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Critiques de Eric Ambler (46)
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Au loin, le danger

Roman inédit par l'auteur qui a inspiré Le Carré et Hitchcok....
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Complot à Genève

Comme je l'ai dit dans ma contribution sur l'énigme de la chambre 622 de Joël Dicker, j'avais décidé d'aller me ressourcer dans ce roman d'Éric Ambler afin de me réconcilier avec Genève comme décor de roman.



C'est amusant de retrouver ainsi une ville (que j'ai pas mal fréquentée) au prisme d'auteurs tels que Dicker ou Ambler. Elle y prend des teintes particulières qui viennent s'ajouter aux impressions personnels, celles du monde des banquiers pour Dicker (bof), ou celle des espions internationaux pour Ambler (déjà mieux).



Pourtant, le roman d'Éric Ambler commence de façon quelque peu confuse. J'ai eu du mal à me retrouver dans ces chapitres hachés tentant d'expliquer la genèse d'une intrigue construite par deux agents secrets qui s'emm… à Genève, et nous aussi, les lecteurs…



Et puis, petit à petit, l'intrigue prend corps. Rien de bien spectaculaire cependant, n'attendez pas d'épisodes à rebondissements et de coups de tonnerres narratifs. Ici, pas de cliff-hanging et autres leviers narratifs chers à nos auteurs de romans d'action. On se retrouve bien dans cette ambiance feutrée des romans d'espionnage, mais aussi de Genève (trop) souvent baignée dans le brouillard.



L'histoire en soi n'a rien de vraiment palpitant, mais l'auteur sait consciencieusement la mener à son terme et c'est finalement agréable à lire. Il a surtout voulu mettre en scène différents points de vue, tous exprimés à la première personne du singulier, et donc forcément subjectifs, en jouant avec des artifices narratifs tels que "retranscription d'un enregistrement avec …".



Si l'idée paraît bonne au départ, car elle permet de multiplier les points de vue, elle reste au final assez plate car pas assez poussée dans ses contrastes : on reste sur de la narration linéaire, et sans trop de dérives - l'histoire suit gentiment son cours et ce stratagème permet surtout à l'auteur d'ajouter des détails que sinon il aurait eu du mal à placer.



Alors que reste-t-il de tout cela ?



- Une bonne envie d'aller faire un tour dans cette bonne vieille cité genevoise afin de scruter les visages pour y déceler quelque fourberie diplomatique…



Tout un programme…
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Complot à Genève

Une construction complexe - narration, transcriptions de bandes magnétiques, témoignages - pour une histoire qui ne kl'est pas moins. On s'y perd un peu au début mais l'intérêt vient en lisant. on se prend alors à cette arnaque autour de l'achat et de la vente d'une lettre hebdomadaire confidentielle destinée aux professionnels de la stratégie et de l'armement. Un roman d'une autre époque, où l'on communiquait pas télégramme et par messages écrits codés...



Je ne suis pas un grand lecteur de romans d'espionnage. Celui-ci m'est arrivé par hasard entre les mains (BAL). C'est aussi le premier roman d'Eric Ambler que je lis. Pas mal mais pas entièrement convaincant. Suggestions bienvenues. Merci.
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Épitaphe pour un espion

En 1984, Eric Ambler vivait encore lorsque son roman «Epitaphe pour un espion» a été- republié en France.

Ce «polar» (?) écrit en 1938 est un condensé assez remarquable de la situation politique en Europe à la veille de la seconde guerre mondiale et des courants de pensée qui prévalaient alors dans les principaux pays futurs belligérants.

Le cadre de l'action est la pension de la Réserve à Saint Gatien non loin de Nice, une pension de famille, où séjournent des Américains, des Français, des Allemands, des Suisses, des Italiens, un Tchèque, et des Anglais.

Cette véritable allégorie pleine de tact, de justesse et de précision dans le ton, les dialogues et la psychologie des personnages est servie par le style simple et précis de Ambler.

Le héros, Vadassy, un prof de langue à l'origine indéfinie, dans le sillage de l'après première guerre mondiale, son pays de naissance, a migré de la Hongrie à la Yougoslavie, à l'Italie. Il parle plusieurs langues et exerce la profession de professeur dans un cours privé à Paris.

