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Critiques de David Haziot (27)
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Chemins sans issue selon Van Gogh

UNE INTOLÉRABLE SOLITUDE



Qui, aujourd'hui, ne connaît les toiles de Vincent Van Gogh ? Qui, même sans en connaître les détails de sa biographie, ne sait qu'il n'a pas vendu une seule toile de son vivant... Ce qui est presque vrai puisque son tableau "La vigne Rouge" trouva acquéreuse quelques mois avant sa mort tragique et que cette affirmation péremptoire laisse aussi sous silence les rares dessins qui trouvèrent quelques trop exceptionnels acheteurs. Mais qu'importe : ainsi en est-il souvent des légendes qu'elles ne s'encombrent guère des menus détails. Qui ne se souvient qu'il se coupa une oreille "dans un geste de folie", qui n'a entendu parler de sa longue amitié avec son frère Théo, qu'il passa quelque temps à Arles en compagnie de son confrère Paul Gauguin ? Que ce séjour s'acheva bien douloureusement ? Que Vincent fut enfermé dans un asile de fous ? Qu'il connut une sorte de retour à la vie grâce au fameux Docteur Gachet puis à sa découverte de la campagne des alentours d'Auvers sur Oise...? Qu'il y mit cependant fin à ses jours prématurément à l'âge de 37 ans ? 



Tout cela, c'est un peu vrai, un peu de l'ordre de l'imagerie d'Epinal. Il existe, bien évidemment, d'excellentes et très complètes biographies de la vie de Van Gogh - l'une d'elles fut d'ailleurs "commise" par l'auteur du présent ouvrage, David Heziot, qui reçut pour cette œuvre un prix de l'Académie Française . Il y a, parallèlement, de très bon documents d'histoire de l'art permettant de se plonger avec érudition dans l'analyse de l'œuvre. Il y a, enfin, comme une espèce de sommet inaccessible au commun des mortels, le faramineux, l'illuminé et inspiré texte d'Antonin Artaud intitulé Van Gogh, le suicidé de la société - l'auteur du présent volume rend d'ailleurs un sincère hommage à ce texte décidément à part en le présentant en conclusion. 



Cependant, Chemins sans issue selon Van Gogh ne relève ni de la biographie complète (voire seulement résumée), ni de l'analyse de l'œuvre. D'un style très agréable, fourmillant de détails et de scènes de vie du peintre flamand, le livre tient autant de la biographie romancée que cet autre genre assez en vogue qu'est l'exofiction, l'ensemble prenant pour point de départ l'une des toiles maîtresse du hollandais : "Le champ de blé aux corbeaux", souvent pris pour le dernier tableau du peintre, ce qu'il n'est pas. 



On découvre, en plongeant loin dans la jeunesse du futur peintre, les blessures accumulées, les peines de cœur et d'affection, les incompréhensions familliales, les hésitations, les envies, le caractère de ce peintre plein de déchirements sublimes tout autant que de certitudes quant à son envie de peindre et des raisons pour le faire. Mieux : David Heziot expose une thèse très séduisante - si l'on peut dire - tâchant d'expliquer le geste ultime de Van Gogh, en ce dimanche fatidique du 27 Juillet 1890. Il aura peut-être suffit d'une ultime lettre du frère autant aimé qu'indispensable à sa survie financière, d'une ultime et fatale retrouvaille avec ce dernier et sa petite famille à Paris, d'une ultime méchanceté de sales gosses écumant la région de leurs vilenies pour que le destin du génial artiste soit scellé d'un coup de pistolet inguérissable. Intolérable était devenue la solitude tant de l'homme que du peintre en son époque.



Il expirera deux jours plus tard, son frère Théo à son chevet. L'histoire oublie souvent de rappeler que le cadet du maître suivra son aîné seulement six mois plus tard... 



