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Critiques de Dave Gibbons (150)
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Watchmen (Intégrale)

On m'a dit qu'il fallait absolument lire "Watchmen". Donc j'ai lu Watchmen.

C'est un comics où les super-héros ne sont pas des sur-hommes ou des sur-femmes : juste des personnes qui ont décidé de combattre les mauvais comportements. Ils ont les costumes ridicules bien sûr mais pas de super pouvoirs, excepté Jon, un être symbolisant la puissance atomique. Ayant raccroché quelques années auparavant, ils vont être pris entre une série de meurtres et la menace d'une troisième guerre mondiale atomique.



Si j'ai bien compris, c'est un incontournable. Et il faut dire qu'il y a un gros travail derrière ce comics. Autant dans le dessin que dans les analyses géopolitiques, scientifiques, sociologiques et psychologiques. L'ensemble est dense, avec plein d'éléments de détails entre chaque chapitre.



J'avoue que je n'ai pas accroché plus que ça aux personnages et à l'histoire. J'ai même un peu décroché pendant les passages centrés sur Jon. Mais j'ai tout de même trouvé ça intéressant et, même si beaucoup de clichés sont véhiculés, volontairement ou involontairement, il faut reconnaître que le travail des auteurs est immense pour un résultat plutôt bien ficelé.
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Superman: Kal

Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre qui a été rééditée dans le recueil Elseworlds: Superman Vol. 1. Elle est initialement parue en 1995, écrite par Dave Gibbons dessinée et encrée par José Luis García-López, avec une mise en couleurs réalisée par le studio Digital Chameleon. Il s'agit de la deuxième histoire estampillée Elseworlds consacrée à Superman.



Aux alentours du cinquième siècle, un narrateur anonyme évoque la notion de magie. Il parle d'une planète qui explose, de flammes omniprésentes, de parents mettant leur fils Kal dans un berceau métallique qui s'envole, du même vaisseau qui se pose dans un champ. Alors qu'ils traversent le champ dont ils s'occupent, Martha et John voient la capsule encore fumante, et Martha découvre qu'il y a un bébé dedans, dans cet objet qui ressemble à un œuf d'argent. Elle s'approche pour toucher la capsule, mais son mari la prévient qu'il doit être brûlant. Elle lui répond qu'au contraire il dégage une sorte de fraicheur agréable. Elle le touche : la capsule s'ouvre et elle peut prendre le bébé. Son mari l'avertit que cela ressemble fort à de la sorcellerie et qu'il vaut mieux qu'ils n'en parlent jamais, au risque d'être accusés de pratiques démoniaques. Martha et John indiquent à leurs voisins qu'ils ont adopté le fils d'une sœur défunte de Martha. À 3 ans, Kal (il a choisi lui-même son prénom) fait montre d'une force peu commune et d'une peau impénétrable par les couteaux, et d'une peau toujours propre. John explique à son fils que personne ne doit jamais s'apercevoir qu'il est différent, et prend l'habitude de lui salir un peu la peau du visage. À 12 ans, Kal effectue les mêmes travaux à la ferme que son père. La ferme n'en devient que plus prospère.



Un jour, le maréchal-Ferrant Oll rend visite à la ferme de John. Il est accompagné par son propre fils Jamie. Il vient pour ferrer Goliath, l'un des chevaux de labour de John. Alors que Jamie et Kal jouent avec des coques de marron, l'un des taureaux s'échappe et les charge. Il finit perché dans un arbre : Oll a bien compris ce qui vient de se produire et il convainc facilement John que Kal doit venir l'accompagner pour travailler à la forge dans la ville de Lexford. C'est ce qui se produit vers la fin de l'hiver : Kal est très surpris de voir autant de personnes concentrées dans un lieu aussi réduit. Dès le premier jour, il est bousculé par les gens d'armes du Baron Luthor. Il se souvient du conseil de son père de ne jamais montrer ses capacités extraordinaires. Oll lui indique qu'il a bien fait de ne pas répondre. Kal s'épanouit au travail à la forge, Jamie étant jaloux des regards que lui jettent les jeunes dames, et du fait que sa peau n'est jamais marquée par les scories. Un jour, le crieur vient annoncer la tenue d'un tournoi pour célébrer le seizième anniversaire de Dame Loisse. Tout le monde conseille à Kal de s'y inscrire.



L'exercice créatif d'un récit Elseworlds est très contraint : reprendre les caractéristiques qui font la personnalité d'un superhéros, tout en intégrant les variations d'un ou deux paramètres, dans une histoire plus ou moins originale, ou en reprenant la trame d'une histoire déjà connue. Il s'agit ici du deuxième récit de ce type consacré à Superman, après Superman: Speeding Bullets (1996) de JM DeMatteis & Eduardo Barreto. Sans surprise, l'histoire commence avec l'explosion de Krypton, Gibbons écrivant un commentaire comme s'il était fait par un individu considérant ça comme une vision magique, García-López appliquant une technologie vaguement moyenâgeuse, avec des éléments en bois pour la capsule spatiale. Au fil du récit, le lecteur retrouve les éléments essentiels du personnage : ses superpouvoirs, des parents adoptifs, Lex Luthor, Jimmy Olsen, et un bout de kryptonite pour faire bonne mesure. Il relève aussi bien les ressemblances que les différences, les variations faisant tout le sel et tout l'intérêt du récit. La première différence réside dans l'époque du récit : le haut moyen âge. Le lecteur remarque vite qu'il ne doit pas trop s'attacher aux détails historiques, et encore moins à la véracité. Dave Gibbons se limite à placer son récit dans une ville d'importance non précisée, mais située au pied d'un énorme château fort, ce qui laisse supposer une cité de grande ampleur. Le seigneur des lieux ne répond à aucune autorité temporelle ou spirituelle. Il semble puiser ses sources d'information dans les dessins animés Disney se déroulant à cette époque.



Cette histoire est également l'occasion de retrouver José Luis García-López, dessinateur espagnol ayant illustré les aventures de Batman, de Superman, de Jonah Hex, des Teen Titans, Twilight (1990, écrit par Howard Chaykin) et même la rencontre Batman Vs the Incredible Hulk (1982, écrit par Len Wein). Il est en phase avec le scénariste pour une reconstitution historique agréable sans être forcément très authentique. Il dessine dans un registre descriptif et détaillé, avec des traits de contours un peu irrégulier qui apporte un peu d'âpreté, même si les postures et les prises de vue évoquent les conventions graphiques des comics de superhéros. Par contre, il va jusqu'à un niveau de détails qui élèvent les décors et les tenues au-dessus du carton-pâte et du costume fait maison. Au fur et à mesure que Kal progresse dans le château fort, le lecteur peut constater que l'artiste a bien fait son travail de recherche et que la construction ressemble à la réalité. Il observe également les harnachements, les armures, les robes des dames, les outils dans la forge : tout est cohérent à défaut de contenir une fibre pédagogique.



