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Citations de Eric Reinhardt (774)


Chez les enfants, il y a une part connue, sur laquelle on peut agir, et une part inconnue qu’il faut savoir respecter, dont on doit pouvoir se dire, en tant qu’éducateur, qu’elle ne vous appartient pas, qu’elle doit demeurer en dehors de votre champ d’intervention.
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[...] elle sentait qu’elle régressait de jour en jour dans une délicieuse irresponsabilité, enfin elle lâchait prise et pour la première fois de toute son existence elle se laissait sombrer au plus profond d’elle-même avec délectation sans avoir peur d’abandonner la réalité à son triste sort (elle se débrouillerait bien toute seule pendant quelques jours, la réalité, se disait-elle), et il était vraiment voluptueux de ne plus se sentir d’obligations ou de devoirs vis-à-vis d’aucun principe, d’aucune fonction ni de quiconque.
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Un jour, à force de le vouloir, elle parviendrait à être heureuse, semblait-elle vouloir dire. Elle ne donnait aucune indication sur la nature des contrariétés rencontrées, j’ignorais si ce qui l’empêchait d’être heureuse prospérait en elle-même ou dans son entourage (qu’il soit professionnel ou familial), mais en revanche sa volonté d’y résister, de les combattre, peut-être un jour d’en triompher circulait dans les profondeurs de sa lettre avec incandescence. P 13
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Oui, c'était bien ça qui était en train de se produire dans son existence : en même temps qu'elle retrouvait la valeur essentielle d'une simple feuille de papier, la rayonnante valeur de sa personne se laissait de nouveau percevoir, sa saveur, ce par quoi elle se définissait comme un être distinct des autres, unique, indicible, estimable, au fond d'elle-même. Elle réapprît à s'aimer : d'abord timidement, comme à tâtons, sans trop y croire, puis d'une manière de plus en plus affirmée à mesure que les jours s'écoulaient, et que les pages qu'elle écrivait s'accumulaient.
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Il semblait toujours mal à l’aise dans la maison lugubre où avait emménagé sa mère, il dînait sur une seule fesse, comme s’il fallait rétracter, par cette nuance de son attitude, la promesse que sa présence effective semblait faire à Sarah : je suis assis en face de toi, certes, mais ne va surtout pas croire que je sois là, je ne suis pas là en vérité et cette situation étrange et mensongère ne va pas pouvoir durer, semblait lui déclarer la fesse en partance.
(page 180)
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Le sexe de son mari, pointu, avait l’allure d’un animal sournois qui se faufile partout, fouine ou souris, rat, renard. À l’opposé, circoncis et gland massif, le sexe de son amant était franc, attendrissant et sympathique : il lui fit penser à un moine dans une chasuble informe, doté d’une tête énorme, portant la tonsure.
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Si les télécoms, grandes spécialistes des réseaux commutés, récusaient avec autant de virulence le projet développé par la Délégation générale à l’informatique, c’est que ce projet, conçu par des savants extravagants déconnectés des réalités du terrain (pensez donc, des informaticiens), était selon eux bien trop risqué et hasardeux, flou, irréaliste – en particulier sur le plan industriel, opérationnel et commercial – et n’aboutirait jamais à rien d’autre qu’à des élucubrations de doux rêveurs. (pages 282-283)
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Pollock se sentait sans cesse au bord de l’inouï, mais cet inouï n’advenait jamais dans le sillage de ses brosses et cette impuissance le mettait dans des états de rage phénoménale. (page 171)
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Rien n'est pire que le dur des surfaces planes, que le tangible des surfaces dures, que l'obstacle des écrans qui se dressent, sauf si des films y sont projetés. Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s'engloutir, de se dissimuler : l'amour et les forêts, la nuit, l'automne, exactement comme vous.
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Son ventre était comme le tambour d'une machine à laver, aussi chargé, aussi dense, aussi sinistrement cadencé...