L'ouvrage se lit en un rien de temps, la plume de David Haziot sachant capter l'attention du lecteur sans jamais l'ennuyer de détails inutiles ni de termes trop techniques. On pourra sans doute lui reprocher d'être un peu succint mais ce serait une erreur car il s'annonce très vite, sans vraiment le dire pesamment, comme une sorte d'invitation pleine de rythme et d'attention à en découvrir plus sur la vie et l'œuvre de ce génie universel et intemporel que fut Vincent Van Gogh. On pourra peut-être regretter de ne pas y découvrir d'autre reproduction que celle de cette œuvre prétexte au livre mais l'index des œuvres citées est assez précis et complet pour pouvoir se lancer dans de petites recherches personnelles fort enrichissantes. La magie d'internet pouvant dès lors faire le reste. On remerciera aussi David Heziot de mentionner en conclusiion trois auteurs phare s'agissant de Van Gogh : Le texte d'Antonin Artaud déjà mentionné ici ; des entretiens d'évidence captivants du plus grand (le seul ?) continuateur de l'intentionnalité picturale du suicidé d'Auvers sur Oise, l'irlandais Francis Bacon ; les recherches captivantes, enfin, de l'actuel conservateur du Musée Van Gogh d'Amsterdam, Monsieur Wouter van der Veen, à qui l'on doit par exemple d'avoir retrouvé, sans l'ombre d'un doute, la scène véridique de l'ultime toile du maître "Racines d'arbre" (qui fut longtemps pris pour une sorte de vision illuminée et chaotique sans rapport direct avec le réel). 



Je conclurai cette modeste critique par de chaleureux remerciements aux éditions HD - ateliers Henry Dougier (célèbre éditeur connu pour avoir été le fondateur des éditions Autrement) pour cet envoi réalisé en collaboration avec notre site de lecture et de critiques en ligne le plus vivant du net : Babelio.com, bien sûr ! 











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Van Gogh

Une biographie passionnante sur un peintre tout aussi passionnant, j’ai adoré cette lecture et je la recommande vivement que vous aimiez ou non les œuvres de Vincent Van Gogh. C’est enrichissant à tout point de vue, déjà l’écriture est excellente, l’auteur arrive à nous plonger dans l’intimité de l’artiste, dans ses bonheurs comme dans ses tourments. Sa vie à tout d’un roman, il a vécu comme nombres d’entre nous ne vivrons jamais, et plus que tout, il a su révolutionner et marquer l’histoire de l’art par son style si particulier.

On en apprend autant sur l’artiste que sur ses peintures, c’est avec finesse que David Haziot rend hommage à ce grand homme. L’auteur a su dépeindre tout un tas d’émotions, celle de Van Gogh, allant bien sûr de la mélancolie, au bonheur mais toujours avec cette fragilité d’âme qui le caractérise. J’ai toujours apprécié les œuvres de Vincent Van Gogh et je suis très content qu’on lui ai trouvé un auteur talentueux pour écrire une biographie difficile et riche en informations, je me sens encore un peu plus proche de lui maintenant.

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Van Gogh

oui Van Gogh malgré les idées fausses qui ont été véhiculées étaient non seulement un peintre de génie qu'on apprécie de plus en plus au fil du temps mais aussi un humaniste au grand coeur
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Chemins sans issue selon Van Gogh

Une tranche de vie de Vincent van Gogh racontée par David Haziot autour du chef d'oeuvre le champ de blés aux corbeaux.



Un court récit entre roman et biographie nous décrivant les blessures de van Gogh, ses peurs, sa solitude, la misère dans laquelle il vit, obligé d'accepter la rente que lui verse son frère et qui le rend dépendant et redevable.

Les liens sont forts entre Théo et Vincent, et malgré le regard désapprobateur de la famille et de l'entourage, Théo restera fidèle à son frère.

Théo connaît aussi quelques difficultés financières et Vincent a conscience du poids financier et moral qu'il représente pour ce frère généreux.



Comment imaginer si peu de reconnaissance de son vivant, pour une telle renommée après sa mort.



Cette immersion dans la vie d'un artiste par le biais d'une oeuvre est très intéressante.



L'auteur évoque les oeuvres de Vincent, les couleurs, les contrastes, son inspiration, et vous avez l'impression de les avoir toutes devant vous. La plume est légère, très évocatrice, admirative et pédagogique.



Ma 1ère lecture dans cette collection "le roman d'un chef d'oeuvre" : très réussie - je pense que je lirais d'autres récits de cette collection pour découvrir les coulisses d'une oeuvre et de son auteur.









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Van Gogh

Voilà la biographie la plus touchante que j'ai jamais lue. Je ne m'attendais pas à être aussi bouleversée et émue lorsque j'ai ouvert ce livre.