Le lecteur se laisse donc porter par la familiarité des origines de Kal-El, par l'environnement moyenâgeux accessible à tout le monde, et par l'histoire qui progresse rapidement. Le scénariste a repris l'idée de Kal-El élevé par des fermiers, puis allant à la ville (mais pas pour être journaliste). Lex Luthor règne sur son fief, présence dominatrice d'un despote peut-être éclairé qui règne par la force sur les paysans et les citadins. L'enjeu réside donc dans l'amour de la belle Loisse qui est cantonnée au rôle de demoiselle en détresse, ce qui affaiblit le personnage par rapport à son rôle dans la série régulière. Dans ce monde d'êtres humains normaux, Lex Luthor ne peut faire face à Superman que grâce à une pierre verdâtre récupérée par un coup de chance providentiel, et transformée en bijou, à nouveau de manière bien opportune. De même, la carapace de plomb arrive pile-poil au bon moment de manière tout aussi opportune. Dave Gibbons raconte une histoire simple sur une trame linéaire, pour un récit tout public. Il termine son histoire avec une petite surprise, rattachant Kal à une autre légende. Tout du long, le lecteur ne pas s'empêcher de trouver que Kal est étrangement diminué par rapport à la version classique de Superman. L'injonction de son père de ne pas se faire remarquer semble avoir eu un effet tel qu'il réprime inconsciemment ses superpouvoirs.



Au bout de quelques pages, le lecteur ne pas faire autrement que de se dire que la vrai Superman dispose de pouvoirs plus intenses et qu'il n'aurait pas forcément supporté les abus de pouvoir de Lex Luthor aussi longtemps. Il peut aussi se dire que Dave Gibbons voit cette époque comme beaucoup plus simple que le temps présent et que c'est la raison pour laquelle Kal n'a pas de velléité de remettre en cause l'ordre établi. D'ailleurs à plusieurs reprises, le lecteur éprouve la sensation que pour le scénariste, les êtres humains de cette époque étaient beaucoup moins intelligents, des benêts. Du coup ce récit a dû mal à s'inscrire dans le genre superhéros, car Kal n'a qu'à foncer dans le tas pour aller de l'avant, sauf face au morceau de kryptonite. De toute évidence, José Luis García-López aime bien dessiner Kal torse nu, avec une grande largeur d'épaule. Ayant atteint l'âge adulte, Kal est un bel homme musclé, avec une chevelure bouclée, et une stature de colosse. Il avance d'une démarche altière qui en impose, dégageant un fort charisme. Il utilise peu ses superpouvoirs, et dans des postures différentes de celles canoniques. Alors même que rien ne semble pouvoir mettre Kal en réelle difficulté, les dessins montrent qu'il en bave et qu'il lui faut faire preuve de détermination pour aller de l'avant.



Ayant terminé cette histoire, le lecteur se dit que cette version n'atteint pas tout son potentiel. Dave Gibbons utilise le postulat de départ pour projeter Kal-El dans un autre environnement : l'Europe au cinquième siècle. José Luis García-López donne de la consistance à cet endroit à cette époque, avec une réelle force de conviction, même s'il ne fait pas vraiment œuvre de reconstitution historique. Il sait trouver le point d'équilibre pour montrer comment Kal peut vivre parmi les humains normaux, et la force de la nature qu'il devient quand il utilise ses superpouvoirs, donnant une vision différente du personnage. Dave Gibbons utilise plus des clichés que l'artiste, pour une histoire facile et superficielle, proche d'un Walt Disney. D'un côté, les auteurs proposent une version réellement alternative ; de l'autre elle n'en dit pas beaucoup sur le personnage, ni au premier degré, ni par comparaison.
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Watchmen (Intégrale)

Seize ans après, ce chef-d’œuvre n’a pas pris une ride, grâce notamment au travail remarquable du dessinateur Dave Gibbons. Et malgré les récents renversements géopolitiques, il reste même terriblement d’actualité. Sans aucun doute, il y a un avant et un après Watchmen.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Watchmen (Intégrale)

A l'occasion des 40 ans de la BD relative aux super-héros nés de l'imagination d'Alan Moore, une intégrale a paru et j'en ai été l'heureux destinataire.

C'est donc avec un réel plaisir de découverte que je me suis attelé à ce gros volume de plus de 450 pages et je n'ai pas boudé ces instants là car Watchmen et ses super-héros éreintés et vieux se distingue des autres comics du genre tant les personnages sont en soi hors-normes et affublés d'appellations peu glorieuses !

Watchmen est surtout l'occasion de raconter l'histoire des états Unis lors de l'après seconde guerre mondiale, notamment pendant la guerre froide et surtout quand il était question de la crises de Cuba ou de la course à l'armement et/ou aux étoiles.

C'est très bien documenté et bien entendu dessiné car l'intégrale ne se limite pas qu'à de la BD et se lit comme un journal de bord et quand on lit ce genre d'ouvrage on se prend au sens propre du terme, une vraie claque !
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Watchmen : Edition limitée et commentée

Ainsi, débarrassé de ses couleurs, le dessin de Gibbons apparait dans toute sa pureté, avec une science des cadrages, des noirs et des blancs, et cette construction particulièrement précise, dictée en partie par Moore lui même d'ailleurs ! On est subjugué d'un bout à l'autre !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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DC Comics - Anthologie

Salut les Babelionautes

Pour un néophyte comme moi, cette Anthologie qui rassemble seize récits sur les Super Héros de la Franchise Comics est une découverte.

Bien sur dans mon adolescence j'ai lus des Marvel et des Comics, que des amis me prêtaient, mais ce ne fut jamais un engouement pour la BD.

Maintenant a la retraite, je me suis inscris a différents challenge sur Babélio et l'un de inclue des BD de SFFF.

Voila pourquoi j'ai emprunté cette Anthologie a ma Médiathèque, et j'avoue que je l'ai parcouru très rapidement en sautant certains récits pour y revenir par la suite.

Que dire sur cette Anthologie? Premièrement elle s'adresse a un public d’aficionado dont je ne fais pas partis.

Elle nous raconte la genèse de la création des Super-Héros tel que Wonder woman, Batman, Superman et tant d'autres.

Même pour moi, les dessins montrent leur anciennetés et même parfois les a priori des décennies ou ils sont nés, comme le souligne cette phrase qui ne passerait pas à notre époque.

« Quand il s'agit de nettoyer, on est tous d'accord pour dire que le chef, c'est Wonder Woman… ».

Bref! ce ne fut pas un coup de cœur mais j'ai pris plaisir a lire certains de ces récits.

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Martha Washington, Tome 3 : La paix retrouvée

[Cette critique concerne l'ensemble de la série]

Comment le mythique duo de Watchmen pouvait envisager une nouvelle collaboration à la hauteur de leur oeuvre culte ? J'étais assez curieux de lire ce Martha Washington pour voir comment ils avaient relevé le défi. Le ton est différent et même si de nombreuses questions politiques constituent l'arrière plan narratif, il s'agit plutôt d'une série d'aventures d'une héroïne forte et increvable. Le portrait que Miller et Gibbons dresse des Etats-Unis dans un futur proche est à mi-chemin entre délire et critique acerbe. On y croise toutes les figures et archétypes associés aux Etats-Unis, du complexe militaro-industriel aux communautés indiennes en passant par les gangs de motards (certes, ils sont mutants) et des environnements urbains au bord de l'explosion (dans tous les sens du terme). Au milieu de ce décor violent, Martha Washington va apprendre à survivre, sauver sa peau, se construire, se venger, penser, sauver le monde (je ne révèle rien, c'est le titre d'un des chapitres), guider. Par moment, le côté "aventures" prend le dessus mais la progression psychologique du personnage n'est jamais oubliée. En lisant les préfaces et postfaces rédigées par les auteurs, on apprend que Martha Washington a constitué l'une des figures de prou de la maison d'édition américaine Dark Horse, aux côtés de Sin City ou Hellboy. Même si elle est moins renommée que ces deux dernières séries, Martha Washington gagne à être connue !
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Geoff Johns présente Green Lantern - Intégrale,..

