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Citations de Emma Locatelli (42)


Il paraît que les rêves sont des brèches bienfaisantes qu’ouvre notre mauvaise conscience pour jeter nos remords aux ténèbres. Ils nous ramènent au matin, vidangés de notre culpabilité, purgés de nos vilenies, de nos hontes inavouables. Nos vies sont des cloaques. Et nos rêves ne sont, en somme, que le trop-plein d’une immonde marinade.
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Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes , des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
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Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes, des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
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Les enfants ont une loupe à la place des yeux. Ils voient le monde en grand et pour eux, les nains, pour peu qu'ils portent un uniforme, leur paraissent des géants.
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Les confidences sont comme des bêtes craintives qui naissent du remords et qui, pourvu qu'on ne les brusque pas trop, finissent par montrer le bout de leur museau à l'entrée du terrier où on enfouit les secrets.
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L'indifférence blesse plus que la méchanceté. C'est une torture subtile et lisse, sur laquelle personne ne peut avoir de prise, sur laquelle tout passe et tout glisse, les larmes, les cris, les coups de griffe.
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Nous sommes nées d’un père absent et d’une mère acariâtre. D’un coup de vent sur un roncier malade. Il en est tombé deux fragiles épines.
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Je suis le personnage d'un conte absurde. J'ai semé derrière moi un chemin de cailloux pour pouvoir retrouver le seul endroit où je n'aurais jamais dû revenir.
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Elle ne nous a jamais battues, jamais frappées à coups de martinet ou de torchon. J'aurais préféré. J'aurais préféré la rossée de la canne, le sifflement de la cravache, le coup de balai sur mes reins, plutôt que d'être régulièrement cognée avec des mots. Les mots de ma mère... des mots choisis, blessants, cinglants, qui nous ont fait plus de mal que toutes les boucles de ceinture, toutes les lanières de cuir.
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C'est étrange une voix humaine. Plus étrange encore la façon dont elle peut déformer la réalité d'un individu.
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- T'as pas encore fini de parler de ta petite guerre ?
- Aucune guerre n'en vaut une autre, Monsieur Canach. D'ailleurs, qu'est-ce que c'est, une petite guerre? Est-ce qu'on dit un petit soldat, une petite mort, une petite veuve ?
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L’exode de Paris, 1940 … (histoire d’un viol)

« Écoutez… on s’était promis de ne prendre personne, mais on peut faire une exception… Profitez-en pendant qu’il nous reste encore une goutte d’essence… »
Je leur ai dit que je n’avais pas d’argent. […] « Nous ne sommes pas des mufles au point de faire payer une femme épuisée. » J’ai bafouillé un vague remerciement. Un groupe m’a tout à coup bousculée… J’ai vacillé.
« Allez, montez avant de vous évanouir ou de vous faire piétiner ! La course est gratuite… »
Il m’a de nouveau offert son sourire. Un sourire amical, chaud et sucré comme un beignet de fête foraine.

La fourgonnette bleue n’est jamais allée jusqu’à Chartres. […] Ils m’ont frappée et allongée sur la table. […] Ils m’ont fouettée de mots répugnants. […] Ça a duré longtemps.

Lorsque les prédateurs ont eu leur ration de viande, ils sont partis […] Je suis restée couchée sur la table, j’ai laissé venir la nuit. J’ai laissé les ténèbres poser leur voile sur mon corps nu et troué, cacher le sang impur entre mes jambes. J’ai laissé les larmes laver mon visage de gentilles larmes, rondes et consciencieuses, bien appliquées à nettoyer l’ordure. (p. 119-120)
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J'ai reçu en plein coeur l'éclat familier, tranchant, métallique, de son mépris.
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Ne rien laisser transparaître. jamais. C'est le seul enseignement que m'a dispensé la cruauté de ma mère. Je me suis exercée toute ma vie à la souffrance et à la dissimulation.
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La femme eut l'air de prendre la remarque pour un compliment et s'en flatta. Son visage s'illumina de cette joie intense qu'expriment en général les coquettes un peu faites lorsqu'on loue les attraits qu'elles croient perdus.
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"Les femmes sont naturellement lubriques: elles viennent au monde avec la paillardise chevillée au corps. Il n'est pas une seule partie d'elles qui ne soit employée comme un piège pour séduire le mâle, comme une épée pour le frapper. (...) La femme a été créée plus imparfaite que l'homme, même quant à son âme. La femme, par tempérament, est un être lascif, faible et débile, incapable de résister aux assauts de la concupiscence. C'est la raison pour laquelle elle est également sujette au désespoir. Cela se trouve inscrit dans sa nature.
In Emma Locatelli "Maleficus", 2007 éd. Nouveau monde, pp. 368, 370
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L'aube finissait à peine de se lever sur l'Oronte qu'une chaleur sèche et brûlante enveloppait déjà la vallée. Une haleine de fournaise soufflait dans les rues étroites et poussiéreuses d'Emèse, s'infiltrait entre ses murs de torchis jaunes, pâlis aux feux continuels du soleil.

Chapitre 1 page 9
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Le pire, dans la vie, c'est pas de faire du mal à ceux qu'on aime. C'est d'être privé de l'occasion de pouvoir le réparer
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Nous sommes nées d’un père absent et d’une mère acariâtre. D’un coup de vent sur un roncier malade. Il en est tombé deux fragiles épines : Louise et moi. Je m’appelle Gabrielle. Gabrielle Magne. Je n’ai pas dit un mot depuis dix ans. Je laisse mourir les heures, assise sur le banc, à côté de la vieille yeuse, une naine à cinq troncs qui ne parle pas non plus, qui est là depuis des siècles, comme moi. Je n’attends rien. Je vis seule. J’ai toujours été seule. Ils m’appellent « la désolée ». Le frère de Maria m’a donné la ferme des Roccetti. Après le drame, il a envoyé un courrier au notaire dans lequel il a dit : « Laissez-la-lui. Que voulez-vous que j’en fasse ? Vendre ce machin, ce serait toucher l’argent du malheur. ».
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Comme toujours à cette époque ,le pays hurlait sa soif.La terre n'était plus qu'écorchures et crevasses ,une pauvre couenne qu'on avait fait cuire jusqu'au vif .Devant les Rians ,les friches du père Brignoles exhibaient leurs croûtes laides entre de rares bandeaux d'herbe brûlée .Au loin, la chaîne ondulante des collines fermait le décor,une succession de croupes galeuses dont les poils de bruyère jetaient,dans le bleu insolent du ciel,des reflets de cuivre et de rouille.
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