Je voulais découvrir Vincent, le grand Vincent van Gogh, si proche et pourtant si loin, dont l'art m'a récemment beaucoup plu mais dont je ne connaissais de la vie que les grandes "lignes" que l'on connait tous et si souvent clichés ; "peintre maudits" "fou à l'oreille coupée" etc. David Haziot nous fait découvrir la vraie vie de Vincent. Une vie tumultueuse, au sens propre du terme : agitée, bruyante, compliquée. Car ici on a affaire à un être complexe, aux multiples facettes et au parcours de vie totalement singulier.



Vincent van Gogh nait en 1853 dans un petit village de Hollande au sein d'une famille très imprégnée de religion mais aussi de culture. C'est une famille plutôt unie et aimante, mais cela n'a pas empêché Vincent de se sentir toujours un peu décalé. Car Vincent, contrairement aux autres membres de la famille, va avoir le plus grand mal à trouver sa place et sa voie.

Comme le résume très bien un historien spécialiste de Vincent : "il a eu 37 adresses en 37 ans". Il aura vogué un nombre incalculable de fois. Son père et ses oncles l'ont longtemps aidé à chercher une carrière en le plaçant dans diverses écoles ou divers postes à travers la Hollande, l'Angleterre, la Belgique ou la France. Vincent aura été tantôt instituteur dans le Kent, tantôt prédicateur à Londres, tantôt galériste à La Haye, libraire à Dordrecht, évangéliste dans le Borinage…Bref il serait vain d'essayer d'être exhaustif tant il a parcouru de lieux (et de lieues) et tant il a fait d'allers-retours entre ses quatre pays. Ces errances et ces « échecs » répétitifs contribueront à l'isoler un peu plus de sa famille, mais aussi à le renfermer intérieurement. Mais malgré toute cette instabilité, il y a une chose, ou plutôt une personne dont la présence sera une constante sa vie durant : Théo, son frère. Aujourd'hui presque aussi connu que Vincent, Théo aura été le pilier de sa vie. Leur relation est l'une des plus bouleversantes que l'on puisse lire.

C'est d'ailleurs avec son aide qu'il trouvera enfin sa voie: la peinture. Et c'est aussi avec son aide, financière et morale, qu'il pourra la pratiquer. Et comme Théo a lui un emploi stable de galeriste à Paris, il baigne dans la sphère artistique de la capitale et permettra à Vincent de faire la rencontre de tous les peintres du moment. Mais même là tout ne se passera pas forcément bien; Vincent encore une fois, de part sa nature, est en décalage avec beaucoup d'entre eux. Lui qui avait caressé l'idée de créer une sorte d'association d'artiste il se heurtera aux égos et à la méfiance régnant dans ce milieu. Hormis quelques uns comme Bernard, Signac ou Pissaro avec qui il liera amitié et confiance.



Mais la rencontre artistique la plus tragiquement décisive sera bien évidemment celle avec Paul Gauguin. David Haziot en fera une véritable analyse chirurgicale passionnante et sidérante à la fois. La relation est si complexe que là aussi je ne pourrais la résumer ici. On dira simplement que Vincent vouait une admiration sans bornes, frisant la fixation, pour Gauguin, se plaçant volontairement dans une position d'infériorité, voire s'autoflagellant. Gauguin se montrera dur, froid, insensible et surtout extrêmement dédaigneux de l'art de Vincent. En lisant on comprend mal comment Vincent a pu persister dans une relation qui dès le départ était déséquilibrée et toxique, mais encore une fois sa fragilité mentale et son gigantesque manque de confiance en lui expliquent beaucoup. le mois qu'il passeront ensemble à Arles aura des conséquences psychologiques dramatiques sur Vincent. Ce sera en quelque sorte le point de rupture d'une fragilité mentale déjà prépondérante.

La crise qui s'en suivra l'amènera à se faire interner pendant plus d'un mois… Après cela Théo voudra le rapprocher de lui et lui trouvera un joli village proche de Paris du nom d'Auvers-sur-oise…



David Haziot livre ici une biographie que j'ai trouvé excellente et passionnante, mais aussi singulière. Avant de lire j'ai vu que David Haziot était d'abord philosophe de formation, ce qui explique beaucoup de la forte acuité à la fois psychologique et philosophie du livre. Au début j'en ai été un peu déboussolée puis peu à peu j'ai compris que c'était effectivement nécéssaire pour comprendre une personnalité telle que Vincent. Et aussi pour donner une idée, au plus proche du réel possible, de sa maladie mentale. D'ailleurs celle-ci a durant longtemps, nous apprend l'auteur, été l'objet d'études et d'analyse par d'éminents psychiatres ou spécialistes, mais que sans la présence du patient le diagnostic est nécessairement imprécis... Vincent souffrait, il est certain, de dépressions, de crises, de névroses, et selon l'auteur fortement accentués par l'état de tension physique et psychologique dans lequel il se trouvait la plupart du temps (de part l'exigence de son art et la rudesse de son mode de vie).