Voyons voir si j’ai bien tout compris.



Il existe donc une énergie verte, symbole de la volonté, asservie par les Gardiens – ces immortels qui se croient sages et n’arrêtent pas de commettre bourde sur bourde, trop sûrs de leur sagesse pour apprendre quoi que ce soit – et support d’une force de police intergalactique : les Green Lantern.

Et voilà que Geoff Johns s’est demandé pourquoi on privilégierait une couleur en particulier et s’est décidé à mettre en scène l’ensemble de l’arc en ciel.



On voit donc débarquer une vieille ennemie d’Hal Jordan, son ex sous l’emprise de la couleur violette et la structuration d’un corps violet refusant le rejet des émotions prôné par les Gardiens et souhaitant porter l’amour (vache) de par l’univers.

Puis c’est Sinestro, cet ancien Green Lantern, amateur de méthodes dictatoriales pour maintenir l’ordre, qui construit un corps brutal de Yellow Lantern destiné à ramener l’ordre par la peur.

Sinestro a bien planifié son truc et lance la guerre contre les Green Lantern, une guerre incroyablement violente qui fait des montagnes de morts dans les deux camps. Mais bon, comme ces morts sont des extraterrestres aux formes la plupart du temps peu humaines, le lecteur n’éprouve pas beaucoup de compassion à voir crever des insectoides, des ballons de basket ou des tapis volants.

Bref ça flingue à tout va. Le corps des Green Lantern a du mal jusqu’au moment où les Gardiens lui donne le droit de tuer (il y a un message là-dessous). Cette guerre est menée de main de maître, avec de nombreux rebondissements et une bonne maîtrise du suspense.



Mais quelque chose me gêne dans ce récit. C’est le parti que prend Geoff Johns, inconsciemment ou non, de l’Amérique gendarme du monde, de l’Amérique impérialiste soft-power. Hal Jordan étant responsable de tout son secteur de l’univers (vous avez remarqué que tous les Green Lantern humains sont américains ?), il est amené évidemment à franchir les frontières des nations. Or il se trouve ici « embêté » par l’ONU qui ne lui reconnaît pas cette autorité, ainsi que par d’autres pays comme la Russie. Comprenez : ils sont chiants ces pays et cette ONU qui empêchent les USA de maintenir la justice mondiale, représentation intrinsèque et objective de la justice universelle. Le message n’est pas voilé.



Oublions donc ces messages sous-jacents assez puants et concentrons-nous sur le récit, sur son rythme et sur les problèmes des héros. Je préfère lire tout ça au premier degré.





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Comics : les secrets d'un maître

Dave Gibbons, un pilier du monde de la bande dessinée britannique, en particulier au travers du magazine 2000 AD (l'équivalent vivace du Métal Hurlant français) avec la série Dan Dare (un peu le Valérian anglais sans Laureline, ou Flash Gordon-Guy L'Éclair sans Dale Arden), un monument de la narration en séquence dessinée d'outre-Manche, et les ABC Warriors (quoique pour les ABC Warriors personne ne peut, n'a pu ou ne pourra jamais faire mieux que Clint Langley mais ce n'est pas le sujet). L'artiste a participé à un certain nombre de titres qui ont fini en adaptation cinéma (Watchmen, Kingsman : Services secrets,...) et fait de vrais cartons au box office ; c'est dire si c'est une référence et s'il fallait sauter sur l'occasion au travers de l'opération Masse Critique Graphisme... même si pour moi, grand amateur de BD, d'illustrations, de dessins et fabriquant d'image, Dave Gibbons m'apparait plutôt comme un bon artisan, très efficace, mais sans réelle "originalité" ; reste qu'il a une longue expérience derrière lui, plus de quarante ans, et qu'il connaît vraiment bien les ficelles de son métier - sur lesquelles, malheureusement, il a tendance à tirer un peu trop souvent à mon goût.



Le bouquin lui-même est la traduction d'un ouvrage dans le style propre à la pensée positive américaine : si on sait lire alors on trouve dans ces pages de quoi se former et donc améliorer sa condition. Il ne faut pas s'attendre à des sommets de pédagogie, ni même de didactique, mais c'est très bien fait, complet (ou on pourrait le croire), structuré et méthodique, en un mot : efficace. Il y a même un index à la fin, c'est dire ! rien à reprocher à la façon d'organiser les choses, tout est bien rangé sur la bonne étagère, à la bonne hauteur. Et pour avoir un peu testé l'écriture de BD en amateur, je confirme, c'est la bonne procédure mais là clairement adaptée à la production industrielle. Une bonne analyse d'un système de fabrication à la chaine qui est particulier à une idéologie anglo-saxonne. En Europe continentale, disons l'espace éditorial Franco-Belge, on aurait tendance à penser "en album", plus vraiment en magazine. Même pour les mangas. La division du travail avec les spécificités de chaque étage de production, est moins flagrante. le livre s'attarde donc avec justesse et proportion sur des points essentiels qui pourraient passer comme secondaires : l'encrage, le lettrage, la maquette... Dans le titre de l'édition originale, How comics work ? que l'on pourrait traduire par "comment travaillent les comics ?", le terme comics semble englober un tout beaucoup plus large que la simple écriture/illustration d'une bande dessinée ; l'idée comprend même la présentation et la conception de l'objet fini, autrement dit, la meilleure façon de le rendre désirable au public puisque l'objectif final est bien de vendre du papier, en misant sur l'originalité, la différence et la distinction, qui sont plutôt des points positifs et valorisants.



En résumé, j'ai beaucoup appris puisque c'est le principe même des bouquins du type "How-to". Mais J'ai aussi beaucoup apprécié les références à d'autres auteurs et, pour le compte, je suis allé voir du coté de Frank Hampson ( Classic Dan Dare: Marooned on Mercury ) et Jack Kirby ( le Quatrième monde ); pour ce qui est de Will Eisner, j'avais tout à la maison. Enfin, ce qui m'a le plus séduit, je crois, c'est le coté "monographie" de Dave Gibbons dont je ne connaissais pas la production dans le détail. Cette accumulation de travaux présentés sur des doubles pages avec de courts textes en référence m'a conforté dans l'opinion que j'avais de son œuvre. La seule chose que j'ai moins aimé, c'est l'aspect familier du discours qui s'adresse souvent au lecteur en le vouvoyant.
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen est considéré par certains comme le plus grand des comics jamais écrit. Son auteur, Alan Moore, accompagné ici de Dave Gibbons aux dessins, est pour sa part considéré comme le plus grand des scénaristes anglais. Même mon libraire en est fan, c'est pour dire! Ces raisons m'ont poussé à emprunter ce gros pavé à la médiathèque de mon quartier.

