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Citations de Edgar Wallace (241)


Ce qui est plus rare que l’or coûte plus cher que l’or. (p217)
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En fait, et quoi qu’il en soit, il a parlé dans son délire avant de mourir, d’une invention merveilleuse à laquelle on a travaillé en faveur de l’Allemagne et qu’on nomme la Rouille Verte. (p138)
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CHAPITRE PREMIER LA MORT DE JOHN MILLINBORN

« Je ne sais s’il y a une loi qui m’empêche de faire cela, Jim, mais s’il en existe une vous devrez chercher à la tourner. Vous êtes juriste, vous connaissez donc ce qu’il faut faire. »

Le mourant regarda fixement les yeux de son vieil ami, qui le considérait avec une profonde compassion, et y lut un acquiescement.

On ne pouvait imaginer différence plus frappante que celle qui existait entre l’homme couché sur le lit et la silhouette fine et soignée de celui qui était assis à son côté. John Millinborn, large d’épaules, solidement bâti, avait été un sportif, un homme à la voix puissante, aux grandes mains habiles ; James Kitson avait toujours aimé l’étude ; il avait passé sa vie dans des bu-reaux poussiéreux et le fatras des tribunaux.

Et pourtant, entre ces deux hommes, l’armateur millionnaire et le grand avocat, si différents dans leurs goûts et leur genre de vie, il existait une profonde et sincère affection.

« Je ferai tout ce qui sera possible, John. Mais vous laissez à cette jeune fille une grande responsabilité, une somme de un million et demi de livres. (p4)
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– Qui leur a donné les ordres ?
Elk haussa les épaules.
– Mr. Personne. Litnov a reçu les siens par la poste, signés « Sept », lui donnant le lieu de rendez-vous, et c’est tout. Il dit souvient plus où s’est passé cet événement. L’auto appartient aux Grenouilles
(p85)
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1. - À Maytree Cottage

Le radiateur était à sec ; la voiture stoppa sur la route de Horsham, juste devant Maytree Cottage, un grand cottage avec une façade en bois et un toit de chaume. Richard Gordon s’arrêta au portail pour l’admirer.

La maison était de style élisabéthain, mais ce n’était pas son ancienneté qui provoquait l’intérêt de Richard, ni, bien qu’il aimât les fleurs, le grand jardin dont un parfum de roses arrivait jusqu’à lui.
Ce n’était pas non plus l’intimité, la propreté de cette demeure, avec son allée de briques rouges qui menait à la porte d’entrée et ses fenêtres aux rideaux immaculés.

Non, ce qui attirait ses regards, c’était la jeune fille assise sur la pelouse dans un fauteuil de jardin, à l’ombre d’un mûrier. Ses jambes, allongées, étaient jeunes et bien faites. Elle avait un livre à la main et, près d’elle, une grosse boîte de chocolats. Des cheveux dorés, pleins de vie et de reflets. Un teint éblouissant. Et, comme elle tournait la tête de son côté, il vit deux yeux
graves, interrogateurs, trop foncés pour être gris, mais pourtant plus gris que bleus…

Vivement elle ramena ses jambes et se leva.

– Je suis navré de vous déranger. (Dick, son chapeau à la main, souriait en s’excusant.) Mais j’aimerais avoir un peu d’eau pour ma pauvre petite Lizzie… Elle a une soif terrible.

La jeune fille fronça les sourcils, puis se mit à rire.

– Lizzie. Ah ! c’est votre voiture.
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« Mort précisément devant la boutique de Mrs. Carawood, dit-il pensif. C’est étrange…
– Là ou ailleurs ; qu’est-ce que cela fait ? riposta Herman. Il fallait bien qu’il meure quelque part.
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John leva sur son ami un regard surpris. Mrs. Carawood fit retomber le couvercle.

« Si j’insiste, reprit Julian, c’est qu’un agent menant une enquête pour mon compte – pourquoi m’en cacherais-je ? – m’a remis, l’autre jour, cet entrefilet, découpé dans un numéro du Bournemouth Herald d’il y a vingt ans. »

Il se mit à lire une coupure qu’il venait de sortir de son portefeuille.

