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Citations de Daniel Adam Mendelsohn (214)


Les enfants s'imaginent toujours que la vraie nature de leurs parents est d'être parents; mais pourquoi ? " Qui sait vraiment quel père l'a engendré ?" demande amèrement Télémaque dès le début de l'Odyssée. Qui le sait, en effet ? Nos parents nous sont à bien des égards mystérieux, plus mystérieux que nous ne le serons jamais pour eux.
A moins que, me dis-je un peu plus tard, ces deux visages soient sa vraie nature. Peut-être papa, lui aussi, était-il "polytropos", un homme aux mille détours - peut-être, comme cet adjectif le suggère avec tant de force dans l'Odyssée, l'identité tient-elle moins à des oppositions binaires, l'arrogant ou le gentil, le père ou le mari, le père ou le fils, qu'à une perspective kaléidoscopique. Tout dépend peut-être de la partie du cercle, de la boucle que notre position permet de voir.
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Every culture, every author tells stories in a different way, and each style of storytelling opens up, for other storytellers, certain possibilities that he may not otherwise haved dreamed of. From a certain French novelist, for instance, you might learn that it is, in theory, possible to devote the better part of a substantial novel to a single conversation that took place over one particular meal ; from a certain american novelist (born, however, in Poland), that dialogue can be made to appear interestingly, dangerously, indistinguishable from the narrator's point of view ; from a German writer you admire you may realize, with some surprise, that under certain circumstances pictures and photographs, which you may have thought inappropriate to or competitive with serious texts, can add a certain dignity to some sad stories. And of course those Greeks, Homere and Herodotus, demonstrated that a story needn't be told in a straitforwardly chronological, this happened then that happened, way (…). I now see that a certain ringlike technique of storytelling, which for a long time my grand-father had invented, was the real reason – more than pagan beauty and pleasure, more than pagan nudity, more than pagan autority and victoty – that the Greek rather than the Hebrews gripped my imagination from my earliest childwood, from the beginning.
(page 34)
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Donc, tu admets qu'Ulysse a perdu tous ses hommes ?
Oui, répliquai-je, sur la défensive. J'avais l'impression d'avoir onze ans, qu'Ulysse était un camarade de classe qui avait fait une bêtise et que j'avais décidé de le défendre, quitte à être puni avec lui.
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Daniel Adam Mendelsohn
Quoi qu'il en soit, le fait que ces deux camps ont pu utiliser les mêmes exemples à l'appui d'interprétations théoriques diamétralement opposées est révélateur de la façon dont les uns et les autres nous lisons et interprétons les textes littéraires-une interprétation sans doute elle-même ancrée dans les mystères de la nature humaine.Là où les uns ne voient que confusions et incohérence d'autres trouvent du sens ,des parallélismes et une logique d'ensemble.
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Mais ce qui est frappant ici, c'est la tension entre les travailleurs qui sont liés à la terre maudite - les fermiers - et ceux dont le mode de vie dépend de possessions mobiles, comme les troupeaux de moutons. Je pense au ressentiment de Caïn - à la façon dont certains fermiers doivent être envieux de ceux qui, nés sur le même sol qu'eux, dans le même pays, semblent plus chanceux, parce qu'ils ont le luxe de pouvoir s'éloigner et parce que leur richesse semble s'accroitre d'elle-même, et parce que cette richesse semble, elle aussi, mobile.
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Je ne le leur ai pas dit, mais il me semble que les Juifs, plus que n'importe qui d'autre, devraient être conscients du danger qu'il y a à condamner des populations entières.
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Un des plus grands poèmes lyriques d'amour qui fasse autorité dans le canon occidental a été en fait écrit deux fois. Il a été tout d'abord composé par Sappho, habitante bien connue de l'île de Lesbos, en 600 avant J-C à peu près, dans un dialecte grec. (...) Dans l'Antiquité déjà, par conséquent, le poème avait la réputation d'être l'expression canonique du désir.
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Il est temps que cet exilé s’attelle à son grand œuvre, un livre qui ouvrira sur le récit d’une technique aussi ancienne qu’Homère, que l’on appelle la composition circulaire ; une technique vagabonde qui pourtant retrouve toujours le chemin de son foyer, une technique, fondée sur le lumineux principe méditerranéen qu’il y a bel et bien un lien entre toutes choses, que le Juif allemand Erich Auerbach – à qui l’on ne peut à présent que pardonner, au vu du terrible périple tortueux qui l’a conduit ici, cette obscure trajectoire qui, comme il finira un jour par le reconnaître, a pourtant rendu son livre possible – trouve un peu trop belle pour être vraie.