De fait, il est un Européen avant l'heure, et, c'est là son principal problème lorsqu'il est arrêté par la police française à son arrivée à La Ciotat.

L'arrestation sert de prétexte à transformer Vadassy en informateur de la police niçoise. Parmi les pensionnaires, se cache peut-être un ennemi de la France, un espion pour faire simple.

La tâche de Vadassy n'est pas simple, et les différents pensionnaires ne sont pas toujours ce qu'ils prétendent être.

Hésitant entre plusieurs personnes, Vadassy va aller de déconvenue en déconvenue, son instinct le pousse à fantasmer la réalité ou à sous estimer la nature de certains personnages.

Il n'est pour rien dans l'histoire qui lui arrive mais se voit contraint de procéder aux vérifications qui lui sont demandées non sans enchaîner les bévues et parfois en prenant des initiatives mal venues.

Il fait preuve de réalisme malgré tout, et ne se nourrit guère d'illusions : «Quand un homme se raconte, c'est encore une attitude ; on ne peut pas plus connaître un homme que l'on ne peut voir à fois les quatre faces d'un cube.»

Vadassy préfigure le personnage type de la littérature policière anglo-saxone, le héros malgré lui ou plutôt le non-héros malgré lui.

Saura-t-il défaire l'écheveau dans lequel il se trouve prisonnier :

Duclos, le Français professe un anti-communisme de bon aloi «Si l'industrie retse entre les mains des sans culottes qui nous gouvernent, le système financier de la France sautera et entraînera l'Europe dans sa chute.»

Schimller, l'Allemand dissimulé sous une identité tchèque, fuit les Nazis et a quitté son pays où «(...) la social-démocratie (...) espérait désarmer la force par la bonne volonté et désarmer un chien enragé en le caressant...en 1933, la social démocratie allemande fut mordue et mourut.»

Un livre relu avec le même plaisir 35 ans après une première lecture.
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Épitaphe pour un espion

En connais surtout Éric Amber pour ses romans d'espionnage et d'action. Ici il nous propose une histoire qui ressemble à s'y méprendre un un roman à énigme. Vadassy est un réfugié. Notre professeur d'origine hongroise enseigne les langues vivantes à Paris. Il décide de passer quelques jours dans une petite ville je suis de la France. Il descend à Saint Gratien dans une pension de famille plutôt luxueuse. Sur place il est contacté par des agents de la sûreté national. Ils sont à la recherche d'un espion nazy. Et oui nous sommes en 1938 et la Hongrie est attaché à l'empire autrichien. Aussi nos policiers soupçonnent-ils Vadassy. Notre professeur s'en défend. Mais pour prouver sa bonne fois, la police va lui demander de démasquer le véritable agent secret qui loge à la pension. Notre héros tu n'as pas le choix il va devoir amener le véritable espion à se découvrir point mais n'est pas espion qui veut et Vadassy va s'empêtrer dans un imbroglio de fausses pistes. A la longue cette enquête devient lourde et on a du mal à prendre au sérieux le drame qui se joue sous nos yeux. Et même le dénouement final n'apporte rien à ce roman de manipulation. Non décidément je n'ai pas accroché à ce bouquin qui n'arrive pas à se trouver un genre et oscille entre roman policier classique et roman d'action
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Épitaphe pour un espion

Encore un très bon Ambler, dont l'intrigue, sous forme de huis-clos dans le sud de la France, n'est pas sans rappeler certains drames à la Agatha Christie, la petite touche d'espionnage en plus. Toute une galerie de personnages, qui nous accroche du début à la fin de l'histoire.
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Frontière des ténébres

Que peuvent avoir de commun l'éminent physicien Henry Barstow et un personnage aussi trouble que Simon Groon qui travaille pour l'une des plus grandes sociétés productrices d'armes? Et comment le paisible professeur Bastow a été amené à devenir un redoutable agent secret? La réponse à ces questions va se jouer dans les bas-fonds sordides d'Europe orientale. Car notre physicien bien tranquille Henry Barstow va déjouer les projets atomiques des Ixaniens.