« La Comtesse Fioli, qui vient de mourir en son hôtel de Westgate Garden, était fort riche. N’ayant jamais voulu confier son argent à une banque, elle conservait chez elle toute sa fortune, mais toutes les recherches faites pour découvrir son trésor sont restées vaines. » (p132/133)
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– Quelqu’un est venu dans ma chambre… Un homme : il est entré par le balcon, la fenêtre était ouverte. J’ai crié : « Qui est là ? » et il a disparu.

– Il n’a rien emporté ? » demanda John.

La jeune fille venait d’allumer l’électricité et il vit qu’elle était pâle comme un linge.

« Je ne sais pas, dit-elle, en s’efforçant de sourire. Mais même s’il est parti les mains vides, mon visiteur m’a volé mon sommeil… et ma confiance dans les détectives. » (p80/81)
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« J’ai changé d’avis, déclara « Pois Vert ». Je ne parlerai pas ce soir à Herman. Je préfère me rendre à Rotherhithe, et si je ne résous pas l’énigme de la dame en haillons, je donnerai ma démission à Scotland Yard et je me mettrai à écrire des romans policiers. » (p74/75)
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Il monta jusqu’au haut, mais ne put ouvrir la porte qui se trouvait à l’extrémité de l’escalier. Il redescendit et fut rejoint par l’inspecteur. Ils descendirent jusqu’à la cave et ouvrirent la porte.

— Il fait plutôt chaud, remarqua M. Reeder. Il doit y avoir du feu quelque part.
À côté du fourneau il vit un morceau de métal, et dans ses yeux, on put lire la lueur de la victoire.

C’était une plaque avec laquelle on pouvait tirer des billets de 5 livres.
La cave était vide.

— Cette plaque a été gravée quelque part en haut. Mais que fait ce tuyau ? Ah ! évidemment… je ne le croyais pas… mais il a toujours raison.
— Qui ? demanda le policier.

— Un de mes vieux amis qui disait que, sûrement, il y avait un système permettant de détruire toutes les preuves si la police arrivait. Mais pourquoi diable ont-ils précipité cette plaque ici, alors qu’il n’y a personne… à moins que… Procurez-moi une barre de fer pour ouvrir la porte du haut.

Il fallut presque une heure pour opérer l’ouverture. Reeder entra, puis se retourna et fit un bond. Allongé près du mur, échevelé, tâché de boue, les vêtements froissés, Peter Kane était endormi.

Ils le traînèrent jusqu’à une chaise et l’aspergèrent d’eau froide. Au bout d’un moment, il revint à lui.

— Il a été drogué, c’est évident, dit M. Reeder en examinant les mains de l’homme. Mais il n’y avait aucune trace de sang. D’ailleurs les premiers mots de Peter montrèrent qu’il ignorait le meurtre.
(p149/150)
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Mr. Reeder soupira. Il ne regardait pas Peter… Et pourtant,était-ce vraiment intelligent, croyez-vous, de prévenir Mr. Em-manuel Legge qu’à une heure donnée, dans une certaine chambre, (je crois, autant qu’il m’en souvienne, qu’elle avait le numéro 13), Mr. John Gray devait rencontrer Mr. J.-G. Reeder pour lui apprendre certaines choses dont le résultat serait de l’envoyer lui, Emmanuel Legge en prison ? Était-ce intelligent d’inciter, en imitant l’écriture d’un de ses subordonnés, le dit Emmanuel à grimper le long de l’échelle d’incendie, et à tirer sur quelqu’un qu’il pensait être Mr. John Gray et qui n’était autre que son propre fils ? Je vous le demande, était-ce intelligent ? (p109)
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En un instant, Ela eut pénétré à l’intérieur malgré la résistance d’autres ouvriers et se trouva face à face avec le contre maître, homme à physionomie ouverte et intelligente, qui un pique-feu à la main, se préparait à se défendre. Mais le revolver d’Ela lui en ôta vite l’envie.

— Arrière ! lui cria-t-il. C’est vous qui commandez ici ? ?

— Oui, et je ne comprends pas…

— Je vous donne trois minutes pour arrêter la dynamo.

