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Critiques de Elena Piacentini (295)
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Les silences d'Ogliano

Dans une région encaissée, entre montagne de l'Argentu et maquis, le village d'Ogliano...Un village qui concentre des tensions et de nombreux silences et secrets. Dominé par le Baron, un grand propriétaire avec son épouse en secondes noces Tessa, une jeune femme rousse particulièrement attirante, organise une fête dans son domaine la Villa rose, pour Raffaelle son fils qui vient de réussir ses examens. Libéro, le fils qu'Argenta, l'institutrice du village a élevé seule, s'est toujours senti à part, trouvant du réconfort auprès de son grand-père maternel, puis, à la mort de ce dernier, auprès de César un ancien carabinier. Quand Libero aperçoit Gianni, un de ses amis, s'éloigner vers la montagne, avec Raffaelle, il leur emboîte le pas, ignorant qu'il vient de réveiller les vieilles rancoeurs qui vont précipiter les protagonistes dans une tragedie qui s'apparente étrangement à l'Antigone de Sophocle.



Une lecture intéressante qui s'inspiré de la tragédie grecque de Sophocle et qui m'a fait penser à la mort du roi Tsongor, un récit inspiré d'une autre tragédie, où malédiction, secrets et vengeances se cumulent pour se jouer des humains. La construction du roman demande concentration car les récits s'enchevêtrement sur plusieurs générations, avec des retours en arrière pour chaque personnage.

Ce roman semble constituer un changement de registre pour Elena Piacentini, qui, jusqu'à présent se consacrait aux romans policiers. Je ne connais pas ses polars mais j'ai été séduite par ce récit tragique assez dense.

Je remercie Babelio et Actes sud pour cette découverte.
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Les silences d'Ogliano

J'ai beaucoup aimé ce roman.

Très belle écriture et une façon originale d'aborder " l'omerta corse".

Des secrets bien gardés, de d'action, des personnages attachants, beaucoup de sensualité et un vrai suspense.

Que demander de plus pour passer un super moment.
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Les silences d'Ogliano

Le nouveau roman d'Elena Piacentini s'est un peu fait attendre mais autant le dire tout de suite, « Les Silences d'Ogliano » est une pure réussite. Ma patience a été vraiment récompensée. Ce livre est inclassable navigant entre drame social et thriller rural.



De plus, Elena Piacentini a su faire planer sur l'histoire une ambiance de tragédie grecque. Elle jalonne son récit de références à l'Antiquité et à Antigone. Mais nul besoin d'être expert dans ce domaine pour comprendre l'intrigue de ce roman. Les conflits et secrets de famille, la vengeance ou les amours contrariés montrent à quel point l'auteure parvient à mélanger les thèmes de la tragédie et des tourments de l'humanité. Ainsi, on plonge dans un village, dans le bourg d’Ogliano, sans indication de date, ce qui confère un caractère universel à « Les Silences d'Ogliano ».

« Le buffet était péché de gourmandise et cette gourmandise étirait les lèvres épaisses du baron qui fumait un cigare, accoudé à la balustrade. Un dieu bouffi de contentement observant le fourmillement de ses sujets depuis le balcon de l'Olympe. »

« Son profil a conservé la pureté des canons antiques et son regard limpide semble s'envoler loin au-delà de la ville »

Le style est impeccable voire lyrique. La nature est magnifiée ; elle est à la fois dangereuse et protectrice. Et comme les personnages, elle est empreinte de sensualité.



J’ai été totalement séduite par l’écriture de l’auteure à la fois poétique et d’une justesse incroyable. Les protagonistes sont attachants même dans leurs côtés les plus sombres car Elena Piacentini ne juge jamais, elle laisse aux lecteurs le soin d'apporter ou pas une condamnation.



Ce roman m'a littéralement enchantée et restera longtemps dans ma mémoire… N'est-ce pas ce qui fait l'étoffe d'un chef d'œuvre?



« Les Silences d'Ogliano » est un roman sur les secrets de famille où l’ambiance est aussi sauvage et froide que les protagonistes. Elena Piacentini se lance pour la première fois dans la littérature blanche et c’est plutôt une belle découverte !
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Les silences d'Ogliano

« L’été, quand vient la nuit sur le village d’Ogliano, les voix des absents sont comme les accros au bruissement du vivant. Sur la terrasse, les fleurs fanées de la vigne vierge tombent dans un tambourinement obsédant ».

Ainsi commence le roman d’Elena Piacentini, « Les silences d’Ogliano ».