À côté de l'analyse psychologique, l'auteur nous livre aussi une analyse picturale des oeuvres de Vincent, car c'est là aussi une facette capitale de la compréhension de sa personne.



Mais s'il faut retenir quelque chose de Vincent c'est qu'il avait de la joie. Qu'il aimait les couleurs vives (surtout le jaune), il aimait le grand air, il avait une grande volonté de vie. C'était un être qui luttait en permanence avec sa maladie et qui avait énormément de courage de le faire. le courage de tenir bon, le courage de trouver comment aller mieux, le courage de « travailler » comme il le disait de sa peinture. Un homme qui s'est battu pour essayer de vivre de sa passion, de vivre tout court. Vincent est exactement comme une palette de peinture: de toutes les couleurs et de toutes les nuances. Coloré.
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Chemins sans issue selon Van Gogh

Dans les méandres des chefs d'oeuvre de Van Gogh



“Il lui tendit un billet de cinquante francs. Vincent crut mourir d'avoir à l'accepter. Il ne pouvait faire autrement. Une fontaine de larmes coulait dans sa tête, invisible, comme sortant de l'arrière de ses yeux pour se déverser jusqu'au ventre et y répandre son amertume.”



C'est aussi précieux que le texte ci-dessus, le parcours troublé d'un grand artiste, un maître de la couleur, du mouvement et en même temps l'incompréhension des proches, la déprime, la folie.



Une première partie ou l'on découvre un Vincent Van Gogh aventureux, décalé et négligé de sa famille mais déjà aidé et soutenu de son frère Théo marchand d'art.

De la Hollande, il partira pour Londres (1er échec amoureux), Paris et retour en Hollande, Bruxelles … rencontre les peintres et aiment la littérature de Zola, Dickens, Millet. Puis Anvers et Arles.

La seconde partie est l'arrivée de son frère à Paris, les impressionnistes, Gauguin, puis un début de folie ou son esprit tourmenté mélange rêve et réalité… suite à une dispute de son confrère Gauguin à Arles, il se tranchera l'oreille…



On s'attardera plus particulièrement à un de ses derniers tableaux « Champ de blé aux corbeaux » le coup de génie.

Ses dernières œuvres à Auvers-sur-Oise.



David Haziot résume clairement la vie de ce grand maître peu reconnu de son vivant. Donne un chassé croisé avec trois autres auteurs sur la synthèse de ce tableau… Enfin du jaune citron au bleu cobalt pénétrant et suivant quelques touches de rouge, j'ai suivi ses chemins sans issue …
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Van Gogh

La vie de Vincent Van Gogh, Vincent, on l'a connu plus ou moins tous par petites bribes, sa peinture, sa folie, l'attachement à son frère Théo...



Ce livre m'a fait voir l'évolution de la peinture de Van Gogh à travers sa propre évolution, sa sensibilté et sa force, sa maladie et sa guérison, soit une superbe lecture pour découvrir l'un des plus grands artistes mondial.
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Chemins sans issue selon Van Gogh

Sur Van Gogh, il y a tant déjà… Des documents, des essais et tant d’expositions. Malgré tout, en une centaine de pages, les Éditions Ateliers Henry Dougier relèvent le défi avec chemins sans issue de David Haziot et propose une biographie qui raconte notamment les derniers jours de sa vie avec la réalisation du tableau Champ de blé aux corbeaux.

Vincent Van Gogh s’est installé à l’Auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise en cet été 1890. Les moissons n’ont toujours pas commencé et les blés illuminent les champs autour du village. Vincent Van Gogh est pris d’une urgence à créer tout en reprenant le fil de sa vie. Au cours d’un week-end, pour aider Théo et sa femme à déménager, Vincent retrouve ses angoisses, replonge dans sa folie, se sent coupable et s’enfonce dans la solitude. La misère lui broie les nerfs. Sa culpabilité aussi.

