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Citations de Daphné Du Maurier (1122)


- Si vous croyez que je suis de ces gens qui plaisantent au petit déjeuner, vous vous trompez, fit-il. Je suis toujours de mauvaise humeur le matin. Je vous répète que vous avez le choix. Ou bien vous allez à New-York avec Mrs. Van Hopper, ou bien vous venez à Manderley avec moi.
- Vous voulez dire que vous avez besoin d’une secrétaire, ou quelque chose comme cela ?
- Non, nigaude, je vous demande de m’épouser.
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Isolda, la femme de Sir Oliver Carminowe, n'avait pas de guimpe encadrant son visage, mais elle portait sa blonde chevelure tressée en deux macarons, et une bande d'étoffe ornée de pierres précieuses maintenait un voile court sur sa tête. À la différence des autres femmes, elle n'avait pas non plus de manteau par-dessus sa robe, qui était plus ajustée et dont la jupe était moins ample que celles de ses compagnes, avec de longues manches collantes descendant jusqu'au-dessous du poignet. Comme elle devait avoir vingt-cinq ou vingt-six ans et être plus jeune que les autres dames présentes, peut-être suivait-elle la mode de plus près, mais elle le faisait sans ostentation, avec une grâce pleine de naturel.
[...]
Il est dans le destin de tout homme, je suppose, d'apercevoir un jour ou l'autre, parmi la foule, un visage qu'il ne peut plus oublier et qu'il aura peut-être la chance de retrouver dans un restaurant ou une réception. S'il le revoit trop souvent, l'enchantement sera brisé et engendrera la déception. Mais cela ne risquait pas de se produire en l'occurrence, car c'était par-delà les siècles que je contemplais ce que Shakespeare appelait « une beauté non pareille », laquelle, hélas, ne me verrait jamais.
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Si Ambroise connaissait peu les femmes, je les connaissais encore moins. Cette tendresse inattendue qui surprend un homme et l'enchante, puis, soudain, sans raison, l'humeur changée, la froideur... Quelle suite de pensées confuses et indirectes les envahissait, les incitant à la colère et au recul, puis à la générosité ? Nous étions certainement différents d'elles, avec notre compréhension plus obtuse, nos démarches lentes et précises, tandis qu'elles, fantasques, instables, tournaient aux quatre vents.

p.250
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Je ne dirais peut- être pas, comme ces demoiselles, qu'elle est très belle. Mais féminine, voilà le mot, extrêmement féminine.
- Mais, père, dit une des filles étonnée, que voudriez-vous que Mrs Ashley fût d'autre ?
- Ma chère, répondit le vicaire, tu n'imagines sans doute pas le nombre de femmes auxquelles cette qualité fait défaut."
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Joss Merlyn criait de toutes ses forces et le bruit était assourdissant. Lorsqu'il était ainsi, Mary ne le craignait point : ce n'était que fanfaronnade et comédie. Ce n'est que lorsqu'il baissait la voix jusqu'au murmure qu'elle le savait redoutable.
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(...) et songea avec pitié à tous les hommes, à toutes les femmes, qui ne sont pas joyeux quand ils aiment, qui restent froids, réticents, timides, s'imaginent que la passion et la tendresse sont deux choses séparées, et non pas une, glorieusement mêlées, si bien que la violence n'y est qu'une forme de la délicatesse, et le silence, une façon de mieux se parler. Car, elle le savait maintenant, l'amour est un sentiment sans vergogne, sans réserve, la possession de deux êtres qu'aucune barrière, aucune fausse honte, ne séparent. Tout ce qui lui arriverait, elle le partagerait ; tout ce qu'il éprouverait, dans son corps, dans son âme, elle le ressentirait.
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Être jeune, c'est une chose que tu ne comprendras, dit-il, que quand tu ne le seras plus, et ce sera alors comme un éclair qui te laissera un peu plus sage qu'avant. Mais, si tu écoutes bien, tu entendras dans l'air comme l'écho d'une chose perdue, comme un oiseau dont on ne peut définir la chanson, trop haut, trop loin, pour qu'on l'atteigne, et qui dit : Je ne serai plus jamais jeune, je ne serai plus jamais jeune.
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Un homme devait savoir quand une femme l'aimait. Peut-être, après tout, qu'on n'en possède jamais la certitude.
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Voilà un trait exaspérant des femmes : toujours le dernier mot. Elles vous laissent bouillonnant de mauvaises humeur, avec une parfaite sérénité. Une femme n'était jamais dans son tort, eût-on dit. Ou, si elle l'était, elle tournait la chose à son avantage, la faisant paraître sous un nouveau jour.
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Je restai un moment à contempler le placard ouvert et le lit vide, et le plateau du thé sur la table. Je les regardai, les enregistrant à jamais dans ma pensée, me demandant d'où ces choses tenaient leur pouvoir de me toucher, de m'attrister, comme des enfants qui voudraient m'empêcher de partir.
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... les habitudes de la vie suivent leurs cours ; quoi qu'il arrive, nous accomplissons les mêmes gestes, nous mangeons, nous dormons, nous faisons notre toilette. Aucune crise n'entame l'armature des habitudes.
p. 363/364
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Alors c'était ça l'âge adulte : un tissu sordide de relations intimes aussi complexes qu'ignobles. Rien de charmant ni de romantique. Elle devrait vivre de cette façon à son tour, être fausse, être dure, porter le même masque que sa mère.