Je ne saisis pas tout à fait le sens de cette voix des absents et je crains que cette écriture quelque peu ampoulée ne me lasse rapidement, en me perdant dans un labyrinthe lyrique dont je perdrais les sens. Mais je poursuis et perçois rapidement le début d’un beau roman d’aventures, initiatique, je perçois les non-dits et secrets transmis de génération en génération, je perçois la volonté de Raffaele et Libero, nos deux personnages principaux de ne pas reproduire le schéma familial, de lutter corps et âme contre ce quoi ils sont probablement destinés, la puissance de la lignée et celle des classes. Je poursuis ma lecture, séduite.

Au cœur d’un Sud imaginaire que mon imagination situera en Sardaigne ou sur les hauts plateaux italiens, le Gran Sasso de la région des Abruzzes, peut-être parce que j’y trouve mes origines, à une époque un peu floue que j’ai posée dans les années 50 grâce à quelques repères temporels glanés ici et là, Ogliano, petit village à flanc de montagne vit au rythme de la venue de la riche famille Delezio à La Villa rose qui ouvrira grand les portes de son palazzo pour célébrer cet éte-là, le diplôme de fin d’études de l’héritier Raffaele et éclabousser les habitants du village de son arrogante abondance de richesses et rappeler à chacun la place qui lui est due.

Un drame puis un enchaînement d’événements conduiront 2 des protagonistes à la fuite sur les hauteurs de l’Argentu mais surtout à celle de leur destin, avec la volonté farouche de modifier la courbe de leur lignée et héritage.

Au delà de ces deux personnages, l’auteure nous peint une magnifique fresque humaine, chaque personnage apportant une pièce essentielle à cette mosaïque en abordant avec délicatesse mais profondeur des sujets variés, l’injustice, le poids de l’héritage familial, l’accession à l’âge adulte, l’épanouissement des sentiments, la loyauté…

Au travers quelques lettres, placées comme des confidences entre deux chapitres, les personnages satellites effeuilleront quelques fragments de secrets en donnant un éclairage à la bougie sur certains événements et intervenants, apportant rythme et émotions à cette lecture.

Je ralentirai ma lecture pour savourer la fin, signe chez moi de la signature d’un beau roman. J’ai été finalement totalement séduite par la plume, les descriptions des tableaux en fond d’écran tenant autant de place que la galerie de personnages magnifiquement brossée. Un roman riche, généreux, sombre, où la connection avec les lieux est aussi essentielle que celle avec les gens et avec soi-même. On refermera probablement ce livre avec mélancolie, le regard voilé de nostalgie, sur notre volonté et notre force, notre capacité à trouver nous aussi nos fils d’argent.

La note de l’auteure quant la fin du roman et l’image qu’il en restera donne encore plus d’intensité à ce récit.

Merci Oli pour cette grande lecture qui par certaines descriptions des lieux mais aussi dans l’écriture m’a rappelé la magnifique saga de Laurent Gaudé

« Le soleil des Scorta » que j’avais tellement aimé également.
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Les silences d'Ogliano

Ce roman transporte le lecteur au cœur d'un village du Sud dans un imaginaire propre à ces contrées aux noms de lieux à la sonorité poétique : Ogliano, Argentu … et de personnages tout aussi imagés : Libero, Raffaele, Cesar…

Au milieu de ce décor bien vivant plane une atmosphère mystérieuse, un nuage de secrets que Libero, le personnage principal, s’évertuera à éclaircir.

Dans la première moitié du roman, la plus intéressante, l'évocation de cet univers est parfaitement réussie, un mélange d’énergie et de poésie porté par une belle écriture qui vous tient en haleine tant la force évocatrice est puissante.

L'intrigue ainsi soutenue se déroule ensuite de manière plus classique dans la deuxième partie du roman dont le personnage principal cette fois restera pour moi l'Argenta, le massif qui entoure le village d’Ogliano, le théâtre des aventures de Libero qui mène son enquête façon roman d’aventures pour aboutir à une suite de révélations, comme autant de ruptures des maillons de la lourde chaine des secrets de ce pays.

Pour finir en douceur avec le repos des âmes apaisées de ce village d’Ogliano, petit coin désormais tranquille, et pourquoi pas paradisiaque.