La collection Le roman d’un chef d’œuvre souhaite immerger le lecteur au cœur d’une œuvre pour découvrir un artiste. Rendre accessible l’art est un de ses objectifs. Les deux volumes que je viens de découvrir remplissent parfaitement cette fonction. J’ai apprécié en fin de volume la mini biographie avec les dates les plus importantes ainsi que la liste complète des œuvres citées. A noter, un format qui se place facilement dans une poche et se lit n »importe où !

Évidemment, la personnalité de l’écrivain fait beaucoup dans la qualité de l’ouvrage. Sa connaissance de l’artiste et de l’œuvre est un élément fondamental pour captiver le lecteur. David Haziot est un grand spécialiste de Van Gogh. En 2008, il a obtenu le prix de l’Académie française pour sa biographie. Il a aussi participé au comité d’expert pour le nouveau parcours du Château d’Auvers.

chemins sans issue selon Van Gogh comporte aussi trois textes sur Champ de blé aux corbeaux d’Antonin Artaud, Francis Bacon et Wouter van des Veer, spécialiste de l’artiste qui éclairent cette œuvre magnifique.

Autant dire que cet ouvrage est une pépite rassemblant en quelques pages des éléments essentiels et historiques pour comprendre une œuvre tout en restant divertissant. Le récit de l’un de ses dernières toiles Champ de blé aux corbeaux est poignant et rend compte de toute la douleur de Van Gogh. Un certain nombre d’éléments m’y était inconnu et ce fut presque d’une traite que j’ai découvert ce nouvel essai. A recommander, vraiment !

Chronique avec extraits et photos

https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/23/van-gogh-2/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Van Gogh

Belle et émouvante biographie de Van Gogh. Celui-ci naît le 30 mars 1853, un an jour pour jour après un enfant mort-né portant les mêmes prénoms que lui : Vincent Willem. Les Van Gogh - nous dit le biographe - sont "par tradition des gens d'excellente instruction, avisés, entreprenants, intelligents, ayant pour le moins le sens des relations". Le père de Vincent, prénommé Théodorus, est pasteur. Quant à sa mère Anna Cornelia Carbentus, "issue d'une famille de relieurs connue de La Haye, elle avait d'après les témoignages une prodigieuse habileté, non seulement à l'aiguille à tricoter, mais aussi au crayon ou au pinceau". La famille paternelle est marquée par la fragilité psychique. Après la naissance de Vincent, ses parents auront encore deux fils, dont Théo, né en 1857,et trois filles. Intelligent et cultivé, dévorant sans cesse des livres, Vincent maîtrisait le néerlandais, le français et l'anglais ; il avait le goût des longues marches. Après des déboires professionnels - notamment des tentatives ratées de devenir pasteur ou évangéliste - et amoureux, Vincent décida de consacrer sa vie au dessin et à la peinture, sacrifiant tout à son art, se privant de nourriture pour acheter des couleurs. David Haziot retrace avec finesse le parcours de l'artiste, ses recherches picturales, son comportement parfois excentrique et ses difficultés relationnelles. Selon le biographe, c'est sa rencontre avec Paul Gauguin et leur cohabitation de quelques mois à Arles d'octobre à décembre 1888 qui entraîna le naufrage de Vincent. Tout opposait les deux hommes : caractère, rythme de vie, goûts artistiques. Paul Gauguin ne réalisait pas la valeur de l'œuvre accomplie jusqu'alors par Van Gogh et se considérait comme très supérieur à lui. Quant à Vincent, qui voyait dans son "ami" un substitut paternel, il développa un complexe d'infériorité et se mit à douter de son art. La tension monta jusqu'à la crise durant laquelle Vincent se coupa le lobe de l'oreille et le fit parvenir à une prostituée de l'endroit. Il sembla toutefois se remettre rapidement et reprendre espoir, mais une grande fragilité persistait, qui ne l'empêcha toutefois pas de produire encore en abondance. Le biographe laisse entendre que le suicide de Vincent - qui s'est tiré une balle dans la poitrine dans un champ de blés en date du 27 juillet 1890 - est un acte accompli en toute lucidité, conséquence d'une lettre alarmante de son frère Théo, lui annonçant que sa situation professionnelle était compromise. Vincent se serait tué parce qu'il se considérait comme une charge insupportable pour Théo, marié et père d'un petit garçon, prénommé aussi Vincent.
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Van Gogh

