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Citations de Eric Reinhardt (774)


Accepter sa propre bizarrerie pour en faire sa joie, n'est-ce pas ce qu'on devrait tous faire dans nos vies?
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- Le gui, il tue les arbres ?
- Bien sûr !
- ah bon ? Mais je ne savais pas ! Quelle triste nouvelle !
- Pourquoi ça ?
- parce que j'adore les boules de gui. Les arbres quiont des boules de gui [...] , on les croirait ajoutés aux paysages de la main même d'un peintre. Par Léonard de Vinci.
- C'est très joli ce que tu dis.
- C'est ce que je vois.
- Et bien ce sont des parasites.
- Qui l'eût cru ?
- Tout le monde sait ça, Bénédicte !
- Sauf ceux qui préfèrent croire aux illusions. Qui aiment ce que les images leur racontent, même si elles sont piégées. j'ai dû le savoir mais je l'ai êjecté de ma mémoire pour pouvoir continuer à préférer les arbres qui ont des boules de gui, à ceux qui n'en ont pas. Pourtant, je suis une fille de la campagne.
- dis-toi que les arbres qui ont des boules de gui sont en train de mourir.
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On ne ment d'une certaine manière, quand on n'est jamais à la même place. On dit une phrase à une personne et la seconde d'après on se change les idées de l'autre côté de la planète : on n'est plus là, dans les jours qui suivent pour voir le visage, le regard, la déception de la personne à qui l'on a menti. .................
......En bougeant, on peut biaiser, on est dans l'oubli, on efface dans son esprit le mal ou les promesses que l'on peur faire. Si ceux qui dirigent le monde n'étaient pas dans la vitesse; qu'elle soit géographique ou simplement mentale, la vérité de ce qu'ils font leur apparaîtrait d'une manière stridente : elle leur serait insupportable
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Tu joues avec les mots, j'aurais dû m'y attendre. Tu fais comme à chaque fois qu'une question t'embarrasses, tu manies les concepts, tu joues avec les idées, tu fais tout miroiter. Tu fais en sorte que les choses se reflètent les unes dans les autres.
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À la fin, quand le public a été invité à s'exprimer, la salle a été rallumée et les questions ont toutes été adressées aux autres écrivains, sauf une, une seule, qui n'était d'ailleurs pas une question mais plutôt un commentaire, un commentaire courageusement délivré par une jeune femme qui avait réclamé le micro pour pouvoir m'instruire publiquement de ce qu'elle pensait de moi et elle a dit , alors que je me réjouissais qu'enfin une personne de l'assistance s'intéresse à mon cas (désespéré) :
On a entendu Éric Reinhardt nous parler de la façon dont il écrit... toutes ces histoires de montages de textes et de chapitres... ces dizaines et ces dizaines d'étiquettes qu'il dispose sur une table et qu'il essaie de mettre dans le bon ordre... refaisant tout sans cesse... j'ai eu mal pour lui tellement ça a eu l'air pénible et difficile d'écrire ce livre... il faut peut-être arrêter d'écrire si ça vous cause une telle souffrance, non ?
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Il faudrait toujours se comporter, quelles que soient les circonstances, de manière à devenir nostalgiques. C'est-à-dire produire de la beauté. Quelles que soient les circonstances, coûte que coûte, objectif obsessionnel, produire de la beauté. Même avec un cancer. Surtout avec un cancer. La beauté du présent, d'être ensemble, de se battre de s'aimer. L'intensité et la rareté. Le cancer peut être vécu comme quelque chose de positif. Son traitement ouvre une période pendant laquelle on chemine vers une libération.
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Son ventre était comme le tambour d'une machine à laver, aussi chargé, aussi dense, aussi sinistrement cadencé.
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L’esthéticienne enfonçait symétriquement dans l’épaisseur de mon visage ses mains expertes et appliquées, dominatrices, enduites d’huile et glissantes, pleines de sous-entendus, de chuchotements, d’intimités, ouvrant des horizons radieux vers ses désirs de louve lubrique et insatiable, me disais-je naïvement à moi-même, réduit à l’état de larve intellectuelle (comme on vient de le constater à l’instant).
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Accepter sa propre bizarrerie pour en faire sa joie, n'est-ce pas ce qu'on devrait tous faire dans nos vies.
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Bénédicte l'avait humilié, lui Jean-François, depuis leur plus jeune âge, par l'ambition démesurée de ses exigences existentielles, ne le jugeant pas digne, lui Jean-François, de les satisfaire, eh bien voilà, elle était à terre, elle était tombée depuis les hauteurs du ciel et tous ses membres étaient brisés - et c'était lui qui était là, lui Jean-François et personne d'autre, pour la recueillir.
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Claquemurées dans la résignation depuis tellement d'années, ses ambitions pour le bonheur- ses ambitions d'adolescente- avaient beau avoir été violentées par la vie, elle les avait ranimées récemment : elle reclamait dès lors de chaque journée qu'elle lui prodigue une minute irradiante, une heure miraculeuse, une enclave d'émerveillement, un grand soupir extatique oublieux des tristesses de l'existence.Malheureusement , la réalité n'est pas tellement généreuse avec ceux qui réclament d'être enchantés.
