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Citations de Daniel Handler (215)


Apprendre une mauvaise nouvelle écrit est toujours plus dur, beaucoup plus, que de l'apprendre de vive voix. Vous devinez pourquoi, j'en suis sûr. Lorsqu'on vous l'annonce à voix haute, vous n'entendez cette mauvaise nouvelle qu'une bonne fois. Mais si vous la découvrez par écrit, que ce soit dans un journal, dans une lettre, ou griffonnée sur votre avant-bras au feutre indélébile, chaque fois que vous la relirez, vous revivrez encore et toujours le désarroi de la première fois.
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Passer un savon à quelqu'un doit être une immense satisfaction, sans quoi les enfants seraient autorisés à le faire. Si cette pratique leur est interdite, ce n'est pas qu'ils en soient incapables. Trois ingrédients suffisent. Un peu de temps; d'abord, pour rassembler les reproches à énumérer. Un brin de méthode, ensuite, pour placer ces griefs en bon ordre, afin de les asséner crescendo, avec les compliments associés, sur la tête à savonner. Et enfin de la chutpah, mot signifiant ici : "sacré culot - gonflé d'arrogance -" qu'il faut avoir pour se planter devant quelqu'un et lui passer un savon en règle, alors qu'il est endolori de partout et guère en état d'entendre ce qu'on lui reproche.
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Alors, je t’autorise un pas de plus. Le type avec moi en géo se rend compte qu’il est toujours là comme un ballot et s’éclipse. Je sens trembler mes épaules et l’arrière de mes genoux. D’un petit mouvement de tête, j’enfouis ma colère comme sous un tas de feuilles, prête à la ressortir au prochain épisode. Tu es là, trop beau – ce que tu es, ta façon de te mouvoir, de me parler. Je ne peux pas détourner les yeux.
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Je ne fume pas, même si dans les films ça paraît fabuleux. Non, moi, je gratte des allumettes dans ces nuits blanches et ruminées où je rampe en catimini sur le toit du garage, sous le ciel obscur, tandis que ma mère dort innocemment et que de rares voitures circulent au loin dans les rues désertes, quand l’oreiller ne veut pas rester frais et que les couvertures m’horripilent, que je bouge ou que je reste immobile. Là-haut, je me contente de rester assise, jambes pendantes, et de gratter des allumettes pour les regarder flamber et mourir.
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Si vous êtes allé au musée un jour — qu'on vous y ait traîné de force ou que vous y soyez entré de vous-même, pour échapper à la canicule ou à la police —, peut-être avez-vous remarqué ce type de tableau qu'on nomme un triptyque.

PIÈGE AU COLLÈGE.
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C'est l'histoire d'une ville, c'est l'histoire d'une statuette, c'est l'histoire d'un enlèvement. Je séjournais dans la ville, j'enquêtais sur l'enlèvement, j'étais persuadé que la statuette avait disparu à jamais. J'avais pas loin de treize ans et j'avais faux. Faux sur toute la ligne. J'aurais dû me demander : «Comment quelqu'un qui a disparu peut-il se trouver en deux lieux en même temps ?» Au lieu de quoi, je me suis posé la mauvaise question - quatre mauvaises questions au bas mot. Ce qui suit est le rapport détaillé de la deuxième.
Il faisait froid et c'était le matin et j'avais un besoin urgent d'une coupe de cheveux. Avoir besoin d'une coupe de cheveux donne à penser que personne n'est là pour veiller sur vous. En ce qui me concernait, c'était le cas. Il n'y avait personne pour veiller sur moi à L'Ostel Bramenthomb où je séjournais. Ma chambre s'appelait la suite Far East, sans être une suite le moins du monde, et je la partageais avec une femme nommée S. Théodora Markson, sans avoir la moindre idée de ce que signifiait ce S. Ce n'était pas une chambre accueillante et j'y passais le moins de temps possible, sauf pour dormir, essayer de dormir, faire semblant de dormir ou prendre mes repas.
Théodora préparait presque tous nos repas elle-même, mais «cuisiner» serait un grand mot pour ce qu'elle faisait. Elle achetait divers comestibles dans un commerce à moitié vide proche de notre hôtel, et les réchauffait sur une petite plaque électrique branchée à une prise murale. Ce matin-là, j'avais eu droit à un oeuf au plat, servi sur une serviette-éponge pliée en quatre tout droit sortie de la salle de bains. Théodora oubliait avec constance d'acheter des assiettes en carton, et me reprochait régulièrement de ne pas le lui avoir rappelé. L'essentiel de l'oeuf était resté accroché au tissu, si bien que j'avais mangé léger ; mais je m'étais déniché une pomme pas trop ridée, et j'étais à présent assis dans le hall d'entrée de l'hôtel, son trognon poisseux à la main.
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“Tu cherches à élucider des énigmes, Snicket, mais tu en est une toi-même. Du jour où tu as mis les pieds ici. Je suis sûre qu'il y a un truc que tu ne me dis pas, comme un secret enfoui, souterrain et obscur. ”
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C’est l’histoire d’une ville, c’est l’histoire d’une statuette, c’est l’histoire d’un enlèvement.
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Pour localiser la présence d'un cri, il existe une méthode très simple. Un, prendre une feuille de papier blanc et un crayon à papier bien taillé. Deux, tracer neuf rangées de quatorze carrés alignés. Trois, envoyer valser cette feuille et se ruer à la rechercher de la personne qui crie.
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Le titre de l'ouvrage ne me disait rien, mais il était d'un auteur que j'aimais bien.
« Intéressant, ce bouquin ?
- Pas mal, répondit-il sans lever le nez. Un dénommé Johnny se trompe de tramway et se retrouve à Constantinople en 1453. Mais les bouquins de ce gars-là sont toujours bien.
- Entièrement d'accord. Même si, en réalité, il y en a qui sont signés de lui sans qu'il en ait écrit une ligne. Et son nom est quand même sur la couverture. Il faut avoir l'oeil, bien vérifier qu'on est pas en train de s'en faire refiler un.
- Ah bon ? » Il posa le livre, emplit d'eau un grand verre et le le tendit, ainsi que sa main serrer.
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Enfin, dans une grande épicerie, ils achetèrent le reste des produits : de l'ail frais, petit bulbe blanc à saveur piquante ; des anchois, sorte de poissons rubans très salés ; des câpres, qui sont des fleurs en boutons, exquises après un petit séjour dans le vinaigre ; du persil pas frisé, le meilleur ; et enfin des tomates, qui sont en fait des fruits, tout comme les cerises et les fraises.