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Les silences d'Ogliano

Comment vous dire ? J’aime, j’adore l’écriture d’Elena Piacentini depuis que je l’ai découverte avec le roman « Carrières noires » que l’on m’a offert il y a quelques années maintenant. Quand je pense que j’aurais pu passer à côté de l’univers d’Elena Piacentini, j’en ai des sueurs froides ! Des personnages ciselés plein d’humanité, des intrigues intelligentes et complexes juste ce qu’il faut pour maintenir le suspense jusqu’au bout, une écriture fine et souvent poétique… Oui j’adore vraiment l’univers d’Elena Piacentini et son dernier ouvrage « Les secrets d’Ogliano » m’a parfaitement comblé. J’avais hâte de le découvrir tout en sachant qu’elle s’éloignait pour un temps de son domaine de prédilection et premier qui est le roman policier. Allait-elle me convaincre tout autant ? Eh bien oui, mille fois oui et avec maestria comme à son habitude. Avec douceur mais en même temps avec une certaine dureté, Elena Piacentini nous fait découvrir le village d’Ogliano et ses habitants au travers des yeux et du cœur de Libero, 17 ans. Libero Solimane, fils de la fière Argentina qui ne lui a jamais révélé qui était son père. Est-il mort ? Est-ce si honteux d’être le fils de ce père-là ? Librero ne le sait pas et en souffre. Il a été aimé et élevé par son grand-père, Argentu, le dernier berger d’Ogliano. Argentu du nom de cette montagne belle, sauvage et mystérieuse qui surplombe le village. Son grand-père est maintenant décédé et Libero s’est attaché à César, un ancien carabinier devenu bijoutier d’art, qu’il considère un peu comme un père de substitution. Ogliano est un village du sud, cela pourrait se situer en Corse dont est originaire l’auteure, où les gens vivent chichement sous la domination de la famille des Delezio. En quelques jours, des évènements tragiques vont se dérouler au village et télescoper complètement la vie de trois jeunes hommes : Libero, Gianni le meilleur ami de Libero qui a quitté le village depuis plusieurs années sous la coupe de son oncle, un maffieux qui vient de décéder, et de Raffaele, le fils du baron qui allait à la même école que Libero et Gianni, avec son frère jumeau, Gabriel, avant que ce dernier décède. Leurs vies vont être à jamais bouleversées, les cœurs mis à rude épreuve et fracassés sur les secrets de famille dans ce village où tout le monde se connaît et où on a appris à se taire pour survivre. Tous les personnages sont magnifiques et pétris d’émotion. La vie n’est pas aussi binaire que le blanc et le noir ou les bons et les méchants. Elena Piacentini nous prend par la main et nous emmène entrevoir le dessous des choses vers l’intimité des âmes. La tragédie d’« Antigone » dont le livre ne quitte jamais la poche de Raffaele, traverse « Les secrets d’Ogliani » et en fait une épopée épique. Elena Piacentini nous livre là une aventure humaine dans une nature belle et sauvage et à l’arrivée un très grand beau moment de lecture. J’ai eu du mal à quitter Ogliano et Libero. Gros coup de cœur ! J’ai déjà hâte de lire son prochain roman. Si vous ne connaissez pas encore Elena Piacentini, je ne peux que vous inciter fortement à vous précipiter dans une librairie et d’y remédier. Ce roman, « Les secrets d’Ogliano », sera un excellent début ! Bonne lecture !
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Les silences d'Ogliano

Après plusieurs polars, Elena Piacentini nous revient avec ce que son éditeur qualifie de littérature blanche. J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture ainsi que le thème de la transgénéalogie de « vaste comme la nuit », son dernier en date.



Cette fois-ci direction le Sud, pas réellement de lieu défini, on peut quand même situer l’ouvrage du côté de la Corse ou de l’Italie (je vois bien cela dans les Pouilles) après la seconde guerre mondiale ou années cinquante. Ogliano est un village agricole isolé où l’été est rythmé par l’arrivée de la famille Delezio dans son palazzo, étalage indécent des richesses et du pouvoir qu’exerce le patriarche sur cette enclave. Tout le village est convié à une grande fête où Libero Solimane ne reste pas insensible au charme de Tessa, la jeune épouse du baron. C’est alors qu’un drame vient ternir les sourires.



Elena Piacentini nous propose une fresque de cette bourgade aussi bien de certains habitants que des paysages, le tout sur fond d’Antigone de Sophocle. Mais elle s’intéresse plus particulièrement à Libero pour lequel une poursuite improvisée va se transformer en quête initiatique. Il ne faut pas être un linguiste patenté pour comprendre cette recherche de liberté. Cela passera par l’épanouissement de ses sentiments mais aussi par la découverte de ses racines ainsi que la transmission d’un savoir autre qu’encyclopédique, une richesse du cœur plutôt. Se sortir aussi du carcan dans lequel il était prédestiné de par sa naissance de villageois, ne plus subir les inégalités. Lutter contre les forces obscures qui rodent autour du canton. Mais surtout casser cette spirale des secrets.



