AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Elitza Gueorguieva (69)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les cosmonautes ne font que passer

"This is Major Tom to ground control :

I'm stepping through the door,

and I'm floating in a most peculiar way..."

(D. Bowie, "Space Oddity")



J'ai eu exactement ce à quoi je m'attendais : 200 pages remplies de souvenirs, émotions et de nostalgie, me rappelant ma propre enfance. Il est vrai que j'en ai lu d'autres, mais il n'y a que "Les cosmonautes" et "Marzi" de M. Sowa qui m'ont rappelé des souvenirs avec autant d'intensité et de précision.

"Marzi" se passe en Pologne et ce petit roman d'Elitza Gueorguieva en Bulgarie, mais finalement, peu importe. L'époque communiste était vue à peu près de la même façon par tous les enfants qui grandissaient dans l'ancien bloc de l'Est.



Le livre d'Elitza raconte, sur une période de dix ans, les déboires d'une petite fille qui vit la transition démocratique en Bulgarie, mais aussi les déboires de ce pays qui "grandit" en même temps que la petite narratrice. Un tas de changements en perspective ! Le tout est raconté à la deuxième personne du singulier, ce qui n'est pas sans charme et renforce encore l'illusion que cette histoire est aussi la tienne...



Quand tu as six ans et que tu fais ta première rentrée, tu as besoin de repères, et rien de tel que le communisme pour te les fournir. Tout marche à merveille. Tes parents sont à l'abri du chômage, les fournitures scolaires sont offertes, et il n'y a pas de jaloux, car tout le monde porte les mêmes baskets Botas et l'identique informe manteau ocre Makyta Puchov. Si tu as de la chance, t'auras un arrivage d'oranges au Konzum tous les mois, mais pour les mandarines, il faut attendre le passage du gentil St. Nicolas en décembre. Même si le "jogging" est une mode capitaliste, tu restes mince, car toutes les étoffes féeriques créées dans les pays de l'Est - Krimplen, Chemlon, Dederon - font merveilleusement office à la fois de vêtement de sudation et d'éponge grattante/massante. T'éprouves beaucoup de pitié envers les enfants qui grandissent derrière le rideau de fer, car ce sont des "impérialistes", et tu sais bien que l'impérialisme est "pourri" et qu'ils n'ont vraiment pas de chance, les pauvres ! C'est à l'école que t'apprends tout ça, mais aussi grâce à ta télé Tesla Orava, et tu ressens une immense gratitude envers ton frère Soviétique, car il t'a évité l'horrible pourriture en la remplaçant par des lendemains radieux. Il fournit même les super-héros comme Iouri Gagarine, et toi aussi, tu veux devenir comme Iouri, oh oui.

Et tu n'arrives pas à comprendre pourquoi tes parents râlent, parfois...



Mais arrive un jour de révélation, quand un de tes potes (dont la tante a émigré en Suisse) arrive vêtu d'un véritable jean et ouvre devant tes yeux ébahis un chocolat Milka. Cette vache violette a le parfum de l'interdit, et ton propre chocolat Barila Orion te fait subitement penser à un vulgaire tas de bouse de vache. Ton pantalon en krimplen te démange d'une façon toute nouvelle, et tes baskets Botas se mettent d'un coup à ressembler aux godasses informes d'un clown, à côté de ses Nike qui portent le nom de déesse de la victoire. Même ta chère vieille poupée Jarmila prend, sans crier gare, des airs d'une kolkhozienne prolétarienne, comparée à la Barbie élégante et élancée de ta copine P., ou à celle de Constantza dans le livre, qui posséde en plus un éléphant doré. T'es un peu jalouse... Et tu commences à comprendre que quelque chose cloche.



Et puis, un mur tombe, mais pas n'importe lequel !

Toutes tes certitudes d'effondrent, mais l'espoir général monte. Le décor que tu croyais immuable devient tellement instable que tu n'arrives pas à assimiler la vitesse de tous ces changements. La rue "Gagarinova" depuis l'éternité change de nom, ton école aussi, et même Iouri, ton idole à jamais, est facilement évincé par les autres qui arrivent en masse. Surtout Kurt Cobain. Alors tu déchires ton teeshirt et tu bidouilles ta vieille guitare pour pouvoir jouer en "distortion". T'oublies exprès le russe, et tu te mets à l'anglais, pour pouvoir chanter "Come as You Are".