(Livre à partir de 11 ans ou de 6 ans ?).
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- Mais si tu me fais confiance, s'entêta Moxie, pourquoi ai-je l'impression que tu ne me dis pas tout ?
- Toi non plus, tu ne me dis pas tout. Personne ne dit tout à tout le monde.
Et la conversation s'en tient là.
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J'aimerais pouvoir affirmer ici que les premières impressions des enfants Baudelaire sur le comte Olaf et sa maison se révélèrent archi-fausses, comme tant de premières impressions. Hélas, ces impressions-là – que le comte était un odieux personnage et sa maison, une vraie porcherie – se révélèrent justes en tout point.
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Tu cherches à élucider des énigmes, Snicket, mais tu en est une toi-même. Du jour où tu as mis les pieds ici. Je suis sûre qu'il y a un truc que tu ne me dis pas, comme un secret enfoui, souterrain et obscur.
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Les boulettes avaient un goût de paradis, et le bouillon se diffusait dans mes veines comme un secret drôle et exquis. J'aurais voulu confier ce secret à ma soeur, elle aurait adoré cette soupe. Mais elle était là-bas, dans la grande ville, en train de prendre les mauvaises décisions pendant que je posais les mauvaises questions, si bien que je ne pouvais pas partager cette soupe avec elle.
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On ne sait jamais. Dans toute bibliothèque, à ce qu'on dit, il y a quelque part un livre prêt à répondre à la question qui brûle comme un feu en chacun de nous.
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" Pour ma part, il est de mon devoir de relater ces funestes épisodes, mais rien ne t'interdit, cher lecteur, de remettre immédiatement ce livre où tu l'as pris et d'en choisir un plus joyeux, si tu préfères les histoires gaies.
Avec mes sentiments respectueux,
Lemony Snicket "
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" Je vais te dire pourquoi on s'est quittés, Ed pourquoi nous deux, s'est fini. Je vais te l'écrire dans cette lettre, te dire toute la vérité. Et la vérité, Ed, merde quoi, c'est que je t'aimais, et pas qu'un peu. "
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"- Silence ! répliqua la vieille dame. Oui, enfants Baudelaire, je suis sûre que vous vous tracassez, à propos du comte Olaf. Mais nous sommes vos tuteurs et nous vous protégerons. D’ailleurs, nous avons promulgué une nouvelle règle, la règle n° 19833. Elle précise clairement qu’aucun criminel n’est admis dans l’enceinte de notre cité."
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"Il m'a larguée ! Il m'a juste dit : "Ça ne marche pas entre nous". Vous y croyez, vous ?
- Non, dis-je. Jamais je ne l'ai entendu prononcer une phrase aussi longue. Tu peux être fière de toi.
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