AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Emily Fridlund (146)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une histoire des loups

Pas de loup dans ce beau roman noir, du moins peut-être seulement en référence au fameux vers de Plaute, et alors on peut voir plusieurs loups, des louves, louvettes et même un louveteau. Le mieux est de lire le livre pour intégrer ce début de critique sans doute hasardeux.



L'héroïne s'appelle Madeline, elle est comparable à bien d'autres de ses semblables dans les meilleurs romans de nature writing, elle est tourmentée, aime les bois, la vie même difficile et complexe, l'eau du lac dans lequel elle va nager, et, surtout, ici, un enfant Paul, dont elle s'occupe pour un peu d'argent de poche. Il finit par occuper une grande place dans sa vie, il est sans aucun doute le deuxième héros du livre.



Il y a aussi un professeur vis-à-vis duquel elle ressent des sentiments mitigés, il est accusé de détention d'images pornographiques et surtout de tentatives d'attouchements sur une autre élève Lily. Et sur ce thème, la beauté du roman réside dans le fait qu'un homme qui a finalement résisté à la tentation se voit tout de même accusé et condamné. Madeline sent bien qu'il est à demi innocent. Comme dit le texte d'Emily Fridlund, il y a pensé, pensé, pensé mais il ne l'a pas fait. C'est un autre thème du roman qui apparaît bien plus qu'en filigrane, comme une histoire parallèle revêtant une grande importance pour Madeline.



Le roman est écrit au passé simple et cette forme littéraire peu usitée dans les traductions lui donne aussi une dimension particulière. Les trop rares descriptions des forêts, lacs, oiseaux, intempéries viennent porter la touche nécessaire pour ajouter à l'ambiance nature de ce roman finalement assez complexe car Madeline fait aussi référence au présent dans sa narration et même à l'avenir, aussi improbable soit-il.



Au final, on a une héroïne très attachante qui voudrait bien faire, hésite, perdue dans ses atermoiements, puis prend des décisions pour conduire sa vie, partir, devenir.
Commenter  J’apprécie          840
Une histoire des loups

Dans un thriller pur jus, tous les éléments narratifs et psychologiques mènent à un dénouement. Pas chez Emily Fridlund qui, d'une certaine manière, lorsqu'on jette une grosse pierre à l'eau, préfère attirer l'attention du lecteur sur les oscillations qui se forment à la surface de l'eau. Peut-être parce que c'est un roman sur la parole tue, la parole engloutie.

Même si les premiers paragraphes de Une histoire des loups portent en eux les germes du thriller psychologique classique avec un cadre, un coin paumé du Minnesota entre bois marécageux et lacs gelés qui imprègne la plume de l'auteure, un drame avec une mort annoncée très rapidement, ce roman n'est pourtant pas un simple jeu de piste.

La tragédie est presque évitable et lointaine, Emily Fridlund prenant soin de nourrir avec des images furtives et des dialogues étranges un suspense inhabituel qui s'étire lentement. Le rythme nous plonge dans une torpeur monotone avec des personnages qui nous apparaissent de manière évanescente, comme des ombres chinoises, avant de voir l'intrigue se démêler de manière curieuse, dans une espèce de précipitation sombre et chaotique.

Une construction bien déconcertante qui est susceptible d'en décourager plus d'un, notamment au regard des traits d'ambiance ; les ellipses et les chassés-croisés entre présent et passé génèrent des promesses, des attentes chez le lecteur qui ne seront pas récompensées si on recherche l'efficacité narrative.

On se laisse embarquer par le récit si on adhère à la volonté de l'auteure de restituer le chaos de l'esprit et la valse des sentiments propre à une adolescente pas bien née. Loin de vouloir mener l'intrigue de manière souveraine, l'auteure emprunte le chemin tenu de la conscience de Linda, quatorze ans, témoin du drame. La jeune fille s'impose à nous avec sa difficulté d'être en prise avec le monde et sa solitude que l'on décèle à travers son poisseux ennui, ses pulsions obscures, mais aussi sa stupéfaction face à la tragédie.

En se concentrant sur cette jeune fille à moitié sauvage, livrée à elle-même par des parents négligents, le récit prive d'une certaine intensité tragique le drame qui se joue sous nos yeux. Le récit est implacable d'autant plus qu'il y a chez Emily Fridlund une capacité à restituer les comportements et les sentiments de l'adolescente en tournant le dos à toute analyse psychologique. Il n'y a pas d'échappatoire, d'une manière directe on se prend tout en plein visage comme un bloc de glace, le tempérament bourru voir brutal de Linda ôtant toute sa part d'empathie au récit.

Ce n'est pas le roman le plus agréable que j'ai pu lire mais il témoigne de belles qualités de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          829
Une histoire des loups

C'est l'histoire de Madeline, une adolescente de seize ans dont les parents ne possédant pas de voiture, rentrait de l'école en marchant six kilomètres sur une route qui longeait un lac .. Elle s'enfonçait dans une colline non déneigée, même en hiver il lui fallait marcher de longues minutes dans la neige et les sumacs ..........le temps pour elle de rentrer à la maison, il faisait nuit .......

Mais c'est "son univers " : elle vit dans le fin fond du Minnesota, avec ses parents, anciens hippies qui habitent dans une cabane au bord d'un lac, coupé du monde .......

D'ailleurs de quoi vivent - ils ?, mystère.

La vie de cette adolescente un peu sauvage tourne autour du bois qu'il faut couper, du lycée et des devoirs à faire , elle est complétement fascinée par les loups et la nature , elle fait des balades en canoë sur le lac .......