Les élections démocratiques arrivent, mais aussi la corruption, les arnaques téléphoniques, McDonalds, les bouquins feel-good... tout pêle-mêle. Il n'est pas étonnant que ton grand-père, un "vrai" communiste, commence à perdre la tête, n'est-ce pas, Elitza ?



Mais les cosmonautes ne font que passer, ainsi que les Kurt Cobain et un tas d'autres idoles.

Je viens d'évoquer mes propres souvenirs, mélangés un peu au livre. C'était vraiment la même chose, peu importe si dans votre classe de CP est accroché un portrait du camarade Jivkov ou de soudruh Husak. Ils attendent que vous n'ayez plus besoin de ces idoles, car vous avez enfin grandi et trouvé votre propre chemin.

Parfois je lis des commentaires sur des chansons ou des films des années 60-80, souvent très nostalgiques de cette époque dont on avait une telle hâte de sortir.

Mais ce n'est pas la nostalgie du totalitarisme. C'est la nostalgie du passé, de l'enfance, de l'insouciance, et du temps où tout était encore devant nous, "l'avenir radieux" y compris.



Salut, Elitza ! Moi non plus, je ne sais pas où est passé mon foulard rouge, et comme à toi, il ne me manque pas. Pourtant, quelque chose manque quand-même, non...?

Quatre étoiles et demi, avec un regret que ce soit aussi court.

Commenter  J’apprécie          7832
Les cosmonautes ne font que passer

Tu regardes ta poussiéreuse et monstrueuse PAL, tu aperçois sur le dessus, un petit livre qui te tend les bras, à la couverture assez dépourvue de couleur à part une guitare électrique rouge, tu le prends et tu l'ouvres, et dès les première lignes, tu commences à sourire, et tu souris encore quand tu entres dans le texte de ce petit livre qui te tend les bras. Et tu comprends assez vite pourquoi les cosmonautes ne font que passer : Youri Gagarine ton héros, porté aux nues par ton grand-père communiste émérite, est rapidement oublié après la chute de ce mur de Berlin dont tout le monde parle, l'école est rebaptisée, le héros de l'espace occulté, et tu oublies ton projet de conquête spéciale, et tu erres aux côté de ton indestructible batard, celui que tu as reçu en cadeau, et tu erres, et puis tu commences à avoir faim, alors tu bois le lait des briques que le régime né de la transition démocratique te laisse généreusement acheter, et puis tu constates l'instabilité gouvernementale et la présence et la domination des mafias héritées du régime communiste. Et tu dois te débrouiller, pour défendre ton bifteck, surtout quand tu as de vraies « Nike »et que tu ne peux pas faire un pas sans te faire déchausser par les mutras, et ta meilleure-amie-pour-la-vie, cette peste et cette idiote de Constantza t'a abandonnée pour se réfugier en Grèce. Tu es bien seule, et ce n'est pas ton mafieux de cousin Andreï qui t'aidera.



Ton nouveau héros, ben c'est Kurt Cobain, et tu abreuves ta famille de musique de Nirvana, pis tu vois apparaître un MacDo à Sofia que tu essaie de tester, au grand dam de ton grand-père communiste émérite.



Tu as adoré ce roman, au style particulier qui fait de toi un confident, qui te fait sourire, qui t'émeut, qui te cultive au sujet de la Bulgarie entre communisme et transition démocratique. Ce que tu viens de lire n'est qu'une partie infime de ce que tu apprends en lisant ce concentré d'histoire. Tu as fait une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          7213
Odyssée des filles de l'Est

Bienvenue au pays des pieds qui puent, des petites 'queues' et des tramways qui parlent, la France. Voilà la vision de notre pays par deux jeunes Bulgares qui tentent de se faire une place à Lyon. Elles vont croiser Dora, venue chercher la liberté et qui va trouver un arbre où poser ses mains pour mieux soulager les hommes .