Le texte est aussi ponctué de lettres qui permettent d’exprimer les sentiments de personnages et en même temps d’éclairer certains mystères. Par certains aspects, ce livre m’a rappelé le soleil des Scorta de Laurent Gaudé. En effet, Elena passe tantôt de la poésie âpre à la puissance de la tragédie dans cette terre de mystères où l’Omerta est une loi.



J’ai dégusté ce texte en reculant l’approche de la dernière page. Forte de son expérience passée, l’auteure nous propose un récit sombre avec des personnages marqués et toujours une humanité qui caractérise son œuvre.

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Les silences d'Ogliano

Ogliano, petit village montagnard d’un pays du Sud, aux habitants modestes sous la coupe d’un hobereau local. Une petite société qui pratique depuis longtemps l’omerta sur des pratiques douteuses, où la perfidie, le meurtre et l’appât du gain se dévoilent quand on gratte la surface des choses et des êtres.



Un thriller rural noir sur fond de mafia, une tragédie à l’antique, intemporelle, qui loue les valeurs d’honnêteté de courage et d’amitié, quand les fils deviennent meilleurs que leurs pères.

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Les silences d'Ogliano



Il y a des romans qu’on ne peut pas lâcher, dont on a envie de tourner les pages frénétiquement mais pour lesquels, on prend le temps, le temps de les savourer, d’écouter la musicalité des phrases et de s’évader dans d’autres lieux. L’éloge de la lenteur!



Dans le village d’Ogliano, terre que l’on devine au milieu des montagnes Corses, les secrets sont transmis de génération en génération. Lors d’une fête, le fils du baron Delezio est enlevé. Le jeune Libero part à sa recherche dans les montagnes abruptes de l’Argentu. Cette course poursuite le mènera vers son père, dont sa mère a toujours tu le nom. Elle sera également révélatrice de sa « légende personnelle ». En fil d’Ariane de ce roman, le mythe d’Antigone, qui souffle un sentiment de liberté et de révolte sur l’Argentu. Libero sera-t-il celui qui mettra un terme aux injustices locales qui gangrènent le village et la région? Pour le savoir, plonger dans ce roman à la fois d’aventure et d’initiation !
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Les silences d'Ogliano

Tout emporte dans ces silences du sud d’Elena Piacentini: son récit rapporté à la première personne; Son Sud imaginaire qui saute à la gorge tant il est vrai; Cette aventure qui « s’achève sur le seul trésor qui vaille : reprendre possession de ses choix, refuser de se laisser réduire à sa naissance, devenir soi ».

On entre en littérature. Farouchement.
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Les silences d'Ogliano

Elena vit à Lille mais elle est corse et son premier roman dans la Blanche (après de nombreux polars) semble se passer là-bas; déjà la couverture évoque le sud avec ce ciel d'un bleu intense, son pin maritime et son cyprès mais si le décor est superbe, de sombres histoires s'y déroulent. Le village d'Ogliano est au pied du massif de l'Argentu; les premières pages sont de Libero Solimane, fils d'Argentina Solimane et d'elle seule, petit-fils d'Argentu Solimane dernier des chevriers : il revient sur le palazzo désormais en ruines mais qui fut le lieu de grandes fêtes. Libero nous fait découvrir les lieux en suivant le vol d'une chouette.

L'histoire commence avec l'enterrement de Lenzani, sinistre brute que personne ne regretterait; deux ans en arrière Libero avait sauvé un de ses chiens qu'il maltraitait, il l'a adopté et nommé Lazare car il avait survécu par miracle. La soeur de ce monstre souffrait sous ses coups mais plus encore du fait qu'il lui avait pris Gianni, 14 ans pour le mettre au travail .Il a 18 ans maintenant et garde le silence sur ses dernières quatre années; il est devenu costaud. Pendant l'enterrement, le baron et les siens revenaient pour l'été au palazzio: La belle Tessa (dont Libero est amoureux) seconde épouse du baron vient de se faire piquer par une guêpe. Libero se souvient des "leçons" qu'il a prises chez Nina afin de ne pas paraître novice au cas où Tessa viendrait à lui, délaissée par le baron. Survient Raffaele fils du baron et de sa première femme morte peu après celle de son fils, jumeau de Raffaele. Ce dernier est renfermé, toujours plongé dans l'Antigone de Sophocle. Une grande fête lui est dédié en l'honneur de son entrée à l'université.

