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Citations de David Le Bailly (84)


Le silence est une musique, il s’écoute ; encore faut-il tendre l’oreille.
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Leurs camarades ignoraient le régime auquel la mère les soumettait, récitation de centaines de vers latins sans omettre ni déplacer le moindre mot, sous peine d'être privés de souper. Si Arthur excellait dans ces apprentissages impitoyables, Frédéric se montrait récalcitrant, laborieux. Les coups pleuvaient. Ces fortunes diverses ne les empêchaient pas d'être solidaires. Aussi, quand Arthur referma la porte d'une église sur le parapluie de Frédéric, ce qui le cassa, il permit à son frère d'en faire autant avec le sien. Le soir, les paires de gifles furent équitablement distribuées.
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Le personnage de l'autre Rimbaud se dévoilait et je commençais enfin à le visualiser, à le sentir, être de chair et de sang. Ce "raté" me fascinait et me repoussait à la fois. Il faisait surgir des souvenirs pas toujours heureux. Ma hantise depuis l'enfance de faire les mauvais choix, de prendre les mauvaises directions. Bref, d'être un "raté".
(...)
La relation entre Frédéric et sa mère évoquait celle que j'avais eue avec la mienne, faite d'espoirs déçus, d'incompréhensions, de pardons jamais accordés. Comme mon héros, je n'avais pas eu de père, et je m'étais battu avec une mère autoritaire, une rentière, qui, si elle en avait eu le pouvoir, m'aurait probablement interdit, à l'instar de Vitalie Rimbaud, d'épouser une femme de "basse extraction" (p. 186)
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On était près de la Champagne, de ses grands champs monotones bordés de corbeaux. De ce décor, angoissant dès que le ciel noircissait, se dégageait un ennui, une langueur de jour férié. Point d'enchantement, de distraction. quelques cours d'eau étiques, une mare, un étang. C'était sec, peu accueillant, semblable à ces campagnes dessinées dans les contes de Grimm. (p. 63)
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Un Frédéric Rimbaud ne pouvait pas gagner. Il était voué à s’incliner, à laisser la place aux autres, les galons, les beaux métiers, les belles situations. Depuis toujours, à l’école, à l’armée, dans sa famille, ça s’était passé ainsi. Pourquoi cela changerait-il à présent ? Il le savait bien, Frédéric, que, face à la toute-puissance de la mère, il n’avait aucune chance.
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La politique n’est pas un sacerdoce, mais elle ne laisse aucune place aux dilettantes, aux électrons libres.
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À l’époque des trente glorieuses, le quart des habitants travaillait pour le fabricant de pneus. On pensait Michelin, on priait Michelin, on faisait des enfants Michelin.
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[...] Chacun de nous a au coeur une plaie plus au moins profonde ; ma plaie à moi, me paraissait beaucoup plus profonde que celle des autres. [...] Je sentais mon mal et ne sentait pas celui des autres.
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Et toujours, elle songeait à Arthur, ce frère admiré, à la jeunesse chaotique. Elle savait qu’il avait écrit. Mais chaque fois qu’elle avait essayé d’ouvrir cette Saison en enfer, dont un exemplaire était rangé dans la bibliothèque, elle l’avait refermé presque aussitôt, tant les mots qui défilaient devant ses yeux étaient obscurs, et leur agencement incompréhensibles.
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Arthur avait renoncé à être un frère, et ce faisant, il avait arraché à Frédéric une part de lui-même ; il avait fallu apprendre à vivre avec cette absence, ce manque physique, comme on apprend à vivre sans ombre, sans reflet.
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Chez les frères Rimbaud, ce qui me surprenait, c’était le contraste entre leur proximité durant l’enfance et leur indifférence à l’âge adulte.
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Comme Cendrillon, éphémère sylphide aux escarpins d'or, Anne Pingeot revêtait sa parure de reine du samedi midi au dimanche soir. Destins similaires? L'une et l'autre furent aimées par un prince à l'insu du monde.
Dans le conte de Grimm, le prince finit par épouser Cendrillon.
Dans la monarchie miterrandienne, la ruse du roi lui interdit cet acte de bravoure.
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La captive est une économe, pour ne pas dire plus, qui préfere cuisiner des produits avariés que de les jeter. « Les dates de péremption, c'est pour les imbéciles ou les capitalistes, du marketing c'est plus, tout ! » dit-elle. Quand elle monte dans un avion présidentiel, Anne Pingeot trimballe un Tupperware avec les restes de la semaine, « tomates trop mûres, bouts de fromage, gratin de courgettes, qui serviront pour le dîner ou un autre jour " .
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Pour ce bourgeois élevé chez les jésuites, le divorce était un sacrilège. Tel un curé de campagne, il essayait de faire renoncer ceux de ses amis sur le point d'y succomber. Sa conseillère Elisabeth Normand ou la journaliste Jacqueline Chabridon durent subir, à plusieurs années de sermon sur le thème : " Voyons, on ne divorce pas! "
Que cet homme-là en soit venu à vouloir plaquer, et sa femme, et ses principes. ne serait-ce qu'un instant, donne la mesure de ses sentiments envers Anne.
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Après les cours, ils déambulent dans la vieille ville, longeant la rue de l'Oratoire, sans prêter la moindre attention à la plaque flétrie indiquant: « lci, Marie-Emile Fayolle, maréchal de France, a habité cette maison pendant de nombreuses années. » Ils s'en foutent et ils ont bien raison, impatients de se retrouver autour d'une bière, à côté de l'ancien bâtiment des beaux-arts, ou sur la place de la cathédrale. (Où se cachent-ils, où se cachent-elles, à partir de huit heures du soir )
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Que faire? Sonner au château ? Lui téléphoner ? C'était une rencontre "improvisée" que je voulais provoquer, pas un rendez-vous, que de toutes les manières, je n'avais aucune chance d'obtenir.
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Petite valise à roulettes à ses pieds, attendant manifestement quelqu'un.
M'attendant, moi ?
Y aller ? Ne pas y aller ? J'étais quand même venu pour ça.
Et puis non, pas maintenant, pas de cette façon. Inconvenant à cette heure-ci. Ce serait vécu comme une agression, la preuve que je l'épiais, ce qui était d'ailleurs le cas. Je passai devant elle, me dissimulant sous un porche d'où je pouvais l'observer sans être vu.
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Son frère était un homme beaucoup moins fortuné intellectuellement
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Voilà pourquoi la plupart des auteurs, du moins ceux qui aspirent à la reconnaissance et à ses attributions, préfèrent brosser le portrait des puissants, des starlettes les plus ordinaires aux monarques les plus absolus, espérant jouir d'une part de lumière, comme les animaux de compagnie des restes d'un festin. Ils spéculent sur la bonne fortune de leurs modèles, et ils n'ont pas tout à fait tort : la chance aussi est contagieuse. Les puissants intéressent, leur vie, leur réussite, leurs déboires, ils font vendre, ces gens-là, et ce serait en soi une raison suffisante pour leur consacrer quelques jours de labeur.
Comme disait ma mère : "Faire la pute, oui. Encore faut-il la faire bien !"
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Charleville-Mézières et Frédéric Rimbaud ont au moins un point commun : une mauvaise réputation. Dans les classements des villes où « il fait bon vivre », la capitale des Ardennes arrive régulièrement dans les dernières positions.
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