on en redemanderait.



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Contes barbares

Je viens de regarder les neuf précédentes critiques de ce beau thriller. Pas grand chose à redire car ils ont pratiquement tout cerné.

Moi aussi, je viens d'aborder cet auteur écossais pour la première fois et donc, je n'ai pas lu le premier tome des aventures du Commissaire Jan Fabel dans "Rituels Sanglants" mais au vu de vos critiques, je pense que ce n'est pas vraiment dommage et cela ne m'a pas empêchée d'avoir beaucoup de plaisir à lire cette fiction écrite par un britannique mais dont l'action se situe à Hambourg en Allemagne.

Je trouve quand même regrettable que Craig Russell n'y ait pas mis une petite dose d'humour très british ! Peut-être s'en est-il empêché vu que l'action se déroule en terre teutonne et qu'on sait que l'humour n'est pas ce qui caractérise le plus ses habitants.

Il y a une belle cascade de meurtres en série (neuf en tout) qui sont tous reliés à un conte tiré des vieilles légendes allemandes dont les frères Grimm s'étaient fait les rapporteurs : "l'enfant échangé" (histoire que je ne connaissais pas), Hansel et Grëtel, la Belle au Bois dormant, Barbe-bleue, Le Petit Chaperon Rouge.

La fin est très soignée et si le commissaire Jan Fabel obtient enfin les aveux du tueur en série, nous aussi, nous avons la résolution de l'énigme.

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Contes barbares

Plusieurs assassinats sont commis à quelques jours d’intervalle à Hambourg. Ils présentent des caractéristiques communes et pas banales : chaque meurtre semble mettre en scène un conte de Grimm. Le commissaire Fabel et son équipe ont affaire soit à un tueur en série, soit à des personnes qui tuent en concertation. Si le mystère n’est pas rapidement élucidé, la macabre série risque de se poursuivre...



Ce roman ressemble à beaucoup d’autre thrillers du genre - meurtres en série, en l'occurrence - et c’est mon principal reproche à son encontre. Il présente cependant quelques originalités qui lui confèrent de l’intérêt : la réflexion autour des contes populaires et de ce qu’ils représentent.



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Rituels sanglants

A Hambourg, un tueur en série tue des jeune sfemmes et le met en scène dans un similacre de sacrifice viking. Le commissaire Jan Fabel et son équipe lors de leur enquête vont mettre à jour des ramifications complexes touchant les mafias turque et arménienne, les services du contre-terrorisme, les plus hautes instances politiques de la ville.



Au début ça peut paraitre déroutant, un britannique qui écrit un roman se déroulant en Allemagne. C'est un peu dur de se mettre à assimiler tous les grades de la hiérarchie , les distinctions entre les services. Le commissaire Fabel bien que divorcé ne semble pas aussi déglingué que d'autres personnages de commissaires. Son équipe est à peu près normale. Même si on ne s'attarde pas beaucoup sur chaque membre on en sait assez pour les trouver attachants et trouver que la fin est une sale fin.
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Contes barbares

Contes barbares est un polar très intéressant.

Le tueur, féru des contes des frères Grimm fait de chaque scène de crime une nouvelle interprétation d'un de ces nombreux contes traditionnels.

Les enquêteurs ont toujours un temps de retard et ont du mal à saisir la logique (s'il y en a une) du serial killer qu'ils essaient de confondre.

L'enquête, d'abord lente et assez traditionnelle malgré l'originalité du modus operandi, va peu à peu s'accélérer, puis connaître des rebondissements jusqu'à un final réussi.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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Rituels sanglants

Le commissaire principal Jan Fabel reçoit un mail signé Fils de Sven lui annonçant un meurtre. Un ancien policier viré pour détention de drogue et travaillant pour la mafia turque signale le meurtre.

La jeune femme, dont l'identité est inconnu, est retrouvée éventré, les entrailles et les poumons déployés à la façon d'un rituel issu de la mythologie viking. Un meurtre qui rappelle celui d'une avocate commis quelque mois plus tôt.



L'enquête est maîtrisée de bout en bout, entraînant le lecteur sur plusieurs pistes dont en premier lieu sur celles de mafia qui veulent prendre le pouvoir sur tous les trafics de la ville de Hambourg. Les descriptions des meurtres tout comme celles des différentes parties de la ville sont très visuelles et bien dosées.