De l'autre côté de la vallée, à Silano règne le clan des Carboni et de leur chef Dario.

Libero et sa mère passent pour des originaux; elle refuse de donner l'identité du père et elle est devenue institutrice du village.

Autre personnage: Herminia la folle; devenue folle car violée par un baron(le grand-père) alors qu'elle devait épouser Vitalio(lequel a été tué)

et César Baranti, ex carabinier, devenu bijoutier après un accident détruisant sa jambe droite. Il est le père que Libero aurait aimé avoir.

La grande fête a lieu: une mascarade où le baron tente de séduire tous ceux qui pourraient voter pour lui.

Herminia est découverte morte et la fête est finie

.Libero aperçoit deux cavaliers sur de superbes montures et la mule de Lenzani chargée d'un corps en travers; Gianni a enlevé Raffaele pour obtenir une rançon; il tire sur Lazare et emmène Libero dont il ne sait que faire car c'était son meilleur ami autrefois.

Tous les personnages sont en scène sauf Dario et un secret de famille.

On ne s'ennuie pas à cette lecture, belle écriture, construction laissant la parole aux protagonistes , roman choral avec de nombreux personnages dont les secrets s'emboitent , c'est l'omerta. Ce sont les silences de tout Ogliano. Amour et amitié aussi.

A lire pour d'autres découvertes; le livre n'en manque pas!



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Les silences d'Ogliano

Il y a le décor d’abord, celui d’une nature âpre et grandiose, d’un sud qui ressemble furieusement à la Corse. Pas la Corse des bords de mer et des cartes postales, non, celle des montagnes à la beauté farouche, des plateaux d’altitude parcourus par les chevaux sauvages, des grottes sculptées par les féés : ici, « nulle part le bleu de la mer ». Ici, c’est Ogliano, un village niché au creux du massif de l’Argentu. Les mêmes familles s’y côtoient depuis toujours, rejouant génération après génération, l’éternelle histoire de la tragédie humaine.

Tous les personnages portent en eux les racines du drame qui va se nouer au fil des pages :

Le narrateur, Libero, épris de justice et de liberté, « fils d’Argentina Solimane et d’elle seule », à la recherche d’un père qu’il n’a jamais connu. Libero, fils de ces montagnes qu’il a parcourues tant de fois avec son grand-père et qu’il connait comme sa poche.

Raffaele Delezio, mystérieusement fasciné par la lecture d’Antigone, beau et mutique héritier du tout puissant baron dont le palazzo brille de mille feux en été et qui parade parmi la population avec à son bras, la jeune et sublime Tessa.

Dario, chef des Carboni, le clan mafieux du village d’à côté qu’on fait mine d’ignorer, « parce qu’il vaut mieux ignorer ce que l’on ne peut combattre ».

Le jeune Gianni, enfant sacrifié, dressé à la dure par le terrible Lenzani.

Et ces femmes, ces mères, fortes et fières, victimes d’une violence qu’elles ne peuvent empêcher.

En guise de chœur antique, les voix des morts, qui racontent des histoires à jamais vouées au silence.

Ici, les rancoeurs et les querelles se transforment en haines héréditaires, la force fait office de justice, les chagrins tournent à la folie.

Face au poids du passé, les héros de cette tragédie moderne vont être mis à l’épreuve et vont devoir prouver ce qu’ils ont vraiment dans le ventre s’ils veulent se créer un destin et échapper à la fatalité.

Un livre foisonnant, tant en personnages qu’en coups de théâtre et révélations, une très belle écriture, tout particulièrement quand elle dépeint la nature (que de belles pages !), un rythme toujours soutenu, du romanesque… que demander de plus pour bien commencer l’année ?



« Les combines et les passe-droits en haut de l’échelle ont tué l’idée de justice. Ca c’est la première violence et il n’y a que ceux qui la subissent qui la voient. Elle en appelle une autre qui fait des morts. Tu sais pourquoi ? Parce que là où il n’y a plus l’espoir d’une égalité de traitement, il ne reste que la loi du plus fort. »

« J’avais troqué ma peine contre de la haine. Je la couvais. Dans l’Argentu, c’est ainsi que les yeux des hommes restent secs et que les femmes pleurent pour eux. »

« En réalité, beaucoup d’entre eux ne sont pas les monstres que l’on aimerait qu’ils soient. Ou alors, nous le sommes tous. Ce qui nous distingue les uns des autres, c’est ce qu’on fait de sa colère ».
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Les silences d'Ogliano

Les lourds secrets de famille



Après plusieurs romans noirs, Elena Piacentini se lance en littérature blanche. Et c'est une belle réussite! Les Silences d’Ogliano est un roman d’apprentissage puissant comme une tragédie antique.