Pionnier du thriller anglais, précurseur de Le Carré, salué par Hitchcock et Welles, Éric Ambler porte un regard vertigineux, à bien des égards prophétiques, sur la manière dont l'argent fait tourner le monde. Avec la Frontière des ténèbres, Ambler nous offre un roman où transparaissent les préoccupations de notre époque : guerre, révolution, trafic d'armes, terrorisme. Pour autant, mais ce n’est que mon avis, ce roman-ci est peu représentatif du talent d’Éric Ambler


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Je ne suis pas un héros

Un accident, vraiment ? Par une nuit de brouillard, à Milan, un citoyen britannique (Ferning) est écrasé par une voiture. Le lecteur a tout vu: l’homme était suivi, la voiture lui a foncé dessus. Puis elle a refait un passage pour l’achever !



Ainsi débute cette histoire qui se passe en 1937. Le remplaçant du mort se nomme Nicky Marlow. Ingénieur, parlant italien, il se sent contraint pour échapper au chômage de s’expatrier en Italie pour prendre la direction d’une filiale de machine-outils, Spartacus. Problème: l’agence Spartacus fournit des machines destinées à la fabrication des obus. Nous sommes en 1938 et, en Europe, des bruits de bottes se font entendre...



« Les peuples tremblent, l’Amérique s’inquiète, le monde, désorienté, s’effraie. Quelque chose doit craquer, quelque chose va craquer... »



Ainsi parle le mystérieux et ambigu Zaleshoff, voisin de bureau de Marlow, importateur de parfums marocains qui insiste pour dîner avec lui et lui montre une photo de son prédécesseur.

Un autre homme, un général Yougoslave, Vagas, s’intéresse à Marlow et va lui proposer de l’argent en échange d’informations à propos des usines qu’il visite et des machines qu’il vend. La femme de Vagas glisse en secret un petit papier à Marlow lui disant que son mari a tué Ferning.

Zaleshoff lui dit que Vagas est un agent allemand et essaie de le convaincre de simuler l’espionnage pour donner de fausses informations. Dans un premier temps, Marlow, qui ne veut se mêler de rien d’autre que son travail, refuse. Mais il est tabassé dans la rue et sur le coup de la colère, il décide d’entrer dans le jeu. Il faut dire que depuis qu’il est arrivé en Italie, son passeport lui a été confisqué par les autorités et qu’il est sans cesse suivi par des hommes de la police secrète.



Marlow rencontre Vagas au bord d’une route et commence à feindre d’espionner pour lui. C’est Zaleshoff qui se charge de fournir de faux documents crédibles.

Mais les choses s’accélèrent. Vagas a été dénoncé par sa femme et s’est enfui. Marlow est recherché par l’OVRA la terrible police politique. Il risque fort d’être abattu sans sommation. Heureusement, Zaleshoff, sans doute le vrai héros du roman va conseiller, guider et littéralement prendre en charge Nicky Marlow, le narrateur.

C’est le début d’une traque épuisante, marcher sans se faire voir, sauter d’un train de voyageur en marche, ne pas dormir, se déguiser, être démasqué, se cacher dans un train de marchandise, être capturé, s’échapper, se cacher sur le toit d’un train, assommer un homme, se déguiser encore une fois en cheminot pour pouvoir prendre le train en troisième classe etc...Le lecteur se demande comment ça va finir.



Au bout de leur fuite, les deux hommes se retrouvent à passer la frontière italo-yougoslave en pleine tempête de neige ils perdent le chemin et se retrouvent à errer dans les montagnes.

Une lumière dans la nuit. C’est cette petite maison où une jeune femme, Simona, les accueille à l’abri. Et c’est une séquence magnifique, impromptue, dans ce roman d’espionnage et d’aventure, avec le vieux mathématicien qui pense avoir découvert la théorie du mouvement perpétuel et montre son oeuvre de vieux fous aux deux hommes épuisés...