David Haziot nous propose ici une étude au scalpel dense et émouvante. Dans cette bio sans concessions beaucoup de clichés et idées reçues tombent mais ce personnage hors norme et courageux n'en n'est que plus attachant. De nombreux passages clés de la « correspondance » de Van Gogh sont cités ainsi que des descriptions de ses tableaux ce qui donne envie de se plonger dans son œuvre picturale bien sur, mais aussi littéraire afin de refaire son « trajet », comprendre comment il en est arrivé là et si d'autres solutions d'existence auraient été envisageables à certains moments particulièrement tragiques de sa vie.
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Chemins sans issue selon Van Gogh

« Le noir ! La mort ! pensa Vincent. Le voilà mon chemin, celui de ces âmes damnées. Il prit un pinceau chargé et libéra en noir le vol des corbeaux, telle une traînée qui s’éloignait jusqu’au coin droit de la toile. En diagonale, à la manière de Rubens qu’il avait admiré dans la cathédrale d’Anvers.

Il regarda longuement ce "Champ de blé aux corbeaux", image de son destin : le monde si beau, et nul chemin pour moi sinon la souffrance. »



Je voue une admiration sans faille à Vincent Van Gogh. Et ce depuis que j’ai posé les yeux sur une photo de sa toile "La Nuit étoilée". J’avais 9-10 ans et je suis tombée follement amoureuse des tourbillons lumineux dans ce ciel tourmenté. Depuis, ma passion pour ce peintre ne m’a jamais vraiment quittée.



Aujourd’hui, je reste aussi fascinée par les œuvres de ce génie du pinceau, que par les tourments qui l’ont animés toute sa vie durant ! Imaginez, en arriver à se couper l’oreille ! Moi qui suis dingue de psychologie, vous imaginez toutes les théories qu’on peut échafauder face à un tel acte ?



Dans « Chemins sans issue », c’est l’histoire du « Champs de blé aux corbeaux » qui nous est contée, au même titre que les tourments d’un homme profondément humain et sensible qui n’aura eu de cesse dans sa vie que d’essayer de s’acclimater à l’autre. David Haziot redonne également au frère Vincent Van Gogh - Théo - et à son épouse, un rôle prépondérant dans la vie de l’artiste.



Si le Champs de blé aux corbeaux n’est pas le seul témoignage que lèguera Van Gogh de son séjour - et de son suicide - à Auvers-sur-Oise, « il revient à celle-ci de dire le bonheur de vivre et l’impossibilité pour l’artiste d’y parvenir », comme le dit si bien l’auteur de ce merveilleux ouvrage.



Publié dans la très belle collection « Le roman d’un chef-d’œuvre » des Ateliers Henry Dougier, ce texte fait la part belle à toute l’ambivalence de Van Gogh qui, bien qu’à l’origine de souffrances psychologiques effroyables pour lui, a aussi été une des sources de son incroyable talent et de sa vision si particulière pour le monde qui l’entourait.
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Chemins sans issue selon Van Gogh



Petit livre d'une centaine de pages qui propose une reconstitue les derniers jours de Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Ce livre commence par un très court rappel de sa vie jusque là, pour situer le contexte.



Vincent Van Gogh se trouve dans une situation de complète dépendance financière de son frère Théo qui lui verse une pension de 150 francs par mois avec quelques versements extraordinaires parfois. Les tableaux de Vincent ne se vendent pas. Il y a une grande affection entre les deux frères.



Théo se retrouve dans une situation financière difficile, puisque ses revenus en tant qu'employé ne lui suffisent même pas pour lui même et sa famille.



La goûte d'eau est une discussion entre Vincent et Johanna, épouse de Théo. Vincent vient à Paris pour trois jours, chez Théo. Johanna remet Vincent à sa place, selon elle, lors d'une discussion sur un tableau qui devrait être mis sur un mur du salon. Vincent décide d'interrompre son séjour et de rentrer tout de suite à Auvers-sur-Oise, le jour même de son arrivée.



Telle est la situation psychologique de Vincent : folie ou désespoir, l'un ou l'autre ou un peu des deux...



Vincent avait déjà fait quelques tableaux avec cette scène, dont le jaune des épis de bleu lui avaient émerveillé. L'auteur nous fait remarquer la différente entre les coups de pinceau du ciel et de la plantation de blé. La route qui s'arrête en plein milieu de la plantation, une route sans issue, comme sa vie. Et, d'un coup, arrivent des corbeaux, noirs, des oiseaux de mauvais augure annonçant la mort.