C'est un très bon roman; comme beaucoup des romans de l'est qui me sont tombés entre les mains. Il y a ici en plus l' humour corrosif de la jeune auteure qui avec beaucoup de tact et de finesse pointe du doigt la traite des filles de l'est mais aussi leur faculté de débrouille et leur résilience .

Une histoire très sympa à lire , avec beaucoup de rythme et beaucoup de thèmes abordés, la prostitution donc , l'intégration , l'accueil par la France mais aussi le sort réservé aux familles turques vivant en Bulgarie à la fin du communisme .Et pour l'humour, la vision de la France par ces jeunes filles !

Un très bon moment de lecture .
Commenter  J’apprécie          434
Les cosmonautes ne font que passer

Une critique épatante de Ptitgateau et me voici empruntant ce court texte.

Un petit roman qui se passe en Bulgarie dans cette période charnière où les Républiques démocratiques populaires de l'Est deviennent des démocraties tout court. Le tout à hauteur d'enfant. Le tout avec une pointe de loufoquerie que j'ai adorée !

Un texte également tendre qui nous rappelle le bouleversement voire le tremblement de terre que ça a pu être pour nos voisins d'Europe de l'Est.

Un texte qui sonne d'autant plus vrai que l'auteure est Bulgare et a vécu tout cela quand elle était enfant.

Un texte que j'ai été ravie de découvrir ! et que je viens de mettre entre les mains de mon mari....
Commenter  J’apprécie          3311
Les cosmonautes ne font que passer

Un livre épatant ! Je remercie beaucoup Bobby The Rasta Lama pour cette découverte.

L'héroïne est une petite fille bulgare. Elle a sept ans. Elle rentre à la grande école. Et là dans la cour de l'établissement sa mère lui annonce solennellement qu'elle l'a personnellement vu planter des sapins, ici, dans l'allée, quand elle avait son âge, il y a quelques siècles. Qui donc ? le premier homme dans l'espace, voyons, Iouri Gagarine !

C'est décidé la petite sera plus tard cosmonaute. C'est vrai sa famille n'a pas vraiment besoin d'elle sur Terre et cela rendra son grand-père communiste émérite enfin heureux. Bon ce ne sera pas facile. Il faut d'abord apprendre à sauter en parachute et donc s'en procurer un en passant commande au Père Gel pour le nouvel an. le Père Gel doit tout savoir dit la mère. Elle s'en ouvre aussi à Constanza, camarade et rivale. Et que reçoit-elle comme cadeau ? Je ne vous le dirai pas. En tout cas pas une tenue de cosmonaute. C'est une déception. A la fête de l'école, tout le monde lui dit qu'une fille ne peut pas être Cosmonaute et puis Constanza lui révèle un secret. Et puis ses parents vont fêter quelque chose, la chute du mur de Berlin. C'est qui ce type d'abord, ce Berlin ?

J'ai trouvé toute cette première partie formidable joyeuse, savoureuse. Mais déjà le mensonge pointe, les révélations s'enchaînent, les petites trahisons. Mais la petite s'accroche à son rêve et au rêve de son grand père. Et puis tout va s'effondrer. le mur, les illusions de la petite, les illusions des parents, le rêve du grand-père communiste émérite. L'enfance. La petite va devenir une ado rebelle, fan de Kurt Cobain. Les cosmonautes ne font que passer.

L'écriture n'est pas plate du tout. L'auteure joue avec les formules toutes faites de l'époque communiste, utilise des répétitions volontaires pour qualifier les personnages avec de subtiles modifications au fil du texte. Elle utilise aussi des récapitulatifs amusants qui résument la pensée de l'héroïne.

Bref à moins que tu ne sois :

1) inconditionnel de Neil Armstrong

2) fan de disco

3) amateur de faux yaourts au gôut soit- disant bulgare

Tu aimeras ce livre.



Commenter  J’apprécie          3114
Les cosmonautes ne font que passer

Le personnage principal a 7 ans au début du roman et c’est pour moi un alter ego du petit Nicolas de Sempé et Goscinny.



Ses réflexions et son regard portés sur la Bulgarie de la fin des années 80 sont réjouissantes de drôlerie et de justesse. Je suis tombée totalement sous le charme de cette petite narratrice.



