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Critiques de Douna Loup (53)
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L'oragé

Douna Loup nous offre un magnifique livre, celui d’une amoureuse. Car elle n’aurait pu écrire « L’oragé » sans être tomber en amour pour l’île rouge, sa langue et ses habitants.



C’est un livre où souffle le vent de la liberté, liberté de femme amoureuse et liberté d’écrivain malgache, conquises non sans souffrance par Esther Razanadrasoa, dite Anja-Z, première femme malgache à publier des poèmes et des articles qui dérangent les colons français :

« quand on dit clairière dans ma langue on dit bouche de la forêt

on dit l’œil du jour et c’est le soleil et être inquiet se dit être couché sur le tranchant du couteau, poésie n’a pas attendu les livres et les lignes, le chant bien avant le chant était là à même partout. »



et liberté à conquérir par Rabe, Jean-Joseph Rabearivelo qui lui est fasciné par la langue des poètes français comme Valéry : « Écrire de la poésie dans une langue qui n’est pas natale, qui n’est pas scolaire non plus. Une langue chérie dans les livres, une langue admirée puis conquise. Il est là à présent avec cette écriture fichée dans le corps et qui le parcourt. Plus de possibilité de rompre, il y a comme une contamination, une contraction souterraine de cette langue à travers lui. Il sait cependant par conviction physique, il sait qu’elle provient d’un lieu différent. Elle ne sort pas comme le malgache, non pas de la même façon. Chaque langue une autre provenance, une autre peau pour s’épancher. Suer. »



La rencontre de Rabe et Esther, qui vont se communiquer leurs expériences, va leur permettre de grandir, de se dégager de toute soumission, de tout enfermement amoureux ou linguistique. « Rabe écoute la maîtresse Esther, toute poésie ouverte comme des voiles en plein vent. »

« La poésie, bête à apprivoiser, Rabe. Pas une princesse apparue par miracle. Non. Un ailleurs ouvert, unique, à soi. Poésie ? Ta bête étrange, soulevée, sous les masques. Rabe, j’ai lu tes feuilletons, tes poèmes, et je vois bien ta soif. Sans répit chaque jour et jusqu’au bout suis-le ton acharnement à écrire.

Rabearivelo m’a regardée puis il a dit, Esther je veux bien le faire ce pacte.

Et depuis nous sommes liés par ce choix total, réciproque et chacun est chargé de veiller à l’implacable chemin de l’autre. »



Quelle est belle cette rencontre décrite par Ouna Loup :

« Rabe et Esther se tiennent par la main.

Mifampitantana.

Ils se tiennent réciproquement la main. Il n’y en a pas un qui tient la main que l’autre donne, les deux tiennent. Les mains sont liées. La rue est sombre. Nanarivo est toute noire dans la tête de Rabearivelo. Tananarive est somnolente dans le regard d’Esther Anja. La journée a été bien pleine, ils vont se séparer à l’orée de la nuit nouvelle, ils ne se donnent pas rendez-nous, ils se disent au prochain regard, au prochain croisement du jour, de la nuit.

Rabe fait un signe de la main et s’éloigne d’un pas souverain. On dirait qu’il flotte, elle l’observe un moment, ce que je ressens pour lui n’est pas comparable. Il est excessivement beau et fragile. Et en même temps que fragile, lame de couteau, force. Il est excessivement lui-même. Je crois que c’est cela que j’aime le plus irasciblement en lui

ses racines de lui-même. »

Rabe privilègiera le français et elle, la langue Hova.



Un livre ensorcelant, passionnément coloré et vivant. Et quelle joie de découvrir un français passé au tamis de la sensibilité malgache qui lui redonne une certaine magie en lui faisant chanter des airs nouveaux !!!

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Boris, 1985

Douna Loup est une autrice suisse installée désormais en Suisse et qui jusqu’ici écrivait de la fiction.



Dans « Boris, 1985 » elle nous parle de son grand-oncle, Boris Weisfeiler, qui a disparu en janvier 1985 au Chili sous le régime de Pinochet. Il avait 44 ans seulement.



L’autrice part sur ses traces pour essayer de résoudre l’énigme de sa disparition : de Moscou, où il est né, et où il est catalogué de « antisoviétique », à l’Europe où il est passé, jusqu’à Boston, où il s’installe, et enfin le Chili où il va disparaître. L’autrice interroge les proches pour mieux comprendre qui fut ce jeune homme qui était par ailleurs un brillant mathématicien.