— Impossible, Monsieur l’Agent, j’ai ordre de la faire mar-cher quoi qu’il arrive.

— Arrêtez-la, cria Ela, arrêtez-la immédiatement, ou vous êtes un homme mort !

L’électricien hésita, puis se dirigea vers les commandes. À ce moment, une petite ampoule rouge s’alluma sur le tableau distributeur.

— Qu’est-ce que cela ? fit Ela.

— C’est un signal des souterrains, répondit l’homme. Cela veut dire qu’ils ont besoin de tout le courant.

Ela leva son revolver et visa l’homme d’un air si résolu que ce dernier prit peur et exécuta rapidement la manœuvre qui arrêtait la production d’électricité. Presque instantanément les lumières faiblirent tandis que les lourds volants d’acier ralentissaient et que le sourd bourdonnement des machines faisait place au silence. La grise lumière du jour remplaça les étincelantes ampoules électriques. Ela s’essuya le front d’une main tremblante

— Plaise au Ciel que je sois arrivé à temps ! s’écria-t-il.

L’usine était maintenant envahie par les agents.

— Arrêtez tout le monde, ordonna Ela, et veillez surtout à ce que personne ne touche plus aux machines, commutateurs ou interrupteurs d’aucune sorte !
Quant à vous, reprit-il s’adressant au jeune ingénieur électricien, vous ne semblez pas complice de vos maîtres : je peux vous offrir, non seulement la liberté, mais encore une honnête récompense si vous me guidez loyalement dans mes recherches. Vous venez de parler des souterrains : pouvez-vous m’y conduire ?
L’homme hésita.

— Les ascenseurs ne marchent plus, Monsieur, puisque nous n’avons plus d’électricité.

— N’y a-t-il pas un autre moyen d’y arriver ?

— Il y a des escaliers, répondit l’homme après une nouvelle hésitation… Mais, Monsieur, quel que soit le crime dont on puisse accuser ce pauvre M. Moole mon maître, je vous jure que je n’y suis pour rien et me suis toujours contenté de diriger cette petite usine de mon mieux.

Comprenant que cet homme disait la vérité, Ela lui expliqua rapidement que Moole n’était rien et qu’en réalité, la mai-son était le refuge de deux bandits de grande envergure.

Sans se faire prier davantage, l’électricien conduisit le policier au dehors : ils traversèrent la pelouse, longèrent la maison, derrière laquelle se trouvait une petite porte de fer à serrure compliquée. L’électricien sortit son trousseau de clefs et l’ouvrit ; au bout de quelques pas dans un corridor, se trouvait une autre porte qui fut ouverte de la même façon. De là un esca-lier en spirale descendait dans les profondeurs mystérieuses des sous-sols. À son grand étonnement, Ela y vit briller des lumières électriques, mais son guide le rassura :
— Ils ont des accumulateurs, expliqua-t-il, mais uniquement pour s’éclairer en cas d’accident aux dynamos. (p199
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Ayant vaguement reconnu l’état des lieux, il essaya de faire un peu de lumière : il tourna un interrupteur au hasard, et trois ampoules électriques s’allumèrent simultanément. Un autre geste acheva d’inonder la pièce de clarté.

C’était évidemment une chambre souterraine, mais confortablement aménagée et pourvue de ventilateurs. Poltavo considérait attentivement ce qui allait être sans doute son domaine, lorsqu’il entendit soudain un cliquetis métallique ; il se retourna et vit la porte de l’ascenseur se rabattre d’elle-même et tout l’appareil remonter doucement vers les étages supérieurs. Il se trouva stupide de s’être laissé prendre de la sorte. En tout cas, il aurait bien dû mettre une chaise en travers de la porte de l’ascenseur. Mais les sièges n’étaient-ils pas fixés ? Non, ils étaient libres, sauf un, le grand fauteuil, lourd et profond, qui était solidement vissé au parquet.

