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Citations de Dominique Mainard (43)



J'entendais toujours la petite fille crier ,elle criait ce mot que les enfants disent à leur mère et j'ai su alors que nous étions sauvés......
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... Qu'avez-tous à penser que je n'existe pas simplement parce que je m'occupe des autres au lieu de ma petite personne? J'aurais cru au contraire que cela me ferait exister davantage. (p. 220)
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Et puis il y avait notre père. Il élevait des chevaux, disait-il. Quand il rentrait le soir, il dégageait une forte odeur de fumier qui nous faisait éternuer, et ses ongles, les lignes de ses paumes étaient incrustées de la crasse noire qu’y laissait le poil des bêtes. A tour de rôle, nous avions le droit de lui récurer les mains avec une brosse de poils durs. Bien sûr cela nous émerveillait, nous tournions autour de lui en flairant cette odeur animale inconnue et il y a avait mieux encore ; parfois il travaillait le dimanche, il arrivait à travers champ en tirant derrière lui un cheval attaché à une corde. De notre chambre nous les entendions s’ébrouer ou hennir dans le pré derrière le portillon du jardin, et nous nous précipitions dehors en criant. Souvent c’étaient de vieux chevaux au chanfrein gris, parfois ils boitaient ou paraissaient malades, mais nous les trouvions magnifiques ; après cela nous chevauchions pendant des jours des bâtons au bout duquel nous avions attacher les fines soies que l’on trouve à l’extrémités des épis de maïs, nous refusions même de mettre pied à terre dans la maison.
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on m'a traitée de marchande de rêves et c'était indifféremment un compliment ou la pire des injures. Aux yeux de mes clients, je suis quelqu'un qui console et soigne ou qui vend la plus toxique des drogues. Mais la vie m'a appris qu'il n'y a rien de moins réel que ce qu'on nomme la réalité et qu'une mort, une trahison, une souffrance cessent d'exister du moment qu'on arrive à s'en distraire."
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Ce n'est pas faire un cadeau que d'obliger quelqu'un à accepter une faveur sans rien exiger en retour.
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Le vieillard releva la tête et le fixa sans répondre. Il s'empara de la cafetière, l'apporta à table et remplit deux tasses. Il s'assit devant Arnaud, à portée de main du chien qu'il gratta longuement sous l'oreille ; puis, comme s'il venait de prendre une décision, il se redressa, posa les deux mains sur la table et dit : Je vais vous raconter une histoire.
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Le sommeil ne vient pas et elle se glisse hors du lit, enjambant ses petites sœurs qui ressemblent tant à la fillette qu'elle n'est plus qu'elle a le sentiment parfois d'enjamber son enfance. Elle se penche à la fenêtre et respire l'odeur du ciment mouillé, une odeur de chantier, l'odeur de ce qui n'est pas fini et ne le sera jamais. L'appartement où ils vivent est au rez-de-chaussée, et la chambre donne sur cette pelouse parsemée de tessons de bouteille et de mégots de cigarettes, mais où poussent ici et là des pâquerettes et des pissenlits. C'est une cité de petite ville, trois immeubles gris à la lisière d'un quartier de pavillons dont la peinture s'écaille et dont les jardins ne contiennent que des buissons de roses chétives.
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Un jour, la petite m'a demandé en me toisant avec sévérité: "Pourquoi est-ce que tu prêtes notre frère, madame?"
J'ai répondu en souriant: "Parce que c'est mon métier de rendre les gens heureux."
Et personne ne peux affirmer que je n'y arrive pas puisque les clients sont toujours plus nombreux. Chaque jour, il en vient de nouveaux, et je les accueille avec mes mouchoirs aux lilas, un sourire de compassion au lèvres, en prononçant ces mots:
"Dites-moi ce dont vous avez besoin, madame, monsieur. Je peux tout entendre. Allons, ne pleurez pas. Prenez un mouchoir. Dites-moi ce que je peux faire pour vous."
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« Il existe des choses que l'on ne peut pas dire à voix haute, mais seulement lire ou écrire. »
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Est-ce l'approche de la mort qui vous rend aussi naïf ? vous êtes pire que la vieille femme que j'ai connue, vous croyez que les jolies histoires à l'eau de rose existent vraiment tandis qu'elle, au moins, se contentait de se bercer de lectures.
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Tu l'as rencontré ce client qui a posé le doigt sur ton centimètre carré de peau vulnérable, ne l'as-tu pas encore deviné?
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Il paraissait fatigué et soucieux mais, dès l'instant où il a franchi le seuil, j'ai compris qu'il avait cru ce qu'il avait lu. Son hostilité avait disparu et surtout sa méfiance, comme s'il savait enfin à quoi s'en tenir sur mon compte; j'avais réussi à le duper, à lui montrer patte blanche - ma main trempée dans du plâtre ou de la farine - oui, ce texte était un chef d'oeuvre, le sommet de mon art, mais même cela n'avait pu faire disparaitre mon sentiment de tristesse.
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P139 : "Non", a-t-il dit avec cette sincérité qui le rend parfois touchant et parfois exaspérant, Yarol n'a pas encore compris qu'il est nécessaire de saovir mentir, que le monde repose sur le mensonge et que trop de vérité y mettrait le feu comme à une maison de paille.
P184 : "Je ne me suis pas aperçue que j'en étais arrivée, en un sens, à être ma propre cliente, que je construisais une illusion dans laquelle je m'invitais moi même."
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Il me faut avouer ceci : je pensais que tout était verrouillé, inviolable, je me croyais faite d'un autre bois, d'une autre chair. Je n'avais jamais aimé, j'entends par là aimer comme aiment les clients qui viennent me voir. J'avais connu des hommes, mais aucun n'avait compté. Peut-être était-ce le spectacle des larmes et des colères de mes clients qui m'avait prévenue contre toute passion...
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Mais c'est Mme Derovitski qui m'a donné la clef, ou devrai-je dire le droit d'être ce que je suis aujourd'hui. Sans elle, j'aurais peut-être cru que la seule chose monnayable en ce monde est le sexe et non les sentiments ; sans elle, j'en serais peut-être venue à arpenter les trottoirs la nuit dans les villes.
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Je ne sais pas s'il est vrai que je devrais avoir honte de ce que je fais. Je ne sais pas s'il est vrai que je n'ai pas ou plus la moindre idée de ce qu'est la réalité, comme on me l'a reproché parfois ; on m'a traitée de marchande de rêves et c'était indifféremment un compliment ou la pire des injures. Aux yeux de mes clients, je suis quelqu'un qui console et soigne ou qui vend la plus toxique des drogues. Mais la vie m'a appris qu'il n'y a rien de moins réel que ce qu'on nomme la réalité et qu'une mort, une trahison, une souffrance cessent d'exister du moment qu'on arrive à s'en distraire.
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