Citations de Eliette Abecassis (727)
p 27
En prononçant son nom l'inneffable beauté s'ouvrit à moi, sous l'évidence.
La révélation suprême se fit à mes yeux, jaillissant comme une lumière folle aux rayons aveuglants.
Ce fut un instant de pure vérité, un de ces moments supérieurs où l'on sait pourquoi l'on vit, pourquoi le monde existe.
Le Rabbi devint mon maître, mon mentot et je devins son disciple. Par son intermédiaire, je déocuvris un autre monde que celui dans lequel je vivais, un monde habité par une âme, un monde vêtu des habits de splendeur,, et je revêtis moi même la sombre redingote des étudiants de la Loi. P 23
J'ai mis mes paroles dans ta bouche, dans l'ombre de ma main, je t'ai abrité.
Qumran, à trente kilomètres de Jérusalem, dans le désert de Judée.
C'est à Qumran que je devais faire mes adieux. Qumran, royaume de la beautée, coeur de mon âme, immensité céleste, vestige immense de l'origine, de la création du monde, endroit si bas et si profond que l'on peut voir, pour qui sait se pencher, l'écorce terrestre, depuis la haute terrasse de calcaire, entre les rochers du désert de Judée, devant la grande baie qui surplombe la mer Morte.
L’amitié véritable se révèle dans la nécessité plus que dans l’allégresse.
Pour bien faire les choses, il faudrait commencer par divorcer.
Je pris un bain, mis mon pyjama, me glissai dans mon lit, m'endormis en position foetale, en pensant au ravage de ma vie, terrorisée par l'avenir.
Je reléguai des amies proches aux oubliettes et me rapprochai de certaines qui s'étaient éloignées. Tant il est vrai que l'amitié véritable se révèle dans la nécessité plus que dans l'allégresse, quand il est simple et peu onéreux de montrer un coeur généreux.
Cette vie pleine de désamour n'ose pas dire son nom. Le désamour est tellement pudique dans sa violence, tellement implicite dans ses insultes. On se dispute, on peut même se frapper, plutôt que de se dire : "Je ne t'aime plus". Cet aveu là est impossible. Même sur l'échafaud de l'amour, après les pires tortures, on le tait. Comme s'il était impossible de renier sa foi en l'amour. Comme si c'était cela, le tabou suprême.
En fait, la fin du couple, c'est quand chaque mot signifie sans le dire la fin du couple.
C'était le premier roman d'Eliette Abecassis que je lisais et j'ai été très très très déçue. J'ai d'ailleurs arrêté avant la fin. Les premières pages sont encourageantes, mais on tombe très vite dans tous les clichés possibles et imaginables. J'espère que ses autres livres sont mieux écrits que celui-ci...
Je comprends maintenant pourquoi je ne suis pas religieux!
" Dans ma famille, on ne pensait ni à la séparation ni au divorce. C'est sans doute la raison pour laquelle, pendant longtemps, je n'arrivai pas à mettre des mots à mon malaise. Je combattis avec moi-même, avant de savoir si je devais sauver ma vie de femme ou celle d'épouse et de mère, et pourquoi ces rôles étaient aussi incompatibles" (p. 14-15)
Son regard m'ensorcela.Et au moment où l'ombre vivante du désir emporta mon corps et mon âme,je sus que j'étais à lui,et qu'il était à moi.Que l'amour est aussi fort que la mort.Et comme le regard d'un homme peut tuer,le regard d'un homme peut donner la vie.
Les quatre fils de la Haggadah représentaient les quatre dimensions de la transmission. Le premier, le sage, énonçaitl la question:" Quels sont les témoignages, les lois et les préceptes que l'Eternel notre Dieu vous a prescrits?" et se situait à l'intérieur de la Tradition. Le deuxième, le méchant, demandait:" Quelles sont ces lois que vous observez?", il se dissociait de la communauté et se définissait contre elle, en dehors du peuple qui était pourtant le sien. Le troisième, le"simple", qui disait seulement:" Qu'est ceci?", question réduite à sa plus simple expression, ne possédait pas les outils pour en poser une plus intéressant. Enfin, venait le dernier, le quatrième," celui qui ne sait pas poser la question". Celui ci était vraiment en dehors de la chaîne de la transmission, bien plus que le méchant qui questionnait le texte, puisqu'il ignorait qu'il ne savait pas.Le pire des quatre fils n'était donc pas le méchant, qui s'intéressait aux choses du passé, même sur un mode négatif. Le pire, c'était le fils qui ne savait pas poser la question, parce qu'il avait oublié qu'il y avait une question à poser.
La mémoire coule du plomb dans la blessure plaisante du souvenir et l'empêche de s'évader du monde, de sortir, de se délivrer de sa mortelle étreinte pour se retrouver dans l'illusion de la possession de soi.