Un jour, une famille qu'elle observait à travers ses jumelles emménage sur la rive opposée du lac ........

Patra, la mère exerce une sorte de fascination sur Madeline .La vie aisée de ce couple et de leur enfant dont l'existence semble si différente de la sienne l'intrigue .......

Elle devient la Baby- Sitter de Paul, quatre ans ........elle lui fait découvrir le bois , la cabane en liberté .......



Le père , scientifique , professeur d'université , est étrange, souvent absent .......

C'est un ouvrage onirique, troublant où le lecteur sent que cela ne tourne pas rond, les images poétiques sont bien réelles. L'auteur réussit à instiller une sorte de malaise , l'ambiance est pesante , on sent le bruissement des feuilles et la morsure du froid , on entend le chant des oiseaux, on se réchauffe à la caresse du soleil ,les bourgeons peuvent être aussi durs que des pointes de flèche, les bois particulièrement vides et sereins , les amoncellements de neige dans les ravins, les écureuils et les mésanges à tête noire, les aiguilles de pin, le lichen des rennes , les écorces , Paul et Linda s'asseyaient pour manger leurs bretzels en silence ....On est troublé par les brusques changements d'époque, les retours en arrière, les allusions au procès, que se cache t- il derrière la fragile gaieté de Petra la mère et l'autorité sourde du père :Léo?

Je n'en dirai pas plus ........

Un roman noir, tragique, original à l'ambiance pesante , comme régie par la nature ......tendue et une adolescente sensible et maladroite , sauvage , vagabondant et hantant les forêts,confrontée à une histoire concernant une famille particulière ....L'écriture est belle !

J'ai eu du mal à appréhender cet ouvrage, thriller ? C'est un premier roman chez Gallmeister , traduit de l'Americain par Juliane Nivelt .

Ce n'est que mon avis , peut- être maladroit , je le reconnais .

Commenter  J’apprécie          6110
Une histoire des loups

"Elégant et troublant" me dit le Los Angeles Times...



Mais c'est un peu facile de "troubler" quand on ne dit rien ou presque , qu'on suggére sans raconter vraiment, quand le lecteur patauge dans l'espace temps d'un livre... Pour troubler vraiment, il aurait fallu que ce roman soit plus punchy, plus psychologique, qu'on aime le personnage principal , qu'on suive en stressant, ses états d'âmes...

Décue , pas déçue, je ne sais pas. Je resterai avec une impression de "pouvait mieux faire si..."



Car l'auteure pour raconter une histoire dont le vrai fil conducteur est une gamine de quinze ans paumée, dont personne ne s'occupe vraiment , "élèvèe en plein air" choisit de nous raconter deux histoires en parallèle.

Face A : Linda va au lycée et n' a aucun ami. Les garçons ne la regardent pas, les enseignants , non plus, elle ne brille pas par son intelligence. Un prof va être accusé de détention d'images pornographiques et d'attouchements sur une élève, laquelle va être un peu ostracisée par ses camarades , en "représailles" . Et Linda va essayer de se rapprocher de cette fille, sans beaucoup de succés et dévellopera dans les années à venir une pensée " ( Qu'est ce qu'il est devenu ? ) à l'égard de ce prof, un peu malsaine...

Il faut dire que la Linda ne sait pas trop où passer, quoi faire de sa peau. Ses parents (ex adeptes d'une secte) la regardent sans la voir (quand ils la regardent !).

Face B: Un couple aménage avec leur petit garçon, sur le côté opposé du lac, Linda va devenir leur baby-sitter jusqu'à ce que...

Et là encore, on ne sait pas trop ce que Linda recherche . Une autre famille ? Une meilleure amie en la personne de la mère ? Une façon de tromper son ennui ? C'est flou, et quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup !

On suivra la réaction assez étrange de Linda à cet événement dramatique . Mais là encore, elle ne sait pas trop quoi faire, hésite, peut user d'un drôle de pouvoir qui lui donne un peu le vertige du haut de ses quinze ans... Comment se positionner ? Qui soutenir ? Sous quel angle raconter les choses ?

A la fin, c'est clair, elle aurait voulu être choisie. Elle cherchait donc , ce que personne ne lui offrait, un peu d'attention, une éducation, de l'amour , un truc de ce genre-là...

La religion peut parfois faire des ravages.



On est dans un roman Gallmeister, donc , forcément, la nature est belle, le décor sans pollution, sauvage. Est ce que cela suffit ?

Il manque un souffle, de la psychologie. Oui, l'écriture est élégante et troublante, mais l'histoire n'est pas puissante, et la jeune Linda, je l'ai oubliée aussitôt refermées ces pages...

La construction est onirique , décousue, non chronologique; on passe d'une époque à l'autre, et si on apprend deux ou trois choses sur l'adulte qu'est devenue Linda, c'est bien trop succinct. Cette construction est en elle-même troublante, mais dans le sens négatif. le lecteur patauge dans les pensées de Linda. C'est sûrement voulu, mais cela empêche toute empathie, affection pour ce personnage , somme toute bien seule...

Une histoire des loups sans loups...



Commenter  J’apprécie          531
Une histoire des loups

Une histoire des loups est le premier roman d’une jeune nouvelle voix de la littérature américaine, Emily Fridlund : brillant suspense psychologique , "Une histoire des loups" raconte l’histoire de Madeline, adolescente un peu sauvage, qui va voir sa vie chamboulée par l’apparition d’un couple de nouveaux voisins,à travers une année cruciale qui laissera des séquelles dans la vie d’une adolescente



Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le livre plonge le lecteur dans une ambiance de doute et de tension, qu'on sent dès les premières lignes d’ « Une histoire des loups ».