Vincent se procure un revolver et se tire une balle dans la poitrine. Il meurt 2 jours après, avec Théo à son côté.



Ce petit livre, court et très facile à lire, ne nous dit pas tout de Van Gogh, mais il nous dit l'essentiel de son coup de folie final. Et, au moins en ce qui me concerne, m'encourage à revoir encore une exposition Van Gogh et lire un peu plus sur sa vie.


Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Van Gogh

Je ne croyais pas que l’on puisse dire tant de choses de la vie de Vincent, et pourtant, il incarne un roman tragique à lui seul. Il m’évoque un sorte de Don Quichotte, en peintre.

Et parmi les biographies que j’ai lu, c’est l’épopée qui m’a le plus touché, d’autant plus, que je ne suis pas un connaisseur d’Art.



La biographie de David Haziot a ceci de notable, c’est la passion et l’empathie dont il fait preuve pour nous rendre accessible l’univers de la peinture, et celui des impressionnistes. Pendant ma lecture, j’ai été complètement happé par ses explications, sur les couleurs, le rapport aux paysages, le cheminement intellectuel et artistique dont les peintres font preuve.



Revenons à la vie de Van Gogh… justement, on n’en revient pas ! Là où d’autres auraient abandonné et sombré depuis longtemps, lui en tire son énergie, il est conforté dans son besoin de réalisation, ou de reconnaissance ? qui sait vraiment….

De malheurs en déceptions, il est malmené par tous les cercles qu’il côtoie et qu’il s’échine à intégrer. Il devient le mouton noir du clan Van Gogh. Miséreux. Abandonné de tous… sauf par Théo, son frère, qui le porte à bout de bras. Il permet à Vincent d’accoucher, douloureusement, de son oeuvre, quand tout le monde lui avait déjà tourné le dos.



On peut lire cette biographie comme un roman. En plus de l’histoire, j’ai trouvé remarquable la façon dont Haziot approchait le récit, il préfère la forme du conte à celle de la frise chronologique. Ce que j’ai déjà lu ailleurs et qui m’a beaucoup ennuyé.

Alors, pour la narration et le contenu je vous recommande à tous cette biographie !

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Van Gogh

Voici une biographie du peintre Vincent Van Gogh présenter d’une façon romancée. Cette façon permet rapidement de rentrer dans l’histoire. Une histoire basée surtout sur la correspondance de Vincent Van Gogh et les témoignages de l’époque, ce qui peut sembler un peu mince comme trame de base. Il a réussi quand même a stimulé la curiosité pour poursuivre cette montée vers cette folie créatrice qui l’habita jusqu’à sa fin. Surpris par sa culture par ses nombreuses lectures et sa facilité à parler et lire près de quatre langues différentes.

Dans mon regard d’artiste-peintre, je perçois cette énergie créatrice qui lui prend beaucoup de place, pour ne pas dire trop de place. Il me semble que ce fut cette essence qui lui a permis de survivre dans le monde à cette époque, et ce, malgré la bête qui l’habitait au plus profond de lui et qui prenait avec le temps de plus en plus de place. Ému et touché par ce long et dur parcours créatif et d’avoir tenu si longtemps. Il pouvait peindre une dizaine de toiles du matin au soir et même contre le vent il pouvait peindre à quatre pattes sur le sol terreux puisque le chevalet ne tenait plus en place. Il écrivait à son frère qu’il peignait comme une locomotive par la force et la vitesse, enivré par la force créatrice. Même le début du succès dans les derniers mois de sa vie n’avait plus aucune raison. Il se trouvait non digne de cet intérêt pour ses tableaux et sa personne. Cette soif de créer ses images lui a permis de survivre jusqu’à sa limite à 37 ans le 29 juillet 1890.

À lire que vous soyez artiste ou pas, pour découvrir à travers ses mots ce qui l’habitait et qui a provoqué avec la couleur sur les toiles qui rayonne encore de cette lumière presque aveuglante.
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Gauguin

J'ai beaucoup aimé cette biographie qui nous fait voyager dans l'univers de ce peintre sculpteur à la vie controversée. Le style de l'auteur est fluide et captivant et la possibilité de consulter parallèlement les oeuvres de Gauguin sur le site https://www.gauguin-haziot.com est vraiment un plus. Je recommande vivement et cela m'a donné envie de lire la biographie Van Gogh.
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Le roman des Rouart

Tout a fait passionant
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Le Vin de la liberté

Ce roman historique met en scène l'éveil de Louis d'Estournel à la viticulture, sur une toile de fond de Révolution Française, de 1789 à la mort de Robespierre en 1794..

