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Critiques de Dave Gibbons (150)
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Martha Washington, Tome 2 : Temps de guerre

Une BD hors du commun!
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Watchmen (Intégrale)

Je n'en ferais pas le meilleur comics de tous les temps comme certains mais très bien quand même
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Watchmen (Intégrale)

Je comprends toutes les critiques positives qui ont été écrites sur cette BD qui a tout pour plaire. Le scénario est très fouillé, les superhéros sont des personnes qui ont leurs propres problèmes, la critique de la société américaine est intéressante et le graphisme est génial. Et pourtant, je n'ai pas accroché à l'histoire. Les histoires secondaires qui sont racontées en parallèle rendent l'intrigue trop complexe et apportent peu à l'histoire principale. En fait, seuls les 2 derniers chapitres m'ont vraiment captivés.
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DC Comics - Anthologie

J’y ai trouvé dans ce volume quelque chose qui m’a énormément plue dans le sens où il parvient à nous faire comprendre en profondeur ce qui peut motiver les personnages. On ressent une empathie certaine pour eux. Même si les histoires peuvent paraître manichéennes pour certaines, selon l’époque où elles ont été écrites, on ressent une volonté de plausible, de complexité. Traduit pour les personnages, cela signifie des origines plus réalistes. On s’identifie plus facilement aux héros. Ils ne sont plus inaccessibles. Je pense notamment à l’histoire Différents univers mettant en scène Superman et Wonderwoman. Les scénaristes ont préféré accentuer leur côté humain et même si l’histoire baigne complètement dans un contexte mettant en scène leurs pouvoirs, on en fait fi pour se concentrer sur les interactions entre les personnages.



[Avis complet sur mon blog]
Lien : https://lesentierdesmots.wor..
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Les derniers jours de Superman

Recueil de 3 histoires courtes, ce comic-book consacré à Superman s'attèle à nous décrire ce héros comme vulnérable et profondément humain. Présenté comme le dernier épisode consacré à l'homme de fer, ces 3 histoires ne sonnent pas réellement le glas du personnage mais marque la fin d'une époque, car dans le contexte de Crisis on Infinite Earths, Julius Schwartz, superviseur éditorial des revues Superman, décida de laisser la main à une nouvelle série consacré à Clark Kent. Il suggéra alors de marquer le coup en annonçant la fin du plus célèbre des supers-héros. Après moultes tractations, Alan Moore prit les rennes de ce mini-récit (Watchmen n'était pas encore paru à cette époque). Enfin bref, tout cela est présenté dans une postface des plus intéressantes qui replace dans son contexte ce recueil.



Quand est-il du contenu en lui-même ? Les 3 histoires ont un peu vieilli, mais on sent indéniablement la patte d'Alan Moore, pour les surprises, l'écriture du scénario et l'humanité de "l'Homme de Demain". Ca se lit très bien, essentiellement le premier et le troisième récit, avec quelques références au passé, notamment ce qu'on a appelé l'Age d'argent (1956-1970), mais cela n'entrave en rien la lisibilité. Pas besoin de se coltiner 30 ans de Superman pour s'attaquer à ce bouquin.



Sans être un final grandiloquent, Alan Moore parvient à s'approprier le personnage et rajoute sa vision au mythe de ce super-héros hors norme. Ne vous attendez tout de même pas à une création révolutionnaire, cela reste une lecture sympathique tout de même.



Les héros ne meurent jamais, non ?
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Les derniers jours de Superman

Beaucoup d’adrénaline et de réflexion donc, mais surtout de l’émotion bien sentie qui joue avec notre inaptitude à voir Superman autrement qu’en être invincible.
Lien : http://www.bodoi.info/les-de..
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Watchmen (Intégrale)

Récit complexe, dense. De magnifiques personnages, de belles réflexions. Encore un excellent roman graphique
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Watchmen (Intégrale)

(Chronique rédigée sept ans après la lecture de ce livre)

A l'occasion de la sortie du film en 2009, une édition intégrale était parue qui m'avait permis de découvrir ce comics avant de voir le film. Si le graphisme ne m'a pas vraiment emballé, trop classique voire rétro, j'en ai apprécié l'histoire et surtout la narration bien pensée et la mise en scène remarquable. Bien que l'ensemble soit trop riche en intrigues parallèles qui complexifient l'histoire sans rien lui apporter, la lecture s'avère prenante, emplie de suspense jusqu'à une fin inattendue et d'envergure. Une œuvre complexe et généreuse pour ses lecteurs, ici dans une version enrichie par différents textes et documents qui alternent avec les différents chapitres de Watchmen.

