AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ellis Peters (220)


Benedetta sentit les années d'autrefois se rassembler autour d'elle comme de proches connaissances, inchangées et jamais oubliées. Ce jour nouveau qui se levait était tous les jours de sa vie, comme l'instant de la mort dans un cœur en paix.

Chapitre 3
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque les ténèbres commencèrent à s'adoucir un peu avant l'aube, Benedetta quitta sa couche et monta jusqu'au sommet de la colline, où le vent se levait, lui apportant la plainte de la mer, le flux et le reflux de la marée montante, pareils aux grands soupirs d'un lointain chagrin enfin apaisé après les tourments des débuts. Elle délivra ses cheveux sur ses épaules et fit les cent pas pendant les dernières heures de la nuit, tel un chien à l'affût sur l'herbe incolore. Silencieuse, attentive, guettant le signal. À l'aube, elle redescendit de la colline, aussi calme que la pierre que le maçon a fini de tailler, dont la forme est achevée et parfaite et ne doit plus être retouchée de crainte de gâter sa perfection.

Chapitre 3
Commenter  J’apprécie          00
La sainte femme d'Aber, bien qu'elle n'eût pas prononcé ses vœux, demeurait en ces lieux telle la cime de la montagne, respectant son accord secret avec Dieu, sans jamais émettre un reproche, une plainte, sans jamais laisser place au moindre désir. Son sang ne s'animait (à l'évocation de Dieu seul savait quel souvenir) que lorsque la mère du garçon lui rendait visite, faisant renaître par sa voix fraîche et vive, ses yeux brillants et tristes, le monde d'autrefois.

Chapitre 3
Commenter  J’apprécie          00
Pensais-tu que je ne reviendrais jamais ? Croyais-tu être débarrassé du dernier des Talvace ? Que l'histoire s'achèverait ainsi ?

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Tu es celui qui a conduit mon père Harry Talvace dans ces murs, avec son frère de lait, Adam Boteler. Tu en as fait ton maître d'œuvre pour qu'il te construise une splendide église. Ne t'a-t-il pas donné ce que tu lui demandais ? A-t-il failli dans son service ? Tu sais bien que non ! C'est dans cette église que je t'ai rencontré pour la première fois, et j'ai vu ton regard sur l'œuvre de mon père. Tu en connaissais la perfection. Tu l'as même admis devant moi. En quoi t'a-t-il trahi ? Comment t'a-t-il offensé ? Il a arraché de tes mains un jeune prince gallois, un enfant de neuf ans que tu devais mettre à mort sur les ordres du roi Jean, et il a chargé Adam de le ramener auprès de son père adoptif, le prince Llewelyn. Voilà toute sa faute ! Il a privé le roi Jean du petit cadavre d'Owen ap Ivor et il t'a épargné l'accomplissement d'une ignominieuse allégeance que tu abhorrais mais devant laquelle tu ne voulais pas te dérober. Ensuite il est revenu se livrer à toi, parce qu'il avait juré de ne pas te quitter avant d'avoir achevé son chef-d'œuvre. Il l'a achevé, le corps enchaîné, et lorsque le dernier pilier et la dernière claie d'échafaudage ont été démontés, tu l'as conduit devant sa propre église pour qu'il y subisse une mort de traître, une mort atroce. « Ce cœur qui est le tien, as-tu dit, je l'arracherai de ta poitrine. » Et c'est ce que tu aurais fait, si ta bien-aimée Madonna Benedetta n'était secrètement intervenue pour lui ménager une fin meilleure, rapide et propre, par la main de son archer John le Fléchier. Mais même alors tu ne pouvais te résoudre à le laisser en paix. Ni lui, ni Benedetta, parce qu'elle l'aimait et l'avait sauvé. Tu l'as dévêtue et tu l'as attachée, vivante, au corps de mon père mort, puis tu les as précipités dans les eaux de la Severn afin qu'ils pourrissent à jamais dans les bras l'un de l'autre. Mais John le Fléchier les a repêchés, donnant à l'une la vie, et à l'autre une tombe paisible à Strata Marcella. Tu ne voulais pas en rester là. Tu as retrouvé la trace de Madonna Benedetta ainsi que celle de ma pauvre mère, encore chancelante de m'avoir mis au monde, et tu nous as pourchassés au-delà de la frontière de Gwynedd, jusqu'à un refuge que tu n'avais pas prévu : le manoir et la protection paternelle du prince Llewelyn.

Chapitre 1
Commenter  J’apprécie          00
Ellis Peters
George était là, qui se penchait pour lui ouvrir la portière, silencieux, l’air indulgent et vaguement supérieur, arborant le sourire que l’homme marié garde toujours en réserve pour l’imprévisible idiote qui sommeille quelque part chez toute femme sensée.
Commenter  J’apprécie          00
Ellis Peters
George était là, qui se penchait pour lui ouvrir la portière, silencieux, l’air indulgent et vaguement supérieur, arborant le sourire que l’homme marié garde toujours en réserve pour l’imprévisible idiote qui sommeille quelque part chez toute femme sensée.
Commenter  J’apprécie          00
Contrairement à ce que l’on dit souvent, les morts n’ont jamais l’air de dormir. Ils ont seulement l’air mort. Il règne autour de la mort une sorte de perfection.
Commenter  J’apprécie          00
La lourde chevelure se dénoua à nouveau et roula sur les épaules d'Aelis. Et tout à coup Harry fut pétrifié par le souvenir que son esprit s'était en vain efforcé de chasser : le brillant rouleau d'or se mua en tresses blondes et souples répandues sur des seins aux veines bleutées, et la lame de haine, de colère et d'amour lui fendit à nouveau le cœur. Puis il recouvra ses esprits et resta là, ébranlé mais résolu, et l'inoubliable enlaidissement de l'image immaculée fut effacé par la fugace vision volée d'Aelis, fière et confiante dans sa jeune, fraîche et virginale nudité.
 