Avec ce premier roman, Elitza Gueorguieva montre une grande dextérité à se fondre dans la peau d’une enfant et c’est avec beaucoup d’intelligence et de finesse qu’elle nous plonge dans la Bulgarie post communiste.



J’ai ri, j’ai été touché et j’ai découvert un peu mieux une facette de ce pays que je connais peu.

Que demander de plus …



Hâte de lire le prochain roman !

Commenter  J’apprécie          220
Odyssée des filles de l'Est

L'une est étudiante en cinéma, l'autre travailleuse du sexe à Perrache.

L'une est consentante libre et éclairée, l'autre est non-consentante, non-libre quoiqu'éclairée.

L'une n'a pas de prénom, l'autre si : Dora.

L'une est bulgare... L'autre aussi.



Au pays des pieds-qui-puent et des petites-bites (comprendre : la France), deux femmes se démènent, entre rires et larmes, quiproquos langagiers et contes de fées ratés, à l'assaut d'une certaine liberté et en butte contre plus d'une mentalité. Des épopées à savourer !
Commenter  J’apprécie          190
Les cosmonautes ne font que passer

Elitza Gueorguieva veut nous faire vivre au travers de l'enfance les bouleversements qui ont secoués la Bulgarie pendant et à la fin du régime autocratique de Todor Jivkov. Il paraît que c'est un roman "rétrofantasque" au style loufoque.

Malheureusement ce n'est pas très réussi.

L'utilisation du "tu" pour décrire ce que vit sa jeune héroïne est particulièrement déplaisant tout autant que la structure répétitive des paragraphes qui commencent et se terminent souvent soit sur la même phrase soit sur la même idée phrasée légèrement différemment.

On se retrouve devant un livre "sec" où l'émotion, quelle qu'elle soit, n'arrive pas à se faire sentir.

Heureusement le livre est court
Commenter  J’apprécie          180
Les cosmonautes ne font que passer

Avis bien mitigé sur ce roman. J'en ai aimé le fond, mais pas la forme.



J'ai aimé le choix de nous faire découvrir cette partie de l'histoire de la Bulgarie, avant et après la chute du mur de Berlin, à travers les yeux d'une fillette.

Ses aspirations, sa famille, ses amitiés, tout va en être bouleversé.



Le mélange de la fraicheur de son regard d'enfant sur les durs évènements politiques et économiques est intéressant.



Mais, malheureusement, l'emploi de la deuxième personne du singulier m'a vraiment déstabilisé.

J'ai mis un temps interminable à finir les 180 pages de ce livre. Impossible d'accrocher aux personnages .



Dommage.

Commenter  J’apprécie          172
Les cosmonautes ne font que passer

D'abord le titre m'a fait sourire « Les cosmonautes ne font que passer » avec une jolie jeune femme souriante et son casque CCCP.



Le début est intriguant puisque l'auteur s'adresse à la petite fille bulgare qu'elle était quand elle avait sept ans, en lui parlant à la deuxième personne du singulier. Sous ses dehors un peu enfantins – puisque c'est une petite fille qui parle – le fond est intéressant, résolument féministe. La petite fille confond spatial – elle a sept ans – et spécial. le titre du premier chapitre est donc « la conquête spéciale » et pendant tout le livre la petite fille va essayer de devenir cosmonaute (en passant par parachutiste, scaphandrière…). Les autres titres de chapitres sont aussi très drôles : Youri Gagarine n'est pas une cantatrice d'opéra, Youri Gagarine a été kidnappé par des extraterrestres, le Père Noël t'envoie le bonjour…



La petite fille observe son entourage : sa mère qui n'arrête pas de fumer, son père qui se retrouve au chômage, son grand-père un « vrai » communiste. J'ai ri du décalage entre les mots d'enfants et la réalité : par exemple elle dit que le camarade Todor Jivkov, chef de l'Etat, est « vilain » et la mère panique, file dans la salle de bain et revient catastrophée en disant « Nous voici dissidents ». La tension des adultes est palpable à travers les yeux d'une enfant qui ne comprend pas la situation. L'absurde de la situation fait à la fois rire et trembler.



