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Citations de Ella Maillart (97)


Le Japon pour échapper à une guerre de classes qui le menace, a lancé l’idée de faire la guerre à notre race blanche, cette race, qui ne sait plus que s’épuiser en disputes intestines, qui s’affole et se désagrège autour d’une S.D.N. impuissante… Danger imminent que représente ce Japon volontaire, aujourd’hui puissance continentale.
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J'ai rencontré Ella Maillart en 1952 pour lui demander des avis sur la route Genève-Madras qu'elle avait faite à deux reprises et que nous comptions, un ami et moi, emprunter. Ses conseils furent d'une sobriété toute britannique : "Partout où des hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi..." et "essayez donc cette route, et si elle ne vous convient pas, rentrez!" Elle s'amusait en nous donnant ce maigre viatique qui comprenait pourtant l'essentiel"
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Ella Maillart
Le voyage pose les bonnes questions sans fournir toutes les réponses.
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Il n’y a plus d’imprévu possible, le vrai voyage est terminé.
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Mais je ne pouvais parler de cela à Christina. Il fallait d'abord que je comprenne pourquoi, encore et toujours, elle choisissait la voie compliquée, la voie cruelle de l'enfer. Était il possible qu'elle la préférât à une manière de vivre plus facile ? [...] Une chose était certaine: elle croyait à la souffrance. Elle la vénérait comme la source de toute grandeur. Et ce jour là, pour la première fois, je me demandais si elle était à même de supporter sa misère parce qu'une partie d'elle-même s'en réjouissait. [...] Se jeter ainsi en connaissance de cause d'une géhenne dans l'autre était le seul moyen qu'elle connût de faire vivre, enfin simultanément, sa tête et son cœur. [...] Et du même coup elle était déchirée entre le désir de cette vie intense, qui élargissait sa conscience, et la crainte que cette sorte d'existence lui échappe. Esclave de ce besoin, elle accélérait avec impatience les développements de sa vie. Et, dans le creux qui séparait deux vagues d'intensité, elle se sentait si endormie qu'elle croyait mourir.
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Je suis contente d'avoir, toute jeune déjà, quitté la maison pour retrouver le sillage du prudent Ulysse, contente d'avoir vécu la vie de la mer, la vie du désert (...); contente d'avoir réalisé presque tout ce que j'avais décidé de faire : une fois pour toutes, je sais combien sont courtes les joies de la vanité. Maintenant, comme l'araignée ayant allongé sa toile jusqu'au bout des branches, j'ai élargi mon horizon; et comme si j'avais partout laissé quelque chose issu de ma substance, je suis directement touché par ce qui se passe au long des fils de mon expérience.
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8. [Envoi posthume et excipit, après avoir appris le décès accidentel de l'amie] « Christina, je suis privée de la profondeur qui vivait dans votre regard, de votre universelle exigence, de votre inextinguible soif d'absolu. […]
Même si votre évocation n'y est pas apparente [dans les pages de ce livre], vous êtes présente dans chacune d'elles ; chacune est le reflet du tourment et du remords qui m'attachèrent à vos pas. Pourrez-vous pardonner mes lourdeurs et mes méprises dans le rappel de vos gestes ? Vous connaissez mon cœur, son admiration et son respect pour votre intégrité... et vous savez bien qu'il est impossible de vous décrire ! Puissent ces pages m'aider à me rappeler que c'est seulement en exigeant tout que nous pouvons espérer d'obtenir Ce sans quoi, disions-nous, la vie ne vaut pas d'être vécue. »
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7. « Les falaises dépassées, nous vîmes enfin Bamiyan [Afghanistan] dans son entier – quelques kilomètres de champs paisibles abrités des vents du nord par l'Hindou Kouch. […]
De l'autre côté de l'eau, deux parois de falaises se rencontraient à angle droit, cannelées, érodées et dentelées en forme de châteaux fabuleux. Elles déployaient des couleurs si vives – pourpre, gris, orange – que l’œil y retournait sans cesse pour s'assurer qu'il avait bien vu. Sous les flèches du soleil couchant, ces parois devinrent une vision veloutée, une flamboyance provenant d'un monde de légende.