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ALIENS Absolution

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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Martha Washington, Tome 1 : Le rêve américain

En 1990, Frank Miller (scénariste de Dark Knight Returns) (DKR) et Dave Gibbons (dessinateur de Watchmen) s'associent pour créer les aventures d'un nouveau personnage : Martha Washington (elle porte le même nom que la femme du premier président des États-Unis). Ce tome est le premier de ses aventures. L'intégralité des aventures de Martha Washington a été réédité en 3 tomes : (1) celui-ci + (2) Temps de guerre + (3) La paix retrouvée .



L'histoire commence en 1995, avec la naissance de Martha Washington. Son père meurt dans des émeutes en 1996, victime des forces de l'ordre. Sa mère vit dans un ghetto urbain au coeur de New York, abritant la population dite défavorisée. En 1996, Erwin Rexall est élu président des États-Unis. Il abroge le vingt-deuxième amendement ce qui lui permet de se représenter plus de 2 fois à la présidence. Il s'avère au bout de 3 mandats que sa gouvernance basée sur un libéralisme outrancier a conduit à un effondrement de l'économie intérieure, un nouveau massacre des indiens, une augmentation du nombre d'habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, une catastrophe écologique en plein coeur du pays et une regrettable erreur militaire en Arabie Saoudite. La réponse ne se fait pas attendre : la Maison Blanche est la cible d'un attentat terroriste dans lequel périt tout le gouvernement, à l'exception de Rexall lui-même qui est dans le coma et d'un obscur sous-secrétaire d'état (Howard Nissen) qui devient président par défaut. Ce dernier va mener une politique sociale et de retrait des conflits très populaire et efficace pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'elle rencontre, elle aussi, ses limites.



Pendant ces années (jusqu'en 2012), Martha Washington grandit et essaye de trouver sa place dans le monde. Elle est le témoin involontaire de l'assassinat d'un de ses profs. Elle est internée. Elle est le témoin involontaire d'une expérience militaire sur des êtres humains. Elle s'engage dans les forces armées pour lutter contre une entreprise de restauration rapide qui détruit la forêt amazonienne. Elle est le témoin involontaire d'un acte de sabotage du lieutenant Moretti. Elle devient un héros de guerre. Elle est à la fois un soldat au service de son pays, le témoin de son temps et l'actrice d'actions aux répercussions nationales.



En 1990, le marché des comics se porte très bien, les maisons d'éditions indépendantes fleurissent et l'éditeur Dark Horse rafle la mise en accueillant les projets originaux de Frank Miller (Hardboiled à la même époque, puis Big Guy). Pour son premier essai, il arrête de dessiner et il se concentre sur le scénario pour prouver qu'il est capable d'écrire autre chose que des superhéros. Il choisit le registre de la politique fiction mâtinée d'anticipation avec une bonne couche d'action. Il persiste dans le registre caricatural et outré qu'il maîtrise bien. Martha Washington naît dans une famille du quart monde, elle traverse beaucoup d'épreuves et de souffrances (sauf le viol), c'est une guerrière hors paire et elle a un instinct de survie à toute épreuve. De la même manière, les courants politiques et idéologiques ressortent clairement de la caricature et de la satire.



Pour autant, Miller continue d'être un scénariste plus subtil qu'une lecture superficielle ne pourrait laisser croire. Les 2 présidents (Rexall et Nissen) appartiennent l'un à la droite bien libérale et l'autre à une droite à tendance sociale. Leurs politiques respectives sont dessinées à gros traits, mais leurs personnalités sont complexes et ils sont très humains (rien à voir avec le fantôche à l'image de Ronald Reagan dans DKR). Miller prend vraiment le temps de donner chair à ses personnages, d'en faire des individus avec des motivations spécifiques et des caractères nuancés. Cette caractéristique évite à l'histoire de tomber dans la grosse farce superficielle. Du coup les grands mouvements sociaux (politique extérieure et intérieure simpliste) broient ces personnages et mettent en évidence la complexité de l'exercice du pouvoir.