La façon dont Fridelund raconte cette histoire nous laisse peu de doute sur le mauvais pressentiment qu'on a et nous plonge dans une attente fébrile de ce tragique événementqui surviendra progressivement, la romancière sachant distiller petit à petit les indices d'un récit qui alterne joliment entre passé et présent.



Dans la lignée des romans de nature writing, l'auteur nous livre des descritptions d'une Nature éblouissante et toute puissante, avec une foret majestueuse, qui semble vraiment être un personnage à part entier de l’histoire, : tant ce décor du nord du Minnesota, ses chemins forestiers sombres, ses lacs, ses cailloux, constituent un décor parfaitement mis en valeur par l'auteur.



On pense forcément un peu au "Sukkwan Island » de David Vann avec cette même tension palpable et constante et cette nature aussi somptueuse que dangereuse .



Un récit aussi glaçant que poétique.magnifié par les décors sauvages du Nord du Minnesota.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          531
Une histoire des loups

***

Madeline est une jeune fille solitaire. Elle habite au fond des bois, dans une cabane au confort sommaire, avec ses chiens et ses parents. Issue d'une communauté hippie, cette famille n'est pas des plus unies : mère et fille se parlent peu et ne semblent pas avoir de lien particulier.

Quand les nouveaux propriétaire prennent possession de leur maison de l'autre côté du lac, en face de chez Madeline, c'est un peu l'attraction... La jeune fille va très vite faire connaissance avec Patra, la mère, et Paul, le petit garçon du foyer. Le père n'est pas souvent à la maison et le trio multiplie les jeux, les ballades et les repas ensemble.

Mais quelque chose n'a pas l'air normal. Du haut de ses 15 ans, Madeline ne saurait dire quoi mais elle sent que le danger rôde... Et nous aussi !!!

Ce roman est étrange... L'histoire et les personnages sont plutôt classiques, sans vague ou approfondissement quelconque. Mais l'écriture est efficace !! Précise, concise, avec chaque mot à sa place... L'atmosphère est lente, moite et ce danger qui sommeille nous prend à la gorge. Le dénuement n'a rien d'extraordinaire mais il a le mérite de nous faire respirer, alors qu'on s'était retenu depuis le début de notre lecture. Un roman à découvrir pour son écriture et son ambiance, sans aucun conteste !!
Commenter  J’apprécie          510
Une histoire des loups

Nous voilà plongés au cœur de la nature, dans la forêt, sur un lac et auprès d’animaux.

Emily Fridlund parvient à nous faire avancer à pas de loup dans une atmosphère étrange, mystérieuse. Le climat est troublant, dérangeant. L’histoire aurait pu être captivante mais sa construction ne m’a pas convaincue. Si l’écriture est belle (traduction), le fait de passer trop souvent et trop rapidement à des époques différents n’a pas facilité la lecture, et de plus, cela n’apporte rien.

Madeline , adolescente de 15 ans va avoir l’opportunité de faire du baby sitting auprès de Paul, petit garçon de 4 ans. Madeline va passer beaucoup de temps auprès de lui, de sa mère Patra et de son père Léo. On sent bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans cette famille, les relations sont perturbantes, l’atmosphère se fait de plus en plus pesante, oppressante.

Cette impression est vite confirmée , nous savons rapidement que Madeline sera amenée à témoigner lors d’un procès. Nous sommes prévenus, ce qui aiguise notre vigilance de lecteur.

Je suis mitigée au terme de cette lecture, d’où mes trois étoiles. Le thème est intéressant, l’environnement bien choisi, l’écriture belle mais je n’ai pas adhéré à la construction du roman.

Commenter  J’apprécie          440
Une histoire des loups

Madeleine, adolescente de quinze ans est engagée comme baby-sitter de Paul, cinq ans, par sa mère, Patra. Mais la banalité du propos élabore le drame.

Après maints errements au fil des pages, entre passé, présent et futur, une seule question reste : Pourquoi mettre autant de talent au service d’une histoire qui n’en est pas une ? Pourquoi transformer un roman en une longue litanie de platitudes ? C’est dommage…
Commenter  J’apprécie          390
Une histoire des loups

Comment faire la chronique d’un roman où l’on a pas réussi à rentrer dans l’histoire, que l’on a survolé en soupirant, en sautant des lignes, des paragraphes, des pages, des chapitres entiers ?



Impossible me direz-vous…



Je vais tout de même essayer : déjà au départ, j’ai eu du mal à m’attacher à Madeline, la narratrice, dont je trouvais le récit décousu, inintéressant, et dont j’ai eu envie quelques fois de lui coller une claque pour la faire réagir.



De toute façon, pas moyen de m’attacher aux autres personnages du livre, même au gamin de 4 ans, Paul, que j’aurais aimé balancer dans le lac… Rien de moins !



Pire, je n’aurais pas dû relire le premier tome de Soeur Marie-Thérèse des Batignolles (Maëster) car le petit Paul, je le voyais avec la tronche du petit Attila que l’on croise dans la bédé et je vous jure que ça ne le mettait pas en valeur !



Les loups, que je cherche encore, même si j’ai capté que c’était une métaphore et que les loups de l’histoire devaient être l’Homme qui, comme tout le sait, est un loup pour l’Homme.



Le récit m’a donné une impression de froideur, comme si l’auteur me tenait volontairement à distance de son récit, me fermant la porte d’entrée, survolant des sujets qui auraient sans doute mérité un traitement plus en profondeur.



