Citations de Eliette Abecassis (725)
Son regard m'ensorcela.Et au moment où l'ombre vivante du désir emporta mon corps et mon âme,je sus que j'étais à lui,et qu'il était à moi.Que l'amour est aussi fort que la mort.Et comme le regard d'un homme peut tuer,le regard d'un homme peut donner la vie.
Sous ton apparence sage,murmura-t-il,il y a un volcan.Quand le laisseras-tu exulter?
Mais où commence l'adultère? Au premier regard? Au premier baiser? A la première caresse?L'adultère commence au premier regard, en effet:celui que votre mari ne vous accorde plus.
Qui a trouvé une épouse a trouvé le bonheur.
Les enfants sont comme de petits animaux sauvages qu'il faut apprivoiser,disait-il.Et toi aussi, ajoutait-il.
J'ignorais alors combien ces lois étaient pertinentes. Je le découvris à mon insu. Hélas mon mari n'était ni tendre ni affectueux avec moi. Avec lui, l'expression "devoir conjugal" prenait tout son sens: on aurait dit qu'il s'en débarrassait comme d'une corvée. Ou parfois, lorsqu'il buvait, il était joyeux: mais le coeur n'y était pas. De temps en temps, il faisait semblant d'être heureux pour montrer qu'il en était capable. Pour se justifier, il disait que je n'étais pas désirable, ou alors il exprimait une fatigue intense dès lors qu'il mettait les pieds dans notre lit, il s'endormait aussitôt.
Avant mon mariage, comme toute future épouse, j'ai reçu des cours sur les lois de la pureté familiale, par la femme du rabbin de notre communauté. Ce sont les lois de l'intimité conjugale que la mariée doit connaître avant l'union avec son époux. Un mari a des devoirs envers son épouse, ainsi qu'il est dit dans la Torah: "De sa nouriture, de son vêtement, de l'intimité conjugale, tu ne la priveras pas."
Lors d'une séance de préparation à la naissance, à l'hôpital, je me retrouvai avec une quinzaine de femmes enceintes en train de faire la respiration "du petit chien", à me demander si nous étions encore des humains, ou bien un troupeau.
Je lui enseignai les marques distinctes du visage, qui ne sont pas innées, mais se modifient selon la condition de l'homme. Car les vingt-deux-lettres de l'alphabet sont imprimées sur chaque âme, et celle-ci à son tour s'exprime sur le corps qu'elle anime. Si la condition de l'homme est bonne, les lettres sont disposées sur son visage d'une façon régulière : sinon,elles subissent une interversion qui laisse une trace visible. Je lui montrait l'homme qui marche dans la voie de la vérité, aisément reconnaissable pour le cabaliste, à la veinule horizontale qu'il porte sur les tempes.
(La tenue des hassidim) " Le jour et la nuit, je ne quittais la calotte faite de velours noir, qui recouvrait largement ma tête, sous mon chapeau. J'avais des souliers noirs, plats et sans lacets qui accueillaient mes pieds déjà enfilés dans des bas noirs. Noirs aussi mes pantalons, selon la tradition. Mais ma chemise était blanche sous ma longue veste sombre et, sous la chemise, je portais toujours un petit châle de prière fait de deux carrés de laine de couleur crème, avec une ouverture sur le haut, un pan reposant sur la poitrine et l'autre sur le dos, et dont dépassait, attachée à chaque angle inférieur, une frange rituelle en souvenir de l'Alliance (...) autour de ma taille, je nouais une cordelière, le guertl, long ruban de soie noire tressée, afin que soient séparées la partie directrice du corps et la partie prosaïque. Pour le Chabbath et les jours de fêtes, je me revêtais de ma lévite de soie noire, satinée et brillante."
Telle était l'histoire. Si je devais en faire un pitch je dirais ceci:j'ai rencontré un homme. Je suis tombée amoureuse de lui, nous nous sommes mariés, nous avons eu des enfants. Aujourd'hui cet homme est devenu mon pire ennemi.
C'est elle, la fille, qui met en scène les défilés, avec les mannequins, différentes, drôles, longues, maigres, qui avancent, sur le podium, les unes après les autres. A les regarder de près, aucune n'est vraiment belle, de celles qui représentent la beauté idéale. Traits anguleux, jambes maigres, silhouettes squelettiques, extrême maigreur, effrayante, angoissante, car elle signifie le contrôle, le jeûne, la privation. La beauté, l'insaisissable beauté, où est-elle ? Dans la femme maigre, androgyne, longiligne, ou dans la femme opulente ? Qui le décide, et pourquoi ?
La mémoire passe son temps à oublier, à classer, à rejeter ce qu'elle ne juge pas important, ou qu'elle estime trop important. C'est la vie qui s'écoule, et qui reprend le dessus. La vie n'aime pas la mémoire. Elle l'encombre. Elle la fige, la soumet au filtre de sa vérité impitoyable. Elle empêche d'agir. Si on se souvenait de tout, la vie serait sans surprise. L'étonnement ne vient que de l'oubli.
Ce n'est pas donner qui est difficile, c'est recevoir.
Qu'est-ce que le bonheur ? Est-ce d'être amoureux, ou d'avoir un enfant ? Il y a dans la vie des moments si intenses qu'on ne se pose pas la question. Mais la plupart du temps, quand on se la pose, c'est qu'on n'est pas heureux.
Pourtant, j'étais attachée à elle et à lui. Mon compagnon, père de mon enfant, et elle, ma petite : un lien solide s'était tissé entre nous. Cela n'avait rien à voir avec la passion amoureuse. C'était quelque chose de viscéral et d'évident, de naturel et d'originel. Quelque chose d'organique et d'indéracinable.
Peut-être était-ce cela, l'amour ?
Dans l'ordre, mais quel ordre ? L'ordre de ceux qui divorcent six mois après avoir eu un enfant, ou l'ordre de ceux qui en refont un autre pour tenter de réparer les dégâts ? L'ordre de ceux qui se séparent au bout de sept ans de mariage et trois enfants, ou l'ordre de ceux qui font trois enfants, passent vingt ans ensemble et finissent par se séparer après que les enfants ont grandi ? L'ordre de ceux qui font deux enfants et qui restent ensemble même s'ils ne s'aiment plus parce qu'ils n'ont pas le courage de se séparer, ou l'ordre de ceux qui ont des enfants et sont malheureux ensemble, et ont chacun des maîtresses ou des amants ? Ou encore l'ordre de ceux qui sont malheureux en famille, qui s'arrangent pour être très pris par leur travail et voyager un maximum pour les voir le moins possible ? Il existe tous les cas de figure. Mais de couple amoureux avec des enfants, sur la durée, je n'en connaissais pas un seul. Pas un seul.
Certaines [odeurs] sont uniques et restent comme le sillage d'une vie passée. Il est des odeurs symboliques qui ont un parfum de dépit, d'autres magiques dont le cœur s'emplit en même temps que le corps. L'odeur est un mouvement de l'âme. Elle est autant rejet qu'assentiment.
Que valait l'amour si ce n'était des mots ?
Et que valaient les mots, si ce n'était pas de l'amour ?
L'amour sans la fidélité, quel espoir donne-t-il ?
Ceux qui n’ont pas divorcé ne peuvent pas comprendre, les célibataires ne peuvent pas comprendre, seuls ceux qui sont passés par cette expérience peuvent entendre ce que je dis. J’étais en survie. …c’était comme une maladie. Si on ne la traitait pas, elle allait empirer: j’avais la divorcite