Cette histoire est mise en image par Dave Gibbons. Pendant des années, j'ai été incapable d'apprécier ces illustrations parce que Dave Gibbons a utilisé exactement le même style que pour Watchmen que j'avais lu avant. Or l'histoire de Jon Osterman et compagnie a imprimé une marque indélébile, à commencer par son style graphique. Plusieurs années après, je peux enfin regarder les dessins de Gibbons avec un autre oeil. Dave Gibbons a recours à des compositions de pages traditionnelles avec des cases en rectangle sagement accolées les unes aux autres (il est libéré de la trame de 9 cases de Watchmen). Il insère quelques pleines pages peintes quand le scénario l'exige (facsimilé de couvertures de magazines). Il a conservé son style qui évoque fortement la ligne claire (très peu d'à plats de noir). Certains peuvent le trouver un peu daté, il me donne plutôt le sentiment d'être intemporel. Il s'agit de dessins précis et rigoureux contenant beaucoup d'informations visuelles tout en restant d'une clarté exemplaire. Ces cases sont au service de l'histoire et ne cherchent pas à faire s'extasier le lecteur devant la technicité de l'artiste. Ce parti pris graphique se marie admirablement avec la nature de l'histoire qui se veut relativement réaliste. Et les nombreuses scènes d'actions sont très efficaces.



Le titre "Give me liberty" est une citation de Patrick Henry (1775), l'un des pères fondateurs des États-Unis. Miller a placé la barre très haut quant à ses ambitions et le résultat est entre 2 chaises. Cette histoire est largement au dessus des comics traditionnels de superhéros, mais il manque d'un peu de nuance politique pour accéder au rang d'indispensable de bande dessinée. Donc la catégorie comics habituels, cette histoire mérite 5 étoiles ; dans la catégorie comics matures, elle n'en mérite que 4.
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Les derniers jours de Superman

Un indispensable album qui devrait convaincre même les plus sceptiques qu'un personnage comme Superman peut être abordé de façon à la fois très originale et profonde !
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ALIENS Absolution - Edition RAW noir & blanc

L'une des meilleures histoires sur ces créatures devenues célèbres depuis 1979 et le film de Ridley Scott. Un beau livre que les collectionneurs et les amateurs de Mignola et de Gibbons ne rateront pas !
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Green Lantern - Sinestro Corps War, tome 2

À la fin du tome précédent, Sinestro avait révélé son véritable objectif et ce changement de décor rend tout de suite l'histoire plus captivante au cours de ces 6 épisodes (Green Lantern 24 & 25 et Green Lantern Corps 16 à 19).



Coté dessins, on retrouve Patrick Gleason et Ivan Reis. Les dessins de Gleason manquent encore de maturité, même si un début de personnalité commence à percer. Ceux d'Ivan Reis ont fortement gagné en détails et en précision, ainsi qu'en lisibilité et en force. Le lecteur peut également se délecter de quelques pages d'Ethan Van Sciver, toujours exceptionnel. L'ensemble présente une cohérence satisfaisante et le passage d'un illustrateur à l'autre ne provoque pas de discontinuité déconcertante.



Coté scénario, la guerre fait rage, le nombre des victimes augmentent de part et d'autre, les dommages collatéraux sont importants. Les 3 scénaristes (Geoff Johns, Dave Gibbons et Peter J. Tomasi) prennent bien de soin de raconter une histoire qui compte, qui a des répercussions à long terme et qui comprend bon nombre de révélations. Parmi ces moments forts, la liste comprend l'origine et le destin de Sodam Yat, le vrai rôle de Mogo dans la gestion des anneaux verts, la nouvelle première règle du livre d'Oa, le sort réservé à Ganthet et Sayd, le sort de Parallax, la révélation des autres couleurs d'anneaux, le véritable objectif de Sinestro, l'annonce de Blackest Night... N'oublions pas non plus un quota de scènes d'action particulièrement important avec un combat d'anthologie entre Sodam Yat et Superman Prime, celui entre l'Anti-Monitor et les guardians et celui très attendu entre Hal Jordan et Sinestro.



