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Citations de Edmond de Goncourt (231)


Mardi 26 mars - Hugo disait, ces jours-ci, à Burty: "Parler, c'est un effort pour moi, un discours, ça me fatigue comme de faire l'amour trois fois ! " Et après un moment de réflexion : " Quatre même !"
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18 juillet - Je ne suis pas malade, mais mon corps ne veut ni marcher ni agir, il a horreur de tout mouvement, et serait heureux d'une immobilité de fakir; avec cela, j'éprouve à l'état continu, au creux de l'estomac, ce sentiment nerveux du vide que donnent les profondes émotions, et que fait plus douloureux encore l'anxiété de cette grande guerre qui va s'ouvrir.
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Mercredi 14 mai - Chez la princesse, ce soir, Lachaud parlait, en amoureux, de son ancien amour pour Mme Lafarge. Il disait qu'aujourd'hui encore, il avait dans son cabinet un portrait d'elle, au-dessus d'un divan, et que lorsqu'il rentrait fatigué du palais, il faisait une sieste sur ce divan, s'endormant les yeux sur l'image de l'assassine.
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L'homme qui a peint cela devait être le maître de Boucher. Il était son initiateur prédestiné, fatal; & cette peinture défendue des grandes écoles italiennes, rappelant à la fois le Corrége, le Véronèse & le Baroche, mais sauvée de l'imitation & de la servilité par le goût français de Lemoine & la personnalité de son tempérament, cette peinture était si bien celle dont Boucher attendait la révélation, & à laquelle son génie était prêt, qu'il se l'assimilait presque complètement du premier coup.
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La Tour peignait ses portraits au pastel. L'irritabilité de ses nerfs, la délicatesse de sa santé, l'avaient forcé d'abandonner la pratique de la peinture à l'huile.
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Il y a là un grand art de petit graveur. L’agrément de ces planches, l'illusion qu’elles donnent, cette harmonie qu’elles ont dans la vivacité & le bariolage, révèlent une science bien remarquable, un maniement bien habile & bien délicat des outils du graveur. Debucourt, en effet, a poussé plus loin que personne le travail de ses dessous, il s’y est appliqué avec un soin, une légèreté de main, une maîtrise dans l'infiniment petit du procédé, qu’il est intéressant d’étudier, si l'on veut lui rendre toute justice, dans les essais bien rares à rencontrer de ses épreuves en noir.
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Parmi les livres d'art & de luxe du XVIIIe fiècle, il en eft un qui eft une merveille & un chef-d'œuvre, l'exemple fans égal de la richeffe d'un livre. Cet ouvrage, le grand monument & le triomphe de la vignette, qui domine & couronne toutes les illuftrations du temps, nous l'avons nommé pour tous les amateurs, en en parlant : ce font les « Contes de La Fontaine, » l'édition dite des Fermiers généraux & méritant ce baptême de leurs noms, vrai livre royal des derniers financiers Mécènes, une des plus belles dépenfes de l'Argent intelligent & fenfuel du règne de Louis XV.
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Edmond de Goncourt
L'histoire est un roman qui a été.