Dans un coin, un panneau de boiserie paraissait mobile : Poltavo pensa qu’il s’agissait de la cage d’un monte-charge pour le service. En quoi il voyait juste, car, l’instant d’après, le panneau s’ouvrit et la planchette descendante apparut chargée d’un plateau où était disposé un substantiel repas. Il prit le plateau et en inspecta le contenu. Il y avait là une note écrite au crayon di-sant : « Ne craignez pas ces mets. Le Dr Fall s’en porte garant, et viendra les goûter sous vos yeux, si vous en témoignez le désir. Pour appeler quelqu’un, pressez le bouton de sonnette placé sous la table. » (p104)
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— En effet, admit M. Smith. C’est un millionnaire… américain, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Il n’a pas l’accent américain… et malgré tous les troubles que peut causer son état mental, rien n’explique un pareil phénomène.

— Quel phénomène ?

— Que ce millionnaire américain, qui a reçu sans doute une éducation soignée, parle comme un paysan du Somerset.

— Que voulez-vous dire ?

— Pas autre chose que ce que j’ai dit. Cet homme roule les r comme en Somerset, et, visiblement, il n’a pas reçu grande éducation. On n’a pas l’impression d’avoir devant soi un millionnaire américain.

— C’est que, sans doute, M. Smith, vous n’êtes pas habitué aux effets divers que peuvent avoir les maladies mentales ; autrement vous sauriez qu’on observe souvent chez ces pauvres déments des déformations bien autrement importantes que celles de leur accent ou de leurs manières… (p77/78)
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On avait rarement vu une nuit pareille. Le brouillard submergeait entièrement la ville, la noyait comme sous une pluie de cendre. Il remplissait les grandes artères comme d’une masse compacte et solide, bouchant les rues latérales, recouvrant les squares comme d’une souple étoffe grise. Jusqu’au sol, il semblait appesantir sa substance épaisse, visqueuse, impénétrable et d’une opacité telle que le rayon visuel n’atteignait pas un mètre. Les rares passants que l’on rencontrait semblaient des fantômes, qui, surgis inopinément devant vous, s’évanouissaient presque aussitôt comme happés par un fluide palpable.

Par endroits, ce fluide semblait s’évaporer. Devant le théâtre Jollity par exemple, de nombreuses lampes à arc réussissaient ensemble à créer un espace empli de clarté jaunâtre, où une suite ininterrompue d’autos, comme de gros insectes luisants, sortaient du néant, émergeaient, s’arrêtaient pour déposer leurs occupants, puis s’engouffraient dans le vide noir. Quant aux piétons, leur défilé semblait une procession d’ombres chinoises, passant un instant dans le cercle jaune d’une vieille lanterne magique. (p34)
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— Assassin !

Ce cri déchira le silence de la nuit et attira l’attention d’un habitant de Brakely Square qui ne dormait pas. M. Grégory Far-rington, souffrant d’insomnie, posa alors son livre et fronça du sourcil. Il quitta son fauteuil, revêtit une ample robe de chambre de velours et s’approcha de la fenêtre. Il entr’ouvrit légèrement ses volets.

Un léger brouillard régnait dans la rue déserte et les lampes électriques n’étaient plus que des taches lumineuses.

Cependant, M. Farrington aperçut distinctement deux hommes devant sa porte. Ils discutaient âprement et gesticulaient surtout beaucoup, à la manière des gens de basse classe des peuples méridionaux. À un certain moment, ils parurent en venir aux mains, le canon d’un revolver brilla dans les ténèbres.

— Oh ! oh ! fit M. Farrington.

Il se trouvait seul. Le valet de pied, le cuisinier, les femmes de chambre et le chauffeur étaient tous à un bal de gens de mai-son. Les deux hommes criaient de plus en plus fort.

— Voleur ! fit l’un deux en français. Est-ce que je vais être privé de…

Le reste de la phrase se perdit.

Il devait y avoir un agent de service à l’autre extrémité du square, et M. Farrington regardait anxieusement de tous côtés dans l’espérance de voir surgir le représentant de la loi.

En attendant, il descendit dans le hall et, par l’ouverture de sa boîte aux lettres, il put entendre plus distinctement ce que disaient les deux noctambules. (p18/19)
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Prologue

— Vous venez au sujet de mon annonce ?

— Oui, Monsieur, j’ai vu que vous désiriez un assistant discret, possédant les langues étrangères et pauvre. Je remplis toutes ces conditions, et j’ose ajouter que si vous aviez demandé un caractère aventureux et l’absence de scrupules, je vous aurais également satisfait.

