Ce livre se démarque des centaines d’ouvrages déjà parus se présentant comme guides des vins ou traités d’oenologie. Ici, on ne discute pas de cépages ou de millésimes, mais on envisage de manière globale l’évolution de la culture de la vigne et de la consommation de vin à travers le monde, au fil de siècles.
Et j’ai trouvé cette histoire passionnante ! Benoist SImmat nous démontre que l’usage du vin n’est pas apparu au hasard sur la Terre, mais qu’il est très fortement lié à l’histoire des civilisations dominantes : né en Mésopotamie, il se répand en Egypte, puis en Grèce, à Rome, et de là, dans toute l’Europe, accompagnant l’essor du christianisme (pas de célébration chrétienne sans vin de messe !).
Au fil des siècles, des inventions ont permis la conservation, le transport et la dégustation du vin : amphores, tonneaux, bouteilles … avec des intervenants parfois inattendus : par exemple, la bouteille et la méthode champenoise sont dus aux Anglais ! J’ai ainsi appris que Dom Perrignon a défini des règles très précises sur la culture, le choix des grappes, l’assemblage des vins de Champagne, mais le secret des petites bulles ne vient pas de lui !
De chapitre en chapitre, on voit comment on a appris à conserver le vin, à sélectionner les cépages et les terroirs, puis comment le vin s’est établi dans les Amériques, comment il ne s’est pas établi en Chine… jusqu’aux dernières perspectives qui s’offrent en ce début de 21ème siècle : le vin du futur sera bio, majoritairement rosé et le producteur n°1 sera …. la Chine !
Une lecture agréable et instructive donc. J’ai un peu moins aimé la bande dessinée due à Daniel Casanave, disons assez classique mais sans surprise, et également les détails du dernier chapitre sur la production de vin bio, qui a parfois des allures de catalogue publicitaire.
Mais le plaisir d’apprendre est là, alors faites comme moi, dégustez ! A votre santé !
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J'ai découvert le manège de Petit Pierre lors d'un magnifique spectacle au festival d'Avignon. Mais je ne connaissais pas du tout la vie de Pierre Avezard.
Son handicap lui a valu des moqueries à l'école, dont ses parents l'ont enlevé assez tôt, et auprès des autres garçons de ferme avec qui il travaillait. Mais Petit Pierre a su se défendre, avec fermeté et sans violence, et il a toujours trouvé autour de lui des personnes qui l'ont aimé ou aidé, notamment sa soeur et son frère et plusieurs fermiers qui l'ont fait travailler. Il s'est réfugié dans son monde, tout en étant ouvert à la technique et à ce qui l'entourait. Il s'est inspiré de sa vie quotidienne; des cartes postales que sa famille recevait ou des progrès techniques que son frère lui faisait découvrir pour créer le monde de son merveilleux manège.
Cette BD lui rend un bel hommage en nous transportant dans son monde. Ses oeuvres nous parlent et nous servent de guide. Les dessins peuvent paraître parfois simples, mais ils reprennent bien les personnages créés par Petit Pierre.
J'ai appris avec plaisir le sauvetage de ce manège inspiré et son transport dans la Fabuloserie que je rêve de pouvoir visiter un jour. Pour conclure le livre, un petit cahier de quatre pages nous donnent quelques indications sur l'art brut.
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Une très bonne idée de départ : comment une rumeur se propage dans une petite ville. On passe de personnage en personnage, et peu à peu une histoire semble se dessiner, un truc qui s'est passé, dans le passé... Chacun a son mot à dire semble-t-il, et l'agacement et la violence montent...
Une BD habile pour dire cette haine ordinaire et quotidienne, avec des dessins stylisés et soignés.
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Saviez-vous que le vin est la boisson la plus consommée au monde, devant le café et le thé ?
Que le vin tel que nous le connaissons aujourd’hui vient des civilisations grecques et romaines ?
Que la place centrale du vin dans l’eucharistie, l’acte de partage des chrétiens, a eu une importance déterminante dans l’expansion de cette boisson de par le monde ?
De la préhistoire à nos jours, y compris l’essor récent du vin bio, ce livre palpitant retrace l’histoire de ce breuvage.
Les dessins sont colorés et percutants, avec beaucoup d’humour.
L’ouvrage est très dense, très renseigné et bien construit.
J’ai passé d’excellents moments de lecture et vous le recommande vivement !
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Ode à Bacchus en trois couleurs (rouge, blanc, rosé).