Là où le précédent tome accordait à mon goût une trop grande place aux combats et aux affrontements, celui-ci est plus équilibré entre les différentes batailles, les moments personnels et l'ouverture extraordinaire de l'horizon mythologique des Green Lanterns. Si comme moi ces 2 tomes ne vous ont pas pu étancher votre soif, il vous reste le recueil d'histoires complémentaires plus axées sur les personnages que sur la vision globale Green Lantern: Tales of the Sinestro Corps, et la suite des aventures d'Hal Jordan dans Green Lantern: Secret Origin, et la suite des aventures du corps dans Green Lantern Corps vol.3: Ring Quest.
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Green Lantern: Sinestro Corps War, tome 1

Le tome précédent (Green Lantern: Wanted : Hal Jordan) l'annonçait, ça y est elle est maintenant là : l'armée de Sinestro avec ses anneaux de pouvoir jaune. Geoff Johns et Dave Gibbons mettent en scène la fin du recrutement des membres du Sinestro Corps et les premiers affrontements entre les porteurs d'anneau jaune et les porteurs d'anneaux verts. Ce premier tome comprend les premiers combats de cette guerre, ils sé déroulent su Oa, sur Mogo, sur Korugar (la planète natale de Sinestr) et sur la planète Qward dans l'anti-univers.



Cette histoire est construite comme un film d'action à gros budget et elle fut un bestseller lors de sa parution initiale en été 2007. Le lecteur se retrouve en plein space-opera, immergé au milieu de dizaines de personnages de premier et de second plans tout au long des épisodes (21 à 23 de la série Green Lantern, 14 et 15 de la série Geen Lantern Corps + le numéro intitulé Green Lantern : Sinestro Corps Special). Aux dessins, on retrouve Ivan Reis (le dessinateur de la série mensuelle de Green Lantern, parfait avec juste ce qu'il faut de personnalité et de mise en valeur des grands espaces intersidéraux) et Patrick Gleason de la série mensuelle du Corps (un peu moins de personnalité, un sens de la composition en dessous d'Ivan Reis et un dessin nettement moins fin). Le numéro spécial de Sinestro est illustré par le très méticuleux Ethan Van Sciver et c'est un régal. Ce monsieur est un obsédé du détail, de la composition énergétique et de la précision graphique. Il s'est encore amélioré par rapport à Green Lantern: Rebirth, c'est l'incarnation du rêve de tout fan de comics, un mélange harmonieux de George Perez, de Neal Adams et de Brian Bolland. Rien que ce seul épisode introductif fait gagner ses 5 étoiles à ce recueil.



Coté scénario, c'est épique et c'est du lourd. Les green lanterns et les gardians vont devoir affronter, outre le Sinestro Corps, l'anti-monitor, le superboy d'une autre dimension et Hank Henshaw, sans oublier Sinestro plus menaçant que jamais. N'oublions pas Parallax et Ion et l'introduction de membres vraiment méchants du Sinestro Corps. Du grand spectacle très divertissant (même si ce genre construit un peu au dépend du développement des personnages).
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ALIENS Absolution - Edition collector

L'intrigue de Gibbons est vraiment angoissante et passionnante. Mike Mignola y fait déjà des merveilles au dessin. Il n' a pas encore le style qu'on lui connait sur Hellboy, mais il s'en rapproche. Ces illustrations des Aliens (d'après H.R.Giger) sont assez impressionnantes.
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Aliens Salvation

Voici donc un énième alien assez prometteur quand on voit qui est aux commandes : Magnola / Gibbons, de l'aveu du dessinateur (Mignola pour ce comic) ce projet est né dans le but de faire de l'argent et de surfer sur la vague "aliens", il en résulte un pur produit d'exploitation...
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Aliens Salvation

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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Aliens Salvation

Ce tome contient un récit complet, mettant en scène des Aliens, tels que créés par H Ridder Haggard, et filmé par Ridley Scott en 1979. Cette histoire de 47 pages de bande dessinée, est initialement parue en 1993, avec un scénario de Dave Gibbons, des dessins de Mike Mignola, un encrage de Kevin Nowlan, et une mise en couleurs de Matt Hollingsworth.