Après un long silence durant lequel le candidat se sentit minutieusement observé par l’homme dont il ne pouvait voir les traits, l’employeur déclara :

— Je crois que vous ferez l’affaire.

— J’en suis sûr, fit le candidat. Et maintenant, Monsieur, à mon tour de vous faire quelques demandes, si vous le voulez bien, car toute entente est bilatérale, n’est-ce pas ? Et d’abord, quel sera le travail que vous songez à me confier ?
(p6)
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Le colonel prit le chèque.

– Il n’y a pas assez d’argent pour le couvrir ? demanda-t-il avec douceur. Et pourquoi n’y a-t-il plus d’argent pour le couvrir ?

– Parce qu’il a été retiré, il y a trois jours. J’ai pensé… dit Pinto avec incohérence. J’ai vu Ferguson et il m’a dit qu’un chèque pour le montant total a été présenté par la Banque d’Angleterre.

– En faveur de qui était-il fait ?

Pinto se nettoya le gosier.

– En faveur du Chancelier de l’Échiquier, dit-il. C’est pour-quoi Ferguson l’a fait passer sans discussion. Il dit qu’autrement il vous aurait envoyé un mot.

– Le Chancelier de l’Échiquier ! siffla le colonel. Qu’est-ce que cela signifie ?

– Regardez cela ! Ferguson me l’a montré lui-même. Pinto prit un numéro du Times dans sa poche et le posa sur la table, signalant un paragraphe de son doigt tremblant.

C’était dans la colonne des annonces et c’était bref :

« Le Chancelier de l’Échiquier désire accuser réception de la somme de 81.000 livres Bien Mal Acquis adressée par le Co-lonel D. B. »

– Bien mal acquis !

Le colonel se rejeta au dossier de son fauteuil et rit douce-ment. Il était sincèrement amusé. (p259/260)
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La voix était impérieuse, le revolver brillant dans la main de l’inconnu l’était encore davantage.

– Qui êtes-vous ? prononça avec peine Solomon White.

– Jack le Justicier ! Avez-vous jamais entendu parler du petit Jack ? ricana l’apparition. Oh, en voilà un nouveau… So-lomon White qui n’a jamais entendu parler de Jack le Justicier ! Ne m’avez-vous donc pas vu lorsqu’ils me sortirent de la poche de Grégory le « Coco » ? Le petit Valet de trèfle !
Solomon White recula, son visage agité de tiraillements.

– Je n’ai pas été mêlé à ça, absolument pas mêlé à ça, dit-il, la voix rauque, m’entendez-vous ?

– Où allez-vous ? Ne voudriez-vous pas raconter cela à Jack, lui donner des nouvelles ? Ce pauvre vieux Jack n’apprend plus rien depuis quelques jours, soupira l’inconnu, le rire s’échappant entre ces mots.

– Je m’en vais à une affaire pressée. Allez-vous en de mon chemin, dit le vieillard, se rappelant l’urgence de sa mission.

– Mais vous allez raconter ça à Jack le Justicier ? nasilla la silhouette, vous allez raconter à ce pauvre vieux Jack où vous al-lez chercher votre belle fille ?
– Vous savez donc ! dit White.

Il fit un pas en avant, mais le revolver le maintint en place.

– Vous parlerez ou vous ne passerez pas, dit Jack le Justi-cier. Vous ne passerez pas avant d’avoir parlé ; m’entendez-vous, Solomon White ?
White réfléchit.

– C’est une maison nommé Bishopsholme, dit-il brusque-ment, à Putney Heath. Et maintenant, laissez-moi passer.

– Attendez, attendez, dit l’inconnu avec insistance, atten-dez-moi… cinq minutes seulement ! Je ne vous retiendrai pas ! Mais ne partez pas, la mort est là-bas, Solomon White ! Elle vous attend… ne la sentez-vous pas dans vos os ?

La voix était tombée jusqu’au murmure et White sentit malgré lui un froid lui passer dans le dos. Il se tournait déjà pour revenir sur ses pas.

