Citations de Ed McBain (336)
Mon père était un grand Irlandais à l’accent caractéristique, venu en Amérique pour gagner sa vie. Il avait épousé une petite Irlandaise qui croyait encore aux histoires de fées, de lutins et de dryades qu’elle avait apprises sur le vieux continent. Ce n’était pas facile, d’être Irlandais. Ce n’est jamais facile de n’être pas absolument comme tout le monde.
Quand les flics verront ces initiales, ils vont s’imaginer que c’est du tout cuit. Ils vont t’écrouer en deux temps trois mouvements. Ce qui fait que toi, tu seras en taule, et le véritable assassin en liberté. À ce moment-là, la police va ouvrir son enquête. Les services du D. A. feront de leur mieux pour déterrer des indices capables d’étayer l’accusation ; ils disposent déjà de ce qui équivaut à la déclaration d’un mourant. À quoi viendront s’ajouter probablement deux balles provenant de ton revolver. Ayant déjà un meurtrier en cabane, ils ne vont pas se donner beaucoup de mal pour en trouver un autre.
Courir n’a rien de très technique. Il suffit de se donner à fond… et de respirer.
Il me semble que, quand un homme est intelligent, il doit savoir s’arrêter quand il est encore temps, ripostai-je. Je serais désolé de me trouver dans l’obligation de taper sur un ancien voisin.
D’autre part, à notre époque, on n’imagine pas qu’il y ait des jeunes gens pour embrasser la profession de tailleur, de boulanger ou de cordonnier ; ça ne vous vient pas à l’esprit, voilà tout.
Être vivant, ça doit être formidable. On ne me voit d’ailleurs jamais dans ce petit jardin pendant l’année scolaire. Mais j’y vais l’été ; quand il est désert. On peut, alors, rester assis sur un banc à regarder la statue de Peter Cooper. On se sent protégé, isolé, au milieu d’une ville fiévreuse et gigantesque. De temps à autre, un flic s’amène pour vous dire de circuler. Mais, la plupart du temps, on peut rester là, solitaire perdu au cœur de la multitude.
Je me présente : Cannon.
Je suis ivrogne ; il vaut mieux que ce soit entendu une fois pour toutes, dès le début. Pourquoi je bois ? Parce que j’en ai envie. Il y a des jours où je tiens une mufflée à tomber complètement asphyxié, d’autres où je me sens heureux comme un poisson dans l’eau ; il m’arrive aussi d’être rigoureusement à jeun, mais pas très souvent. En fait, la biture est mon état normal. J’habite d’ailleurs un quartier où ce n’est pas un péché d’être saoul, bien que ce puisse devenir un délit pour peu que la police se lance dans une campagne de salubrité publique. J’habite la Bowery, à New York.
On n’avait jamais appris à Rick comment on arrêtait une bagarre dans une classe. On ne lui avait jamais appris ce qu’on faisait d’un élève de première année qui ne savait même pas écrire son nom sur une feuille de papier. Il ignorait, et on ne lui avait jamais indiqué, la conduite à tenir avec un garçon d’une intelligence très inférieure à la moyenne. On ne lui avait jamais parlé de gosses qui hurlent en classe ; non pas un seul gosse, non pas « l’enfant difficile » dont les cours pédagogiques avaient vaguement parlé ; non, pas celui-là. Mais toute une classe hurlante, déchaînée, criant à tue-tête.
Je m'appelle Benjamin Smoke.
Épargnez moi, je vous prie, les sempiternelles questions et les astuces vaseuses.
- Messieurs, commença-t-il, voilà comment nous annoncerons la sortie du film. Vous êtes prêts ?
Il y eut un moment de silence et de suspense - le maître allait parler. Hitchcock leva les bras en l'air et, écartant les mains, s'écria : "Les Oiseaux va sortir !"
C'était un coup de génie : un slogan apparemment bancal sur le plan grammatical, qui alliait humour et suspense.
Alfred Hitchcock présente… avait été lancé le2 octobre 1955, dans un format d’une demi-heure. La majorité des téléspectateurs pensaient que Hitch avait réalisé lui-même chacun des épisodes – à vrai dire, beaucoup pensaient qu’il avait également écrit les scénarios. Il se gardait bien de les détromper.
Un seul individu peut gâcher le plaisir à toute une assemblée.
Le sarcasme est une arme d’intellectuel
Premier comique : " Hello, Sam, paraît qu'il y a eu un grand incendie à ton magasin hier soir."
Deuxième comique : " Chut, c'est pour demain soir!"
A travers sa détresse, il se demanda depuis combien de temps une femme n'avait pas prononcé ces mots pour lui. Retenant ses larmes pour un court instant, il parvint à répondre:
- Moi aussi je t'aime, Marylin...
Et ce fut le début, le vrai début de leur rencontre.
Ses larmes jaillirent enfin. Il sortit son mouchoir de sa poche et les essuya, sans cesser de secouer la tête.
Il ne savait pas quoi dire.
Il était flic.
Il l'aimait.
Il était flic de profession.
Il l'aimait plus que sa vie.
Le hurlement les prit à l'improviste. Elle ne se leva pas. Elle rejeta seulement la tête en arrière et le hurlement jaillit de ses lèvres, ses yeux s'agrandirent d'épouvante. Ce cri ne semblait ne jamais devoir s'arrêter. Il glaça les deux inspecteurs jusqu'à la moelle des os.
De tous les inspecteurs du 87è district, Meyer Meyer était de loin le plus patient. Cette patience n'était pas innée. Non. Elle lui était venue au long des années, douloureusement. Son père, doué d'un curieux sens de l'humour avait trouvé très drôle de prénommer son rejeton Meyer. Meyer Meyer.
L'inspecteur Steve Carella, un type grand à la constitution d'un athlète bien entraîné, avait des yeux bruns qui s'abaissaient curieusement aux coins et un visage anguleux, ce qui donnait un air oriental alors qu'il était en réalité d'origine italienne.
- C’est comment déjà votre nom ?
- Inspecteur Carella.
- Et vous parlez anglais ?
Carella réprima un sourire :
- Oui… à force de fréquenter les indigènes.
- J’aurais préféré avoir affaire à un policier américain, déclara Miss Bailey avec le plus grand sérieux.