Citations de Douglas Reeman (163)
Un seul homme ou bien un millier, la vie ou la mort. Dans les deux cas, la décision était cruelle.
Il ne faut pas tendre trop souvent la main à quelqu'un. On finit par se faire mordre.
Ils pousseront pourtant autant de vivats que d'habitude lorsque l'heure du combat viendra. Ils n'ont jamais connu de vrai bataille, ceci explique cela.
Ceux de l'arrière récoltent tous les honneurs, mais c'est à l'avant qu'vous trouverez les meilleurs.
Les boulets ennemis ne se soucient guère des espoirs ni des ambitions de leurs victimes.
Commence par agir, tu réfléchiras plus tard, telle était la loi lorsqu'on faisait la guerre sur mer.
La défense est une chose, mais seule l'offensive permet de remporter une guerre.
Le versant privé de la vie d'un marin consistait à faire flèche de tout bois pour nouer et entretenir des amitiés. Quand le camarade tombait, c'était chaque fois la perte d'une partie de soi-même; survivre ne consolait nullement du deuil - cela ne se pouvait jamais.
Une voix venue de loin passait et repassait dans son esprit, lui affirmant que l'homme n'avait rien crée de plus beau qu'un navire. et la même voix mâle, ajoutait : "Et c'est aussi exigeant qu'une femme".
Pleure, Angleterre, pleure et lamente-toi
Sur les hommes du brave Nelson
Qui sont morts ce jour-là
Sur le grand Océan.
Chanson populaire, 1805
Il avait encore du mal à croire que nul cerveau plus haut placé ne serait là pour lui dicter sa conduite ou lui demander des comptes. Il était l'officier le plus ancien. A la fin des fins, naturellement, cette règle non écrite en vigueur dans la marine s'appliquait toujours : s'il avait raison, d'autres en tireraient tout le crédit. Et s'il avait tort, c'est lui qui en porterait la responsabilité.
Je ferais sauter ce navire, plutôt que de le laisser tomber aux mains de l'ennemi, monsieur Herrick, ne vous y trompez pas !
"Serrez les rangs" ! dit le capitaine Rennie d'une voix très lente. "Que diable attendez-vous ?" Il ajouta d'un ton irrité à l'attention du sergent Garwood : "Prenez le nom du prochain qui meurt sans permission !"
Cela faisait quinze ans que l'Angleterre était en guerre avec la France, presque sans interruption. Pendant ce temps, la traite des Noirs avait prospéré tout à son aise.Un trafic cruel qui se traduisait bien souvent par la mort sous le fouet ou à cause des fièvres.
Les linceuls n'ont pas de poches, ni les cercueils de coffre-fort.
Les gens comme Marcuard, se demanda-t-il, comment voient-ils une guerre ? Des pavillons gagnés ou perdus, un investissement profitable ou gâché ? Sûr qu'ils ne mesuraient pas les avantages et les inconvénients d'un conflit en terme de chair à canon et de corps estropiés.
A présent, Delavai était mort. Paice l'avait vu monter sur l'échafaud, marche après marche, par cette belle après-midi. Pas une voix ne s'était, élevée pour lancer des injures ou des huées ironiques : la foule n'était là que pour se divertir. Mon dieu ! si on invitait les gens à venir assister à des séances de tortures collectives sur la place du village, il ne resterait pas un siège de libre.
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.
Bolitho vit que tout un côté du gaillard de la goélette avait été arraché. La horde des marins qui attendaient les abordeurs formaient un tas sanglant, un enchevêtrement de membres qu'agitaient des spasmes convulsifs; on eût dit les organes d'un géant démembré. La décharge de mitraille tirée par la couleuvrine de poupe avait transformé le pont en charnier.
L'ambiance était sans doute la même par toute l'escadre. Des courageux qui avaient peur de mourir, des poltrons qui avaient peur de vivre.