Nicky Marlow finira par rentrer chez lui à Londres, laissant derrière lui Zaleshoff, sa soeur et leurs mystères. Qui était-il, un agent russe, un agent américain, un homme qui veut sauver le monde ? C’est tout le charme de ce roman que de ne boucler aucune intrigue - sauf la principale: Marlow s’en tire -, de ne donner aucune réponse définitive. Ecrit en 1938, il donne une idée du climat qui précède une guerre mondiale...
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Je ne suis pas un héros

Superbe lecture d’un auteur découvert grâce à l’émission radiophonique « Mauvais Genres ». Second ouvrage lu après « Le Masque de Dimitrios », « Je ne suis pas un héros » m’a plu par son rythme, ses personnages auxquels on ne peut que s’attacher (à l’exemple du protagoniste qui tisse une relation avec Zaleshoff malgré lui et malgré sa méfiance) et par son ambiance si particulière à la veille de la 2GM ; l’ouvrage possède une valeur testimoniale forte de l’Italie de Mussolini. Je souhaite le succès aux Éditions de l’Olivier pour que les œuvres d’E. Ambler continuent d’être publiées car c’est un plaisir phénoménal.



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Je ne suis pas un héros

Eric Ambler sait nous plonger dans l'ambiance feutrée mais agitée du monde de l'espionnage et du milieu obscur des affaires, en insuflant un rythme percutant à son récit, en jouant avec les soubresauts des événements. Ses personnages, répondant aux critères des combattants de l'ombre, conservent une vraie fraîcheur, qui nous les rend instinctivement proches et sympathiques.
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L'affaire Deltchev

Foster, dramaturge anglais, se voit proposer de chroniquer le procès d'un homme politique de premier plan dans un pays d'Europe de l'Est au début des années cinquante. Le procès paraît joué d'avance tant les accusations sont ridicules et les droits de l'accusé bafoués, et la principale difficulté semble être d'éviter la censure. Pourtant, progressivement, Foster découvre que rien n'est simple et qu'à vouloir s'écarter des chemins tout tracés, il a mis en branle une multitude de personnages douteux gravitant autour de lui.

Comme toujours avec Ambler, l'histoire est une mécanique impeccable et soigneusement documentée, servie par un style fluide et élégant. Pourtant le livre souffre de ce que le protagoniste (comme le lecteur !) ne comprend pratiquement rien à ce qui se passe jusque dans le dernier quart. Faux semblants, dissimulations, mensonges, demi-vérités, ... cela fait beaucoup d'informations à emmagasiner et trier jusqu'à ce qu'enfin le mystère soit levé.

Un bon livre, mais pas le meilleur Ambler.
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L'affaire Deltchev

Journaliste et dramaturge américain, Foster, et charger par un journal britannique de rédiger une série d'articles sur le procès de Jordan Deltchev. Leader politique bulgare, Deltchev est accusé de complot contre la sécurité de l'État. Foster cherche malgré tout à comprendre comment notre politicien est mêlé à cette conspiration. Aussi notre dramaturge se retrouve bien vite mêlé malgré lui a une cabale tout à fait réelle si qui tente de le décrédibiliser. Et manipulé de toutes parts Foster va traverser ce drame sans vraiment comprendre quels sont les tenants et les aboutissants et sans comprends aussi ce qui lui arrive. Voici le scénario un très bon roman d'espionnage à lire s'il vous passe entre les mains
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L'héritage Schirmer

Je n'avais pas lu d'Eric Ambler depuis bien longtemps et j'ai retrouvé ce livre un peu par hasard sur une étagère. Je n'ai pas été déçu de l'ouvrir, ou le rouvrir, allez donc savoir.

Une histoire assez simple de recherche d'un héritier menée par un homme de loi américain qui pousse le zèle jusqu'à sillonner une partie de l'Europe juste après la seconde guerre mondiale. L'originalité du roman tient tout d'abord par son préambule qui, lui, se situe en pleine époque napoléonienne. De quoi surprendre ! Pourtant, cette entorse narrative se justifiera pleinement jusqu'à devenir la clef de voûte de cette histoire parfois un peu tirée par les cheveux (je pense notamment au personnage féminin qui aurait peut-être mérité un traitement plus fouillé sur le plan littéraire), mais dans laquelle on se laisse tranquillement mener jusqu'à son terme pour refermer le livre dans un sourire qui fait écho à celui du personnage principal dans la dernière page.
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L'héritage Schirmer

un livre assez audacieux

pour sa sortie en 1963.

pas pour son intrigue un avocat qui cherche un héritier a un mort qui a décidé de changer de nom.