– Attendez ! dit encore chaleureusement l’inconnu. Je ne vous retiendrai pas plus d’une minute… une seconde !

Solomon White restait là, irrésolu et le masque sembla s’évanouir dans la pénombre. White tendit l’oreille pour saisir le bruit imperceptible de ses chaussures tandis qu’il montait l’escalier, mais aucun son ne lui parvint. Puis, poussant un soupir il s’éveilla comme d’un mauvais songe et sans un autre mot descendit l’escalier et sortit dans la nuit.

À l’étage supérieur, l’être étrange qui se nommait Jack le Justicier s’était arrêté à la porte de l’appartement de Boundary. Il avait pris une clé dans sa poche et l’avait placée dans la serrure lorsqu’il entendit le bruit des pas de l’autre. Il resta indécis pour une seconde, puis la clé se glissa dans la serrure et la porte s’ouvrit. Le domestique vit de sa chambre la silhouette et claqua sa porte, la verrouillant, les mains tremblantes.

En une seconde Jack était dans la pièce, en face du trio paralysé.

Il ne prononça pas un mot, mais soudainement son bras droit se leva, un objet brillant vola de sa main et il y eut un éclatement de verre, puis instantanément une horrible odeur se ré-pandit. Sur le mur opposé contre lequel s’était brisée la bouteille une tache sombre apparut.

Puis, sans même laisser échapper un éclat de rire, l’intrus recula et se précipita au bas de l’escalier à la recherche de White. Il était trop tard ; l’homme avait disparu. Jack le Justicier s’arrêta une minute, écoutant, puis il enleva son vêtement de soie et arracha son masque. Ce vêtement était en soie extrêmement légère, car il le roula en un tout petit paquet et le glissa dans sa poche. Le mouchoir blanc suivit le même chemin. Si des témoins s’étaient trouvés là, ils auraient aperçu un homme en tenue de soirée qui sortait lentement de la porte mi-éclairée

Il tourna à droite, marcha à l’ombre de la maison et prit une rue latérale où une grande limousine l’attendait. Il donna à voix basse une adresse au chauffeur et la voiture démarra. (p126/127/128)
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– Je m’en vais vous raconter l’histoire comique d’une bande de fripouilles...

– Vous êtes un menteur ! dit le colonel avec rage.

– L’histoire d’une bande de fripouilles, dit Jack avec un rire aigu, des types qui ne travaillaient pas comme des escrocs ordinaires et ne demandaient pas l’argent. Oh, non ! pas de vulgaires escrocs ! Ils amenaient des fous et des vicieux à leur mer-ci et alors leur faisaient vendre des choses pour des centaines de livres lorsqu’elles en valaient des milliers. Et c’était une bande épatante. Des types si amusants. Il y avait parmi eux Dan Boundary qui débuta dans la vie en dépouillant sa mère morte, il y avait Crewe « l’Aristo », qui fut jadis un gentilhomme et qui est maintenant un voleur !

– Que le diable vous emporte ! dit Crewe en bondissant en avant, mais le canon du revolver se tourna vers lui et il s’arrêta.

– Il y avait Lollie qui aurait vendu son propre enfant…

– Je n’ai point d’enfant, s’écria la jeune fille.

– Réfléchis-y encore, Lollie chérie… chère petite âme !

Il s’arrêta. L’enveloppe que ses doigts cherchaient était trouvée. Il la glissa sous son vêtement de soie et en deux bonds fut à la porte.

– Envoyez chercher la police, persiffla-t-il. Envoyez cher-cher la police, Dan ! Demandez Stafford King, le chef éminent. Dites-lui que je vous ai rendu visite ! Voici ma carte !

D’un claquement agile des doigts il envoya le petit carré de carton à travers la chambre. En un clin d’œil la porte s’ouvrit et se referma sur l’intrus et il était parti.

Une seconde de silence suivit, puis avec un sanglot Lollie s’écroula par terre, évanouie. Le Colonel Dan Boundary regarda l’un après l’autre les visages livides.

– Il y a cent mille livres à gagner pour celui de vous qui m’aura ce type, dit-il, respirant avec peine, qu’il soit homme ou femme (p23/24)
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