Watchmen est sorti à la fin des années 80, donc bien sûr, à cette époque, pas d'Internet, et pas de téléphones portables ou autres tablettes. Depuis, il est vrai que notre monde a bien changé. La question est de savoir comment a vieilli cette BD, bien ou mal ? Graphiquement, en survolant les pages, on est à la ramasse. Ces planches qui manquent de détails en ont pris un sacré coup, sauf au niveau du lettrage, qui a inspiré le créateur de la police de caractères Comics Sans MS de Microsoft, pas moins. Depuis, les illustrations des BD ont beaucoup évolué, peut-être aussi avec l'aide des logiciel informatiques genre Illustrator ou Photoshop. Maintenant, il s'agit d'apprécier ou non le charme des anciens comics. Personnellement, ça ne me gêne pas, j'attache plus d'importance aux scénarios qu'à ces dessins old school. Se priver d'un comics à cause des graphismes, c'est un peu comme se priver d'un film parce qu'il est en noir et blanc. le seul ouvrage que j'ai lu pour le moment et dans lequel Alan Moore apparaît est le 1er tome de Miracleman, et je n'ai vraiment pas aimé, j'avoue. Je me suis également plongé dans son gros volume Jérusalem, et pareil, je n'accroche pas, en tout cas, pas pour le moment.

Watchmen se passe au moment du début de la guerre en Afghanistan. Tout commence par une scène de crime, où deux enquêteurs blasés se retrouvent pour l'enquête. Un type bien balèze a été balancé par la fenêtre d'un gratte-ciel. Ils cherchent le mobile. Quelqu'un d'autre cherche à savoir qui a tué, et pourquoi. Il s'appelle Rorschach, comme le test psychologique du même nom. Il porte un masque tacheté, parle un peu comme un robot, et porte un imper style Inspecteur Gadget. Donc le comédien Eddie Blake est mort. Vient une histoire sur Hollis Mason, Sous le Masque, qui, comme un cheveu sur la soupe, raconte sous une forme romanesque autobiographique, une aventure de Moe Vernon, un cocu qui porte des faux seins, écoute du Wagner, et collectionne des objets érotiques. Celui-ci s'est fait plaqué par sa femme, et se suicide. le narrateur nous raconte le comment du pourquoi lui a voulu devenir flic dans un 1er temps, et s'est costumé en hibou pour faire régner l'ordre, tel un « Juge Masqué ».

Une dame un peu âgée et sa fille parlent de l'enterrement du comédien, les souvenirs refont surface. Watchmen, c'est un peu ça, on passe du coq à l'âne, ce qui peut dérouter le lecteur. On apprend que ce salop d'Eddie Blake a violé cette bonne dame il y a 40 ans. Depuis, elle a pardonné. Il a aussi tué une femme enceinte jusqu'au cou, parce qu'elle lui avait griffé le visage dans une querelle. En fait, le comédien est, (était), une vraie ordure.

Après l'enterrement, retour sur l'enquête, avec Rorschach, qui interroge un type de façon musclée. Rorschach finit par tomber dans un piège et se fait arrêter par la police, puis incarcéré. On apprend son vrai nom alors, Walter Joseph Kovacks. Détesté autant par les flics que par la pègre, menacé de mort douloureuse en prison, son enfance fut un enfer. On comprend son masque, suite au viol et à l'assassinat d'une femme devant ses voisins qui n'ont pas bronché. Il s'en suit une expertise psychiatrique, et une phrase importante : « ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous, c'est vous qui êtes enfermés avec moi ». Un psychiatre tente d'analyser sa personnalité complexe, lui fait subir divers tests, et note même ses rêves.

On en vient au Dr. Manhattan, (Jonathan Osterman), l'homme devenu bleu, accusé d'avoir refilé le cancer à ses compagnes et son entourage. Las, il quitte la Terre en se téléportant sur Mars. Qui n'a pas rêvé un jour de migrer, même sur une autre planète ? Donc deux d'entre eux, parmi les super-héros disparaissent en une semaine. On voit comment, dans ses propres souvenirs, cet homme est devenu bleu, après un accident dans une cabine de test radioactive, et comment ensuite, il a été considéré comme un surhomme, voire un Dieu. Viennent une suite de questions métaphysiques, de regrets. Dieu existe, le surhomme existe, il est américain, est-il pour autant force de dissuasion, surtout face aux russes ? Pourtant, la 3ème guerre mondiale reste en suspens, comme une épée de Damoclès. Au point qu'un type extermine sa famille et s'égorge ensuite, de crainte de la voir arriver.

Puis une nouvelle tentative de meurtre sur Veidt, autre héros masqué, se produit. Donc ces sur-hommes sont bel et bien menacés, mais par qui, et pourquoi ?

MAIS STOP LE SPOIL !!!

On ne lit pas Watchmen comme une BD ordinaire. Déjà, vu le pavé, ça peut intimider. Et aussi, la subtilité de l'écriture. Tout finira-t-il par s'imbriquer ? Des flashback's, c'est ça Watchmen. Les histoires s'entrecroisent : on peut lire dans Sous le Masque, un roman dans le comics, celle des Minutemen, qui les dépeint limite comme des fachos. de par son scénario, c'est incroyablement contemporain, complètement avant-gardiste, bien plus que certaines BD que l'on peut lire aujourd'hui. Alan Moore fut le 1er auteur à présenter les super-héros avant tout comme des personnes qui ont leurs failles. Ça se lit comme une succession de couches : journal local, roman, comics, journal de Rorschach, on peut vraiment parler de roman graphique. Et cet homme à la dérive sur son radeau en pleine mer, comme dans le vieil Homme et la Mer d'Hemingway. S'ajoutent des réflexions sur la guerre, la bombe atomique, Hiroshima. le crime et la violence sont davantage suggérés que montrés. Et l'évocation du groupe punk-rock Devo, de son look. Qui se souvient de nos jours des deux premiers albums de Devo ? C'est un comics pour initiés : sur la connerie humaine, les émeutes, la 3ème guerre mondiale, et la crainte, vieille comme le monde que c'est bientôt la fin des temps. L'enquête de départ devient une traque en milieu hostile. Riche en rebondissements, tout droit sorti de l'imaginaire foisonnant d'Alan Moore, c'est juste génial. Il est difficile de bien en parler, car on ne peut pas vraiment décrire un tel chef d'oeuvre, même en utilisant des superlatifs. Est-ce qu'une bonne guerre, comme peuvent le penser certains, détruisant une grande part de l'Humanité, engendrerait une paix durable ?

Pour ma part, il y aura un avant et un après Watchmen. J'ai eu un choc très agréable avec le tome I du Sandman de Neil Gaiman, j'ai adoré Maus, ou encore Daytripper, j'ai le même sentiment aujourd'hui pour Watchmen, que j'ai fini par rendre à la médiathèque et que je me suis empressé d'acheter.
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Comics : les secrets d'un maître

Encore un énième opus sur les super héros? Qu’allons-nous apprendre de ce que nous ne savons déjà ?



Dans ce beau livre, les différentes étapes de la constitution d'un comics made by Gibbons, "Monsieur" Green Lantern et des Watchmen entre autres, vous sont révélés.

Que l'on connaisse Dave Gibbons, ou non, chacun y trouvera son compte. L'amateur saura apprécier les nombreux dessins et esquisses, le féru du crayon connaîtra les détails de la création d'un comics et apprendra certains secrets d'un des maître de DC comics.