Elle part elle-même en direction des Etats-Unis, où elle va mener l’enquête, marchant sur les traces de son grand-oncle au sens propre et figuré. Il faut dire que Boris a une passion pour la randonnée et la nature. C’est d’ailleurs pendant une randonnée au Chili qu’il a disparu : s’est-il noyé, comme le veut la réponse officielle faite à la famille ? Ou au contraire a-t-il été kidnappé et transporté dans l’horrible Colonia Dignitad ? Cette institution qui relevait d’une secte, cachait de la torture, des exécutions et d’autres horreurs sous le régime de Pinochet, crimes qui sont restés impunis à ce jour.





L’autrice connaît quelques mésaventures, en enquêtant sur Boris : alors qu’elle est partie avec ses filles direction les Etats-Unis pour rencontrer d’autres membres de la famille, elle se casse la jambe malencontreusement. Mais elle poursuivra néanmoins ses recherches, allant même jusqu’au Chili pour rencontrer ceux qui ont arrêté Boris, et qui campent sur la version d’une simple noyade, ce qui paraît peu probable.



Il y a un petit côté « Into the Wild » dans les carnets que l’autrice a retrouvé tenu par son ancêtre.

Car Boris Weisfeiler n’est pas qu’un mathématicien promis à un brillant avenir : il est aussi poète à ses heures. Douna Loup peut ainsi alterner les temporalités ; tantôt des extraits du carnet écrit avant 1985, tantôt en 2019 lorsqu’elle-même mène l’enquête sur le continent américain.



Une pensée pour tous ces femmes et ces hommes, militants pour un autre régime, et torturés et ensuite jetés à la mer d'un hélicoptère par les soldats de Pinochet.



Un récit touchant, donc, qui nous fait revivre des heures sombres en Amérique latine, et nous rappelle qu’il y a eu des destins prometteurs qui furent brisés beaucoup trop tôt, du fait de circonstances absurdes et inhumaines.

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Boris, 1985

Sur les pas de son grand-oncle



Douna Loup s'éloigne de la fiction pour nous livrer le récit de son enquête aux États-Unis et au Chili pour tenter de comprendre les circonstances de la disparition de son grand-oncle Boris au Chili en 1985.



«Début janvier 2018, je sors d'un concert avec ton prénom dans la tête, Boris.

Je viens d'entendre la chanson Vino del mar, dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d'un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976. Boris, mon grand-oncle, a disparu au Chili en 1985. Et cette chanson résonne comme un appel à me souvenir et à aller le voir.» Il suffit parfois d'un air de musique pour se lancer dans un projet qui mûrissait lentement. Car Douna Loup se sentait investie d'une mission, rendre à Boris Weisfeiler un visage, le sortir de l'oubli.

Né en 1941 à Moscou, Boris va réussir à sa faire une place comme mathématicien et ce malgré tous les obstacles mis au travers de sa route. Issu d'une famille juive, il apprend vite à rester discret, à ne pas s'exposer. Mais très vite sa situation va devenir intenable. Après avoir refusé de signer une lettre à l'encontre d'un collègue, il est classé «antisoviétique» et comprend que pour pouvoir poursuivre ses recherches, il ne lui reste que l'exil. Après quelques péripéties, il finit par gagner les États-Unis, d'abord à Princeton puis à l'Université de Pennsylvanie. Et pour se détendre, il pratique la randonnée, explore les contrées sauvages de son nouveau pays – il est naturalisé américain en 1981 – et des pays alentour. « J'imagine le repos qu'il trouvait dans cette pratique, le repos de ne plus être juif lorsqu'il est assis sous le chêne, de ne plus être russe sur son radeau solitaire, de ne plus être un homme, de ne plus être qu'un souffle libre, doux, dans la tendresse brute de la vie qui l'entoure de toute sa masse. Montagnes du Pérou. Torrents de l'Alaska. Lacs du Yukon. Forêt, cailloux sans noms, bêtes inconnues, baies étrangères, champignons autochtones. Boris avance dans cette assemblée qui l'accueille sans demande de passeport, sans débat de religion, il dort où bon lui semble, rêve sous la neige, marche dans l'eau, la boue, les pierres et se trouve en cette communauté première comme en son grand chez lui.»