Bien que divorcé l'enquêteur principal échappe au lot habituel des flics torturés par leur passé. Pas de cas clichés non plus dans le reste de l'équipe d'enquêteurs. L'auteur ne s’attarde pas beaucoup sur ses personnages mais parvient tout de même à les rendre sympathiques.



L'écriture de l'auteur est agréable, sobre et directe allant à l’essentiel et donnant une très bonne dynamique de lecture.



Un premier roman, certes un peu gore, mais avec des scènes d'action parfaitement maîtrisées.
Lien : https://imaginaire-chronique..
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Contes barbares

Etonnement, Craig Russell, spécialisé dans l’écriture de romans policiers, est un auteur écossais mais ses intrigues se déroulent en Allemagne. À la lecture de ce roman, on ressent fortement sa connaissance quasi-parfaite de la langue germanique ainsi que de sa culture, même s’il écrit ses romans dans sa langue natale. Mélange assez détonnant donc d’un auteur anglo-saxon qui situe ses romans dans un autre pays que le sien. L’autre particularité de Russell est de mêler à ses romans la mythologie du conte, ici celle des frères Jacob et Wilhelm Grimm, comme le titre anglais Brother Grimm l’indique davantage que sa traduction française par ailleurs. Jan Fabel, qui donne son nom au cycle romanesque, est la figure principale sur laquelle s’appuie notre auteur et, au demeurant, ils partagent certains points communs: Fabel est certes allemand d’origine mais possède de par sa mère des origines écossaises. Ce personnage ne détonne pas vraiment de l’image d’autres policiers que nous pouvons croiser chez d’autres auteurs, il endosse l’image du vieux briscard célibataire, éternel homme divorcé, avec enfant (fille tout particulièrement, pourquoi?) à la clef et qui entretient une relation pas forcément régulière avec une femme.





Le roman est classiquement découpé en chapitres, lesquels laissent place, de façon anonyme évidemment, au meurtrier et à quelques scènes placées sous sa focalisation. Le meurtre, qui au début, apparaît comme étant un événement isolé est rapidement relié à d’autres événements tragiques. Les policiers vont peu à peu se rendre compte qu’ils ont affaire à un criminel un peu particulier, qui s’appuie non pas sur la véritable existence des frères Grimm, mais celle romancée, du côté obscur de la force, et créée de toutes pièces par un auteur particulier Gehrard Weiss . Chaque victime fait partie des desseins machiavéliques d’un homme, fou ou sain d’esprit c’est à vous de le découvrir, et est représentative d’une représentation mythique de ces célèbres fables. Et c’est ici que nous touchons au point fort, à l’intérêt de ce roman policier: la visite, la revisite des contes, de la vie de ces deux frères et de toute la dimension allégorique qu’ils incarnent.



Mais je crois qu’un petit retour sur les frères Grimm s’impose: linguistes et philologues (la philologie étant l’étude d’une langue à partir de textes anciens) allemands du XIXe siècle. Les deux frères n’avaient qu’un an de différence, Jacob étant l’aîné. On a la fâcheuse tendance à penser les Grimm en tant qu’auteurs des contes qu’ils relatent mais les deux frères n’étaient finalement que des compilateurs de légendes ancestrales danoises et germaniques (On pensera à Blanche-Neige et Hansel et Gretel) et même françaises (Le Chat Botté et Barbe bleue) qu’ils sont allés recueillir au centre et dans le nord de l’Allemagne. À l’origine, le contenu de ces contes était tel qu’ils n’étaient pas adaptés pour les enfants et au fur et à mesure que les histoires ont été remodelées au cours des différentes éditions, le contenu en a été modifié, presque édulcoré, même si une forme certaine de violence est apparue. L’histoire retiendra qu’ils sont également à l’origine de la conception du premier dictionnaire de langue allemande.