Le vin, toute une histoire. De la tables des rois et des empereurs à celle des gens de peu, nous avons le sentiment que le vin est présent depuis toujours. Et si ce n'était pas qu'une image ? Cette bande-dessinée documentaire nous démontre en suivant un Bacchus hipster (c'est un parti-pris discutable, pour ma part, je préfère la toge à la chemise de bucheron) que le vin tient une place de choix depuis toujours et qu'il est source de nombreuses innovations : du classement des vins à l'AOC, de l'élevage en fût de chêne à l'invention de la bouteille, de la création du champagne à celle du rosé. C'est aussi une histoire de la mondialisation, aujourd'hui on produit du vin sur la moitié de la planète et on en consomme un peu partout.
Une BD documentaire ? En règle générale, ça ne m'emballe pas. Je préfère toujours un court essai à un format que je ne sais pas lire (à tous ceux qui pensent que la lecture d'une BD est facile, j'aimerais bien entendre vos arguments...). Mais celle-ci, parce que la thématique m'intéresse, m'a fait de l'oeil. Benoist Simmat réussit à évoquer toutes les époques sans s'appesantir et en ciblant les chaînons essentiels, aidé par le graphisme Daniel Casenave. Quelques chocs tout de même : on apprend que Dom Pérignon, maître ès assemblage n'a pas réellement inventé le champagne (ce serait même la découverte d'un Anglais...), que Noé à un double en la personne d'une servante dépressive (dans la catégorie mythes et légendes) et que pour briller dans les salons il est bon de se souvenir que l'on dit Pétrus (il n'y a pas de château).
Cette réédition est augmentée d'une partie sur le rosé, mal-aimé et pourtant si consommé, où il est souligné sa parenté avec les vins clairs des premiers temps et la nouvelle démocratisation du vin qu'il apporte.
En conclusion, il est dit que le vin restera toujours un sujet inépuisable. C'est vrai et pourtant "taisons-nous et voyons comme, le vin réjouit le coeur de l'homme." (Juliette)
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Baudelaire veut le poème parfait, pour cela il va voyager, rencontrer des individus, certains connus d'autres non, certains lui feront la morale d'autres le pourchasseront. cette BD loufoque donne un sens à ceux qui cherchent tout et à ceux qui ne cherchent rien.
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Plongée dans la Grèce des dictatures d'après-guerre. La lutte acharnée contre le communisme puis la dictature des colonels devaient maintenir en détention pendant 21 ans l'auteur du roman, Chronis Missios, 16 ans à son entrée en prison. 3 condamnations à perpétuité, quelques peines de 30 et 20 ans de détention... Balloté d'un bout du pays à l'autre, victime de la violence et de la cruauté des différents régimes envers les communistes, il n'abjurera jamais son idéologie et ses convictions.
BD en noir et blanc au dessins précis, sans fioriture mettant en valeur les personnages et leurs actions. Les images donnent plus de force et d'horreur aux mots et aux textes de l'autobiographie de Missios. Les dessins sont très évocateurs, y compris pour les paysages et les différents lieux (tout en sachant que rien ne ressemble plus à une prison qu'une prison).
C'est aussi la plongée dans un pays pauvre, parfois violent et assez peu tolérant face à la différence et à la divergence.
Challenge BD 2020
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Une fois n'est pas coutume, du couple d'artistes mythiques Shelley, je n'avais connaissance que de l'existence de Madame ;)
Cette BD était donc l'occasion pour moi de découvrir Percy Shelley, poète anglais, reconnu comme étant un des plus grands d'entre eux. L'objectif de l'ouvrage consiste plus à nous faire découvrir l'homme que le poète, bien que les deux soit intrinsèquement lié. En effet, cet homme non conventionnel, passionné s'était rendu libre de délivrer une poésie novatrice et postérieurement influente.
L'ouvrage nous décrit ainsi les premières années de la vie d'adulte de Percy, depuis son renvoi de l'Université d'Oxford jusqu'à sa rencontre avec Mary Godwin. C'était un homme au caractère non conformiste, affranchi en quelque sorte de toute convention sociale, menant son existence comme il l'entendait, amoureux des femmes, de l'Amour et de la vie. Quelque peu égoiste, dans le sens où son entourage devait se plier et se soumettre à sa vision de la vie, il n'en reste pas moins fascinant.
J'attaque le tome 2 !
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Une bande dessinée niveau primaire 6ème, pour expliquer ce qu'est la biodiversité.
Le lecteur suit avec le célèbre scientifique une classe d'enfants et leur professeure.