Commençons par planter le décor, essentiel dans cette tragédie. Nous sommes dans le bourg d'Ogliano. Entouré des montagnes de l'Argentu, il laisse aux habitants l'impression que leur place ne peut être que modeste face à une nature aussi puissante. On n'en voudra pas à Libero Solimane, le narrateur, de vouloir fuir cet endroit. Pourtant il aurait quelques raisons de rester. Pour sa mère Argentina, qui a toujours refusé de lui confier l'identité de son père, mais surtout pour Tessa, dont il est follement amoureux. La belle jeune femme est l'épouse du baron Delezio, propriétaire du plus grand domaine de la commune. Il l'a épousée après la mort de sa première épouse, se moquant de leur différence d'âge de plus de 20 ans.

Comme tous les étés, le baron s'installe avec famille et domestiques. Mais cette fois, il ne trouve pas l'habituel comité d'accueil, car le village enterre l'un des siens, Bartolomeo Lenzani. Retrouvé le crâne fracassé au pied de sa mule, personne ne le regrettera, lui qui terrorisait sa famille et laissait voir sa noirceur à tous. Si Libero et sa mère n'assistent pas aux obsèques, c'est que ce sont des mécréants. Armé de ses jumelles, le jeune homme observe toutefois la cérémonie et remarque les cinq hommes étrangers venus accompagner le défunt jusqu'à sa dernière demeure. Et faire grandir la rumeur...

C'est à ce moment qu'un cri venu du domaine Delezio mobilise toute son attention. Une guêpe a piqué Tessa et l'on s'affaire autour de celle qu'il convoite. L'occasion de l'approcher va arriver très vite, car le fils de famille vient de réussir son bac et son père entend fêter l'événement en invitant tout le village.

La fête en l'honneur de Raffaele ne va pourtant pas se passer comme prévu. D'abord parce que Libero n'aura guère l'occasion d'approcher Tessa, mais surtout parce que l'on découvre le corps sans vie d'Herminia «la folle» et qu'il faut abréger les festivités. Le lendemain, le héros de la fête est enlevé dans le but de réclamer une rançon. Libero, qui a suivi les traces des ravisseurs pour secourir son ami, va être pris à son tour et le rejoindre au fond de la grotte dans la montagne où il est retenu. Le sort le plus funeste attend les deux compagnons d'infortune, car dans ce genre d'opérations, il ne faut pas laisser de traces.

Si on sent la patte de l'auteure de polars, on retrouve aussi la puissance de la tragédie dans ce roman qui, pour remplacer le chœur antique, nous livre les voix des morts et des acteurs qui viennent s’insérer entre les chapitres. Tous portent de lourds secrets, ont des confessions à faire pour soulager leur âme. Si Raffaele ne se sépare jamais de son exemplaire de l'Antigone de Sophocle, c'est parce qu'il sait combien ces pages contiennent de vérités. De celle qui construisent une vie, déterminent un destin. On passe alors du suspense au drame, puis au roman d’apprentissage. Quand une suite d’événements forts forge un destin.


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Vaste comme la nuit

J'ai assez bien aimé, même s'il y a des pages lourdingues, à force de vouloir faire dans l'original et trouver à tout prix des comparaisons ou images pseudo poético-profondes.



Un problème aussi avec cette vendetta et ses nombreux acteurs et actrices dont on a du mal à la longue à retrouver qui est qui.
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Les silences d'Ogliano

Un livre hors du temps d'où émane une sensualité et une poésie âpre, digne des premières oeuvres de Milena Agus.

L'action se déroule dans une vallée dominée par le maquis et la montagne, qui va devenir le théâtre d'une tragédie - au sens classique du terme.

On dirait le sud, peut-être la Sardaigne ou la Corse.

Bien que les hommes tiennent la narration, tout comme le village et la région où évoluent les personnages, l'auteur excelle à dessiner le portrait en creux de femmes de tous âges et toutes conditions qui marquent le récit et l'esprit du lecteur. Des femmes mariées qui font fantasmer, des femmes seules qui dérangent, des mères courage qui s'appellent Herminia, Tessa, Fiorella ou Argentina.

Un roman réussi sur l'atavisme, les secrets de famille, la condition de classe, l'omerta et la vengeance.
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Vaste comme la nuit

Force est de constater que le second tome est vraiment meilleur que le premier !