Pour les congés de Noël 1085, il se rend au Chili. Début janvier, on perd sa trace. Il ne sera jamais retrouvé. On comprend alors pourquoi sa petite-nièce a éprouvé le besoin d'en apprendre davantage: «Boris, j'ai honte parfois de parler de toi que je ne connais pas. Toi qui étais si discret. Tu n'aimais pas causer de trouble, évitais de faire du bruit dans le fracas du monde. Tu es passé dans cette vie pour comprendre un peu de sa musique, la traduire en mathématiques, cette musique du vivant, la jouer, sourire à tes amis et tout à coup disparaître pour toujours sans laisser de traces. Laisser une équation sans résolution. Une dissolution.»

Même si son enquête a failli tourner court. Car en arrivant aux États-Unis avec ses filles, elle se casse la jambe. Mais elle est obstinée et volontaire et décide après quelques jours de suivre son plan et de parcourir la côte-Est de Chicago jusqu'en Caroline du Nord, en passant par Washington D.C. et la Virginie avant de rejoindre le Chili. Autant d'étapes qui vont lui permettre de rassembler de nombreuses pièces d'un puzzle qui reste toutefois incomplet. Car de nombreux témoins refusent d'apporter leur concours, ce qui somme toute est assez compréhensible car le Chili sous Pinochet était loin d'être un État-modèle. Il offrait alors l'asile aux anciens nazis tels que Paul Schaefer qui avait érigé la Colonia Dignidad, vaste domaine près duquel on a perdu la trace de Boris. «Schaefer bénéficie d'une totale liberté pour créer cette enclave allemande où il règne en maître absolu. L'Allemagne

ne s'en inquiète pas, décrétant par l'entremise de son ambassade que c'est au Chili de régler ce qui se passe sur son territoire.»

Douna Loup expose les pièces du dossier sans juger et met le lecteur à la place d'un juré d'assises. En l'absence de preuves, c'est son intime conviction qui est sollicitée. À vous de juger !




Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'affaire clitoris

Douna Loup et Justine Saint-Lô nous proposent un album pour nous parler du clitoris. Elles nous présentent Pulchérie, 34 ans, qui méconnaissait son clitoris jusqu'à lors. Surprise de découvrir que c'est un organe, elle s'étonne de sa taille et de l'étendue de l'ignorance du grand public à son sujet. Aussi, elle se lance dans une quête personnelle autant que dans une enquête de terrain : c'est "l'affaire clitoris" ! Ses compétences, ses capacités, l'histoire de son étude (pourrait-on dire de sa "découverte" ?!?!) et sa place dans la culture (particulièrement occidentale, mais pas que).



J'ai beaucoup appris sur le clitoris et l'anatomie féminine en lisant cet album ! Et pour cela, je ne peux que remercier Douna Loup et Justine Saint-Lô. Les données scientifiques et sociales sont présentée clairement et avec humour. L'enquête me parait hautement documentée et les informations sont très intéressantes, la plupart du temps. En revanche, j'ai moins accroché sur les parties narratives et les parties très oniriques (psychédéliques pastels). Je n'ai pas non plus été séduite par les dessins... J'ai trouvé les illustrations et les couleurs un peu fade et pas toujours très explicites.



Il n'empêche que c'est un sujet de la plus haute importance, cruciale même ! Et pas que pour les femmes... hum hum hum : messieurs, prenez-en de la graine avant de poser les vôtres dans l'orchidée...! Et qu'à mon sens, ce genre d'album de vulgarisation est absolument nécessaire à nos éducations !
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L’embrasure

Il aime la forêt sauvagement, sensuellement. Alors que s’écoulent longuement les heures de labeur sur la chaîne, il pense à la prochaine chasse, à ses prochaines sensations. Homme solitaire, il ne lui reste que son grand-père, Lou, qui lui a tout enseigné de la chasse. Aux femmes, il ne veut pas avoir à s’attacher. Lors d’un samedi de chasse, il découvre en pleine forêt un homme mort. Cette vision va l’obséder, d’autant plus qu’il a retrouvé près du corps un carnet intime noirci de paroles bibliques par cet homme énigmatique qui s’est lentement laissé mourir...



Ce premier roman de Douna Loup touche en plein cœur et surprend par la beauté de son écriture. Paradoxalement, les descriptions de la chasse sont extrêmement sensuelles, animales mais poétiques. Toute l’attention du personnage principal comme la priorité de l’auteure, ce sont les sensations, le toucher, l’odorat, des descriptions sublimes. Et puis, dans cette atmosphère feutrée, sourde, en des lieux qui ne sont pas nommés, l'histoire subitement tourne presque au polar avec ce mort mystérieux, Leandro Martin et la soif de comprendre qui va animer notre héros. Et puis, il y a bien plus que cela. Il y a ces relations furtives que notre homme entretient, cette passion pour la forêt, cette nécessité d'absolue liberté, son chez-lui rassurant, les heures du dimanche qui s'écoulent, les minutes du boulot qui s'enchaînent. Et puis il y a Eva. Et tout est différent malgré lui.