On assiste aux essais infructueux de la petite fille et de son amie Constantza qui veulent chacune devenir la future Valentina Tereshkova, première femme cosmonaute soviétique.

La petite fille grandit, vit la chute du mur de Berlin – à 10 ans – elle croit que Berlin est un homme. Lentement la Bulgarie sort de l'étreinte soviétique et plonge vers la misère. Il faut des heures pour acheter de quoi se nourrir, le cousin de la petite fille se découvre une vocation de « mafioso « (mutra dans le livre)

La petite fille devient ado, se passionne pour Kurt Cobain qui remplace dans son coeur Youri Gagagine ….obligé de descendre de son piédestal car communiste…

De 7 à 14 ans, vu par les yeux d'une enfant, un monde se délite : il ne reste que la misère ou l'exil …et Kurt Cobain…



Au delà de l'histoire le ton m'a beaucoup plus : le « tu « de l'auteur interpelle et je me suis sentie proche de cette petite fille qui fait les 400 coups et ne veut pas grandir trop vite ….



Hasard de lecture : c'est la deuxième livre en moins d'un mois que je lis un roman où l'action est "racontée" par un enfant de 7 ans : j'ai aussi beaucoup aimé le ton de « Lignes de faille » de Nancy Huston : la naïveté et la candeur de l'enfance font passer bien des messages…
Commenter  J’apprécie          170
Les cosmonautes ne font que passer

Elitza Gueorguieva dépeint les dernières années et la chute du communisme dans la Bulgarie de son enfance, fin des années 80 et début des années 90. À la joie succède rapidement le désenchantement d'une population qui voit ses élites muter sans véritablement changer. Le regard est celui d'une fillette qui peu à peu perd son innocence dans un monde chaotique, où la petite boutique de sa rue change d'enseigne au gré des mutations de l'époque. Si j'ai bien apprécié d'en savoir plus sur l'histoire de la Bulgarie, j'ai moins accroché littérairement parlant.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
Commenter  J’apprécie          101
Les cosmonautes ne font que passer

LA narratrice entre à l'école primaire au début d ce court roman et sèche autant qu'elle le peut les cours du lycée lorsque le récit s'achève. 



Entre les deux, elle nous raconte la vie d'une petite fille en Bulgarie dans les années 80, quand on a un grand père véritable communiste, des parents qui travaillent - sa mère notamment, à la radio, et où tous les élèves sont équipés des pieds à la tête et dans le cartable avec les mêmes baskets, les mêmes fournitures. 



Sauf que la mère de sa copine Constantza est partie en Grèce d'où elle envoie des vraies Barbie, et des vraies Nike (il n'y a donc pas que les grands pères qui sont vrais ?) 



En fin d'année, c'est le Grand père Gel qui dépose des cadeaux aux enfants sages ... 



Et une école qui porte le nom d'un grand héros : Iouri Gagarine dont le portrait en mosaïque y a été apposé. 



Cosmonaute ... ce serait bien comme métier, et malgré tous les arguments qu'on lui oppose, la petite fille s'entraîne ... 



Jusqu'au jour où le Mur tombe (oui mais quel mur, et pourquoi cela réjouit -il tant les grands ?) et où l'espoir grandit ... la musique occidentale déferle sur les ondes, le grand-père devient gaga, le père est au chômage, et rien n'est plus vraiment come avant ... Même le Grand père gel n'est plus, supplanté par le Père Noël ... 



Bref tout change, et dans le cœur de la narratrice, Iouri Gagarine n'est plus un héros à suivre, c'est Kurt Cobain et la musique qui deviennent ses nouvelles passions ! 



Une narratrice attachante, une enfance ordinaire où les repères sont chamboulées sans trop savoir comment, mais quand on enjolive le quotidien, il devient tout de suite magique et féérique. 



Bref, un roman qui m'a enchantée ! 