Sur une planète éloignée, avec une proportion d'eau, une capsule de secours du vaisseau spatial Nova Maru a atterri dans une eau peu profonde, en bordure de plage. À son bord se trouvent 2 rescapés : le capitaine Foss, et l'enseigne Selkirk. Ce dernier est un homme pieu qui se morigène pour avoir péché. Le capitaine Foss est sérieusement blessé à l'œil droit, et au bras droit. Il dispose d'une arme et de munition, ainsi que d'un kit médical, avec des antidouleurs.



Le Nova Maru était affrété par la Compagnie, et transportait un cargo de nature inconnue pour l'équipage, mais bien connu du capitaine (et des lecteurs). Le séjour sur cette planète ne s'annonce pas de tout repos. L'eau n'est pas tout à fait potable. Les oiseaux ne sont pas vraiment comestibles. En plus le capitaine Foss est un peu paranoïaque sur les bords (et un peu au milieu aussi).



À l'évidence, Dave Gibbons est plutôt connu pour être le dessinateur de Watchmen d'Alan Moore, que pour être un grand scénariste. Néanmoins, il a réussi quelques récits sympathiques comme l'excellent Superman et Batman : L'Etoffe des Héros (dessiné par Steve Rude), ou encore le sympathique premier crossover entre Batman et Predator. Il se livre à un exercice un peu piégé : raconter une histoire dont le lecteur devine aisément le déroulement, à un ou deux détails près. Les pauvres survivants vont être confrontés à des Aliens bien baveux et acides, et tout à leur obsession d'assurer leur reproduction, sans beaucoup d'espoir de s'en sortir ou alors de justesse, et pas forcément en bon état. À partir de là, comment intéresser le lecteur ?



Le suspense se trouve réduit à se demander quand les survivants vont affronter les horribles bestioles, et comment ils vont finir dans d'atroces souffrances. Le scénariste doit donc soit se montrer très imaginatif dans la construction de sa course-poursuite, soit créer des personnages attachants, soit donner une dimension métaphorique à l'extermination. Le plus simple est bien sûr de mettre en scène les Aliens comme l'ultime manifestation de l'élan vital, une espèce toute entière dévouée à sa perpétuation, sans notion d'individualité, sans autre occupation qui pourrait divertir leur énergie vitale. Et en plus ils sont coriaces.



Dave Gibbons opte pour la mise en scène d'un individu à la personnalité particulière. Selkirk est un croyant, dans une foi qui n'est pas nommée, mais qui reprend à gros trait l'idée d'un Dieu unique ayant défini un code moral assorti de péchés. Le lecteur a accès aux pensées de Selkirk par le biais de petites cellules de texte. Il constate rapidement que la foi de Selkirk est basique : une déité omnisciente, un Dieu de colère proche de celui de l'Ancien Testament. Selkirk doit respecter les commandements sous peine de se retrouver en Enfer.



Le scénariste a le bon goût de ne pas transformer Selkirk en un fanatique, mais il force un peu sur l'autocritique, et sur la propension à assimiler tout comportement à un péché. Il a aussi le bon goût d'éviter le rapprochement simpliste entre Aliens et Diable. Le lecteur assiste donc aux bévues commises par Selkirk cherchant à survivre, et transgressant les interdits. Au départ, le lecteur se dit que Gibbons se montrera plus subtil avec la question de la survie sur une planète non adaptée à la vie humaine. Selkirk et Foss ne sont pas bien sûr de la composition de l'air qu'ils respirent, l'eau contient des trucs nocifs, et les animaux ont une chair incompatibles avec les estomacs humains. Mais cet aspect-là de la narration est vite oublié au profit de la course-poursuite.



À l'évidence, le lecteur intéressé par cette histoire l'est surtout parce qu'elle a été dessinée par Mike Mignola. C'est l'un des derniers récits qu'il a réalisé avant de lancer sa série Hellboy en 1994. Juste avant il avait collaboré avec Howard Chaykin sur Le Cycle des épées (1991, encré par Al Williamson), puis Ironwolf : (1992, encré par P. Craig Russell). Ici il bénéficie de l'encrage très respectueux de Kevin Nowlan qui ne cherche pas à arrondir ses aplats de noir, qui ne cherche pas à rajouter des détails, là où Mignola a opté pour une simplification. Il n'y a que quelques traits parfois un peu plus fins que ceux qu'auraient utilisés Mignola qui peuvent trahir le fait qu'il ne s'est pas encré lui-même.



