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Citations de David Goodis (219)


« Bois encore un coup, va ! Tu verras, comme extincteur, y a pas mieux. »
Petite cause, grand effet ! Rif y avait songé plus d’une fois au cours des années suivantes : d’un seul coup, l’incendiaire s’était mué en ivrogne, sans douleur.

Page 79, Gallimard, Carré Noir, 1958.
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A l'autre extrémité du bar, ils avaient l'air de prendre du bon temps; la conversation avait l'air agréable, coupée par intermittence de rires bruyants. Il essaya de les haïr parce qu'il étaient heureux. Il accumula de la haine et la dirigea vers eux mais s'aperçût bien vite qu'elle lui revenait comme un boomerang.
En fin de compte, il ne trouvait personne à haïr que lui-même.
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Il contemplait la table d'un air songeur. Cet endroit ne lui plaisait pas.
Qu'est-ce qui te gène ?
- Tout ce violet. C'est une obsession.
- C'est la couleur de l'améthyste.
- C'est aussi la couleur d'une ecchymose. La couleur de la souffrance.
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Il n’y avait pas de réverbère, aucune lumière dans cette rue étroite du quartier de Port Richmond, à Philadelphie. Une bise glaciale soufflait du Delaware tout proche, faisant fuir les chats errants vers les caves chauffées. La pluie de fin novembre cinglait par rafales les fenêtres obscurcies par la nuit, aveuglant l’homme qui venait de tomber. À genoux sur le bord de la chaussée, la respiration haletante, il crachait du sang et se demandait s’il n’avait pas une fracture du crâne. Fonçant à l’aveuglette, tête baissée, il s’était écrasé le front contre un poteau télégraphique.
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- C'est terrible de ne pas arriver à se rappeler, dit-il d'une voix sourde. La seule chose qui me revienne, c'est une sorte de frémissement intérieur, une vibration, une sorte de contact entre deux personnes. Seulement, ça n'a rien de physique. C'est beaucoup plus profond que ça. Et quand on l'a éprouvé une fois, on en reste marqué.
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Il le regarda et échangea avec lui des silences.
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Ces hommes des Brigades Internationales se battaient depuis longtemps. Américains, Canadiens, Irlandais, Anglais, Français, Cubains, hommes venus du monde entier, exilés d'Allemagne et d'Italie, étudiants, professeurs, savants, poètes, ingénieurs, chimistes, ouvriers spécialisés, manoeuvres, ils se battaient depuis longtemps déjà. Ils avaient réussi quelques belles actions à Madrid et Brunete et dans les escarmouches vers le nord. Maintenant ils déchantaient, beaucoup étaient tombés à quelques mètres d'une tranchée insurgée, beaucoup avaient été soufflés par les bombes, et par groupes entiers avaient été pulvérisés par un obus. Les volontaires étrangers avaient été durement touchés dans cette offensive de printemps.
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" Bois encore un coup , va !
Tu verras, comme extincteur, y a pas mieux."
Petite cause, grand effet! Rif y avait songé plus d'une fois au cours des années suivantes :
D'un seul coup, l'incendiaire s'était mué en ivrogne, sans douleur ."
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Le couteau glissait dans le vide comme un patineur acrobate sur un lac gelé. Lawrence se mit à la place de l'oncle, assis dans l'arrière-boutique de la blanchisserie et regardant fasciné les évolutions millimétrées de la lame, cette lame chargée d'une puissance maléfique telle que toute autre force semblait dérisoire par comparaison.
Sauf peut-être la force d'un cadavre.

Chapitre XII.
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Son ennemi, c’était la Rue.
Pour lui, la Rue ressemblait à ces énormes serpents du zoo : elle dévorait tous ceux qui la touchaient.
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Les entrepôts qui s’élevaient tout au long des quais semblaient immenses, en comparaison avec les taudis et les trous-à-rats à un seul étage où tant de gens vivaient, essayaient de vivre, ou végétaient en se moquant bien de savoir s’ils vivaient vraiment.
Mais Childers n’accordait pas un regard à ces habitations sordides qui engendraient la violence, la crasse, et la dégénérescence.
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Dans son temps, elle avait été danseuse acrobatique, exceptionnellement douée.