On y retrouve donc notre femme de glace (Mathilde) dont la couche se fracture petit à petit et laisse enfin apercevoir quelque chose de très intéressant. Il faut dire que peu de choses lui sont épargnées dans ce tome puisqu’elle est au centre de toutes les attentions. Devant supporter le deuil d’une des rares personnes sur lesquelles elle se repose, Mathilde va plonger les deux pieds dans ses souvenirs pour tenter de trouver la réponse à la disparition de sa baby-sitter. Ce qui l'obligera à se dévoiler et arrêter de se cacher derrière les barrières qu’elle a mis si longtemps à ériger.

Alternant entre présent et passé, toujours avec des chapitres courts, Elena Piacentini arrive à créer une superbe dynamique dans son livre. Pas de temps mort, pas trop d’action : une juste dose qui créait un rythme parfait.

On sent venir certaines choses mais certainement pas le dénouement final !

J’ai été contente de retrouver certains personnages comme Orsalier (que j’appréciais déjà beaucoup dans le tome 1), et sa jeune voisine.

L’arrivée d’un personnage du passé, que Mathilde a oublié mais dont elle a été très proche, est probablement la plus belle intervention de ce livre. Cet homme est une force tranquille. Effrayant et ermite, il cache pourtant des secrets et des sacrifices qui vous remuent l’estomac et vous feront verser une petite larme.

Ce livre explore avec brio les explications complexes qui peuvent se cacher derrière les gens silencieux. Mais aussi, ce qui peut se cacher derrière les gens trop "expansifs".
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Comme de longs échos

Je suis ressorti mitigé de cette lecture notamment en raison de sa conclusion. Une femme est retrouvée assassinée, et leur bébé à disparu. Très rapidement les soupçons vont se porter sur le mari. Et si cette affaire était liée à une autre vieille de 30 ans. La trame est relativement classique, mais c'est très bien écrit, avec des chapitres courts qui donnent un rythme haletant à l'enquête. La personnalité du mari est extrêmement complexe et ambigüe, et elle exerce une certaine fascination. L'auteur l'utilise parfaitement pour semer le doute dans l'esprit du lecteur. Le duo d'enquêteur (la casse cou qui n'a confiance en personne / et l'ancien qui a raccroché suite à un échec) en revanche est tellement classique qu'elle ne surprend guère. Quant au final, je n'ai pas été emballé (malgré les explications finales de l'auteur dans la note de fin) car je trouve qu'il arrive de manière assez impromptue. Je dirai donc que c'est un bon polar classique, mais qui m'a guère surpris.
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Crimes au musée

Richard Migneault récidive, mieux il persiste et signe là son troisième forfait ! Et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais !

Directeur d'école à la retraite, fou de lecture depuis toujours, Richard Migneault s'est recyclé en amant du polar. Défenseur de la littérature québécoise et se définissant comme un passeur littéraire il s'est donné pour mission de faire connaitre les auteurs de polars du Québec, et ce, des deux côtés de l'Atlantique.

Crimes au musée est le troisième recueil d’une série dont les premiers s’intitulaient Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque. En ce sens, il s’inscrit dans une certaine continuité. Pourtant, Crimes au musée se démarque par deux particularités. Les signataires de ces nouvelles sont toutes des femmes. Et surtout ces femmes sont toutes francophones car vous retrouverez dans ce recueil des écrivaines québécoises, françaises et belges.

Et j’avoue que nos drôles de dames sont vraiment douées en matière de crimes.

Je me suis plongé dans ces 18 nouvelles qui mettent en scène un meurtre dans un musée. e musée comme lieu de tous les crimes, voilà qui n’est pas pour me déplaire. J’y est retrouvé avec plaisir neuf auteures européennes que j’affectionne, certaines même sont mes chouchous. Karine Giebel, Barbara Abel, Ingrid Desjours, Dominique Sylvain, Elena Piacentini, Marie Vindy, Danielle Thiéry, Nathalie Hug, Stéphanie de Mecquenem. Le casting est de toute beauté.

Coté canadien je ne connais que Andrée A. Michaud. Là aussi je savais que j’apprécierai sa plume.

Quand au huit autres autrices (Claudia Larochelle, Marie-Chantale Gariépy, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Florence Meney, Claire Cooke, Ariane Gélinas, Catherine Lafrance) et bien se fut une totale découverte. du coup avec ses courtes histoires noires ou policières j'ai lu de nouvelles plumes, et j'adore ça ! Faire la connaissance de nouveaux auteurs, s'approprié leur style, leurs mots, partir vers de nouveaux horizons…

D’ailleurs la nouvelle n’est telle pas la meilleure manière de rencontrer la plume d’un ou d’une auteure. La nouvelle est un art difficile et elle révèle ainsi tout le potentiel de sa créatrice. Alors oui toutes ses nouvelles ne sont pas de la même qualité. Et si j'ai trouvé que la qualité de toutes ces nouvelles n'était pas égale. J'en ai aimé vraiment certaines, beaucoup moins d'autres. Mais je ne vous dirais pas lesquelles, le mieux c'est que vous, vous fassiez votre propre opinion par vous-même en allons visitez tous ces musées.