LE MINET
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Je sus alors que le mal l'emportait en lui, le possédait, corps et âme, et que rien de ce que je pourrais lui dire ne saurait l'aider dans l'avenir. Si nous avions été mari et femme, ou amants véritables, j'aurais pu, peut-être, dans cette intimité de tous les instants, lui permettre de se reprendre, l'adoucir. Mais le destin n'avait fait de moi guère plus qu'une ombre dans sa vie, un fantôme de ce qui aurait pu être. Il était venu cette nuit parce qu'il avait besoin de moi. Mais ni larmes, ni protestations, ni assurances d'amour et de tendresse éternelle ne l'empêcheraient de courir après son étoile, au malheur.
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Aussi, quand le téléphone se mit à sonner tout à coup devant moi sur le bureau, mon coeur sursauta et je frémis de peur à la pensée que j'étais découverte. Je décrochai le récepteur d'une main tremblante : "Qui parle ? dis-je. Que demandez-vous ?" Il y eut un étrange bourdonnement au bout de la ligne puis j'entendis une voix sourde et assez grave dont je ne pouvais distinguer si elle appartenait à un homme ou à une femme et qui disait :
" Mme de Winter ? Mme de Winter ?
- Vous devez vous tromper, fis-je, Mme de Winter est morte il y a plus d'un an."
J'étais assise là, regardant stupidement le téléphone, et ce n'est que lorsque le nom eut été répété une fois encore d'une voix incrédule et légèrement plus haute, que je me rendis compte avec un flot de sang aux joues que j'avais fait une horrible gaffe.
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Noirs et blancs, corneilles et mouettes, réunis par une étrange association, cherchaient on ne sait quelle libération, jamais satisfaits, jamais apaisés. Des vols d'étourneaux filaient dans un bruissement de soie vers de nouveaux pâturages, poussés par le même besoin de mouvement, et les petits oiseaux, les pinsons, les alouettes, se dispersaient d'arbre en arbre et de haie en haie avec un air effaré. [...]
Les pies de mer, les rouges-queues, les courlis, guettaient au bord de l'eau. Quand la marée venait lentement lécher la grève, puis se retirait, découvrant une bande de varech et de galets, les oiseaux marins accouraient sur les plages. Le besoin de voler les prenaient eux-aussi. Criant, sifflant, s'appelant, ils rasaient la mer tranquille et s'éloignaient de la rive. Dépêchons-nous, plus vite, hâtons-nous de partir ! Mais pour où et pourquoi ? La furieuse inquiétude de l'automne, l'inapaisable nostalgie les possédait, les rassemblant, les chassant à grands cris dans le ciel. Il leur fallait dépenser toute cette activité qui était en eux, avant l'arrivée de l'hiver.
Peut-être, songeait Nat en mâchant son pâté au bord de la falaise, peut-être les oiseaux recevaient-ils un message à l'automne, une espèce d'avertissement. L'hiver arrive. Beaucoup d'entre eux vont périr. Il advient que de gens, redoutant une mort prématurée, s'étourdissent dans le travail ou la folie ; ainsi font les oiseaux.
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Je me tournai de nouveau vers la maison et, bien qu'elle se dressât intacte comme si nous l'avions quittée la veille, je vis que le jardin avait obéi tel le bois a la loi de la jungle. Les rhododendrons atteignaient plusieurs mètres et ils s’étaient mésalliés avec une foule de broussailles sans nom. Un lilas s’était marié avec un hêtre et, comme pour les unir plus étroitement, un lierre malveillant, éternel ennemi de la grâce, emprisonnait le couple dans ses filets.
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J'étais encore assez enfant pour être fière d'un prénom comme d'une plume à mon chapeau, bien qu'il m'eût dès le premier jour appelée par le mien.
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Savez-vous quelque-chose concernant les anciens seigneurs de l'endroit ?
Il s'immobilisa un instant pour éteindre les lumières.
– Uniquement ce que m'ont appris les Annales de la paroisse. Dans le Domesday le manoir est mentionné sous le nom de Tiwardrai – la Maison sur le Rivage – et il appartenait à la grande famille des Cardinham jusqu'à ce que, au XIIIe siècle, Isolda, qui venait d'en hériter, le vendît aux Champernoune, puis, lorsque ceux-ci s'éteignirent, il passa en d'autres mains.
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Last night I dreamt I went to Manderley again.

[incipit]
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Elle savait que la nature humaine est plus forte que les conventions, et que tous les sermons du monde et toutes les personnes aux lèvres pincées ne pourraient empêcher un homme d'aller avec une fille.
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