Edmond et Jules de Goncourt
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Edmond de Goncourt
Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.3) / Robert Laffont - Bouquins 1989
« Axiome : tout ce qui est joli n’est pas commode. Exemple : le mobilier contourné Louis XV. »
< 28 août 1894, p.1005 >
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" Balzac est tout là " , disait Gavarni, qui nous racontait ainsi l'impression qu'il avait éprouvée la première fois qu il l'avait vu. C'était à la Mode : il vit un petit homme gros , avec de très jolis yeux noirs, un nez retroussé et un petit peu cassé, parlant beaucoup et très-fort. Il le prit pour un commis en librairie : c'était Balzac.
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Il est, on le voit, déjà tout préoccupé des recettes et des secrets si bornés du métier lithographique, ambitieux d'agrandir le procédé naissant, de lui donner la puissance et la douceur par des essais de l'estompe en liège mêlés à un travail au crayon, à la plume, à l'aiguille, à divers grattoirs.
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Un curieux cahier de notes et de pensées, commençant au mois de mars 1826 et allant jusqu'à la fin de son séjour aux Pyrénées, est une véritable révélation sur le bouillonnement de ce cerveau, de cette tête et de cette imagination. Il semble que se lèvent et germent en lui toutes les conceptions de ses travaux futurs. C'est dans ces pages comme une naissance vague, mais déjà formulée, de tout ce que sera et de tout ce que fera plus tard l'homme, l'artiste, le savant ; on y trouve un pêle-mêle de vers, de rêvasseries sur les molécules de la nature, des indications de fantaisies littéraires,...
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La mode était alors à ce qu'on appelait de ce mot expressif : des dépliants, de longues bandes de papier pliées dans un cartonnage. Le vrai début lithographique de Gavarni fut donc un dépliant, dont peut-être n'existe-t-il plus, à l'heure qu'il est, que l'exemplaire de dépôt conservé à la Bibliothèque nationale.
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Gavarni, en effet, fut toujours très-écrivassier de ses impressions, de ses sensations , de ses aventures psychologiques , et, sauf les dernières années de sa vieillesse, où le philosophe ne formule plus sur ses journaux que des pensées , toute sa vie , il l'a écrite.
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Faire assister le lecteur-collectionneur au laborieux enfantement de chaque composition, lui mettre sous les yeux les tâtonnements, les remaniements, les modifications, les repentirs de la création matérielle d'une conception poétique, le mener de la première pensée jetée dans un croqueton jusqu'au tableau définitif, en le faisant stationner aux études fragmentaires, aux académies, aux dessins d'ensemble, aux maquettes, aux grisailles, aux esquisses ; en un mot raconter l'histoire de chacun des tableaux de Prud'hon par tout son papier dessiné et toute sa toile peinte : voici ce que s'est efforcé d'accomplir le rédacteur de ce catalogue, qui n'avait pu que très incomplètement ébaucher ce travail pour le catalogue de Watteau.
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Edmond de Goncourt
Edmond et Jules de GONCOURT / Journal (t.1) / Robert Laffont - Bouquins 1989
« La pensée est une maladie. L’être heureux, c’est l’idiot, le gâteux.— Non, l’être heureux par excellence
serait celui qui aurait juste assez d’intelligence pour apprécier ses jouissances matérielles, être heureux de
digérer. »
< juin 1859 p.465 >
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Le XVIIIe siècle est le siècle de la vignette. Ce temps, qui orna tout de l'amabilité de l'art, qui éleva la joli au style, et répandit ce style dans les plus petites choses de ses atours, de ses usages, de ses habitudes; ce temps, qui appliqua le talent du dessinateur et du graveur jusqu'au décor du moindre bout de papier, de ces mille petits feuilles volantes qu'une société se passe de main en main : adresses, cartes, invitations, billets de faire part, factures de marchands, passe-ports, contre-marques de théâtre; ce temps, qui se voulait pas un seul imprimé sans y trouver un plaisir pour l'œil, - le XVIIIe siècle devait naturellement dépenser, pour l'embellissement et l'égayement du livre, un génie une imagination, un goût nouveau et sans exemple.
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Le grand poète du XVIIIe siècle est Watteau. Une création, toute une création de poème et de rêve, sortie de sa tête, emplit son Œuvre de l'élégance d'une vie surnaturelle. De la fantaisie de sa cervelle, de son caprice d'art, de son génie tout neuf, une féerie, mille féeries se sont envolées.
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Arrivée à La Riboisière, elle passa devant le concierge, un gros homme puant la vie comme on pue le vin, traversa les corridors où glissaient des convalescentes pâles, et sonna tout au bout de l’hôpital à une porte voilée de rideaux blancs. On ouvrit : elle se trouva dans un parloir éclairé de deux fenêtres, où une sainte Vierge de plâtre était posée sur un autel, entre deux vues du Vésuve qui semblaient frissonner là, contre le mur nu. Derrière elle, d’une porte ouverte, sortait un caquetage de sœurs et de petites filles, un bruit de jeunes voix et de frais rires, la gaieté d’une pièce blanche où le soleil s’amuse avec des enfants qui jouent.

Chapitre LXVI
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Médéric Gautruche était l’ouvrier noceur, gouapeur, rigoleur, l’ouvrier faisant de sa vie un lundi. Rempli de la joie du vin, les lèvres perpétuellement humides d’une dernière goutte, les entrailles crassées de tartre comme une vieille futaille, il était de ceux que la Bourgogne appelle énergiquement des boyaux rouges. Toujours un peu ivre, ivre de la veille quand il ne l’était pas du jour, il voyait l’existence au travers du coup de soleil qu’il avait dans la tête. Il souriait à son sort, il s’y laissait aller avec l’abandon de l’ivrogne, souriant sur le pas du marchand de vin vaguement aux choses, à la vie, au chemin qui s’allonge dans la nuit. L’ennui, les soucis, la dèche n’avaient pas prise sur lui ; et quand par hasard il lui venait une idée noire ou sérieuse, il détournait la tête, faisait un certain psitt ! qui était sa manière de dire zut ! et levant le bras droit au ciel en caricaturant le geste d’un danseur espagnol, il envoyait par dessus l’épaule sa mélancolie à tous les diables. Il avait la superbe philosophie d’après boire, la sérénité gaillarde de la bouteille. Il ne connaissait ni envie ni désir. Ses rêves lui étaient servis sur le comptoir. Pour trois sous, il était sûr d’avoir un petit verre de bonheur, pour douze un litre d’idéal. Content de tout, il aimait tout, trouvait à rire et à s’amuser de tout. Rien ne lui semblait triste dans le monde — qu’un verre d’eau.

Chapitre XLIX
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