C'est irrésumable mais c'est d'une absolue beauté. Tout le roman. Et cela nous entraîne dans un rythme agréable, et toujours surprenant, jusqu'à la dernière ligne que l'on attendait même pas. Sans rien connaître de son nom, de son histoire, de ses parents, on devient incroyablement attaché à ce personnage principal, à ses errements, à ses fuites, et peu à peu, à sa nouvelle naissance.

Pour Douna Loup c'est un premier roman. Pour moi c'est aussi mon premier roman poétique, voire pictural. Il a fait ma rentrée littéraire.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Les lignes de ta paume

étrange récit que celui de cette aïeule de 85 ans, racontant pas à pas sa vie et celle de sa famille. Mal aimée par sa mère, fragile et destructrice, elle change de prénom et devient artiste peintre.

C'est une écriture dense, magnifique, qui demande une grande attention.
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Boris, 1985

D'emblée Douna Loup dit avoir déjà écrit deux romans qui retracent des vies, des destins et que c'est une façon qu'elle aime beaucoup de parler d'histoires réelles avec le souffle de la fiction. "Boris, 1985" est son troisième roman sélectionné dans le cadre du prix des lecteurs et lectrices de ma bibliothèque dans lequel elle suit les traces de son grand-oncle, Boris Weisfeiler, disparu en 1985 dans le Chili de Pinochet alors qu'il marchait seul dans une forêt, loin de tout. D'ailleurs, la marche est importante dans ce livre car la narratrice va suivre le chemin que Boris a emprunté pour tenter de comprendre sa disparition irrésolue. Elle le fait alors qu'elle s'est cassée une jambe comme s'il fallait qu'elle réapprenne à marcher en faisant cette enquête sur ce grand-oncle qu'elle n'a pas connu.



Douna Loup choisit d'alterner son carnet de voyage et la reconstitution des faits avec l'aide d'Olga la soeur de Boris qu'elle rencontre à Boston. Homme charismatique, né en URSS dans une famille juive, ce surdoué des chiffres s'était exilé aux États-Unis pour exercer librement les mathématiques.

Sa soeur et ses amis ont déjà cherché des explications notamment au sujet d'une secte allemande à la botte de la dictature chilienne qui aurait pu le séquestrer et le torturer (ce qui m'a valu quelques cauchemars).



On n'apprend rien de nouveau par rapport aux enquêtes déjà réalisées mais Douna Loup réussi à faire vivre une famille, la sienne, parce qu'elle a conscience qu'elle est faite de ce qui la précède quand elle écrit "Je n'émerge pas du néant, je viens de ce terreau passé."





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Plumes féminines 2024

Challenge Multi-défis 2024

Challenge Gourmand 2023-2024

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L'oragé

L'écriture de ce livre est absolument incroyable: les mots s'épousent et se rejettent, et le lecteur assiste à une performance poétique. La langue malgache ajoute à la beauté du texte. Nous sommes à Antananarivo, en 1920. Des personnages se croisent et s'aiment, dans une liberté qu'ils se sont offerte. Chaque page est une découverte, et Madagascar apparaît dans sa beauté et sa misère. Un peu difficile à suivre parfois tant la langue de Douna Loup nous emporte, au détriment du récit, à mon avis.
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L’embrasure

Je réagis à la critique de Fantasio.

Moi je n'ai pas trouvé ce livre ennuyeux du tout, (au contraire, je suis arrivée en retard à une invitation pour me donner le temps de le terminer).

Le narrateur reçoit et donne sa force vitale dans chasse en forêt, car comme il le dit lui-même, il n'est pas très doué pour les relations humaines. Par cette relation intense et sensuelle de communion avec la nature, il exprime la force de la transmission qui l'a façonné (orphelin, il a été élevé par ses grands-parents. C'est son grand-père qui lui a transmis l'amour de la chasse en forêt) aussi bien que le lien avec la Création.

Lui qui a perdu ses parents à 2 mois craint de s'attacher à une femme. Avec Lucie la relation se résume au sexe, avec Lise l'étudiante c'est un peu plus, mais ils sont trop différents. Sa clé n'est pas l'intellect. Et puis Eva ( Zora), son double, s'installe inopinément dans sa vie. Comme lui déracinée et prenant les armes contre une relation trop envahissante. Commence une chaste relation, que tous deux hésitent à rendre charnelle de peur de perdre l'autre. Et puis ils tombent les armes (au sens propre) en même temps, apprennent la confiance dans l'amour et le couple, c'est tellement émouvant.