Au fil de votre lecture (que vous pouvez consulter au gré de vos envies), chaque chapitre correspond à une étape du processus créatif, transcrite de manières claires, et rythmées par les explications en images et en texte.

Les pages sont ponctuées d’anecdotes, d'informations sur ses nombreuses collaborations, de clins d’œil à ceux qui l'ont influencé, des hommages à tous ceux qui participent à la genèse d'un comics (coloriste, des scénaristes, des pro du lettrage...)

Il y a même un chapitre Comment dessiner un super héros. Le dernier chapitre est consacré à la pratique. Des exercices-vous sont proposés pour vous aider à appréhender la conception d'une BD.Moi qui ne suit pas doué en dessin, ma curiosité est piquée, j'ai bien envie de m'y mettre, en tout cas de savoir si je suis capable de créer des cases à partir d'un concept.

On perçoit les comics books différemment, on se surprend à mettre en pratique ce que l'on vient de lire, comme l'importance des point focaux, ou points clés c’est à dire là où l'œil est attiré.



En somme vous ne regretterez pas votre achat, les codes des comics vous sont dévoilés, pour les non-initiés vous aurez envie de vous mettre au comics, pour les fans vous ne serez pas en reste car la relecture de vos comics préférés sera une redécouverte.



Cette critique fait suite à une masse critique gagnée à la force de mon index, sur Babelio.
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Watchmen (Intégrale)

Heureux mortels : vous avez aujourd'hui l’occasion de pouvoir acheter l’édition intégrale de Watchmen, pour un prix ridicule (35 €) au regard du temps que vous allez y passer (de nombreuses heures) et du plaisir, infini, que vous allez en retirer !



Quand je dis l’occasion, c’est parce que cela n’a pas toujours été le cas, depuis la création de la BD en 1986 : éditée en six albums, souvent épuisée, parfois malmenée.



Mais Urban Comics a repris les choses en main et, voilà : heureux mortels (j'adore cette expression) !



Watchmen, le chef-d’oeuvre absolu du comic américain.



Une histoire de super-héros, allez-vous me dire, un chef-d’oeuvre ?



Et je vous répondrais sans barguigner (j’adore aussi ce mot !) en confirmant : Watchmen est bien plus qu’une histoire de super-héros, c'est réellement un chef-d’oeuvre !



Je peux vous certifier que peu d’œuvres littéraires, tous genres confondus, ont atteint un tel niveau d’intérêt au cours du dernier demi-siècle…



Wow ! Allez-vous répliquer (car vous êtes sacrement tenace, dîtes-moi !). A ce point ?



Et là, sans hésiter un quart de seconde, je reprendrais, dans un raccourci narratif saisissant : Oui !



Mais pourquoi ? Me répondrez-vous dans la seconde (dans le genre "je mords, je m'accroche et je lâche plus, vous vous posez là !).



Et je vous répondrais :



(Lire la suite sur le site Le Tourne Page)
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Watchmen (Intégrale)

La bande dessinée qui a changé toute une industrie. Nous sommes en 1986, et le comics américain reste bloqué dans ses vieux schémas, jusqu'à ce que sorte Watchmen, qui avec Maus et The Dark Knight Returns, va prouvé que la bande dessinée, même de super-héros, peut prétendre à bien mieux. Watchmen est une oeuvre très intelligente et ambitieuse, bénéficiant du scénario "à la structure cristalline" d'Alan Moore. Une vraie démonstration du pouvoir que la bande dessinée peut avoir, et une vraie leçon pour ceux qui considère encore ce médium comme enfantin...
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Comics : les secrets d'un maître

Vraiment un très beau livre, déjà par son contenu mais également par son utilité.



Ma fille ainée dessine beaucoup et est très talentueuse (promis je suis objective). j'ai bien sûr pensé a elle quand je l'ai choisi lors de la dernière masse critique.



Ce livre a été créé par deux grands du comic's. Mais il traite de la BD en général, même si il prend fortement les comic's en exemple.

Ce livre est divisé en 7 chapitres :

-1) l'écriture

- 2) le défrichage visuel

- 3) La narration en séquence

- 4) le lettrage

- 5 ) les couleurs

- 7 ) la maquette

- 8) les exercices ( qui est un grand plus pour moi)



J'ai réellement trouvé ce livre complet, qui détaille minutieusement toutes la facettes de la création d'une BD. Du synopsis, au crayonné, en passant par l'encrage pour finir par la colorisation.

Les auteurs ont pensé à tout ils parlent longuement des dessins fait mains, puis de ceux fait sur tablettes graphiques.

Les conseils et petits détails sont une mine d'or. J'ai particulièrement apprécié ceux parlant de la mise en page.

Les auteurs n'ont pas oublié une choses essentielles : la recherche des personnages, des décors. Et le conseil ultime : le petit carnet pour tout noter : dessin, idées, dialogues.



Ce livre est vraiment bien fait.. les conseils sont bons... quand on ne dessine pas (ce qui est mon cas) on ne pense pas toujours au fait que le graphisme doit être percutant, et que le texte doit lui être réduit à son minimum sans envahir le graphisme.



Ce livre est illustré par de nombreuses planches, recherches , couvertures faites par les auteurs... un régal pour les yeux. Seul petit bémol c'est qu'elles sont en anglais sans aucune traduction. Pour moi, qui parle extrêmement mal anglais c'était assez dérangeant. Enfin, c'est surtout que je me suis dit que je loupais certains éléments essentiels à une compréhension optimale.



Je sais déjà que ce livre sera un outil précieux pour ma fille... il a déjà rejoint SA bibliothèque.



Je tenais a remercier les éditions Eyrolles et Babelio pour cette petite perle de presque 200 pages.



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Watchmen (Intégrale)

Un classique de la BD ou plutôt du roman graphique, par le maître du genre, le scénariste britannique Alan Moore, auquel on doit aussi V pour Vendetta et From Hell. Une fantastique relecture du mythe des super héros, vu d'une manière très réaliste (ils prennent leur retraite,certains ont du bide, d'autres travaillent pour la CIA...) Les dessins de Gibbons sont hallucinants, la traduction est du grand Jean-Patrick Manchette (maître du polar décédé depuis). On est plongé dans cette ambiance glauque et belle à la fois sans savoir où cette histoire va nous mener. Moore développe ses personnages de super héros sur les quelque 460 pages que contient cette intégrale, dans un New York hanté par la menace nucléaire (années 80 obligent ). Un must absolu
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Gangland

Ce tome est une anthologie d'histoires courtes autour du thème des criminels. Il regroupe les 4 numéros initialement parus en 1998. Chaque couverture est réalisée par un artiste différent : Tim Bradstreet, Brian Bolland, Glenn Fabry, Dave Gibbons. En 1999, l'éditeur Vertigo a reconduit ce format l'année suivante sur le thème de l'horreur avec la série Flinch en 8 épisodes. Pour le détail des auteurs, se reporter à la fin du commentaire.