JE ne sais pas encore si l'auteur a produit d'autres livres mais la fraîcheur de son écriture m'a conquise et je vais chercher ses autres productions. 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          100
Les cosmonautes ne font que passer

Un premier roman sympathique qui adopte le point de vue d'une enfant qui grandit dans la Bulgarie communiste d'avant la chute du mur de Berlin et de l'éclatement du bloc de l'Est. L'auteure se met à la hauteur de sa jeune héroïne et offre un regard empli de fraîcheur mais non dénué d'interrogations face aux bizarreries du monde des grands. La jeune fille veut être cosmonaute depuis qu'elle s'est entichée du personnage de Youri Gagarine, figure presque déifiée par le régime communiste. On se doute que son parcours ne sera pas simple. A travers son regard apparaît la réalité d'un pays sous la tutelle du "grand frère russe", les pénuries, les écoutes, la répression, les versions officielles qui revisitent l'Histoire... Un environnement qui influence forcément ses pensées, son évolution, sa nature.

J'ai apprécié la fraîcheur de l'ensemble même si l'utilisation de la deuxième personne du singulier m'a pas mal dérangée dans le sens où ça sonnait parfois faux à mes oreilles. Mais l'ensemble offre un tableau intéressant d'un pays de l'est assez peu souvent traité en littérature.
Commenter  J’apprécie          100
Les cosmonautes ne font que passer

J'ai beaucoup aimé ce court roman autobiographique au style original. L'auteure nous partage un peu de son intimité et de sa jeunesse dans une Bulgarie communiste qui atteint ensuite une "transition démocratique" à la chute du bloc soviétique.

Le style est original puisque le récit est écrit à la deuxième personne du singulier, nous donnant l'impression qu'Elitza Gueorguieva se tourne vers cette petite fille qu'elle a été ou se parle comme face à un miroir. Elle a beaucoup d'humour et nous livre les pensées d'une petite fille de sept ans, pleine de joie de vivre et d'imagination. Nous voyons le communisme par le prisme de ses yeux d'enfant, candides, qui voient des choses que la petite ne sait pas forcément analyser. La passion qu'elle ressent pour Iouri Gagarine, son entrain et son profond désir de devenir cosmonaute m'ont beaucoup plu.

Nous la suivons ensuite à treize ans, dans une Bulgarie tatonnante, avec les difficultés financières, les voyous et les mafieux, et une grande émigration de sa population. La jeune adolescente quant à elle fait face à des déconvenues : perte de certains repères, de ses idéaux, de ses amis. Mais découverte également de certaines modes occidentales, et de ce que cela signifie de grandir.

Cette Elitza qui nous est décrite est très touchante et ne manque pas d'humour. Je suis ravie de l'avoir accompagnée pendant cette lecture !
Commenter  J’apprécie          90
Les cosmonautes ne font que passer

Une enfance puis une adolescence en Bulgarie, sous le communisme puis après la chute du mur de Berlin. La vie quotidienne est vue à travers les yeux de la fillette, d'abord naïve, donc le ton est assez drôle car tout est interprété avec candeur ; puis par une ado qui se veut rebelle mais qui se cherche dans un pays qui se cherche, et là encore c'est assez drôle et vif.

La particularité de ce roman est d'être écrit à la deuxième personne du singulier, on s'habitue finalement à ce "tu" qui parle en fait de la narratrice. C'est assez bien écrit, c'est enlevé, rythmé, drôle et assez bien vu dans l'ensemble.

Un bon premier roman !



Lu dans le cadre du Prix René Fallet 2017.
Commenter  J’apprécie          90
Les cosmonautes ne font que passer

Les cosmonautes ne font que passer.



Un livre que j’ai découvert grâce à une Box Littéraire, un livre que je n’aurais pas choisi d’acheter.



Le style de l’auteur est facile à lire, la forme originale, aérée, conviviale : chapitres court, beaucoup d’énumérations qui rende la lecture aisée, voire même un peu ludique.



« Les cosmonautes ne font que passer » se lit rapidement.



Et l’histoire, alors ? Je tiens à préciser que le récit est autobiographique, l’auteur partage avec nous une dizaine d’années de sa vie de petite filles, d’adolescente, en Bulgarie, avant/après la chute du mur.

Avec elle, on partage un morceau de l’histoire bulgare et c’est ce que j’ai particulièrement apprécié.