La délicatesse du gazon, la limpide irradiation de l'air, la pénétrante paix de cette riche vallée, tout nous imprégnait d'une intense volupté. Ne serait-ce que pour cet instant de plénitude, il valait la peine d'avoir parcouru tant de pays. » (pp. 307-308)
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6. « Mais mon champ d'expérience [concernant l'homosexualité] étant différent du sien, je ne pouvais pas analyser les mobiles de ses réactions. […]
Pour ceux qui s'identifient complètement à leur corps, il serait déplorable qu'ils soient attirés par leur propre sexe. […] Mais pour ces êtres d'une qualité exceptionnelle, et qu'on rencontre rarement, qui s'identifient à leur faculté de penser, qui savent que la pensée seule existe, car sans pensée il n'y aurait ni corps ni monde objectif, la question a moins d'importance ; l'être mental n'a pas de sexe, ou plutôt il comprend les deux sexes alternativement, ou simultanément. […]
Pour ces personnes extraordinaires, il n'est pas grave qu'elles ne suivent pas les lois de la nature, car on peut dire qu'elles les ont dépassées. » (pp. 262-263)
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5. « Je sentis que je pouvais m'attacher à cette mosquée [faite édifier par la sultane Djawhar Shad en 1405 à Machhad, Iran]. Et cela soulevait un intéressant problème. Jusqu'alors je m'étais toujours enthousiasmée par un art robuste à trois dimensions – la Tour de Kabus, l'aurige de Delphes, la Muraille de Chine, la pureté de Vézelay, la solidité du Parthénon, la profonde joie romane de Saint-Philibert à Tournus. Alors qu'avais-je à voir avec cette mosquée, boîte sans couvercle dont on ne voit que l'intérieur aux quatre côtés colorés et comme laqués ? » (p. 202)
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4. « Je commençai par m'étonner de voir ce monument [la tour mausolée du roi Kabus à Gumbad-i-Kabus, Iran] parfait isolé dans une plaine et comme tombé des cieux dix siècles auparavant. Maintenant je sais qu'un âge d'or fleurissait alors dans cette partie du monde, malgré les guerres contre les envahisseurs seldjoukides venus du nord. Non seulement Avicenne était sur le point d'écrire sa Somme de toutes connaissances, mais Firdousi venait de terminer son épopée immortelle, le Shah Nameh. Le XIe siècle allait devenir fameux grâce à Omar Khayyam, Hassan bin Saba le Grand Maître d'Alamut et Nizam al-Mulk, célèbre ministre de Malik Shah qui organisa si bien l'empire que le même système monétaire était en vigueur de la Méditerranée jusqu'au fleuve Amou-Darya venu des Pamirs. » (p. 180)
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2. « Orgueilleusement, j'avais l'espoir de réussir où ils avaient échoué parce que je n'étais pas comme eux et que je n'aimais pas Christina de la même manière : c'était peut-être la raison pour laquelle j'avais une certaine emprise sur elle. » (pp. 62-63)
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1. « Qu'il me soit possible de vous venir en aide, impatiente Christina qui êtes tellement exténuée par les limitations de la condition humaine, oppressée par la fausseté de la vie, par la parodie d'amour qui s'étale partout ! Si nous voyageons ensemble, qu'il me soit donné de ne pas vous manquer, que mon épaule soit assez ferme pour vous servir de soutien ! Sur la surface de la terre, là où j'ai déjà voyagé, je retrouverai le chemin qu'il nous faut suivre ; et intérieurement, où dès longtemps je me pose des questions semblables aux vôtres, que le peu que j'ai trouvé puisse vous aider à vivre jusqu'à ce que vous trouviez ce qu'il faut trouver par soi-même ! » (pp. 28-29)
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Dans les champs, de grandes feuilles de tabac, comme découpées à l'emporte-pièce, se dessinent, sombres ; voici le premier châtaignier rencontré, feuilles pointues, luisantes, abritant d'énormes châtaignes, pâles oursins ; le grand arbre ajouré, c'est un noyer dont les fruits déjà mûrs crèvent leur enveloppe ; voici le figuier aussi.
Emouvante découverte de nouvelles essences à mesure que l’on descend... rencontre d𠆚mis perdus que l'on retrouve après de longs efforts. Quel contraste avec l’énumération puisée aux secs manuels de géographie ! Abricotier, je t'ai vu ; première cigale, je t'entends ; vigne vigoureuse, salut à ta hauteur d𠆚rbre !
Quelle valeur prend chaque plante aux yeux de celui qui descend des régions cinglées par la neige !
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Au bureau de poste (dans combien de mois verrons-nous le prochain ?) nous avons affranchi notre courrier pour l'Europe. "Si tout va bien, ai-je écrit à la maison, d'ici six mois ma prochaine lettre sera datée des Indes. Si dans un an vous ne savez rien de nous, il sera temps de vous inquiéter." Belle perspective dans un siècle d'avions et de radiogrammes !

(Partie 1, Chapitre IX)
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Ella Maillart nous emmène, de Suisse vers l’Inde, dans un voyage qui la marqua à vie et lui donna le goût de l’aventure, de l’Autre.
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Le soleil,l'eau, le vent et l'amour sont encore gratuits, grâce à Dieu! mais si vous voulez voyager, soyez prêts à tout sacrifier à ce plaisir et vous réussirez. Si vous ne voulez renoncer à rien, ne vous plaignez pas.
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