Alphonse Capriccio est un ancien mafieux qui a vendu ses chefs pour éviter une peine de prison et qui bénéficie du programme de protection des témoins, mais il rentre chez lui pour trouver son chien égorgé et sa femme tuée. En Amérique du Sud un homme récolte du pavot et le vend dans une chaîne qui aboutit au trafic de drogue. C'est l'histoire d'un tueur à gages anonyme qui intervient dans la cérémonie de mariage de la fille d'un parrain. Mishka est un parrain de la mafia russe et il revient en ville confronter celui qui l'a laissé pour mort. Rico Jansci fuit la police et trouve refuge dans l'immeuble où il a parlé à son frère pour la dernière fois. Ce parrain est arrivé au sommet des affaires et s'y est maintenu pendant des années, avec Stella à ses côtés, mais ce matin il se sent vieux. Chapo est un petit malfrat des quartiers, mais ce matin il a reçu par courrier une carte bleue sans plafond et son pote Reggie le convainc de s'en servir pour louer une chambre d'hôtel dans les beaux quartiers et se faire approvisionner en poules de luxe et en drogues.



Le dentiste Harvey Lowry reçoit la visite nocturne de Mickey Dolan dans son cabinet, et il le supplie d'accepter qu'il l'accompagne dans ses activités criminelles, car il n'en peut plus de sa vie rangée et monotone. Déjà à l'époque préhistorique des tribus en pillaient d'autres en les massacrant. Cet employé de bureau est un voleur mesquin qui pioche dans les fournitures de bureau, depuis qu'enfant il a découvert que tout le monde se sert comme il peut. Monsieur Melchizedek est persuadé que des individus observent ses moindres faits et gestes et il s'en protège comme il peut. Dino est un Berger allemand, élevé à coups de pied par un truand, mais récupéré par un policier qui l'intègre à la brigade canine. 2 frangins vont faire des courses pour leur mère, saluent Jezebel, un garçon manqué dont ils moquent, puis croisent les mauvais garçons du quartier. 2 hommes de main vont manger dans un restaurant asiatique et expliquent au patron qu'ils ne bénéficient plus de la protection du parrain local, et qu'il doit lui céder son bail.



Ces 14 brefs synopsis correspondent aux histoires des 4 numéros. Chacune de ces histoires courtes est différente et autonome. Le cadre de cette anthologie semble d'avoir été de raconter des histoires majoritairement contemporaines, avec quelques rares récits dans un passé récent comme les années 1950/1960, sans science-fiction ou anticipation. Le titre de l'anthologie renvoie au milieu, aux gangs criminels. Il s'agit donc de raconter des histoires criminelles, de voleurs et d'organisation criminelle. Dans les années 1960 et 1970, les éditeurs principaux de comics (Marvel et DC) publiaient des anthologies mais plutôt de type horreur, sur le principe de plusieurs histoires courtes, tradition héritée des EC Comics, puis de Warren (Creepy et Eerie). Chaque décennie l'éditeur DC essaye de relancer le format de l'anthologie, souvent dans sa branche adulte Vertigo, ce qui présente l'avantage d'attirer des auteurs qui ne souhaitent pas investir le temps nécessaire à réaliser une histoire en plusieurs épisodes.



Avant de se lancer dans la lecture de ce recueil, le lecteur jette un coup d'œil aux noms des créateurs. Il en ressort alléché par le fait qu'il s'agit du haut du panier, et que les responsables éditoriaux ont été solliciter des créateurs renommés dans issus des comics indépendants (James Romberger, Simon Revelsroke, Joe R. Lansdale, Randy DuBurke), ou ayant connu leur heure de gloire dans les années 1970/1980 (Richard Corben, Dave Gibbons, Eric Shanower, Tony Salmons), voire ayant déjà régulièrement travaillé pour Vertigo (Brian Azzarello, Tim Bradstreet, Jamie Delano, David Lloyd). Il ne peut pas estimer la qualité des histoires d'un coup d'œil. En effet, l'art de l'histoire courte est très délicat. Il faut savoir nourrir suffisamment le récit pour que le lecteur ait la sensation d'une histoire complète, mais ne pas le noyer de phylactères d'exposition pour compenser sa brièveté. L'exercice est rendu encore plus compliqué, car le lecteur sait qu'il est en train de lire une histoire avec une chute, et il en a lu d'autres. Réussir à le surprendre suppose une maîtrise du rythme et un art de prestidigitateur pour monopoliser la concentration du lecteur sur l'intrigue, et détourner son attention de l'arrivée de la chute.



Par la force des choses, il y a de tout dans 14 récits, et il y en a pour tous les goûts. Il y a bien une ou deux histoires avec un simple scénario de vengeance, linéaire et basique comme celui écrit par Dave Gibbons, ou le dernier du recueil par Richard Brunning. Il y a également un hommage très appuyé à Edgar Allan Poe réalisé par Simon Revelstroke. Mais la majeure partie des auteurs écrivent un récit personnel, que ce soit dans la situation, ou dans le thème. Il y a aussi bien un témoin sous protection, que la chaîne de production et de vente de drogue, en passant par un voleur de fourniture de bureau et un duo de gamins qui se font intimider par des plus grands qu'eux, d'une année ou deux. Au travers de ces histoires, les auteurs écrivent de vrais polars qui s'inscrivent dans le milieu où l'histoire se déroule, et cet environnement exerce une incidence directe sur l'histoire, agissant comme un révélateur de cette société particulière. Il y a des problématiques de rentabilités et de ressources limitées, d'obsolescence, de confiance, de paranoïa, de préjugés, et de stéréotypes raciaux. Les histoires les plus cruelles ou les plus pénétrantes ne sont pas forcément les plus violentes ou les plus gores. Lucius Shepard et James Romberger montrent un jeune homme qui décroche la timbale en recevant une carte platinium sans plafond. L'usage qu'ils en font reflète leur culture et leur condition sociale, et ils se heurtent au fait que l'argent ne fait pas le bonheur. L'histoire personnelle du petit employé de bureau qui pique dans les fournitures et commet d'autre larcins mesquins (par Ed Brubaker & Eric Shanower) met en scène le fait que tout le monde gruge à sa manière, reflétant l'imperfection de l'être humain. Rapidement, le lecteur s'aperçoit que l'histoire du chien Dino (par David Lloyd) provoque chez le lecteur l'impression que le comportement de ce chien pourrait également être celui d'un homme un peu confiant et balloté par les circonstances.



Outre la qualité potentielle des histoires, il est probable également que le lecteur ait été attiré par la liste des dessinateurs. Tim Bradstreet réalise des dessins photoréalistes âpres, complétés par des couleurs crépusculaires, décrivant un monde sans pitié. Peter Kuper réalise 3 pages sans texte, au pochoir, comme il l'avait fait pour The System, d'une grande richesse. Frank Quitely est en mode descriptif, sans la délicatesse romantique qu'il développera par la suite, pour des dessins exhalant une ironie savoureuse. Dave Gibbons est égal à lui-même avec des dessins faussement simples, comportant un degré élevé d'informations visuelles. Ce premier numéro est un régal visuel de bout en bout, un sans-faute. Dans les épisodes suivants, le lecteur se repaît des dessins de Richard Corben, toujours aussi épatant avec des volumes qui sortent presque de la page, et des textures sur le lecteur croit pouvoir toucher de ses doigts. La fête visuelle continue avec Kilian Plunkett dans un registre également descriptif mais émaillé de traits non ébarbés évoquant la rugosité d'une réalité non adoucie. Le lecteur plonge dans un monde où les ténèbres menacent d'engloutir le personnage, dans les pages toujours aussi envoutantes de Danijel Zezelj. Les ombres représentées par David Lloyd sont plus expressionnistes, mais tout aussi inquiétantes. Mark Chiarello joue à la fois sur les contrastes forts entre les zones noircies et les autres, mais aussi sur l'épure des formes.