Autant j’apprécie les romans où les époques s’alternent dans les chapitres, autant ici j’ai trouvé les allers-retours lourds, pénibles, chiants et la plupart n’étaient même pas indispensables, sans parler des circonlocutions (ou l’art de tourner autour du pot) et des faits qui étaient anecdotiques et qui n’apportaient rien à l’histoire.



J’avais eu ouïe dire que j’allais me retrouver face à roman très psychologique et je m’attendais à un suspense à couper au couteau, plus tendu que le soutif de Lolo Ferrari après s’être faite regonfler les nibards, ou à une atmosphère épaisse comme un discours d’un politicien pris les doigts dans le tiroir-caisse, et au final, comme disait l’autre, ça a fait « Pchitt ».



Oui, l’histoire dramatique de Paul, petit garçon embarqué dans une histoire bien tordue c’est révélée être d’une banalité affligeante, ou alors, c’est la manière de la raconter qui était mauvaise et de ce fait, je n’ai pas réussi à pénétrer dans cette histoire.



Chronique d’un drame annoncé, somme toute.



Mon drame a moi c’est de finir déçue par un roman de l’écurie Gallmeister, déçue par un roman que j’avais coché (stabiloté, même !) dans cette rentrée littéraire de septembre 2017 et dont j’attendais beaucoup.



Allez, au suivant !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          3911
Une histoire des loups

Ce n'est pas que je n'aime pas les romans Gallmeister - pour l'instant, ce serait plutôt le contraire -, mais je n'apprécie guère leurs quatrièmes de couverture qui, pour le genre thriller version nature writing et intimiste, me semblent se répéter inlassablement. La dernière phrase est presque toujours du genre "Et là, c'est le drame...", ce qui donnerait à penser que tous ces romans sont des épigones les uns des autres. Je n'ai pas assez de recul pour avoir une vue d'ensemble, mais Une Histoire des loups se démarque du genre dans lequel il est censé s'insérer. Et pour le coup, je ne savais pas très bien quoi en penser après l'avoir refermé.





La narratrice, Madeline, raconte une histoire ancienne, une histoire qu'elle a vécu à 15-16 ans. Une histoire dramatique, c'est certain. Une histoire déstructurée, faite d'allers-retours dans sa mémoire, une histoire qu'elle a assimilée comme elle le pouvait, et dont le récit va être entremêlé avec d'autres. Une intrigue secondaire porte sur une affaire de pédophilie qui a eu lieu dans son lycée juste avant le début de l'intrigue principale, les autres interventions narratives s'intercalant entre les deux, mais se rapportant en général à des époques ultérieures de sa vie. Mais le drame en question, c'est le chemin qui va mener à la mort d'un petit garçon (ce qui est dévoilé dès les toutes premières pages) dont Madeline a été la baby-sitter. Attention cependant: il ne s'agit pas de la reconstitution d'un crime, du moins pas dans le sens où on l'entend habituellement.





Madeline raconte sa relation avec l'enfant , Paul, la mère, le père, famille qu'elle a d'abord observée de loin, depuis chez elle, et qui paraît idyllique comparée à celle de l'adolescente dont les parents sont, non pas maltraitants, mais négligents et très pauvres. L'environnement de Madeline serait probablement étouffant sans la nature qui l'environne et avec laquelle elle fait plus ou moins corps. Seulement, Madeline va échanger un univers étouffant contre un autre. La gentillesse de Patra, la mère de Paul, masque difficilement un malaise inhérent à cette nouvelle famille, qui semble l'accepter comme l'une des leurs. Paul lui-même adopte parfois un comportement étrange ; sans parler du père, Leo, qui apparaît bien plus tardivement mais instaure définitivement l'angoisse. Une Histoire des loups, thriller psychologique ? Pas évident de classer ce roman dans une catégorie.





Je me suis posée beaucoup de questions après la lecture, et les discussions sur Babelio avec horline et Annette55 m'ont amenée à y voir un peu plus clair, du moins à m'inciter à me lancer sur une piste interprétative. Les questions que je me posais étaient du style : "Mais pourquoi ce procédé narratif ? N'est-ce pas juste une astuce pour étoffer le texte et en faire un roman plutôt qu'une nouvelle ?", ou "Pourquoi Emily Fridlund a-t-elle écrit précisément cette histoire ?", et surtout "Qu'est-ce qu'Emily Fridlund a voulu nous dire ?" Sur la première question, horline a émis une hypothèse intéressante que je résume à peu près, mais dont je lui laisse bien entendu la genèse : Madeline, non seulement perdue au moment des faits, ne sait pas quoi faire de cette histoire qu'elle a vécu, et reste confuse au point que les liens chronologiques ne peuvent plus s'établir clairement. Il faut lire les commentaires de la critique de horline pour saisir plus subtilement ce qu'elle en dit.





Sur la seconde question, il est probable, comme le souligne Annette55, que nous n'aurons jamais la réponse (ou pas avant longtemps). Si on comprend bien la démarche de David Vann dans Sukkwan Island, roman cathartique, si on peut imaginer qu'Emily Ruskovich n'est pas étrangère au sujet de la démence précoce, il est plus difficile de deviner ce qui a amené Emily Fridlund à traiter à la fois de l'adolescence et de la négligence parentale sous cet angle précis, et d'autant plus lorsqu'on aura lu la partie "Remerciements" (qui pour une fois est dotée d'un réel intérêt). Elle y écrit notamment : "Paul est un composite fictionnel de nombreux enfants de notre nation, mais son cas n'est pas inspiré d'un enfant ou d'un procès spécifique." Là, forcément, je me dois d'ajouter un élément essentiel qui concerne l'intrigue principale : les parents de Paul sont des adeptes de la Science chrétienne, ce qui a un rôle primordial. Pourquoi Emily Fridlund a-t-elle choisi des personnages adeptes de cette religion, dont, personnellement, je ne connaissais rien ?