Ce livre n’est pas un coup de coeur pour moi, mais c’est une lecture agréable.
Commenter  J’apprécie          82
Les cosmonautes ne font que passer

Une petite fille bulgare qui rêve de devenir cosmonaute comme Iouri Gargarine nous raconte sa sortie de l'enfance. Ce moment coïncide avec la chute du mur de Berlin et la fin de l'URSS. La "Transition démocratique" ne sera pourtant pas si facile et si prometteuse qu'espérée.

Ce récit (autobiographique ?) est très touchant et écrit avec humour. Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          60
Les cosmonautes ne font que passer

Le nom de l'auteure résonne à l'unisson avec ceux, austères et mystérieux, des grandes patineuses de mon enfance : athlètes prolifiques aux corps dont la métamorphose a été tuée dans l'oeuf et dont la note finale, quasi parfaite, cache un traitement de choc infligé par des années d'entraînements intensifs. Ces médaillées, héroïnes de l'Union Soviétique aux corps d'enfants meurtris qui ne laissaient jamais apparaître la moindre trace émotionnelle, je les ai parfois soupçonnées d'être des robots de la performance tant elles ressemblaient à des machines de guerre entraînées à rafler chaque titre honorifique qu'elles briguaient.



C'est dans l'univers terriblement fermé de ces petites filles modèles qu'Elitza Gueorguieva nous invite à entrer, avec toute la pudeur dont nous devons être capable, tant cette identité intrinsèque peut être fragile et menacer de s'effriter au moindre souffle.



Le choix narratif, original, agace un peu, au début, par sa mièvrerie affichée, mais il finit par séduire lorsqu'il livre les pensées les plus intimes de l'héroïne. Nous entrons alors au coeur d'une enfance perdue et désoeuvrée, dont les repères s'arrachent peu à peu, laissant choir une génération entière de jeunes gens désabusés.



Trouver le point commun entre Youri Gagarine et Kurt Cobain, là est la question, la réponse étant peut-être, qui sait (?) le pendant soviétique du fameux rêve américain.



Merci, madame Elitza au nom imprononçable, merci pour ces Svetlana, ces Nadia, ces Tatyana à l'enfance sacrifiée sur l'autel d'une patrie marâtre, perdues au fin fond de l'histoire soviétique et dont tout le monde, aujourd'hui, se fout un peu…



Rejoignez-moi sur Instagram !
Lien : http://www.instagram.com/les..
Commenter  J’apprécie          62
Les cosmonautes ne font que passer

J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce premier roman, qui nous entraîne sur les pas d’une enfant en Bulgarie. Elle a sept ans dans les années 80 et découvre le monde qui l’entoure. Nous sommes encore derrière le mur de Berlin et dans l’Union Soviétique. Elle est inscrite dans l’Ecole Iouri Gargarine. Dans la première partie de ce roman, elle va avoir qu’une seule envie et mission, devenir cosmonaute, même si son entourage n’y croit pas trop. Son entourage, c’est son grand père, un « vrai communiste émérite », qui lui raconte l’aventure « spéciale», sa mère, qui travaille dans une radio et qui après plusieurs et plusieurs cigarettes, s’enferme avec son père dans la salle d’eau, mais mystère de leurs conversations et des sons qu’elle entend. Il y a aussi sa grand –mère, qui va devenir croyante et l’emmène voir le pope. Mais il y a surtout l’école, avec une directrice qui leur parle des idéaux communistes et aussi, Contanza, sa meilleure amie. Celle-ci a la chance ou malchance que sa mère soit souvent en Grèce et lui ramené des produits, des vrais.. Son cousin, Andréi, qui va devenir un Mutra ! Car dans la deuxième partie du roman, le mur de Berlin est tombé et la démocratie va arriver. Notre petite narratrice va alors changer d’idole et de Gargarine, elle va s’enticher de Kurt Cobain, et devenir une vraie ou fausse punk !! J’ai beaucoup aimé la légèreté, l’humour, l’ironie que l’auteure emploie pour nous raconter les changements de la société bulgare. L’évolution de la société vue par une petite fille, qui essaie au niveau de son jeune âge à comprendre ses proches. Ai songé au film « Good Bye Lenin ». Ai eu aussi une pensée pour Thomas Pesquet, qui est actuellement dans l’espace et qui a réalisé son rêve, devenir un Gargarine français. «Si un jour tu te perds dans la forêt, il faut continuer à avancer, il faut marcher tout droit et tu finiras par trouver ta route, hurle ton grand-père communiste, qui, pris d’une ardeur démesurée à la suite du film soviétique, se met à te raconter sa jeunesse – période intense où il affrontait dans les bois le fascisme et d’autres problèmes. Une fois la guerre terminée, il a pu poursuivre sa formation et s’élever au poste de machiniste pour apprendre à conduire : a) Un train, b) Puis un avion, c) Enfin un Vostok, Rêve ultime, te dit-il d’une voix tremblotante sous le coup de l’émotion. Mais il s’en est tenu aux trains car la suite lui a paru trop vertigineuse, et il a préféré rester sur Terre avec sa famille, qui lui réclamait déjà beaucoup d’héroïsme au quotidien. Maintenant c’est officiel : le rêve de ton grand-père communiste émérite officiel a échoué.»
Commenter  J’apprécie          60
Odyssée des filles de l'Est