Bénédicte Ombredanne prenait conscience de cette complexité par le hublot de ce présent ô combien terrifiant, nouveau pour elle, auquel les circonstances la confrontaient, elle qui n'avait jamais trompé son mari.
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C’est qui, ce type ? Où est-ce que tu l’as rencontré ? Où il habite ? Ce n’est pas la peine de te remettre à pleurer, c’est trop commode les larmes et les sanglots, il aurait fallu y penser avant aux conséquences de ta trahison, enlève cet oreiller, montre-moi ton visage, mieux, encore, redresse la tête, arrête ces simagrées immédiatement. Reprenons.
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C’était un peu comme une forêt profonde et angoissante, constituée par les phrases que son mari lui adressait continuellement, qui toutes semblaient se reproduire à l’infini comme des centaines de troncs, jour après jour, serrées les unes contre les autres, sans issue perceptible, absolument jamais, en aucun point de ces ténèbres où Bénédicte Ombredanne se trouvait prisonnière, soumise à la fureur inquisitrice de son mari. P 137
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L’attraction qu’exerçait Aurore sur ses contemporains des deux sexes résultait du caractère dénudé, à fleur de peau, de sa présence. Dénudé comme le serait un fil électrique. Quand elle apparaissait, on voyait luire le cuivre électrifié de sa capacité à jouir, de sa disposition à l’amour, au don de soi, aux sentiments extrêmes. On se prenait le jus quand on posait les yeux sur Aurore.
(page 246)
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Le sexe de son mari, pointu, avait l'allure d'un animal sournois qui se faufile partout, fouine ou souris, rat, renard. A l'opposé, circoncis et gland massif, le sexe de son amant était franc, attendrissant et sympathique : il lui fit penser à un moine dans une chasuble informe, doté d'une tête énorme, portant la tonsure.
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Je l'avoue, il m'arrivait de décompter les années de vigueur et de supposée créativité littéraire qu'il me restait à assumer avant d'atteindre un âge où je pourrais me considérer comme dispensé de délivrer une performance artistique rémunératrice.
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... soudain ce glas sonné pour un autre que moi m'inoculait le réconfort que mourir n'est pas si grave, que mourir n'est pas si triste, que mourir est peut-être agréable et paisible si ça se trouve, comme une libération... et qu'on a toujours le recours de la mort pour se sortir d'une situation sans issue...
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Attirante ? Vous me demandez, Eric, pourquoi je trouve cette mer hostile attirante ? Je vais vous dire : en raison de ces lointaines profondeurs invisibles, noires, épaisses, où peuvent s’entendre les échos de nos rêves. Rien n’est pire que le dur des surfaces planes, que le tangible des surfaces dures, que l’obstacle des écrans qui se dressent, sauf si des films y sont projetés. Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s’engloutir, de se dissimuler : l’amour et les forêts, la nuit, l’automne…
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L'arrière-saison. La beauté déchirante du concept d'arrière-saison. J'ai adoré survenir à Paris un mois après la rentrée, quand la machine tournait déjà à plein régime, et me glisser à pas de loup dans le spectacle déjà commencé, me trouvant un siège libre d'où tout observer, à l'écart, affranchi des injonc- tions raisonnables, des contraintes du devoir. Cet écart-là, la perception de ce décalage entre soi et les autres, entre soi et la ville, entre soi et la réalité sociale et sa tempora- lité conventionnelle, ce n'est rien d'autre que l'espace qui rend possible la vie poétique.
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Les gens qui ont manqué de reconnaissance dans leur enfance, j'ai remarqué une chose, ils aspirent adultes, à toujours plus de reconnaissance, ils sont insatiables, au travail, comme dans leur vie intime, et ça donne de grands malades, de grands pervers. (P311)
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[...] elle réclamait [...] de chaque journée qu’elle lui prodigue une minute irradiante, une heure miraculeuse, une enclave d’émerveillement, un grand soupir extatique oublieux des tristesses de l’existence.
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