Le lecteur se régale donc à retrouver les artistes à la forte personnalité qu'il connaît déjà, et il apprécie que les autres disposent d'une personnalité graphique tout aussi prononcée. Randy DuBurke présente lui aussi une réalité un peu torturée, du fait des lignes de contours irrégulières. James Romberger sait montrer 2 latinos naturels, dans leurs gestes et dans leurs tenues. Comme Peter Kuper, Tayyar Ozkan réalise une histoire sans parole avec des dessins plus traditionnels, et un humour noir plein d'entrain. Eric Shanower réalise des planches en apparence inoffensive dans leur naturel, mais finalement subversive par le naturel, la banalité et l'évidence des situations. Les dessins de Tony Salmons sont moins léchés, mais ils savent montrer la vivacité des personnages et la force de leurs réactions émotionnelles.



Le ressenti à la lecture d'une telle anthologie peut vite se révéler trompeur, en sautant rapidement d'une histoire à l'autre, et en enchaînant les artistes à une grande vitesse. Mais en prenant un peu de recul, le lecteur constate que chaque histoire est consistante, avec sa propre saveur, sa propre tonalité, à la fois grâce à l'intrigue et grâce aux dessins, avec un niveau élevé pour chaque et une majorité de pépites. 5 étoiles.



Épisode 1 : (1) Brian Azzarello + Tim Bradstreet, (2) Peter Kuper, (3) Doselle Young + Frank Quitely, (4) Dave Gibbons

Épisode 2 : (1) Simon Revelstroke + Richard Corben, (2) Jamie Delano + Randy DuBurke, (3) Lucius Shepard + James Romberger

Épisode 3 : (1) Darko Macan + Kilian Plunkett, (2) Tayyar Ozkan, (3) Ed Brubaker + Eric Shanower, (4) Scott Cunnigham + Danijel Zezelj

Épisode 4 : (1) David Lloyd, (2) Joe Lansdale & Rick Klaw + Tony Salmons, (3) Richard Brunning + Mark Chiarello
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Watchmen (Intégrale)

Marre des super-héros aux super-pouvoirs évoluant à travers une intrigue toujours plus formatée ?Alors « Watchmen » est fait pour vous ! Alan Moore et Dave Gibbons livre une œuvre iconoclaste dans laquelle les justiciers costumés sont de banals êtres humains avec leurs forces mais surtout leurs faiblesses. L'histoire de « Watchmen » s'inscrit dans un contexte de guerre froide et de la peur d'une Troisième Guerre mondiale qui ne peut qu'être nucléaire. Dans ce lourd climats de tensions, un complot se fait jour. Qui tire les ficelles et pourquoi ?





Loin des facilités de certaines histoires de super-héros, Alan Moore nous dévoile une intrigue intelligente, tout sauf manichéenne, même si l'univers pré-apocalyptique dans laquelle elle s'inscrit reste très sombre. Ces nuances se retrouvent également chez les personnages dont la psychologie y est très travaillé. Impossible de dire qui est le méchant, qui est le gentil. On est vite happé par l'ambiance général de la BD, des révélations qui arrivent au compte-goutte jusqu'à cette fin prodigieuse. Moore pousse le lecteur à la réflexion, ne le laisse pas passif tout en le distrayant. Les dessins de Dave Gibbons vont bien avec le scénario même si j'ai toujours eu un peu de mal avec ce style « Comics ».





Moi qui ne suit pas un grand amateur de ce genre de BD américaines, je dois admettre avoir été bluffé. Cet intégral (douze chapitres + pages bonus) mérite amplement de trouver une place dans votre bédéthèque. Je conseille également l'adaptation cinématographique réalisé par Zack Snyder.

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Watchmen (Intégrale)

La satyre de Juvénal "Quis custodiet ipsos custodes ?" (Qui garde les gardiens eux-mêmes ?) est devenue "Who watches the watchmen ?" et symbolise bien la remise en cause de la légitimité des Super-Héros à faire régner l’ordre.



Comment vous parler de ce comics en restant simple ? Et sans rien oublier ? Impossible…



Déjà que je devrai sans doute la relire plusieurs fois avant d’arriver à appréhender tous les détails qui se cachent dans les dessins, avant de saisir la profondeur des propos et de comprendre la richesse de l’histoire, et l’histoire dans l’histoire.



Watchmen met en scène des super-héros sans pouvoirs, des super-héros comme on n’a pas l’habitude de voir.



Oui, on a affaire à des hommes ou femmes qui se déguisent comme au bal costumé, qui tentent de faire régner l’ordre mais où aucun ne s’est fait mordre par une araignée irradiée et où personne ne vient de la planète Krypton.



Le seul qui a les pouvoirs d’un dieu, c’est le Dr Manhattan (Jonathan Osterman) car cet homme a été désintégré, mais s’est reconstitué petit à petit avant de réapparaître dans le monde réel. Il est omnipotent, omniscient, et immortel, et aux services des États-Unis.



En plus de nous proposer un univers de super-héros revisités, Alan Moore nous offre un uchronie où les États-Unis ont gagné la guerre du Vietnam et où Nixon vient d’être réélu pour la 4ème fois d’affilée (le scandale du Watergate a été évité et on a changé le XXIIème amendement de la Constitution des États-Unis).



Ironiquement, il n’y a plus de comic de super-héros, le genre préféré des lecteurs étant devenu les bandes dessinées de pirates, dont nous aurons un aperçu dans l’histoire, mais je vous en reparlerai plus bas.



Pour le reste, c’est comme dans la réalité avec la guerre froide entre les américains et les russes et des menaces de Troisième Guerre Mondiale. Bienvenue en 1985…



Si au départ les dessins ne m’ont pas vraiment attirés, j’ai vite réalisé que je devais être super attentive à tout ce qui se passait dans la case, aussi bien dans les dessins que dans les textes car ils sont tous, au niveau des détails, d’une richesse époustouflante et je sais que je pourrai reprendre la bédé d’ici quelques temps et encore y découvrir des choses.



La richesse ne se trouve pas que là car les personnages des Super-Héros sont eux aussi riches en détails qui les rendent réalistes, humains, car ils sont porteurs de tous nos défauts.



Leurs complexités fait que personne n’est ni tout blanc, ni tout noir, et que ceux qui ont l’air sympa peuvent être des brutes épaisses mais animées d’un désir de vérité, et que ceux qui ont du sang de la multitude sur les mains ne sont peut-être pas à blâmer…



Là, vous serez le seul juge, car dans ce comics, on ne définit pas qui sont les méchants et qui sont les gentils et tout dépend du point de vue duquel on se place (celui de Rorschach ou ceux de Ozymandias et du Dr Manhattan).



Divisé en douze épisodes comme autant de chiffres sur le cadran d’une montre, chaque chapitre se rapproche un peu plus de minuit et le sang descend de plus en plus sur l’horloge.



Tache de sang que l’on retrouvera en forme de symbole d’aiguille d’horloge sur le smiley tombé dans le caniveau après la chute du 10ème étage faite par Le Comédien, défenestré violemment.