Effectivement les autres personnages et leurs relations avec eux sont à peine esquissés. Mais cela ne m'a pas gênée. Ils sont au début du chemin et ont la vie devant eux pour dénouer les fils de leur passé. Et ils sont deux.

NB : embrasure, nom féminin : ouverture dans un mur faite pour recevoir une porte ou une fenêtre.
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L’embrasure

De la forêt, dont Douna Loup donne ici non seulement des descriptions extraordinaires mais également une envie de relation avec ce milieu tellement mystérieux, le narrateur fait son lieu privilégié, sa demeure et aussi son lieu de chasse. C'est son grand père qui lui a appris à chasser, et il a avec ce vieil homme un peu sauvage une belle relation. Elevé par ses grands-parents suite à la mort de ses deux parents, il a beaucoup de peine à vivre une relation durable avec une femme... Jusqu'à ce jour où il trouve, dans sa chère forêt, un homme mort. Une femme, Eva ( Zora) sera à ses côtés lorsqu'il tentera de retracer le passé de cet homme. Ne passez pas à côté de ce très beau livre, dans lequel la nature et l'homme ne font qu'un.
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Boris, 1985

Douna Loup, autrice suisse que je découvre par ce texte, nous livre un récit personnel. Elle part à la recherche de son grand-oncle Boris né en URSS et disparu en 1985 au Chili alors qu'il se promenait dans la nature.

Elle se lance dans une enquête pour comprendre les circonstances de la disparition de cet homme qu'elle n'a jamais rencontré. Mathématicien, poète, homme solitaire, elle interroge les hommes et les femmes qui l'ont côtoyé et qui ne croient pas à la thèse d'un simple accident dans la forêt.

Le texte nous emmène des États-Unis au Chili, de doute en doute, d'éléments étranges, aux questions sans réponse.

C'est un court texte intime qui eclaire une période obscure du Chili, où sous la dictature de Pinochet, toute personne pouvait disparaitre sans que des recherches soient menées.
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L’embrasure

Un homme un peu fruste qui travaille à la chaîne, qui n'a plus de parents et n'a plus que son grand-père. Sa seule passion : la chasse. Un jour, lors d'une promenade en forêt, il découvre un corps, avec des carnets. La lecture de ces carnets va l'amener à se poser des questions sur la vie, sur sa vie. Une rencontre avec une jeune femme étrange va finir de le bouleverser. Un très beau premier roman.
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L’embrasure

Résumer ce livre serait dénaturer l'émotion qui en ressort. On pourrait en effet, penser qu'il s'agit d'une histoire d'amour avec quelques ressorts en plus : un mort, un amour pour la chasse, l'usine... mais cela va plus loin. Cela s'enfonce dans ce qui constitue l'individualité et l'universalité de chacun : la peur de manquer et de dépendre de quelqu'un, l'envie de liberté et la solitude, et cette étrange chose qui est de porter le deuil de ceux que l'on a pas connu... tout ce qui fait notyre singularité et que rien ne peut résumer. Ce livre dit tout cela avec un style particulier. Une écriture qui apporte sa limpidité à une histoire faite de rebonds.
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L’embrasure

Je me permet de citer ici, les propos de Jean-Claude Bologne, bien plus lumineux et intéressant que ceux cité par la personne qui a fait une critique déplorable de ce si beau livre... je vous conseil de vous rendre sur son site pour avoir donc un autre avis de lecteur éclairé.



"On entre dans ce roman comme dans une forêt, en écartant doucement les branches, et aussitôt saisi par un parfum puissant, une qualité particulière de silence, une complicité d’humus sous le pas. (...) La fascination qu’exerce ce stupéfiant roman tient à la délicatesse avec laquelle il effleure des sujets que l’on sait essentiels, des informations qu’il distille au hasard d’une phrase. Au lecteur de deviner l’importance de la femme, la fragilité d’un univers en suspens"



http://jean-claude.bologne.pagesperso-orange.fr/lectures10.html
Lien : http://jean-claude.bologne.p..
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L’embrasure

Que dire de ce livre ? L'écriture est assez belle et raffinée mais le récit est tout simplement barbant. Le "héros" ne s'intéresse à rien à part ses parties de chasse du week-end (et encore, ce n'est pas une passion mais un besoin). Il n'aime pas son travail (dont on ne sait rien), use des femmes sans en abuser et refuse de s'attacher. Un manque total d'émotion (contrairement à ce qu'affirme le texte de présentation). Une petite quête (il ne part pas sur les routes comme indiqué mais prend le train) essaye de sauver l'histoire d'un ennui profond mais n'y arrive pas. Le lecteur se lasse vite de cette histoire qui ne mène nulle part ! Des caractères à peine esquissés, des personnages secondaires inexistants, des situations incohérentes, un manque total de descriptions des décors.... ce roman, heureusement fort court, est un pensum.