Tout au long de ce récit, le lecteur constate que la transition entre des dessins descriptifs de Mignola, et une approche plus expressionnistes est déjà proche d'aboutir au stade final. Les visages sont soient mangés par des gros traits figurant une ombre portée exagérée, soit plus esquissés que finalisés quand ils se retrouvent en pleine lumière, en particulier pour ce qui est des lèvres (2 gros boudins) ou des yeux représentés avec des gros traits, sans pupille visible. Les silhouettes sont assez massives, et taillées à grands coups de serpe. Tous les personnages n'ont pas encore les épaules tombantes, comme ça sera le cas par la suite chez cet artiste. Par contre, les ombres portées conduisent à des morphologies bizarres, à commencer par Selkirk qui semble avoir une poitrine un peu surdéveloppée, une fois sa chemise déchirée. Les petits traits qui marquent la peau de Dean neutralisent tout voyeurisme ou forme de séduction. Elle ne peut pas être réduite à un objet du désir, dans la mesure où Mignola la représente sans grâce (même la case où elle apparaît avec un marcel mouillé).



Par rapport à la série Hellboy, le lecteur constate que la densité d'informations visuelles reste élevée. Mike Mignola n'a pas encore pris le parti d'une épuration graphique systématique. Il représente les arrière-plans, soit avec des détails concrets, soit avec des formes tirant vers l'abstraction. Ce compromis dans les images assure un bon niveau d'immersion pour le lecteur, ce qui est plutôt agréable dans le cadre d'un récit de science-fiction.



Et les vraies vedettes de l'histoire ? Mike Mignola fait des merveilles pour leur rendre toute leur étrangeté, et leur dangerosité. Dans le cadre des comics, l'une des difficultés auxquelles se heurtent les dessinateurs, est de trouver comment conserver leur part d'horreur aux Aliens. Avec une bande dessinée, il n'est pas possible de jouer sur la fugacité de leur apparition, ou sur la soudaineté de leur attaque. Le dessin reste sous les yeux du lecteur qui peut le regarder aussi longtemps qu'il le souhaite. C'est lui qui maîtrise le rythme de la lecture, par opposition au cinéma. La deuxième difficulté à laquelle le dessinateur est confronté, c'est l'apparence qu'il donne à l'Alien. Au vu du nombre d'images, il n'est pas possible d'aboutir à un niveau de détails similaire à celui d'Hans Rudolf Giger (l'artiste qui les a créés), et même si l'artiste disposait du temps nécessaire le résultat serait trop figé. Il reste la possibilité de jouer sur les textures comme le fit Richard Corben (voir Aliens: Alchemy), mais là encore trop de détails finit par banaliser ces créatures.



L'approche graphique de Mike Mignla constitue le juste milieu. Il peut représenter des Aliens à découvert, tout en leur conservant leur part de mystère, par l'usage d'aplats de noir mangeant une partie de leur silhouette ou le détail exact de leur morphologie. Il peut choisir de ne faire ressortir que quelques traits saillants évoquant leur silhouette. Il sait aussi tirer les surfaces noires de leur peau, vers l'abstraction pour leur donner une apparence conceptuelle. Avec cette histoire, Mike Mignola se révèle être un des artistes parfaits pour mettre en scène les Aliens sans rien perdre de leur horreur et de leur fugacité.



Dans ce court récit (47 pages), Dave Gibbons fait l'effort d'inclure des éléments particuliers pour éviter l'effet d'une histoire générique avec des Aliens. Il ne développe leur rôle comme incarnation pure de la perpétuation d'une espèce, les cantonnant au rôle de monstres horrifiques. Il choisit un personnage principal aux convictions religieuses bien ancrées, obligé de transgresser plusieurs interdits pour assurer sa survie. Son récit correct mais pas inoubliable bénéficie de la mise en images très personnelle de Mike Mignola. Cet artiste n'a pas complètement achevé sa mutation vers l'abstraction à base d'aplats de noir rocailleux, mais ses choix graphiques permettent de conserver tout le mystère des Aliens, et toute leur horreur souvent suggérée.
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Batman versus Predator

Publié par Dark Horse, au début des années 1990, à peu près en même temps que le film "Predator 2", ce crossover, scénarisé par Dave Gibbons et dessiné et encré par les frères Kubert (Andy et Adam), s'en tire plutôt bien.