« La France est le pays de la liberté, du fromage et des tramways qui parlent, un pays où la mode est intemporelle et où on ne lèche pas son pouce pour décoller et compter les billets de banque, par exemple. […]

En somme, la France n’est pas comme la Bulgarie, c’est un pays où tout est fabuleux comme Amélie Poulain, et en plus ta mère n’est pas là, et on ne travaille que 35 heures par semaine et personne ne jette sa poubelle par la fenêtre, c’est pourtant le hasard ou une erreur administrative qui t’ont propulsée dans ce pays merveilleux, comme une fusée chanceuse tu as obtenu ton inscription à l’Université Phare. »



Odyssée des filles de l’Est, Elitza Gueorguieva @editionsverticales #paldeprintemps #voixdesfemmes



Un roman inénarrable, à l’humour décapant et au texte tranchant!



Il démystifie les clichés qui circulent au sujet des filles de l’Est et remet les points sur les i, avec beaucoup de talent et d’esprit.



« Parfois tu fais exprès, c’est la seule manière que tu as trouvée d’être drôle. Quand tes erreurs sont volontaires, ça te donne un sentiment d’égalité, vous pouvez, ensemble et au même titre, vous foutre de ta gueule bien à toi. »



Ce roman, c’est l’histoire d’une jeune Bulgare qui arrive en France pour étudier le cinéma à Lyon et qui se retrouve confrontée à l’image qu’ont les Français des « filles de l’Est ».



En parallèle, il y a l’histoire d’une autre Bulgare, Dora, qui débarque à Lyon également, mais dans un autre cadre: la prostitution… ce qui n’était pas son objectif premier!



À travers leurs tribulations, l’autrice raconte l’odyssée des filles de l’Est, ce qu’elles doivent affronter au quotidien en raison des idées reçues… et son esprit résolument féministe nous fait bien rire!



« Tu repostes une annonce dans le journal, en enlevant slave, et cela se passe beaucoup mieux, tu as dorénavant une montagne de chemises à repasser, plusieurs cuvettes de toilettes à récurer, et même le sol d'une bijouterie située place d'Hétéros où il ne faut pas jeter la poussière car elle est peut-être pleine d'or. À la fin de ce mois magique, tu as un terrible mal de dos et une somme d'argent assez maigrichonne. Quant à Lili, tu apprends qu'elle a donné ses mensurations. Par conséquent, elle travaille dans une boîte à champagne où elle gagne cinq fois plus d'argent que toi et finit régulièrement soûle. »



Le texte est émaillé de situations cocasses qui portent à rire: les listes d’objectifs que la protagoniste se fixe et qui évoluent au fur et à mesure du récit, la manière dont elle rapporte les réactions des hommes à son égard, ses tentatives pour se fondre dans son nouvel environnement, autant de situations qui semblent inspirées de sa propre expérience.



Truculent et rafraîchissant!

Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Elitza Gueorguieva (264)Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
43 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}