mais plutôt par la haine de

maria kolin pour les allemands,et son goût pour le cognac et les femmes.une bonne intrigue quand même avec deux personnages qui oscille entre force et vulnérabilité.c'est efficace et divertissant avec un bon suspense.👍
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L'héritage Schirmer

Je connaissais Eric Ambler via ses romans d'espionnage, avec L'Héritage Schirmer l'auteur britannique emprunte d'autres chemins. Mais avec ces personnages et une histoire de succession, il nous fait vivre autant de péripéties qu'avec le Masque de Dimitrios ou Epitaphe pour un espion. Comme souvent, son héros est un quidam que rien de prédestinait à vivre des aventures difficiles en terrain miné.



Ici une dame âgée, sans héritier connu, trépasse et c'est George Carey, un avoué de Philadelphie qui est chargé de la succession. Peu de pistes s'offrent à lui, mais les archives d'un ancien administrateur le mettent sur la trace de l'ancêtre de la défunte, un sergent des Dragons d'Ansbach qui déserta en 1807, et changea son patronyme pour échapper à la justice.

D'une guerre à l'autre, Carey doit quitter les Etats-Unis pour l'Europe en ruines, afin de localiser le descendant des Schirmer, un soldat allemand du 94è régiment d'occupation dont la trace s'arrête en Grèce en 1944..

De l'Allemagne à la Macédoine, Carey, aidé d'une interprète originaire de Zagreb qui hait les Allemands de toutes ses forces, tente de mettre la main sur le dernier des Shirmer.



L'un des attraits du roman est qu'il est ancré dans les ruines encore fumantes de l'Europe, et surtout dans la poudrière où s'affrontent les Partisans de l'ELAS et l'armée grecque gouvernementale. L'autre est la constante mise en abime sur les thèmes de la guerre, de la bataille d'Eylau à Thessalonique, et de l'errance. En parcourant l'arbre généalogique, Eric Ambler nous interroge. Que gardons nous de nos ancêtres? «  Mon véritable héritage, c'est ce que vous m'avez appris sur mon sang et sur moi même. »
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L'héritage Schirmer

Il est des batailles qu’à défaut de pouvoir gagner, un homme avisé devrait savoir quitter avant d’apporter sa modeste mais tragique contribution à l'hécatombe finale. Voilà pour la version positive, quant à la version négative, vous l’avez deviné, elle se nomme désertion. Et depuis des temps immémoriaux, le déserteur a tellement mauvaise presse que, lorsqu’il rate son coup, il finit au bout du fusil de ses anciens frères d’armes. Déserter en sauvant sa peau n’est pas à la portée du premier troufion venu. Cela nécessite de la préparation (mais pas trop, parce que dans une débâcle le temps doit vous filer entre les doigts), du jugement, de la chance, bien sûr, beaucoup de chance, mais aussi des capacités physiques et une grande résistance aux privations et à la douleur. Le sergent Schirmer avait toutes ces qualités, en quittant le champ de bataille d’Eylau, dans l’espoir que la chance lui sourirait. « Les Dragons d’Ansbach comptaient peu de survivants et, parmi ceux-ci, quelques-uns seulement traverseraient les épreuves à venir. Ceux qui souffraient de blessures ou de gelures graves mourraient les premiers. Puis, quand les chevaux auraient été mangés ou perdus, la faim et la maladie n’épargneraient que les plus jeunes et les plus robustes. Vingt-quatre heures auparavant, le sergent pouvait espérer être du nombre. Mais c’en était fini maintenant. Il avait été lui-même blessé dans l’après-midi... »

L’histoire débute donc en février 1806, dans les plaines glacées et enneigées de Pologne pour se terminer quelque part à la frontière gréco-macédonienne en 1950. Il y est, comme le titre l’indique, question d’héritage ; un héritage substantiel de quelques millions de $ qui pourrait bien devoir revenir au dernier descendant du Dragon, sous réserve que le jeune avocat débutant chargé du dossier réussisse à le retrouver. C’est une belle histoire, bien menée, élégamment écrite et qui permet de s’interroger au passage sur la notion d’héritage. Qu’est-ce qu’un bel héritage ? Des millions ou un modeste livret d’épargne ? Quelques lettres ou quelques photos, souvenirs des jours heureux ? Ou autre chose de plus tangible pour peu qu’on y prête attention ? Partez donc à la poursuite des héritiers du sergent d’Eylau, dans les bourgades de l’Allemagne de l’immédiat après-guerre ou dans les montagnes de Macédoine. Une chose est certaine, Eric Amber a laissé un bel héritage dont nous pouvons tous profiter en lisant ses excellents romans.