Le diable se cache dans les détails et dans ce comics, c’est vérifié à chaque page, à chaque dessin, dans chaque retour vers le passé pour tenter de nous expliquer le tout et de nous faire voir l’intégralité de la trame qui est loin d’être simple.



Là où l’on atteint le summum du summum, c’est dans le chapitre 5 (Terrible symétrie) où le lecteur attentif remarquera que ce chapitre est construit comme un palindrome, la première page faisant écho à la dernière, que ce soit sur le thème, la mise en page ou les personnages mis en image. Fortiche le scénariste !



Palindrome dont la page centrale est une scène d’action qui reproduit les motifs symétriques et toujours changeants du masque de Rorschach (son nom vient du test du même nom). J’avoue que si je n’avais pas fait des recherches sur le comics, je ne l’aurais pas remarqué…



Plus haut, je vous parlais de pirates… Et c’est là que l’on applaudit aussi le soucis du détail du scénario et sa recherche car par l’entremise d’un lecteur assidu, on se retrouve même à lire deux comics en même temps, Alan Moore ayant réussi à glisser au cœur de sa narration, et parallèlement à celle-ci, une histoire de pirates !



Et les bandeaux-titres dévolus au récit de pirates s’accordent très bien avec l’autre récit consacré à nos Super-Héros et leurs interrogations car ce récit de pirates nous explique, de par les péripéties de son personnage principal, que la compréhension de la réalité dépend de la personne qui la regarde.



Ma main à couper que j’ai oublié de vous parler de tas de choses hyper importantes, que j’ai loupé des tas de choses vachement importantes aussi dans les dessins ou dans les pages de documents écrits insérés à la fin de chaque chapitre, écrits issus de l’univers des Watchmen, dans les articles de journaux, dans les longs passages du journal intime de l’un des personnages,…



Watchmen est plus qu’un comics : c’est une histoire dense, un récit complexe, profond, rempli de détails, de choses pertinentes, d’analyses cyniques de notre société et des gens qui la composent, une analyse sans concession de la société contemporaine, des personnages principaux riches et réalistes, des personnages secondaires qui auront leur importance aussi…



C’est une œuvre de philosophie, porteuse de messages, bourrée d’astuces scénaristiques qui montre, une fois de plus, le génie d’Allan Moore.



Anybref, ce n’est pas qu’une simple histoire de Super-Héros qui mettent leurs slips sur leurs collants !!


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Aliens Salvation

Alors que trois volets de la franchise cinématique ont déjà terrifié deux générations de spectateurs, Dave Gibbons, que les lecteurs de comics connaissent comme le dessinateur des Watchmen, écrit pour Dark Horse, déjà défricheuse de talents et future force d’opposition aux Big Two outre Atlantique, un scénario basé sur la mythologie Alien.





Dans une sorte de jungle hostile hors du temps (en tout cas infestée de ptérodactyles), un cuisinier "mais pas que" (et, non, ce n’est pas Steven Seagal)





S’extirpe d’une carcasse de capsule de sauvetage. Lui et le capitaine, à moitié fou et salement amoché, semblent être les seuls survivants de leur vaisseau, les autres membres ayant été soit descendus soit condamnés par le susnommé capitaine quand il a pété les plombs en découvrant que la « cargaison » du vaisseau n’était plus sécurisée (vous aurez compris, perspicaces lecteurs, la nature de la dite cargaison).





Mais en fait non : la nana sexy qui fait office de Ripley dans Salvation, et, surtout, toute une ribambelle de créatures extra terrestres rapides et vicieuses, sont également de la fête. Dans la jungle, personne ne vous entendra crier !





Si les ingrédients principaux de la recette sont bien là : Aliens pullulants, héros charismatique, reine pondeuse, artillerie lourde, androïde infiltré et corporation maléfique, Gibbons introduit un élément nouveau et non des moindres : la religion.





Le problème avec ce sujet, on le sait bien, c’est comme pour la politique (surtout en ce moment), c’est aussi épineux que casse gueule. Et, comme toute recette, un peu trop d’un ingrédient peut tout vous foutre en l’air !





En effet, la quasi incessante litanie intérieure de Selkirk, le cuistot catho, devient vite lourdingue, surtout quand, en plein cauchemar xénomorphe, il dévie sur l’éventuelle tentation que représente le corps de l’autre survivante du vaisseau (et Gibbons évitera d’ailleurs un éventuel passage à l’acte en en faisant la droide de l’histoire), où ne cesse de demander aide et/ou pardon à dieu.





Le salut par l'Isolation / Aliens Salvation Vs. Alien: Isolation





Mignola, de son coté, est aux balbutiements de sa carrière. Il a bossé pour DC sur de fort bonnes choses, dont un Batman très réussi, et a signé une magistrale adaptation du Dracula made in Coppola.





Il a déjà trouvé son style graphique si caractéristique, fait d’à-plats de noirs, de corps musclés parfois presque difformes mais terriblement dynamiques (on pense, dans un autre genre, à Kirby), le tout agrémenté d’éléments de décors gothiques, même dans une jungle tropicale extra terrestre.







Ses aliens sont tout bonnement terrifiants, les scènes de combats sont dantesques et l’ensemble baigne dans le gore classe (si tant est que deux termes aussi opposés puissent être évoqués ensemble).







En substance, tout ce qui va faire le succès de sa série cultissime à venir est déjà là : Raspoutine peut invoquer Hellboy !







Au final on gardera de ce one shot une idée de départ originale et porteuse, traitée d’une main un peu lourde et trop à la manière du second volet filmique de la série – l’un des moins bons- dont le gros point fort et la partie graphique quasi sans fautes.



Conseil d'écoutes et bonus par là:

http://bobd.over-blog.com/2017/04/le-salut-par-l-isolation/aliens-salvation-vs.alien-isolation.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Watchmen (Intégrale)

Watchmen c’est une uchronie qui met en scène des super-héros qui sont des hommes ordinaires, dans un univers parallèle de ceux traditionnels de DC Comics. Le scénario se base sur des événements et faits réel. Les super héros sont sans pouvoir. Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants, les personnages sont en contrastes avec la place du choix qui est essentielle.

C’est également une dénonciation du pouvoir absolu et du fétichisme religieux qui s’incarne dans le personnage du Dr Manhattan, le seul possédant de vrais pouvoirs, un être omniscient et omnipotent, une sorte d’icône de dieu vivant qui, mal utilisé, devient une arme de destruction massive et la preuve que lorsque humanité se prend pour dieu elle se perd elle-même.

Les dessins sont crus et violents et les chapitres se concluent sur de longs passages littéraires, ce qui était assez révolutionnaire dans le monde de la BD à l’époque.

Watchmen propose de nombreuses pistes de réflexion au lectorat : que serait notre monde s’il était peuplé d’êtres avec des pouvoirs pour nous protéger ? Quelle serait réellement leur place vis-à-vis de nous ? Aurait-il une quelconque responsabilité dans nos travers humains ? Les héros patriotes sont-ils nécessairement des « gentils » ? Faut-il sacrifier des vies pour sauver toute une population ou chaque vie compte-t-elle au détriment de la paix collective ? Et finalement, Qu’est-ce que le Bien et le Mal ?



Outre mon blog, je viens de me lancer dans une chaîne YouTube qui compare les œuvres littéraires et leur adaptation cinématographique. la première vidéo étant consacrée à Watchmen, je vous mets le lien ci-dessous.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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