Chapitre 5
Commenter  J’apprécie          20
À quarante ans passés, Joan était au tournant où la saison entame son long déclin, et William de Breos, de dix ans son cadet, beau et enjoué, lui était apparu comme une perpétuation magique du printemps qui la quittait à jamais. Une année plus tard, il n'aurait rien signifié pour elle, car elle aurait déjà été engagée sur la pente descendante et absorbée par la moisson. Une année plus tôt, elle n'aurait éprouvé aucun besoin de lui, ni commis la poignante erreur de croire qu'il y avait de la vertu dans la beauté et la jeunesse au-delà de leur grâce temporaire et superficielle. Mais il était arrivé juste à point nommé, et il avait comblé cet instant de désespoir et d'incertitude avec le charme éblouissant de son rire. Et il en était mort.

Chapitre 4
Commenter  J’apprécie          00
Aujourd’hui, ces nuages s’étaient dissipés, et le rayonnement qui émanait d’elle semblait provenir du fait qu’elle n’avait plus de soucis N’ayant plus d’autre choix, elle avait décidé de profiter de cette expérience, de survivre voire d’aimer la vie.
Commenter  J’apprécie          140
Chacun fait ce qu’il doit faire et assume les conséquences. En définitive, les choses sont simples.
Commenter  J’apprécie          10
Un matin du début de décembre 1138, frère Cadfael arriva au chapitre, l’âme sereine, décidé à se montrer tolérant pour la façon banale et pédante dont frère Francis faisait la lecture et pour les filandreux radotages juridiques de frère Benedict, le sacristain.
Commenter  J’apprécie          10
En ce beau matin du début du mois de mai, où l’on peut affirmer que commença vraiment l’affaire sensationnelle des reliques de Gwytherin, frère Cadfael s’était levé bien avant prime pour repiquer ses plants de choux, avant que le vent ne se lève ; ses pensées étaient toutes tournées vers la naissance, la croissance et la fertilité, et ne concernaient en rien les tombes, les reliquaires, ni les morts violentes de saints, de pécheurs ou de gens ordinaires et sujets à l’erreur comme lui par exemple.
Commenter  J’apprécie          00
La guerre terminée, les jeunes gens revenaient au pays, et, pleins d'indignation, essayaient de se glisser à nouveau dans les vêtements et les habitudes qui, à première vue, semblaient quelque peu râpés, et, en y regardant mieux, étonnamment étriqués et contraignants pour des corps et des esprits qui avaient mystérieusement grandi lors de cette longue absence.
Commenter  J’apprécie          20
« Ce n’est pas moi qui ai l’habitude de me frotter à la pègre », ironise Bunty Felse en embrassant son inspecteur de mari
Commenter  J’apprécie          10
Ellis Peters
Ce n’est pas moi qui ai l’habitude de me frotter à la pègre », ironise Bunty Felse en embrassant son inspecteur de mari qui l’abandonne une fois de plus pour une mission urgente à Londres.
Commenter  J’apprécie          60
En silence, il contourna la voiture de façon à lui montrer, sans être aperçu par d’éventuels importuns en cet instant critique, le petit pistolet noir qu’il pointait dans sa direction, droit vers son cœur. Sa main ne tremblait pas. Et la preuve, dissimulée mais hélas si présente, que l’arme était chargée et qu’il savait s’en servir, était là, dans le coffre.
Commenter  J’apprécie          10
Elle n’avait rien entendu, rien vu excepté le corps fragile et contorsionné ; mais quelque chose avait alerté le conducteur ; un courant d’air froid lorsqu’elle avait ouvert la portière, un léger déclic de la serrure, ou peut-être un instinct de conservation inconscient qui ne faisait pas appel à ses sens. Il se tenait derrière elle mais avait reculé pour éviter son contact, au cas où le choc aurait donné à Bunty la force de se rebeller.
Commenter  J’apprécie          10
Une main effleura son épaule et rabattit violemment le coffre de la voiture. Si jamais Bunty avait eu une chance de faire demi-tour et de prendre ses jambes à son cou, avec l’espoir d’éviter une poursuite à travers le parc, il était déjà trop tard. L’occasion était passée ; elle resta là, incapable d’émettre un son ou de faire le moindre geste, pétrifiée d’horreur.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ellis Peters Voir plus

Quiz Voir plus

Politique et littérature

Les Romantiques français, dans leur jeunesse, étaient plutôt réactionnaires et monarchistes. Quel est celui qui a connu une évolution qui l’a conduit à être élu sénateur siégeant plutôt à gauche ?

Stendhal
Chateaubriand
Hugo
Mérimée

11 questions
272 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}