Je suis donc allée m'informer sur la Science chrétienne, ce qui m'a permis de comprendre certaines phrases hermétiques des parents de Paul, de découvrir que ça existe en France et que ça n'est pas classifié dans les sectes. Mais aussi de m'attaquer à ma troisième question : "Qu'est ce-ce qu'Emily Fridlund a-t-elle voulu nous dire ?", au-delà d'une simple dénonciation de certaines pratiques discutables et d'une croyance qui mènerait à la négligence parentale. La Science chrétienne professe que le Mal n'existe pas, que le Mal est une vision déformée des humains. La maladie, la douleur, le chagrin, le péché, ne sont que projections générées par la méconnaissance de Dieu - vous excuserez mon manque de rigueur dans mes explications, tout ça est très nouveau pour moi, et complètement barré, à mon humble avis. On sait que ce genre de croyances pullulent aux États-Unis, ce qui explique déjà mieux qu'une auteure américaine s'en soit servi comme toile de fond pour un roman. Mais je pense qu'il y a davantage que ça.





Un passage du livre que Madeline semble écrire pour Ann, son ancienne colocataire, m'avait titillée :

"[...] je ne lui confiai jamais ce que je pensais vraiment de la science chrétienne qui, selon moi, offre une des meilleures explications à l'origine du mal.

L'origine du mal, la voici, Ann.

Aujourd'hui je pense : c'est cette histoire-là que je veux raconter."

Je n'ai pas eu l'impression que Madeline nous expliquait tant bien que ça les origines du mal (vaste question...), mais je crois qu'Emily Fridlund a voulu écrire un roman du Mal, qu'elle a voulu s'attaquer à la littérature du Mal à sa manière. Il me semble que les allers-retours chronologiques, les intrigues imbriquées, nous montrent des personnages qui ont tous une part de mal en eux : Madeline, qui à plusieurs reprises s'adonne à la méchanceté - notamment en laissant dehors le chat de Patra qui veut rentrer chez lui, en espérant le voir s'en aller dans les bois ; Lily, la jeune fille qui accuse son professeur d'attouchements sexuels à tort ; le professeur en question, qui, s'il n'est pas passé à l'acte, aurait rêvé de faire bien pire ; les parents de Madeline, qui négligent leur fille ; Paul, qui se conduit de façon tyrannique, et joue de façon très bizarre avec une petite fille au parc ; et évidemment Leo et Patra, les parents de Paul, qui au nom d'une croyance refusent de voir la maladie de leur fils ou imaginent que Madeline est capable, par son absence de croyance, d'avoir créé cette maladie de toutes pièces. Tous jouent à un moment ou à un autre à un jeu de dominant/dominé malsain, ce que la trame narrative fait finalement ressortir. Le mal est inhérent à l'espèce humaine, il peut se dévoiler chez tout le monde, à des degrés différents, pour des raisons différentes, à n'importe quel moment. Comment se dépêtrer avec notre part sombre ?





Mais si ça se trouve, j'ai trop lu Barbey d'Aurevilly...









Critique de horline :

https://www.babelio.com/livres/Fridlund-Une-histoire-des-loups/964460/critiques/1426483
Commenter  J’apprécie          372
Une histoire des loups

Voilà un roman plus atypique que nous propose les éditions gallmeister , un drame, un thriller psychologique qui nous emmène là où je ne m'y attendais pas. Je crois qu'il faut finalement un peu de recul pour l'apprécier. Je ne reviendrais pas sur le résumé , il est assez explicite et ne spoile pas mais je donnerai juste mes impressions : c'est un roman où l'on ne comprend vraiment ce qui est en train de se passer qu'à la fin car les personnages restent assez mystérieux. On comprends mieux leurs comportements quand on apprend un peu plus de leur histoire donc il faut un peu de temps. En attendant, je ne me suis pas attachée aux personnages du tout, je n'ai pas eu d'empathie pour eux car j'avais envie de les secouer et de leur ouvrir les yeux. Il y a un côté dérangeant, un peu malsain . Cependant, je trouve que c'est bien construit dans l'ensemble (même si quelques longueurs et passage dont on ne comprend pas l'utilité), éclairant, que le récit est fascinant même si l'incompréhension demeure envers ce genre de personnes.

Challenge USA

Challenge Mauvais genre
Commenter  J’apprécie          360
Une histoire des loups

Ce premier roman est subjuguant, étrange, addictif... C'est grâce à Annette que je l'ai découvert, merci à elle!



Nord du Minnesota , ses hivers glaçants , ses marécages envahis de moustiques l'été... Une voix adulte , celle de la narratrice, se fait entendre, entremêlant rėflexions au présent ,souvenirs de sa petite enfance dans une communauté hippy et d'une année particulière , lorsqu'elle avait quinze ans. A cette époque de son adolescence, Madeline, que l'on surnomme " La cinglée" vit en marge, solitaire et sauvage. Elle aime se promener dans les bois qui entourent sa maison, avec ses chiens. Ses parents, seuls "survivants" du groupe éclaté vivotent.