Il montre tout autour de nous les éléments nécessaires à la vie qui vont premettre d'avoir aussi bien du béton et de l'acier que du fromage et de l'eau ou encore des médicaments.
Il évoque aussi les énergies fossiles qui s'épuisent par leur surexploitation.
Des pistes pour protéger la biodiversité sont évoquées comme le cas de New York qui a su préserver la pureté de son eau.
L'interdépendance entre les espèces est aussi évoqué à l'intérieur du récit avec des sortes de contes enchâssés. Mo, passage préféré est celui sur les différents types de vers.
"Chaque espèce joue un rôle dans la nature" même si certaines vont se révéler invasives.
L'ouvrage revient enfin sur des présupposés faux comme l'idée que l'amazonie s'est elle-même régulée sans intervention humaine.
A découvrir !
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Biographie dessinée sagement chronologique à l’opposé de la courte vie d’une des figures les plus déjantées de la littérature française.
Provocateur, Alfred Jarry en créant son double du père Ubu dynamite joyeusement son siècle. Inventeur génial de la pataphysique, créateur de mots étranges, ses mises en scènes théâtrales sentent la poudre et sèment la zizanie dans la petite république des lettres. Amateur de la petite reine et d’armes de toute nature, il entraîne dans son sillage une communauté hétéroclite (Apollinaire, Wilde, Rachilde… ) dans des d’aventures totalement foutraques ou des expériences révolutionnaires flirtant du côté du fouriérisme.
Le dessin, diablement vif, restitue avec une grande justesse l’univers baroque, tonique, de cette figure unique au destin d’étoile filante.
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Hubert Reeves, avec Boutinot et Casanave, s'attaque à la forêt dans ce 2è tome à destination, encore, des enfants et jeunes ados. La forêt, c'est la vie. Le lecteur va être guidé à travers les écosystèmes abrités par les forêts. Il prend la forêt ardennaise comme exemple, l'un des plus anciens massifs d'Europe, avec ses 4 niveaux de végétation. Puis il aborde la forêt équatoriale qui en possède 5 avec la canopée sur laquelle il s'étendra un peu plus.
Beaucoup de rappels, pas mal de nouvelles choses. Reeves se tient à la pointe des recherches, par exemple quand il parle de la communication entre les arbres. Et notamment pour les acacias de la savane qui avertissent les autres arbres d'une agression.
C'est simple, bien documenté, érudit, bienveillant, simple, avec juste ce qu'il faut de militantisme. On aborde le réchauffement climatique, la biodiversité, mais aussi les légendes comme le cheval Bayard, Saint Hubert...
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les délires de 2 soldats à Dien Bien Phù ; après avoir rencontré un cadavre qui désir plus que tout être enterré, celui-ci tue un des deux soldats.
pour le survivant, commence une quête afin de ressusciter son ami , ce qui va entraîner une multitude de mises à morts pour ceux qui échoueront.
absurdité de la guerre ! folie ! humour noir !
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Cette BD nous emmène dans une balade en forêt avec Hubert Reeves. En guide bienveillant, il va petit à petit amener des jeunes élèves à connaître et à aimer la forêt. Pour cela il apporte ses connaissances scientifiques : les différentes strates de la forêt, les chaines alimentaires etc... mais aussi et surtout : il les fait rêver.
C'est là toute l'originalité de la BD : mêler savoirs scientifiques et imagination et je trouve que c'est très réussi. Car effectivement, la forêt a cette capacité à stimuler notre imagination, sans doute à cause de toutes les légendes qui y sont attachées depuis la nuit des temps.
Par contre je suis quand même un peu surprise : les enfants doivent dire ce qu'ils ont observé dans la forêt, comment ont-il pu voir tout à la fois du muguet (floraison en mai), du houx (hiver) et des fruits de sureau (fin de l'été) ? Bien sûr là n'est pas l'essentiel mais ça décrédibilise tout de même un peu le contenu scientifique ou alors ça rend artificiel l'histoire de la balade naturaliste...
Mais finalement ce que l'on retient de cette BD, c'est l'envie de mieux connaitre la forêt et de la protéger.
J'ai beaucoup apprécié aussi la description des différentes initiatives qui, partout dans le monde, mobilisent des milliers de bénévoles pour replanter des arbres.
Je suis convaincue que ce n'est pas par le jugement, la culpabilisation ou le catastrophisme que les mentalités et les comportements changeront mais bien par l’explication, la découverte, la sensibilisation et la valorisation des initiatives même les plus modestes. Cette bande-dessinée a donc trouvé le ton juste, associé à de beaux dessins, simples et efficaces.