Auteur fictif du roman sur lequel l’assassin de Contes Barbares s’appuie pour monter sa mise en scène, Gehrard Weiss dans La route des contes a compulsé le carnet de voyage imaginaire de Jacob Grimm accompagné de son frère Wilhelm, qui a pour but de rassembler les contes publiés ensuite dans l’ouvrage Contes de Grimm et Mythes allemands. Dans cette fiction, Jacob Grimm était représenté en tant que tueur en série de jeunes filles et femmes, massacrant sa victime à chaque visite des villages qu’ils visitaient avec son frère. Plus important, chaque meurtre apparaissait comme la réplique du conte collecté, le but de ces crimes étant pour le frère assassin de maintenir en vie le sens de ces contes. Le point de vue porté par Weiss sur les contes populaires allemands en ce qui nous concerne, est particulièrement pertinent et apporte un éclairage nouveau à la « compréhension du mythe et du folklore ». Il porte l’idée que les mythes transposés à travers les figures de ces contes, grand méchant loup, de la sorcière, ne sont que les transpositions de nos représentations cinématographiques actuels, qui ont pour but de canaliser et d’évacuer nos peurs, nos angoisses et phobies les plus profondément ancrés en nous.



Un des reproches que l’on pourrait adresser à ce roman, c’est de constamment utiliser les termes allemands relevant du microcosme policier sans jamais les transposer en français: il s’agit certes d’un parti pris assumé par le traducteur mais à mon avis cela ne simplifie pas la lecture de ce polar. Puisqu’en plus, le lecteur n’est pas forcément coutumier de la langue, qui a pour habitude de faire des mots composés, parfois très longs, j’imagine que cela peut vite devenir déroutant: entre Jan Fabel le Kriminalhauptkommissar, Kriminalkomissar, le Hauptkommissar, la KriPo, le Präsidium, la SpuSi, le Kriminaloberkomissar, la Mordkommission, Universitätsklinikum, Obermeister, Krankenhaus (et sur ce point, je ne comprends pas vraiment ou se situe la problématique de la traduction puisqu’il s’agit tout simplement d’un hôpital…) tout comme le basique diminutif Mutti, qui revient du reste à plusieurs reprises, qui ne signifie rien d’autre que Maman. le lecteur peut vite se mélanger les pinceaux, si en plus de cela, il faut retenir les différents quartiers de la ville dont il est question. J’imagine bien que ces grades ne trouvent pas forcément leur équivalent dans notre ou d’autres langues, néanmoins un peu plus de clarté dans la dénomination de chacun des protagonistes et de chacune des institutions policières en question aurait été non négligeable!



Ainsi, c’est un roman policier diablement intéressant qui nous plonge au sein d’un monde des contes détournés et pervertis, dans son acceptation la plus funeste, dont tire profit l’auteur. Et j’avoue que c’est une épatante idée d’avoir mélangé ces éléments culturels et légendaires au cadre d’une histoire policière, somme toute, assez commune. De quoi nous redonner l’envie de (re)plonger plus profondément dans l’univers des frères Grimm, dont le travail est trop fâcheusement cantonné au conte pour enfant!
Lien : https://wordpress.com/post/t..
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Biblical

Je dois dire que j'ai beaucoup beaucoup aimé ce roman. C'est complexe, approfondi, ça touche à plein de sujets passionnants comme le fonctionnement du cerveau, la question de savoir si notre perception de la réalité est neutre ou la transforme...



L'histoire pourrait se résumer ainsi : alors qu'une équipe de scientifique est sur le point de parvenir à créer la première entité consciente de toutes pièces, des phénomènes étranges se produisent. La population, à travers le monde se met à avoir des hallucinations ultra réalistes et semblent comme propulsée dans le passé l'espace de quelques instants.

L'intrigue est morcelée entre l'évolution du personnage de John Macbeth et celle d'autres personnages plus secondaires. On va par exemple pouvoir assister à l'expérience de tout un tas de personnages en marge de l'intrigue principale. Certains revivent leur propre jeunesse, d'autres sont propulsés au temps des nazis, des vikings ou même à la préhistoire...



L'intrigue très mystérieuse permet au lecteur de se poser un tas de questions, et j'adore ça dans un livre. On pense à Matrix et on se demande si tout cela n'est pas dû à un bug, si, comme certains personnages membres d'une secte nouvellement formée dans le roman le pensent, on ne se trouverait pas dans une sorte de simulation en proie à des dysfonctionnements. Se pose la question de savoir si ce phénomène arrive uniquement dans l'esprit des gens ou bien si c'est le monde qui ne tourne plus rond.



