Citations de Denis Lachaud (127)
Je me demande si toi et tes amis, vous êtes conscients de vivre en état de guerre. Je me demande si vous comprenez qu’entretenir les conditions qui vous permettent de vous enrichir en toute légalité au détriment de ceux qui produisent les richesses, c’est vivre en état de guerre, c’est faire la guerre au peuple. Je me demande si vous en êtes conscients.
- Et la France ?
- En résumé, vingt ans de tensions sociales, de crises qui se succèdent, l’État s'est désengagé de tout au profit du privé, enrichissement des riches, appauvrissement des pauvres, comme partout : les progrès informatiques ont dévoré la classe moyenne, précarité généralisée, chacun s'emploie à survivre.
( p 137)
On proclame officiellement que nous sommes tous égaux depuis 1789 mais dans les faits, ce n’est pas ainsi que nous vivons. Ce n’est pas ainsi que nous pensons. Ce n’est pas ainsi que nous nous organisons puisque nous persévérons à laisser quelques individus se consacrer jour après jour, heure après heure, à mépriser ce principe universel pour concentrer la richesse et le pouvoir entre leurs mains.
Nous supportons cette situation, car nous nous sommes habitués à l’écart entre le discours et le réel. Nous supportons cette situation car nous sommes rassurés d’être plus que ceux qui, bien que nos égaux dans le discours, sont moins que nous dans le réel.
Ou alors, nous décidons de ne plus supporter cet écart entre le discours et le réel ; nous décidons de ne plus supporter ce non-respect de l’écart entre le rien et l’être ; nous déclarons que ce qui est proclamé officiellement ne tiendra jamais lieu de réel ; nous déclarons que jour après jour nous nous consacrerons à réduire l’écart entre le discours et le réel.
Je me demande combien de temps encore ça nous prendra pour comprendre qu'on ne peut pas laisser les biens, les produits manufacturés et les informations circuler librement tout en empêchant les hommes et les femmes d'en faire autant.
L’État célèbre le 14 Juillet en grande pompe. Force est de constater que le 14 Juillet est une coquille vidée de sa chair, un joli bibelot que nos dirigeants posent sur l'étagère la plus en vue. L'esprit de la Révolution est ailleurs. L'esprit de la Révolution est partout où le peuple décide de s'opposer à l'oppression.
garde les yeux ouverts même si tant de lumière te les crève.
[…] il est de notoriété publique que la police nationale et l’armée française abritent un remarquable contingent de fachos.
Les graines germent, les racines cherchent la terre et s’accrochent, les plantes se déploient au plus vite en direction de la lumière qui leur donne la vie, elles poussent leurs feuilles hors de la tige, puis leurs fleurs, et voici déjà le pas lourd de l’horticulteur, voici le sécateur qui se présente, mâchoire ouverte…
Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.
Mes parents n'ont rien de particulier. Je me suis renseignée, j'ai fait une petite étude comparative dans ma classe et c'est exactement pareil chez les autres.
Nous, les enfants, nous sommes dépendants des variations d'humeur de nos parents. Il faut apprendre à les prévoir, à les détecter. Et quand il faut rester zen grâce à toute la patience que la vie nous a donnée.
Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.
Il avait aimé cela, cette absence d'engagement qu'il qualifiait secrètement de retour à l'enfance, là où les choses sont légères, là où se prend et se donne du gratuit.
La marche use sa détresse, il ne l'entend plus.
La démocratie, pense alors la jeune femme, c'est comme le bonheur, ça ne dure pas, ça n'a rien de paisible.
Dorian me fait rire. Il commence à tourner autour des filles en prenant l'air cool de celui qui a déjà fait trois fois le tour du monde en solitaire.
Nous naissons, nous grandissons, nous apprenons, nous travaillons, nous aimons, nous perdons, nous souffrons, nous comprenons, nous construisons, nous nous ennuyons, nous apprenons, nous aimons, nous mûrissons, nous perdons, nous nous souvenons, nous oublions, nous ignorons, nous apercevons la fin, l'idée de cette fin qui pourrait approcher, nous freinons, nous nous leurrons, nous résistons, nous poussons ce que nous sommes en mesure de pousser. Des cris.
Je fus envahi par un profond désespoir, c'était tellement injuste, qu'avais-je fait, à qui, pour mériter cela, comment lutter contre les autres garçons de mon âge, raisonnablement mignons, symétriques et harmonieux alors que déjà mon comportement efféminé au dire des plus belliqueux d'entre eux m'en distinguait ? Comment lutter ? Cela restait à inventer.
Demandez à un Français ce que faisait sa famille pendant la guerre, au pire il vous trouvera un oncle ou un cousin résistant.
Les Français, un peuple de résistants, longue tradition, faut pas les prendre pour des cons. (p. 89)
- Ils ont éteint mon mari à l’extincteur.
- Je sais Lena
- Comme si Yohann était une poubelle.
- ils ne voyaient pas comment faire.
- Tu aurais attrapé un extincteur qui fait de la mousse, toi, pour éteindre un homme en flammes . Hein Papa?
- Je suis incapable d'imaginer ce que j'aurais fait.
- Une poubelle je te dis.
- Je ne saurais pas comment faire, moi non plus.
- ....
- Je ne sais pas comment on éteint un homme en flammes.
- Tu le sais maintenant. A l'extincteur.
( p 234)
- [...]. Tu sais Maman, les gens qui se suicident, ils ont de la chance.
- Pourquoi tu dis ça mon Toto ?
- Ben, ils veulent mourir et ils meurent. Moi je veux pas mourir et je mourrai quand même.