Dès 8 ans.
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Paris, 10 décembre 1896 : « Merdre ! », crie le père Ubu sur la scène du théâtre où est représenté, devant une salle comble, Ubu roi, un « drame en cinq actes » composé par un jeune auteur de vingt-trois ans, Alfred Jarry. La pièce fait scandale. Il faut dire que le personnage d’Ubu est aussi grossier que bête et méchant…
L’avis de Thomas, 14 ans : Une jolie biographie d’Alfred Jarry, dommage que les dessins soient simples et sans couleurs !
L’avis de la rédaction : Cette BD retrace, en cinq actes, “la vie édifiante d’Alfred Henri Jarry”, et, par ma chandelle verte (comme disait Ubu), c’est un très bel hommage à l’un des poètes et écrivains les plus originaux et fascinants de la littérature française !
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La vie du poète britannique Percy Shelley (oui oui le mari de Mary Shelley). Enfin sa jeunesse aventureuse.
De la rencontre avec sa première femme Harriet, qu'il renvoie assez rapidement à son père jusqu'à sa fugue avec Mary, qui deviendra sa seconde épouse.
Un esprit bouillonnant, toujours à l'affût d'une idée, d'un vers. Il connaîtra des débuts littéraires assez difficiles, s'engagera pour les catholiques irlandais... Bref sera l'objet de maints scandales au cours de sa courte vie.
Le graphisme ne se préoccupe pas de réalisme ; en cela il s'accorde bien avec la personnalité de Shelley, qui vivait un peu en large de la société de son époque.
C'est plein d'allant, un agréable moment de lecture.
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Hubert Reeves raconte à nos enfants la forêt et ses secrets, sous forme de bande dessinée. J'ai trouvé que l'album ressemble beaucoup à la série Bergamote et Achille que j'adorais enfant. Ici, Monsieur Reeves nous rappelle les enjeux écologiques. Les dessins sont jolis et les couleurs toutes douces.
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Franchement, le procédé m’a lassé jusqu’au plus haut point. On passe d’un personnage à l’autre qui n’ont aucun lien à part celui d’habiter dans le même village de commères pour nous raconter l’histoire d’un jeune homme au lourd passé qui revient. On dit qu’il a été aperçu au café. On dit qu’il est barjot comme sa mère. On dit qu’il revient voir sa tante. On dit beaucoup de choses peu intéressantes.
A un moment donné, on n’arrive plus à suivre le fil de ce qui est raconté d’une case à l’autre par différents habitants (de l’éboueur à la fleuriste en passant par l’aide-soignante et même la clocharde) dans des plans totalement différents à la manière d’une discussion continue. Cependant, à la fin, il semble qu’il y ait une petite action à savoir des hommes dans une voiture afin de l’intercepter. Et puis, le trou noir à savoir quelque chose qui se produit sans avoir aucun lien. La question est de savoir si la rumeur a provoqué la tragédie. On nous montre encore le village sous son mauvais côté avec ses habitants repliés sur eux-mêmes et friands de ragots.
J’avoue m’être royalement ennuyé avec cet exercice de style certes audacieux et maîtrisé. Tout cela pour nous indiquer que la rumeur est nocive. On le savait déjà.
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Comment définir Percy Shelley ? C’est clairement le récit d’un vagabondage de fils de riches qui s’ennuie. De nos jours, on le comparerait à un bobo. Les idées qui l’animent seraient un peu comme celles de ce groupe de rock en Russie qui n’a pas hésité à chanter dans une église une ode anti-pouvoir politique et religieux. Bref, c’est de l’anticonformisme à l’état pur sur le mode de l’amusement. C’est vrai que cela rend le personnage attachant car il s’oppose à son professeur, à son père et au monde entier en faisant uniquement ce qu’il lui plaît. Il veut être un poète. Soit.
J’ai beaucoup moins apprécié la seconde partie où il laisse tomber son épouse et son enfant pour se livrer à un marivaudage qui finit complètement par le discréditer à mes yeux. La liberté doit toujours passer par la case respect. Sans cela, il n’y a plus aucune valeur. J’ai fini par me lasser de ces coups d’éclats qui n’impressionneront que les plus vulnérables. Le pseudo-intellectualisme mâtiné de poésie de bon aloi n’est sans doute pas ma tasse de thé.
Malgré tout, cela se laisse lire agréablement. On passe un bon moment de lecture d’autant que le graphisme sera de qualité. Il y a juste quelques longueurs mais qui seront vite rattrapées par le dynamisme du récit dans son ensemble.
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