Il s'agit d'un roman car, comme le précise l'auteur dans sa postface, on ne sait que très peu de choses sur la vie avant 1811 du créateur du Cos d'Estournel, mais le récit est plausible.

L'auteur nous fait ainsi vivre la transformation d'un vin familial en futur grand cru ; Les détails viticoles n'apprendront rien aux professionnels mais sont suffisants pour ravir l'amateur de bon vin. Détail amusant : c'est un critique anglais du nom de Lawton, sorte de Robert Parker du XVIIIè siècle, qui visitait les domaines et fixait les prix de chaque vin, en primeur, avant élevage.

De plus, David Haziot nous fait vivre la Révolution Française, de l'intérieur, par les yeux des proches de Louis d'Estournel, à Paris et à Bordeaux. Cette partie, plus historique pourrait-on dire, est plus qu'une toile de fond car elle tient la plus grande place dans ce livre de quelque 600 pages. Elle se révèle palpitante, mais le lecteur avide de lecture sur la viticulture pourra ressentir une certaine frustration.
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Gauguin

Pourquoi je ne parle que rarement de biographies, autobiographies et autres témoignages sur mon blog ? Parce que je déteste ça ! Comment dire ? Qui est-on pour juger de la vie d’une véritable personne, qu’on n’a jamais connu, la plupart du temps ? Alors que reste-t-il à apprécier ou non ? Un style ? Un point de vue ? Ça fait souvent court.



Si ce livre est tombé entre mes mains, c’est parce que je cherchais à découvrir le XIXème siècle autrement que par mes recherches sur l’enfance de Colette, pour le travail et, surtout, à travers un autre aspect. Ceci dit, cela reste dans le domaine culturel !



J’ai été convaincue par cette biographie de Paul Gauguin (1848-1903) dès les premières lignes tellement justes, de l’avant-propos.



Si on admet qu’une biographie d’un grand artiste peut nous permettre de mieux le comprendre, pour mieux aimer et jouir de son œuvre, elle reste un exercice hasardeux, voire périlleux. L’auteur a-t-il bien choisi la succession de faits qui ont amené tel acte ? En a-t-il oublié un ? Ou accordé trop d’importance à tel autre ? Et il ne saura jamais tout … Combien de décisions sont prises dans nos vies à la suite d’un fait ou d’une pensée qui n’ont laissé aucune trace ? Il y a parfois une part fictive si grande dans une biographie !



Ensuite, je me suis laissée porter par le récit de David Haziot. L’auteur ne nous propose pas uniquement la vie du peintre : il nous raconte une histoire. C’est étonnant et surprenant mais tellement plus digeste qu’une biographie « universitaire ». De plus, là où l’auteur (ou l’éditeur?) ont bien joué, c’est avec la création d’un site internet mettant en lien les différents chapitres avec les œuvres de Paul Gauguin. N’hésitez pas à aller voir : https://www.gauguin-haziot.com Si vous ne lisez pas la vie du peintre, découvre au moins ses meilleures œuvres !
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Chemins sans issue selon Van Gogh

Entre biographie et roman , on découvre une oeuvre de Vincent Van Gogh : le "champ de blé aux corbeaux".

On découvre ou redécouvre la vie de l'artiste , la relation avec son frère, sa famille, sa solitude, ses souffrances et son procesus de création.

L'auteur nous plonge dans les tableaux par l'évocation de "petits" détails, de couleurs.

Point fort la reproduction del'oeuvre dans les rabats du livre.

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Chemins sans issue selon Van Gogh

Chemin sans issue selon Van Gogh...

Merci à Babelio et masse critique de me permettre de sortir de ma zone de confort...

Dans les pas de Vincent Van Gogh à Auvers sur Oise...je me suis promenée à ses côtés dans ces champs de blé... j'ai vu et entendu les corbeaux...connaissant son oeuvre sans la connaître vraiment ...je ne verrais plus ses toiles de la même façon...un peintre maudit ? Surtout un écorché vif, à ce qu'il transparaît dans ce livre jusqu'à sa mort... une très belle découverte...et une belle lecture haute en couleur des jaunes des verts du noir dans ce Champs de blé aux corbeaux..
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