Enfant, murmura Manasser à son cadet de vingt-cinq années. Parce que nous autres potiers ne modelons que la terre, qui est toute douceur, parce que nos mains n'occisent ni ne brisent, et que nos chants n'expriment qu'une confiante adoration pour l'Etre qui nous protège (et que nous appelons "mère des lois" et non "Père" comme les autres Siriotes, non par erreur sur son sexe, mais pour lui donner un nom plus caressant) - pour tout cela, crois-tu que nous soyons inaccessibles au doute ?
Tout ce que décident les juges se fait au nom d’un Anouher qui n’a plus guère à voir avec le vrai. Dont la parole a été sanctifiée, mais en même temps trahie, détournée de sa lettre. Un Anouher dont la véritable nature a été occultée par une dévotion aveugle, et par l’escamotage de documents gênants.”
Un récit fluide, agréable à lire, un beau conte qui nous fait réfléchir au sens des lois et à la notion de démocratie.