Le petit plus de « Crimes au musée » : à la fin de chaque nouvelle vous trouverez une petite biographie de chacune des auteurs


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Crimes au musée

Un recueil de nouvelles avec plusieurs originalités. En premier lieu, un recueil au féminin avec des noms plus ou moins connus. Seconde particularité, ces femmes sont issues de 3 pays ou provinces : France, Belgique et Québec. D’ailleurs la publication a été simultanée dans l’Hexagone chez Belfond et dans la Belle Province chez Druide.

Toutes les intrigues se nouent autour d’un musée où l’on a plus l’habitude du calme et de la quiétude que de la violence et du machiavélisme et c’est ce qui fait le charme de ce livre.



Je ne vais évidemment pas passer en revue les dix-huit auteures de cette brochure mais m’attarder sur trois d’entre elles, dans l’ordre d’apparition.

A commencer par Karine Giebel qui avec « L’Intérieur » narre la descente aux enfers d’une femme sous emprise, les implications sur sa famille et un twist final jouissif pour ma part. Récit singulier mais malheureusement quotidien pour de trop nombreuses femmes dames et demoiselles. C’est à la fois puissant par le sujet et son traitement mais aussi dérangeant par cette fin inéluctable, libératrice et en même temps noir. J’ai profondément haï un personnage, vil profiteur d’une situation de supériorité dans un contexte social défavorable. On ne peut sortir neutre de cette vingtaine de pages comme lors de nombreuses productions de cette écrivaine.



Je me devais de saluer la plus corse des lilloises, Elena Piacentini et son regard particulier pour une naissance sous X dans « Dentelles et dragons » où la quête d’un passé trouble amènera deux sentiments antagonistes : amour et vengeance, vendetta me reprendrait l’auteure. La manière de traiter le sujet est à la fois éminente et poétique. Elena m’a surprise avec une fin en trompe-l’œil. Le fan, que je suis, a aussi apprécié le petit clin d’œil à Leoni son flic fétiche.



Enfin, la québécoise Geneviève Lefebvre et son « homme à la machette » nous emmène au Rwanda, vingt ans après le génocide, dans les pas de Géraldine, et ses sentiments ambivalents de pardon et de justice. Une découverte du drame vécu dans ce pays à travers le ressenti de divers protagonistes. Folie inhumaine destructrice et le vivre après. Mais comment bâtir un avenir sur des rivières de sang ?



Comme majoritairement dans ce genre de parution, on apprécie plus ou moins certains récits mais outre les particularités évoquées en introduction, cette publication propose, à l’issue de chaque nouvelle, une présentation de l’auteure. Thème original mais peu d’évocation d’œuvres et souvent le lieu est à peine cité. Mon côté aficionado de cette pratique culturelle s’en est retrouvé un peu lésé.

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Vendetta chez les Chtis

Mais quel plaisir de retrouver notre "Corse à Lille" pour un troisième opus.

Un meurtrier aux motivations obscures qui s'attaque aux femmes enceintes, des crimes parsemés d'indices énigmatiques à connotation religieuse, des pistes qui mènent à un tueur à gages disparu depuis dix ans... Pour quelle raison l'assassin frappe-t-il dans le Nord ? inconsciemment, Pierre-Arsène Leoni, flic corse à la tête de la PJ lilloise, sent que le tueur s'adresse à lui. Pour le retrouver, il va devoir faire appel à ses amis d'enfance.

La plume d'Elena Piacentini est toujours aussi acérée et percutante. On aime à retrouver ses personnages récurrents, Léoni mais aussi la médecin légiste sans oublié Mémé Angèle, la grand mère que notre flic a ramené dans ses valises lors de sa mutation dans la capitale nordiste.

On peut dire qu'Elena Piacentini a trouvé son double dans le personnage de Pierre-Arsène Leoni. On retrouve ici le goût de l'auteur pour les intrigues complexes au dénouement inattendu.

Car ici assurément, entre Lille et l'île, flotte un parfum de vendetta.

Encore une enquête de Léoni à ne pas rater !
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