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Citations de Edmund White (36)


"I still feel like a young girl, as though everything is about to happen. And
don't you see"— her dry, rough hand with the painted nails seized mine — "I am a sort of spiritual debutante."
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Peut-être était-il judicieux d'établir une distinction entre les folles (ou androgynes) et les hommes vraiment hommes, mais Théodore voyait mal quels étaient leurs rôles respectifs. Si manifestement il était l'homme, l'idée qu'Elliott soit un substitut de femme lui était antipathique. Les allures d'éphèbe d'EIliott - qui parfois lui donnaient l'impression d'un retour à l'Antiquité grecque - étaient ce qu'il appréciait chez celui-ci, même s'il devait avouer qu'il avait été fasciné d'abord par l'ambiguité de son visage maquillé. Etait-ce parce que le mascara révélait que l'adolescent était prêt à tout, donc disponible ? Le maquillage manifestait qu'il s'offrait comme un objet, qu'il était à était à vendre, or un adolescent ne se vend pas. (Extrait de "Le Garçon maquillé")
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Aujourd'hui, bien sûr le désir n'était suivi d'aucun espoir - il avait appris à étouffer chaque bouffée de désir d'un soupir de regret.
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La vérité est que cette grande fille rousse à la voix grave et au regard ferme, plein de défi, au corps frêle et aux manières franches et ouvertes - la vérité est que ce parangon n'avait aucun sens de l'humour. Elle ne connaissait pas de vers, ne jouait à aucun jeu, ne chantait pas de chansons, ne lorgnait jamais un homme ni ne riait d'une plaisanterie absurde ; elle alternait entre une noble complaisance et une rage plus noble encore ; si elle avait trouvé un jeune homme à son goût, elle l'eût tranquillement pris par la main et entraîné à l'écart, mais loin de moi l'intention de m'en prendre à sa pudeur. Bien au contraire. Elle était lamentablement dénuée de coquetterie, et aussi innocente que les blés qui poussent dans les champs. (page 18)
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Isn’t that what most people call a diary?
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Je pensais que jamais un groupe (la communauté homosexuelle) n'avait connu un cycle aussi rapide--opprimé dans les années cinquante, libéré dans les années soixante, exalté dans les années soixante-dix, et anéanti dans les années quatre-vingt.
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Je ne m'étais jamais senti bien avec les hommes; avec un homme gay j'ai toujours senti que quelque chose d'indéfinissable manquait, tandis qu'avec une femme JE SAVAIS ce qui manquait : un homme.
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J’imaginais un amant qui viendrait m’enlever.il grimperait sur un sapin le long de ma fenêtre, rentrerait dans ma chambre et me serrerait dans ses bras. Ce qu’il disait et ce à quoi il ressemblait était vague, ce n’était qu’un spectre délicieux qui tourbillonnait autour de moi et mon visage rutilait d’une couleur de plus en plus vive. Le temps qu’il mettait à venir dura si longtemps que mon attente s’était transformée en nostalgie. Une nuit, je me suis assis à ma fenêtre et j’ai regardé la lune en lui portant un toast avec un verre à champagne rempli de jus de raisin. Je savais que la clarté immense et froide de la lune rejaillissait également sur lui qui était loin et aussi seul que moi dans une chambre distante. Je voulais qu’il ait la prescience de ma présence et de mes désirs futurs, et qu’il comprît que dans la chambre obscure de cette maison de compagne un garçon de quatorze ans était en train de l’attendre.
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Il se recula et me regarda d’un air songeur et puis, sa langue aussi musclée que le pied d’un escargot me lavait le visage, le bout explorant ma narine, puis léchant l’arcade au-dessus de mes paupières et une seconde plus tard sur ma langue, et j’étais reconnaissant de la férocité de son désir parce que je me sentais porté par lui, exactement comme si je volais sur le dos d’une cigogne – oui, un de ces bébés qu’une cigogne apporte à grands coups d’ailes à ses parents.
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Nous les p...., nous sommes tellement conscients de nous-mêmes, nos petites droguées par le pur plaisir de se sentir exister en public, que nous ne pouvons même pas traverser une pièce sans minauder et faire des manières. Ce n’est pas que, d’emblée, nous voulions paraître efféminés. C’est que nous nous servons d’un efféminement après coup comme d’un alibi pour cacher notre gêne, nos gestes fleuris mais plutôt mal coordonnés, l’angla bizarre de notre être…
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Je lui ai dit une fois que je pensais que l’amour était une escroquerie et je lui ai répété quelque chose que j’avais lu, qu’il n’y avait pas d’amour dans l’ancien monde et qu’il n’était apparu qu’avec les troubadours.
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Kevin me demanda : « Tu as quel âge ?
- Quinze ans et toi ?
- Douze. Tu as déjà été avec des filles ?
- Bien sûr » ai-je dit.
(...)
- Tu piques. Tu te rases tous les jours ?
- Non, tous les deux jours. Et toi ?
- Je ne me rase pas encore. Mais les poils deviennent plus foncés. Y'a un mec qui m'a dit que plus tôt on se rase, plus on a de barbe. C'est vrai ?
- Oui. Je vais me retirer ; c'est ton tour.
(pages 28-33)
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On dit que les « premières fois » et que les amours de passage ne comptent pas mais moi je crois que les seules relations qui comptent sont les premières. Plus tard, nous savons reconnaitre leur ombre éphémère qui vient traverser notre existence, comme les brefs échos d'un thème original qui envahit toute l’œuvre ou comme l'élaboration mécanique d'une fugue trop complexe. (page 33)
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Un homme aime les choses. Les filles adorent mais les hommes aiment. (page 199)
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Je jetai mon dévolu sur le garçon qui avait le plus de succès à l'école. Je me disais que si je pouvais l'avoir comme ami, les gens seraient obligés de m'accepter (page 156)
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Je me sentais tellement bien d'être ainsi, seul dans les bois, d'être éloigné des dangers que les autres représentaient. J'eus envie de dire à quelqu'un à quel point j'étais bien ; il me fallait un témoin (page 145)
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Dans le livre, le narrateur fait remarquer qu’il joue d’un orgue dont le son est entendu quelque part dans une autre pièce. Il n’entend pas ce qu’il joue, pas plus qu’il ne sait jouer, mais alors qu’il s’enfuit les auditeurs transportés lui assurent qu’il est inspiré et qu’il n’a pas fait la moindre faute. J’espérais que mon roman, que je savais conduire mais n’avais jamais vu sur la route, jouerait tout aussi parfaitement.
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Le soir, une fois au lit, ils se lisaient des passages d’un vieux livre corné, trouvé sur l’étagère de la cuisine, un dictionnaire français d’injures. Les Américains sont censés être chaleureux et appréciés de tous, et tout écart de langage est considéré comme un défaut corrigeable, mais en France on admire les personnes assez courageuses pour se montrer caustiques ou acariâtres ; Julien lisait les injures de sa voix retentissantes, avec un délice évident.
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Leur maison était blottie sous un gros arbre que le voisin, un vieux hippie à la barbe blanche peu fournie et à la dentition gâtée, avait baptisé « l’arbre touriste » parce qu’il « devient rouge avant de peler ».
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Edmund White
Rimbaud m’a donné envie de vivre en France et de découvrir sa littérature
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