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Ce qu’avait accentué en elle, aux yeux de Nicolas, dans les mois qui avait suivi sa rémission, l’épreuve du cancer du sein, c’est sa différence irréductible d’avec d’autres femmes, une forme de « cassabilité » qui lui était particulière, accompagnée d’une grande force. P 104
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Elle disait toujours ce qu'elle avait à dire de désagréable et de la façon la plus simple et directe, sans frémir ni flancher. Personne ne lui faisait peur. Elle ne retenait jamais ses coups quand il fallait frapper. On ne pouvait pas l'intimider.
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Victoria transcendait tous les clivages, c’est tellement rare que quand on tombe sur ce genre de personnes et qu’on se confronte à l’impossibilité de leur attribuer une boîte qui ne soit pas un bout de toutes sans être aucune intégralement, on se fracasse sur un mur : notre étroitesse d’esprit se disloque sur une espèce d’énigme conceptuelle. En fait, sa fluidité me violentait, je comprends aujourd’hui que dans ma relation avec elle j’avais fini par avoir envie de me venger de cette liberté où elle vivait et qui était trop difficile pour moi à assumer.
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Elle sentait qu'elle régressait de jour en jour dans une délicieuse irresponsabilité, enfin elle lâchait prise et pour la première fois de toute son existence elle se laissait sombrer au plus profond d'elle-même avec délectation sans avoir peur d'abandonner la réalité à son triste sort (elle se débrouillerait bien toute seule pendant quelques jours, la réalité, se disait-elle), et il était vraiment voluptueux de ne plus de sentir d'obligations ou de devoirs vus-à-vis d'aucun principe, d'aucune fonction ni de quiconque. Moyennant quoi elle était en train de reconquérir ce qu'elle avait perdu, sans y prendre garde, dans l'ordinaire de la vie sans relief, lors de ces dix dernières années, à commencer par la conscience de qui elle était -
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Ce que cette lettre de Bénédicte Ombredanne me révélait, c'est que plusieurs personnes vivaient en elle qu'elle peinait à concilier. Il lui fallait les emmurer presque toutes dans le silence de son intimité, cela ayant pour conséquence qu'elle n'était pas parvenue à se déployer comme elle l'aurait voulu, ou selon ses désirs véritables, ou bien encore dans ses nuances les plus subtiles.
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(…) il est sans doute impossible d’envisager son père comme un être humain. Ceux qui s’y risquent, ils s’y perdent. La seule manière de construire son identité est d’occulter la dimension, la profondeur humaine du père – pour n’y voir à la place qu’un paramètre d’autorité, une loi à respecter ou à détruire. Comprendre que ton père n’est pas seulement un rouage fixe et immuable auquel son seul statut légal donne sens, mais qu’il est un être humain au même titre que toi, qu’il possède une vie intérieure dont la nature et les exigences sont comparables aux tiennes, c’est accepter l’expérience des gouffres, ne plus s’appréhender soi-même comme un absolu mais comme une donnée relative. Par exemple, c’est affronter l’idée que ton père n’aime plus sa femme et que c’est légitime. (…) C’est affronter l’idée qu’il puisse se dire que s’il n’avait pas eu d’enfant il n’aurait pas gâché sa vie. Envisager ton père comme un homme libre dont la vie a la même valeur que la tienne, c’est accepter l’idée qu’il puisse te sacrifier à son bonheur. Ces confrontations, la plupart des enfants n’y résisteraient pas. De la même manière qu’instinctivement on ne regarde pas fixement le soleil, on ne regarde pas à l’intérieur de ses parents.
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A partir de ce jour, Sarah revint chaque soir se cacher derrière le tronc. Sa propre vie se déroulait sous ses yeux comme sur un écran de cinéma, mais elle n’avait pas la possibilité de s’immiscer dans les images pour infléchir la narration. Elle était condamnée à la fonction de spectatrice. Sa vie était devenue une fiction écrite par d’autres, une fiction où des personnages qu’elle ne connaissait pas n’arrêtaient pas d’apparaître, dont elle était privée des dialogues. (p.215)
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(...) elle lui avait confié à différentes reprises que son mari lui rendait la vie sinistre, qu'il n'y avait aucune gaieté dans leur maison, qu'il ne pensait qu'à son travail et à l'organisation du foyer, à la gestion du budget familial et au respect de cette abominable discipline budgétaire. Tout était quadrillé, rationnel, répertorié, anticipé et planifié, sans aucun sens de l'improvisation et du mouvement, du spontané, de l'instinctif, du poétique.Sans aucun sens de la vie et du bonheur.

( p.313 )
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Le moment où nous ferions l'amour se différait en permanence, notre relation s'enroulait sur elle-même comme une vague qui se serait avancée vers le rivage sans se briser jamais ; c'est sans doute une expérience spécifique à l'extrême jeunesse, assez belle, pleine d'incessants vertiges.
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