J'ai aimé aussi le fait qu'on apprenne un tas de petites choses, comme le fait que, aux débuts du monde, l'oxygène était bien plus important que maintenant sur terre, ce qui permettait l'existence d'insectes géants. Ou bien le fait que la Terre telle qu'on la connaît était le résultat de sa collision avec une autre planète, qui en explosant a créé la lune.



Le roman oppose sans cesse science et religion : à mesure que les hallucinations se répandent, ces deux courants tentent de l'expliquer à leur manière. Tandis que les scientifiques s'efforcent de trouver une explication rationnelle, les religieux y voit un message divin, un signe de la fin des temps, peut-être. Cette opposition tourne à la confrontation quand la religion commence à rendre la science responsable de ces catastrophes, à travers lesquelles Dieu nous punirait pour essayer de nous élever à son rang. Le roman souligne en effet le fait que l'être humain ait fait preuve, en quelques siècles, d'une évolution technologique exponentielle. On parle de la "Singularité", ce moment supposé où l'homme aura atteint un tel stade de développement qu'il sera in-différenciable d'un dieu.



En bref, j'ai été passionnée par ce roman, que j'ai trouvé complexe, riche, vraiment fouillé dans ses explications sur la construction de la réalité, le fonctionnement du cerveau humain, l'histoire du monde... Un grand nombre de concepts intéressants sont abordés, reliés entre eux, le roman interroge sur beaucoup de choses qui font partie de nous et qui pourtant restent un mystère.
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Biblical

Le cerveau est l'une des dernières terra incognita du chercheur. La conquête avance mais très lentement et ce fabuleux organe reste très méconnu dans son fonctionnement global.

L'Union Européenne finance actuellement deux projets de simulation de cerveau, le Humain Brain Project – HBP notamment, pour faire progresser les neurosciences. Les possibilités sont infinies : diagnostiquer et traiter les maladies (Alzheimer, épilepsie, dépression...), créer l'intelligence artificielle etc...

Mais il faut être patient ; une annexe du HBP, le Blue Brain Project, vient tout juste de reconstruire un pan de cerveau de rat (14000 neurones) et cela a demandé près de vingt ans d'efforts.



L'auteur, qui écrit sous pseudo (le mystère de son identité bat son plein), a donc compilé l'état des recherches en physique et neurosciences de ces quinze dernières années et les avis – tranchés – qui se dessinent autour du transhumanisme (l'optimisation de l'être humain par la machine grosso modo).

La singularité, la cognition, la réalité augmentée, tous ces sujets interconnectés sont vulgarisés pour que le lecteur puisse comprendre quels en sont les enjeux.



Alors évidemment dans ce roman, outre les scènes alternant aussi régulièrement qu'un métronome action et introspection, face à ce qui semble être une « épidémie mentale », les pouvoirs publics sont impuissants à rassurer les peuples ; les religieux condamnent ces satanés scientifiques qui jouent aux démiurges en manipulant des concepts qui les dépassent et qui devraient rester du domaine du divin.



Cela reste quand même un thriller de facture classique ; des indices sont disséminés et si l'on suit bien, logiquement, la fin n'est pas une complète surprise. A posteriori, le prologue devrait être supprimé à mon avis.



Comme dans beaucoup de romans de techno-SF, le mysticisme (scientifique et/ou religieux) est un peu trop prégnant pour moi ; en même temps, le titre – Biblical – ne pouvait pas annoncer grand chose d'autre. A ce sujet, la plupart des pays l'ayant traduit a choisi le titre Le Troisième Testament (qui est assez faible je trouve).
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Rituels sanglants

Pour commencer, il faut bien avouer que j'adore les polars. Dès que j'ai l'opportunité de découvrir un nouvel auteur je fonce. Et Craig Russel ne m'a pas déçu bien au contraire. Déjà, les polars ayant pour cadre l'Allemagne sont plutôt rares (Brouillard sur Manheim de B.Schlink n'est pas mal au passage, c'est l'auteur du Liseur, autre super bouquin), ensuite les personnages sont bien construits, le commissaire Jan Fabel tout particulièrement et pour finir l'intrigue tient la route mêlant mythes scandinaves, histoire allemande du XXème siècle et guerre des gangs, un coktail détonnant. L'écriture est d'un bon niveau.





Autant d'éléments pour retrouver au plus vite le commissaire Fabel dans ses prochaines aventures !!!!



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Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
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Edouard Manet
Gustave Caillebotte
Auguste Renoir

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