Arrive, sur la berge d'en face, une famille qui la fascine, elle qui s'ennuie entre le lycée, sa mère devenue chrétienne par pénitence, son père taiseux; d'abord voyeuse depuis son grenier, elle s'immisce peu a peu dans leur intimité, en devenant la baby-sitter du petit Paul, quatre ans.



Mais ce bref aperçu ne dévoile rien de la singularité de ce roman, qui semble au départ plutôt un thriller car on nous laisse deviner qu'un drame a eu lieu , lié à cette famille voisine. Cependant, il n'en est pas vraiment un, ou plutôt il s'associe à d'autres genres: introspectif, psychologique, social.



Madeline nous confie des bribes des circonstances du drame, certes, mais de façon souvent indirecte, évoquant d'autres événements du passé, notamment son attirance pour une élève de son école, qui lui semble mystérieuse, Lily, d'origine indienne. C'est un aspect déconcertant du livre, mais c'est également ce qui en fait le charme, ces digressions qui n'en sont pas vraiment car tout tourne autour d'un sentiment de culpabilité, d'illusions qui déforment la vérité.



Madeline, ou Linda, Matty... Voilà une jeune fille secrète, aux multiples visages, à la fois innocente et portant un regard ironique , acéré, sur son entourage, devenue une femme désabusée, perdue. Un être attachant, dont l'enfance perturbée, livrée à elle-même , a laissé des traces indélébiles. Elle se cherche, cherche aussi à être vue, aimée , et c'est la nature qui la réconforte le mieux. J'ai d'ailleurs trouvé les descriptions du lac, des animaux, des saisons fort originales, souvent personnifiées de manière captivante.



Le titre reflète bien à lui tout seul l'étrangeté de ce roman: devant présenter une exposé pour un concours sur l'histoire des hommes, Madeline préfère parler des loups... Comme si la réalité était autre, comme si les pensées s'échappaient ailleurs...



" Quelle est la différence entre ce qu'on veut croire et ce que l'on fait?" Tout est là, dans cette question que se pose la narratrice... Un roman vraiment à part, et je suis d'accord avec Annette, qui n'est pas évident à commenter. Il mérite en tout cas d'être lu!
Commenter  J’apprécie          346
Une histoire des loups

Madeline, ado de 14 ans, vit avec ses parents et ses chiens dans un coin perdu du Minesota où la forêt et les lacs s'imposent.



Quand une famille aisée s'installe dans la belle maison en face de chez elle, la jeune fille les espionne. Très vite, elle devient la baby-sitter de Paul, enfant à la santé fragile. Elle passe des journées entières avec lui et tient aussi compagnie à Patra, sa mère, qui la fascine. Le père est chercheur en sciences et travaille loin. Mais elle sent comme un malaise quand il est là. Quelque chose cloche.



Madeline se fait appeler Linda par ses voisins. Elle a une personnalité insaisissable, elle est en retrait, comme flottante. À l'image de ce roman. J'utilise beaucoup de peut-être et de conditionnels, car ici, rien n'est certain. Et c'est ce qui fait tout le charme de cette histoire. L'auteure lance plusieurs intrigues sans toujours aller au bout, mais sans savoir pourquoi, j'ai aimé ces points de suspension qui laissent grande liberté au lecteur.



Le drame, lui, est annoncé, certain. Tout en subtilité, Emily Fridlund nous y mène, à travers les non-dits, les détails et les regards échangés.



Les personnages secondaires sont tout aussi énigmatiques, souvent dangereux ou en danger. Et cette histoire des loups sonne comme une métaphore, un avertissement.



Cette lecture m'a intriguée et captivée. Le portrait de Madeline est joliment esquissée, une capacité à se replier dans son imaginaire mais aussi à survivre en pleine nature. Elle m'a fait penser à certaines adolescentes des romans de Laura Kasischke.



Je sais que les avis ont été partagés sur ce livre. Je crois qu'on peut facilement se faire avoir en imaginant lire un thriller, ce qu'il n'est pas. Ce livre est un cri qu'on entend au loin, on est plus dans la genèse et les répercussions du drame qu'au cœur de ce dernier.



Je vous invite donc à vous laisser porter, peut-être vous perdrez vous au milieu du lac, mais la balade est délicate et réserve bien des surprises.

Commenter  J’apprécie          323
Une histoire des loups

Je ne pensais pas un jour être déçue par un roman de chez Gallmeister. Quelques descriptions de paysages pour faire nature writing, mais le reste… Pas de loups comme l’indique le titre, existent seulement au figuré. Madeline, 15 ans, vit dans une cabane avec ses parents dans le Minnesota. Sa vie va changer lorsqu'un couple, avec enfant, vient s’installer de l’autre côté du lac. On comprend, dès la première page, que cet enfant est mort. Donc retour arrière, puis dans le futur qui parle de procès et de la bondieuserie du père. Une autre histoire de prof pédophile s’insère dans les pages sans avoir de lien au final. Personnages antipathiques et mous. Pas toujours facile de suivre cette écrivaine qui dit les choses à demi-mot où étrange comme à la page 279, dans une pharmacie, je cite : « Au fond du magasin, un père brûlé par le soleil, en tongs et maillot de bain, essayait d’extraire un manche à balai de la bouche d’un enfant. » Bref, je ne sais pas ce qu’ils fument dans cet état, mais pour tout comprendre, faudrait partager la fumette avec eux pour décodage.
Commenter  J’apprécie          303
Une histoire des loups

Perturbant, ce roman, qui m'a paru comme très novateur tout en me donnant une impression de déjà vu.