Un bouquin ennuyeux au possible à éviter !


Lien : http://lefantasio.fr
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Boris, 1985

L'auteur part à la recherche des traces de son grand-oncle disparu lors d'un séjour au Chili à l'époque de la dictature de Pinochet.

Douna Loup retrace les dernière rencontres de son parent, interview les personnes qui l'ont croisé ; cette sorte de journal de recherche, de quête est vain sans doute, plus de trente ans après cette disparition. Cela permettra cependant de faire revivre ce grand-oncle et de préciser le lieu, les circonstances probables de cette disparition comme une sorte de tribut au silence et à l'anonymat.
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L'affaire clitoris

C'est en rencontrant Anna, un été à la cueillette des pommes, que Pulchérie apprend que le clitoris est :



- un organe



- il mesure 10 cm



- il n'a jamais été représenté correctement dans manuels scolaires avant 2017



C'est le début d'une enquête que va mener Pulchérie. Elle veut savoir ce que son entourage et plus largement, les Français et les Françaises connaissent de cet organe.



Bon, j'avoue, je n'y serais sans doute pas allé spontanément, mais ma grande fille m'a dit qu'elle voulait le lire, alors j'ai accepté l'offre d'envoi de Lecteurs.com (merci Nicolas). Et bien m'en a pris, car j'ai appris plein de choses et les auteures ne se limitent pas à décrire le clitoris, mais font un historique des études sur l'organe depuis l'Antiquité. Elle parlent aussi de la place de la femme dans la société, puisque celles qui pratiquaient l'onanisme étaient qualifiées d'hystériques, le mot facile pour que les hommes puissent les écarter et continuer à les dominer. Elles évoquent la sexualité, le féminisme à travers icelle et son organe principal. C'est intéressant de voir comment les hommes construisent la société dominante, patriarcale avec tous les arguments foireux possibles comme celui du sexe féminin, creux, qui attend forcément le sexe masculin fièrement dressé et qui ne peut que se soumettre devant une telle érection.



Même s'il va au plus direct, le texte n'est pas cru, les dessins sont très colorés, oniriques parfois, poétiques ; la couverture donne le ton général. Bel album, je ne regrette pas ma demande. Merci ma fille !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les printemps sauvages

Véritable hymne à la nature. Omniprésente elle accompagne une enfant et sa mère qui ont tout quitté pour vivre autrement et librement. Retour à la vie sauvage, construction de cabanes, symbiose avec les éléments. Partie entre autres pour retrouver un frère dont elle ignorait l'existence la narratrice vit un véritable parcours initiatique. Découverte de l'amour, séparation d'avec la mère puis retrouvailles, essai de vie communautaire en forêt. C'est tout un parcours de vie qui est évoqué dans ce livre avec énormément de poésie. Plaidoyer sous-jacent pour l'écologie, l'auteur nous rend attentif à l'importance de la nature. Ecriture splendide. GB
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L'affaire clitoris

Voilà une bande dessinée à mettre entre toutes les mains. Filles et garçons, hommes et femmes.

On y apprend plein de choses sur l’anatomie féminine. Voilà que l’on s’étonne de ne pas en savoir plus sur l’organe qu’est le clitoris.

C’est bien illustré, joyeusement optimiste et libérateur.
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L'affaire clitoris

A la découverte du clitoris, organe féminin inconnu ou presque, tabou pendant longtemps!

La Bd nous emporte dans les recherches de Pulcherie sur « cette plante en forme d’orchidée », quelle belle image!

Au-delà des informations apportées, comme par exemple qu’il faut attendre 2017 pour que cet organe soit correctement représenté dans les manuels scolaires, les dessins nous entraînent par métaphores et métamorphoses dans les pensées du personnage principal, juste dommage qu’elle ressemble plus à Lucy australopithèque qu’à une femme d’aujourd’hui.
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