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Pendant les années Staline, tous ceux qui vivaient dans la rue où nous nous tenions, rue Russka, avaient été déportés en Sibérie parce qu'ils avaient des toits en tôle ondulée et que la tôle ondulée signifiait que vous étiez un bourgeois, un contre-révolutionnaire. Sa propre famille, a-t-il ajouté avec un grand rire caverneux d'enfant, avait été épargnée lorsque cette décimation irrationnelle (mais en aucune façon exceptionnelle) avait eu lieu parce que leur toit était en chaume : un toit de prolétaire.
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Il y a des larmes dans les choses. Mais nous pleurons tous pour différentes raisons.
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J'ai toujours trouvé cette étymologie du mot "proème" fascinante, car, partant de l'introduction d'un chant, elle nous entraîne vers l'idée élémentaire de mouvement : l'idée, tout simplement, de "cheminer". Pour les Grecs, la poésie était mouvement.
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Nous n’avions pas la moindre idée de ce que nous allions découvrir là bas, et l’impression non dite mais étouffante, aussi persistante et irritante que le crachin constant, que nous avions peut-être bien fait ce voyage difficile et onéreux jusqu’à cet endroit appauvri et détrempé pour rien nous rendait tous irascibles.
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Passer un an à rechercher…… le temps lui même semblait désarticulé, alors que le passé resurgissait de ses cendres et de sa poussière, et de son vieux papier, et de la poudre, et du whishey et des sels de violette, et refaisait surface une fois encore comme l’écriture presque illisible au dos d’une vieille photo, remontant pour entrer en compétition avec le présent et le rendre confus.
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Lorsque mon grand père racontait une histoire, il ne recourait pas au procédé évident de commencer par le commencement et de finir par la fin ; il préférait la raconter en faisant de vastes boucles, de telle sorte que chaque incident, chaque personnage, pendant qu’il était assis là, sa voix de baryton déchirante oscillant sans cesse, avait droit à une mini-histoire, à une histoire à l’intérieur du récit.
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Etre en vie, c'est avoir une histoire à raconter. Etre en vie, c'est précisément être le héros, le centre de l'histoire de toute une vie. Lorsque vous n'êtes rien de plus qu'un personnage mineur dans l'histoire d'un autre, cela signifie que vous êtes véritablement mort.
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Qu’est-ce que la mémoire ? Qu’est-ce que la mémoire ? La mémoire, c’est ce dont on se souvient. Non, on change l’histoire, on « se la rappelle ». Une histoire, pas un fait. Où sont les faits ? Il y a la mémoire, il y a la vérité — on ne peut pas savoir, jamais.
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[…] car, après tout, quel que soit l’intérêt, quelle que soit l’obsession que vous nourrissez à l’égard du passé, vous vivez dans le présent et il est nécessaire de s’occuper de cette affaire de vivre.
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Il ne laissait rien passer sans essayer d'en grapiller quelques miettes de vérité. Le scepticisme atteignait chez lui un rare degré, peut-être à cause du milieu où il avait grandi. Il doutait naturellement. Il en devenait même chicaneur, parfois. « Pourquoi tu dis ça ? » demandait-il toujours. Peut-être est-ce pour s'extraire de la précarité dans laquelle il avait grandi qu'il s'était imposé d'être plus vigilant, plus exigeant que les autres, de ne pas croire ce que les autres enfants croyaient. À mon avis, s'il a développé ce trait de caractère, c'est qu'il en a eu besoin pour sortir de son milieu d'origine.
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Comment découvrez-vous l'existence de mensonges? Parfois c'est de façon accidentelle, parfois il faut qu'on vous l'apprenne. Parfois, vous apprenez tout seul que les histoires que vous aviez besoin de croire n'étaient, en fin de compte, que des mythes ou simplement des mensonges.
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Nous allons voir des tragédies parce que nous avons honte de nos compromis, parce que nous trouvons dans la tragédie la beauté pure de l'absolu, une beauté qu'on ne peut avoir si on choisit de vivre. On ne peut faire une tragédie de la survie. On ne peut écrire une tragédie sur Ismène.
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