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La croisière de l'angoisse

Du bel ouvrage, sans doute marqué par l’époque de rédaction, trop de dialogues, forts civils et forts bourgeois, à mon goût. Mais belle maitrise du suspense jusqu’aux dernières pages, sur fond de guerre mondiale. A relire, à l’occasion ou à lire simplement pour qui veut compléter sa culture polar.
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La croisière de l'angoisse

Eric Ambler tisse la toile d'une histoire d'espionnage en utilisant l'ensemble des ficelles inhérentes à ces histoires qui ont éclos en abondance à l'époque de la guerre froide, même si ici la trame a été créée dans le contexte du début de la seconde guerre mondiale.



Graham, un ingénieur britannique en voyage d'affaires en Turquie pour un contrat d'armement, se retrouve bien malgré lui embarqué dans une aventure dont l'issue pourrait lui être fatale, puisque « on » a décidé que ce contrat ne devait pas se finaliser, partant de là, qu'il devait donc ne pas arriver vivant en Angleterre.



Le moyen le plus sûr pour regagner Albion étant la voie maritime, il s'embarque donc sur un petit cargo n'accueillant que quelques passagers, représentant un panel intéressant de nationalités vélléitaires. Parmi cette joyeuse assemblée de couples ronchons ou endeuillés, se trouve un assassin mystère...



Se joue ainsi une sorte de drame en huis-clos, qui se déroule comme une partie de billards, où les personnages s'entrecroisent et s'entrechoquent dans des coups à plusieurs bandes.



Il ne s'agit peut-être pas du meilleur Ambler, « Le masque de Dimitrios » ou « Topkapi » peuvent éveiller davantage l'attention du lecteur, cela étant, on achève sa lecture en ayant le sentiment d'avoir retrouvé un peu de cette atmosphère particulière et surannée de la grande époque des agents et autres se(a)igneurs de l'ombre....
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La croisière de l'angoisse

En janvier 1940, Graham, un ingénieur en armement britannique, est en mission en Turquie pour un contrat d'équipement en canons et tube lance-torpilles de la marine ottomane lorsque, après une soirée dans un cabaret au cours de laquelle il fait la connaissance d'une danseuse, il est pris pour cible et blessé à la main dans sa chambre d'hôtel à Istanbul. L'homme, simple citoyen sans histoire, se trouve alors plongé dans le monde inconnu, glauque et dangereux de l'espionnage, au cours d'une croisière entre la capitale turque et Gênes à bord d'un petit cargo italien, jugé par les autorités turques comme le moyen le plus sûr pour rapatrier l'expert technique mais qui se révèlera finalement un nid d'espions des deux bords aux buts diamétralement opposés, l'un chargé de tuer Graham, l'autre de le protéger. Un périple de quelques jours angoissants pour l'ingénieur perdu et terrorisé par ce monde qui lui est parfaitement étranger et dont il n'arrive à s'extraire que grâce à la présence inattendue à bord de la danseuse de cabaret rencontrée la veille.

De "Frontières des Ténèbres" à "Au loin le danger" en passant par "le masque de Dimitrios" ou cette excellente "Croisière de l'angoisse", romans écrits entre 1936 et 1940, Eric Ambler se pose comme un grand maître du roman d'espionnage et en pair véritable de John le Carré, récemment décédé. Sa production d'après guerre ne viendra pas altérer ce succès et il restera, mieux que quiconque, celui qui met en scène avec talent des gens ordinaires, de parfaits antihéros qui deviennent espions par pur hasard ou par bêtise. Autant de raisons, si l'on y réfléchit bien, de permettre au lecteur de s'identifier plus facilement à eux.
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Le levantin

the levanter
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la bouteille de vin est sous son lit

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