Maintenant, à trente-deux ans, elle était toujours acrobate, mais pas sur scène. Ça se passait à l'horizontale, sur un matelas, moyennant la somme de trois dollars la performance.

Clarice une voisine de pallier d'Eddy.
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Une sensation de néant se mit à monter, à gravir très lentement une échelle de sons musicaux qu’il entendait distinctement, tout en sachant qu’il n’y avait aucun son. La musique silencieuse s’éleva, s’éleva, atteignit les plus hautes octaves et se transforma en un cri muet lorsqu’il sentit l’approche de la silhouette sombre, qui traversait la maison et venait vers lui. A présent, il savait que c’était sérieux. Il avait conscience d’une menace, plus précise d’instant en instant. Si cette impression se concrétisait, si elle persistait encore un peu, elle deviendrait une terreur sans nom.
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Ils se turent pendant un moment, penchés sur leur café. Puis Clifton se mit à parler, mais Eddie l’écoutait d’une oreille distraite, incapable de se concentrer à cause de la serveuse. Il regardait Clifton droit dans les yeux et avait l’air de lui prêter la plus grande attention ; seulement en esprit, il était avec la serveuse. Il marchait à côté d’elle pour aller il ne savait où. Soudain, ils s’arrêtèrent, il la regarda bien en face et lui ordonna de le laisser. Elle s’éloigna de quelques pas. Il la suivit, et elle lui demanda ce qu’il lui voulait. Il lui enjoignit encore de partir. Elle s’en alla donc, mais il la rattrapa encore. Une fois de plus, il lui dit de le quitter, de ne plus l’importuner. Il la suivit des yeux, mais ne put y tenir et courut la rejoindre. Alors elle lui demanda très calmement ce qu’il comptait faire. Il lui dit : « Je t’en prie, va-t’en. »
Et ainsi de suite. Pendant ce temps, Clifton le mettait au courant de certains événements qui s’étaient produits au cours des dernières années.
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Tout homme a des ennemis, affirma le vieil homme. Qu'il le sache ou non.

Page 77, Folio policier, 1999
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A dix heures du matin, le soleil ressemblait à une énorme gueule de fusil crachant du feu liquide sur le fleuve.
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Au coin de la rue, devant la boutique du père Silver. À tous les coins de rue, dans toutes les villes. Aux coins des rues des grandes villes de ce grand pays. Une foule de types planqués sur les trottoirs, les mains dans les poches, en attendant qu'il se passe quelque chose, en l'an de grâce 1936.

Page 62.
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Finalement, il se dit qu'il était plutôt mieux loti que les types qui avaient du travail. C'étaient des esclaves. Ralph était bien placé pour le savoir. Il savait ce que ça voulait dire de travailler dans un service d'expéditions à se crever la paillasse, à écouter les gros bonnets vous traiter d'imbéciles, vous montrer ci, vous monter ça, vous dire de faire ceci et de faire cela, et vous demander où vous étiez le jour de la distribution de matière grise. Et les paquets, et les colis, et les jurons, le papier, la ficelle. Et la poussière, la sueur, et tous les employés fatigués, déprimés, marmonnant des injures, haïssant le patron, se détestant les uns les autres, qui attendent et espèrent seule chose : l'heure de la sortie, et qui prient pour qu'il soit cinq heures et demie le plus tôt possible, parce qu'il y a des limites à ce qu'un homme peut supporter.
Et c'était cela, avoir un emploi.
C'était ce qu'on appelait "faire quelque chose".

Pages 52-53
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Il arrive un moment où la batterie est à plat, le ressort lâche et on se fout de tout. C'est ce qui est arrivé il y a longtemps à l’honnête citoyen que je suis. Je n'aurais rien pu faire pour toi, à part m'appuyer sur ton épaule et t'enfoncer. Je suis très doué pour m'appuyer, je suis un des meilleurs. J'ai un talent remarquable pour fatiguer le monde.
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David Goodis
Huit heures par jour, assis au bureau à imaginer comment gagner du fric, encore du fric, et puis rentrer chez soi et imaginer comment l'économiser, comment le dépenser, comment s'amuser.
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