Vers la fin des années 1980, Dark Horse avait acquis les licences d'Alien, Terminator et Predator et encouragé par le succès du comic "Alien vs Predator", ils commandèrent à Gibbons ce "Batman vs Predator". Bien sur ça sent le truc promotionnel et commercial, mais le résultat est globalement sympathique bien, qu'à mon avis, non essentiel dans la bibliographie du chevalier noir.



Alors qu’il regarde tranquillement un match de boxe diffusé à la télévision pendant la nuit, le gardien de la décharge est dérangé par les aboiements de son chien. Il sort pour voir, et remarque trois petits faisceaux lumineux qui apparaissent sur son torse et celui-ci explose. Ce n’est pas la seule victime… Un peu plus tard, le grand gagnant du combat de boxe se fait lui aussi tuer dans d’atroces circonstances. Bruce Wayne qui assiste à une soirée mondaine, prétexte un rendez-vous en voyant le « bat signal » et revêt son costume de chevalier noir. Son investigation le conduit assez logiquement auprès de l’autre boxeur. Là-bas, il n’a guère le temps de l’interroger, qu’ils sont aussitôt attaqués par un mystérieux tueur. Batman découvre sa position, lui fait face et ne se fait pas tirer dessus : l’agresseur semble respecter certaines règles… Ce dernier disparaît et réapparaît dans le bureau d’un des caïds de la ville, qu’il assassine avec quelques uns de ses hommes. Batman est là aussi et s’interpose et découvre une étrange créature à la force colossale...



L'ambiance de ville corrompue et certains éléments (comme l'armure de Batman, à la fin) rappellent quelque peu "Dark Knight Return" de Miller. Le traitement, entre Batman et Predator est équilibré, en terme de présence, et,bien que ce dernier soit inévitablement le "méchant", on insiste beaucoup sur le fait qu'il respecte un code de l'honneur, certes "brutal et sauvage" mais un code de l'honneur quand même. L'affrontement entre les deux protagonistes se déroule lors de deux temps forts et, logiquement, Batman se prend d'abord une (méchante) dérouillée avant de triompher, grâce à son ingéniosité (oui, parce que la première option "opposition frontale" n'a pas été des plus efficace...) Le paysage urbain de Gotham sied bien à l'alien aux rastas et renvoie au deuxième film de la série, sorti peu de temps avant.



En ce qui concerne le dessin, je n'ai jamais été très fan des frères Kubert. Certains passages sont plutôt réussis, d'autres me laisse dubitatif et l'ensemble laisse, au final, une impression mitigée. Les couleurs ne sont vraiment pas tops et le découpage des planches parfois un peu monotone.



Dommage, car avec une aspect graphique plus recherché, mettant davantage en valeur l'ambiance de polar noir, mâtinée de chasse à l'homme, j'aurais pu me laisser aller à mettre quatre étoiles. L'ensemble est néanmoins plaisant, à l'image d'un bon vieux Predator (le film).
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Kingsman : Services Secrets, tome 1

Un comics agréable à lire, mais sans véritables surprises.

Le dessin est plutôt réussi, le scénario est truffé d'approximations....



Un oncle, un peu absent, décide finalement d'aider son neveu en l'intégrant dans les services secrets....Ca part d'un bon sentiment, même si on se demande pourquoi ca lui prend comme un envie urgente d'aller aux toilettes !

Ok...le neveu, lui, se révèle être une bonne recrue, grâce à son passé de petit voyou....qu'il oublie aussi vite que ca en devient troublant....Nos cités sensibles peuvent garder espoir...en deux temps et trois mouvements , on peut résoudre nos problèmes de société !

A l'aide de ses gadgets ultra-ordinaires..."extra" étant trop faible....il va nettoyer les quartiers difficiles, tuer les affreuses crapules voulant nettoyer la terre de 5 milliards de ses habitants et devenir le nouveau héros...

Car , entre temps, son oncle au passé glorieux se sera pris bêtement un "bastos" entre les 2 yeux...il devait être sur le déclin pour se faire avoir aussi bêtement !

Bon , vous l'aurez compris...ca n'est pas la panacée...mais ca se laisse lire tranquillement , en attendant que le nouveau James Bond sorte sur nos écrans !
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