Déjà vu en effet dans la littérature américaine récente cette figure de très jeune fille étrangement liée à la nature - l'animale Tracy de Sauvage de Jamey Bradbury ou la saisissante Turtle de My absolute darling par exemple.Mais pas comme ça. Ici, la jeune fille qui se coule dans l'eau et la forêt n'a pas cette sauvagerie ni cette force. L'étrangeté est pourtant là, palpable. Parce que l'histoire est inconcevable? parce qu'elle ne nous est pas livrée dans l'ordre que l'on attend?



Oppressant aussi ce roman, on y manque d'air. Il faut dire que c'est uniquement à travers Madeline que l'on traverse cette histoire. Madeline, quinze ans, qui connait l'histoire des loups, qui ouvre très peu la bouche, mais qui observe beaucoup. Le lecteur est dans la tête de Madeline, est forcé de regarder à travers ses yeux, de respirer à travers ses branchies car il semble que Madeline respire et absorbe le monde comme un poisson, il se passe quelque chose devant ses yeux et c'est le bruissement du vent dans la branche, le détail au sol ou la température de l'air qu'elle perçoit. Et le lecteur avec.



Voilà pourquoi ce roman m'a paru perturbant, et oppressant. Pourtant, il ne s'agit que d'une jeune fille invitée à faire du baby sitting chez une famille aimante de l'autre côté de la rivière; il suffit donc de penser que tout va bien.

Commenter  J’apprécie          290
Une histoire des loups

Roman poignant, "Une histoire des loups", m'a pris aux tripes, bouleversé au delà du concevable, mais comment partager ma fureur et celle d'Emily Fridlund .





Entre « Chanson Douce » de Leila Slimani et « Daddy Love » de Joyce Carol Oates, il y a le cri étouffé de Paul, son agonie muette, des mots qui ne sont plus des mots d'enfants, une supplique Fee-fi-fo-fum inaudible pour Patra la maman ou pour Léo le papa !

Non les prières ne sauveront pas le petit Paul du haut de ses quatre ans, Quelle Église peut être assez folle pour le laisser mourir?







J'ai lu et relu les pages 195 à 218. Tout est dit, exprimé et avoué avec une minutie chirurgicale, le petit Paul est malade, et les parents ne le voient pas, ils ne veulent pas le voir car leur Église leur enseigne qu'ils ne doivent à aucun moment douter de la bonne santé de Paul.



Pire encore, la maman accuse la baby-sitter de la mort de Paul. La baby-sitter déclare page 251 : "Elle me cracha au visage. C'est toi qui pensais à lui de cette manière là. C'est toi qui l'as regardé et qui a vu un petit garçon malade !"





Madeline, ou Linda la baby-sitter s'est rendue compte de l'aveuglement des parents, de leur refus de le montrer à un médecin, de dire à ceux qui s'inquiétaient de la réalité des souffrances de Paul. Mais elle a entendu la mère répondre qu'il allait beaucoup mieux.

Madeline pouvait-elle s'opposer à Léo qui dans la nuit précédant le drame, écrivait une longue méditation expliquant la spiritualité de Paul, son immortalité, la puissance de l'esprit sur le corps?



Madeline avouera, page 251 après un étrange frisson, "j'ai compris que je faisais simplement parti du mal qui avait emporté Paul".



Emily Fridlund développe pour nous quelques élément clés de la pensée religieuse de Léo. J'ai relevé cette courte citation qui refuse de voir la mort, et qui envisage la vie d'une façon continuelle et immortelle, "La mort est la croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin , selon les scientistes chrétiens".



Pour eux Paul n'est pas mort !



Ils se délectent tout au contraire de la maturité de Paul, dans cette prière, que je lis page 202,

"Ton mal au ventre et toutes les autres choses qui te mentent et font semblant d'être vraies. J'ai compris qu'il connaissait mieux que moi sa propre nature spirituelle. Je rends éternellement grâce à cette Église.





Ne sommes nous pas parfois confrontés à ces dérives religieuses, où le corps est nié, où l'esprit serait en mesure de dicter sa loi à la matière, de permettre à ceux qui croient, d'échapper à la condition humaine, et répondre à l'appel de dieu à la sainteté, pour rejoindre le peuple élu.



Faire de Paul un martyr peut-il permettre de sanctifier les parents homicides ?

La loi de dieu revendiquée par le prêtre dans le livre Daddy Love est-il recevable ?





La grande originalité de Emily Fridlund est de nous confronter à ces courants de pensée très élitistes, qui nient le droit des enfants, qui de façon sournoise accuse celui qui veut sauver, souhaite l'enfer à celui qui ne croit pas et porte préjudice à la vie.



Avec Tc Boyle je remercie Emily Fridlund de s'attaquer à ces Églises, qui condamnent à ces prêcheurs irresponsables, page 268 elle restitue cette phrase de Mary Baker Eddy , » la mort est simplement une croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin ».



la beauté de la nature sauvage qui entoure ce drame, ajoute un parfum enivrant à cette réflexion sur la vie. Car on n'a pas seulement ôté la vie à Paul, on lui a retiré le droit de s'épanouir et d'entrevoir la beauté du monde qui l'entourait ;



la complexité de l'adolescence de Madeline est à mesurer a travers son parcours familial et étudiant. Emily Fridlund a su donner une épaisseur et une tendresse à ce personnage central. Ses déclarations page 275, pendant le procès prennent à la gorge, elles sont d'une lucidité indiscutable, Patra sous l'emprise du papa était tétanisée. .



Un roman témoignage, une qualité de réflexion que l'on ne peut que rapprocher de Joyce Carol Oates par la finesse avec laquelle est démonte les comportements toxiques .



Commenter  J’apprécie          290
Une histoire des loups

Madeline vit dans un coin perdu, au bord d’un lac.

Adolescente solitaire elle est très proche de la nature et observe le monde des adultes avec curiosité, tout en gardant ses distances.

Lorsqu’un couple avec un jeune enfant s’installe dans une maison voisine, la jeune fille oublie ses craintes et n’a de cesse de pénétrer l’intimité de ces inconnus.

Madeline va devenir rapidement leur baby-sitter.



Le moins que je puisse dire est que ce livre m’a laissée de glace.

Je n’ai rien trouvé de troublant et d’hypnotique dans ces lignes, comme j’ai pu le lire dans de nombreuses critiques.

J’ai eu l’impression de survoler une histoire terriblement longue à démarrer, dans laquelle les non-dits priment sur l’intrigue.

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages aux caractères que je n’ai pas su définir.

J'ai également eu des difficultés à suivre l'intrigue par moment, les époques se mélangent et on alterne les paragraphes où Madeline, l’héroïne est adulte ou enfant.

L’écriture sans originalité, assez confuse par moment, n’a pas davantage retenue mon attention.



Les rendez-vous manqués, les déceptions, cela arrive dans la vie d’un lecteur et c’est une première pour moi avec un roman paru chez Gallmeister, maison d’édition dont j’apprécie, comme beaucoup, la ligne éditoriale.

Commenter  J’apprécie          280
Une histoire des loups

Une histoire des loups, c'est comment se laisser happer par un roman dont, tout au long de la lecture on attend de savoir où va nous emmener l'auteure. Un récit fait de flashbacks qui s'incorporent au temps présent, une narration qui parfois vous donne l'impression de perdre le lecteur. Et pourtant, l'envoûtement fait son oeuvre. On ne le lâche pas facilement ce livre.

C'est Madeline (alias Linda dans son délire d'adolescente) qui raconte, elle à 15 ans, 5 ans, 37 ou 26 elle raconte les gens qu'elle croise, dans son Minnesota natal, où ailleurs, elle raconte la nature, elle raconte sa famille, elle raconte cette autre famille que sa curiosité amènera à côtoyer au plus près.

Emily Fridlund sait ménager le suspense, parce que derrière les mots de la jeune fille, on sent que va se jouer un drame, mais quoi ?

Elle noie le poisson dans un lac de souvenirs si vaste qu'il faudra de la patience au lecteur pour comprendre.

Une histoire des loups, (encore un fantasme de l'héroïne), un Ovni littéraire comme on prend plaisir à en croiser dans notre ciel de lecteur... Et moi, les Ovnis, ils me font pas peur, au contraire, je les accueille à bras ouverts...
Commenter  J’apprécie          280
Une histoire des loups

Mauvaise pioche pour ma part. Même s'il s'agit d'un premier roman, j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire, aux personnages. L'histoire tourne en rond, s'étiole, sans vraiment creuser son sujet en profondeur.

Je ne suis pas rentrée dans le roman, je n'ai pas saisi les intentions de l'auteure.

Je garde une impression de survol de l'histoire, il m'a manqué le petit truc qui fait que l'on trouve un petit intérêt à toute lecture d'un roman à un moment donné.

Il plaira sans doute à d'autres et c'est tant mieux, cela restera pour moi un rendez vous manqué.
Commenter  J’apprécie          274
Une histoire des loups

Une fois n'est pas coutume, je referme un Gallmeister un peu désabusé. Et que je ne sais pas vraiment comment chroniquer...



Car Une histoire des loups est un roman noir à la fois simple et complexe.



Simple comme sa dramatique histoire, que l'on voit monter en puissance au fil des pages à travers le récit de Madeline/Linda, jeune adolescente vivant à la sauvageonne avec ses parents dans une cabane de bord de lac au coeur d'une forêt du Minnesota. Devenant baby-sitter de ses voisins nouvellement emménagés, elle va s'attacher à Paul leur fils, mais aussi à Patra la mère. Décelant peu à peu le déséquilibre flagrant de cette famille étrange, sans pour autant pouvoir réagir. Jusqu'au drame.



Complexe, car cette pseudo-intrigue thrillero-psychologique n'est pas l'objet du livre, loin de là. Emily Fridlund nous entraîne dans une plongée dans la psychologie compliquée de Madeline ; nous confronte à la problématique de nos propres réactions ou absences de réactions face à l'évidence de certaines situations ; en appelle à la mystique religieuse du bien et du mal, des loups qui nous entourent ou que nous pouvons parfois être...



Et c'est là qu'elle m'a perdu. Non que je sois trop binaire pour la suivre sur ces chemins, mais là, pour le coup, il y en avait un peu trop.



Reste une très belle écriture, surtout quand elle se plaît fréquemment à décrire ces paysages rustiques, durs et sauvages de cette Amérique hors du temps, authentique, où tous les marqueurs du Nature Writing sont convoqués : les arbres, le lac, le canoë, les cerfs, les chiens, les scumas, la neige, le vent, les cabanes... Un Minnesota hors du temps, peut-être pas si irréaliste que cela !
Commenter  J’apprécie          260




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emily Fridlund (587)Voir plus

Quiz Voir plus

Les mouvements et courants littéraires français

Courant poétique formé par un groupe de sept poètes dont le nom est emprunté à une constellation de sept étoiles (1549-1560).

La Grande Ourse
La Pleiade
la Couronne boréale
Le Zodiaque

10 questions
704 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mouvements , franceCréer un quiz sur cet auteur

{* *}