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Critiques de Ernest Hemingway (1192)
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L'Adieu aux armes

Je ne sais pas s'il y a un grand intérêt à ajouter une critique à ce livre. La liste est si longue que je ne m'y lancerai pas. Juste quelques remarques et ressentis.

En commençant ma lecture, je me suis assez vite dit que c'était bien reposant de lire un classique. Des phrases courtes, descriptives, à l'imparfait. Du passé simple quand nécessaire. Cela me ramenait à la musicalité des textes que l'on nous faisait apprendre en primaire : Châteaubriant, Victor Hugo, Pagnol et ses souvenirs d'enfance.. Dans un second temps, je me suis dit que l'écriture était celle d'un journaliste. Précise, claire, efficace. L'adieu aux armes intervient très tôt dans l'œuvre d'Hemingway. Son écriture n'a sans doute pas encore pleinement acquis l'épaisseur qui vient avec le métier. Le livre est encore à mon sens presque un journal de guerre, ce qu'il fait fort bien, auquel on a cherché à donner un autre statut, celui de roman, à travers l'ajout d'une histoire d'amour .

L'autre remarque concerne donc cette histoire d'amour (prétendument la plus belle de tous les romans de guerre selon la 4e de couverture) et la figure de Catherine. Je ne sais pas quelle définition les éditeurs donnent au mot amour, mais ce n'est certainement pas la même que la mienne ! J'ai trouvé cette pauvre Catherine bien palote et bien mièvre, sans autre aspiration que d'être une petite femme gentille. Mais quand on a lu les récits décrivant les relations d'Hemingway et de ses épouses successives, faut-il s'étonner du caractère donné à cette idylle ?

Cela ne m'a pas empêchée de lire ce roman sans interrompre ma lecture et en y prenant du plaisir.
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Le vieil homme et la mer

Rentré, épuisé et bredouille, mais en vie, telle est l’histoire de Santiago. Mais est-ce réellement la fin de ce roman ? Les villageois et pêcheurs vont-ils reconnaitre à nouveau le Campeon Santiago ? Vainqueur d’un espadon hors norme et pillé par les requins, n'est ce pas la représentation au quotidien de beaucoup d’hommes?

Tant la souffrance de son corps et de son âme résonnait au fil des pages, tant j’ai aimé poursuivre son aventure. J’ai espéré qu’il gagne un peu d’argent d’un travail bien mérité mais il m’était évident qu’il était allé trop loin.

Doit-on dépasser ses limites ou rester humble et se contenter de peu, parfois de rien ?

Jamais étudié au collège et relégué dans un coin de la bibliothèque familiale, je ne regrette pas cette lecture et la conseille à tous.

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Pour qui sonne le glas

Il s’agit du récit d’un partisan américain engagé dans les Brigades Internationales lors de la Guerre d’Espagne: il est en charge d’une mission de destruction à haut risque.

Palpitant dans le détail de la narration, on sent parfaitement la tension croître, en même temps que le caractère de chacun des protagonistes se dévoile.

Cette opération est l’occasion pour Robert Jordan de procéder à une introspection approfondie et à peser toute la valeur du temps. Cette valeur est doublement élevée: la mort inexorablement se rapproche avec le temps de l’exécution de l’opération et le vécu intense d’un amour avec Maria, la jeune ingénue. « Vivre toute sa vie dans les deux nuits qui vous sont données ».

Dès le début du roman, l’issue fatale ne fait aucun doute et tout le mérite de l’oeuvre est de nous faire ressentir les réflexions sages et les doutes intimes de Robert sur la vie, l’amour, les hommes, la guerre et la mort.

Un magnifique témoignage à hauteur d’homme de la guerre civile espagnole.
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Le vieil homme et la mer

Allégorie de la bravoure et de la volonté humaine, le vieil homme et la mer est l’un de ces récits qui laisse une part d’océan en bouche.



Santiago est un vieux pêcheur, la chance a pris la poudre d'escampette, et il ne pêche plus depuis quarante jours. Il va faire la rencontre, pendant l'une de ces sorties en mer, d’un poisson plus gros que nature. Un corps à corps tumultueux va se dérouler avec cette gigantesque créature marine dans sa minuscule barque.



Il y a une certaine humilité qui se dégage de ce vieil homme, une certaine sagesse face aux éléments qui se déchaînent contre lui. Livré à lui-même dans son petit bateau, la patience est requise, l'introspection étant également au rendez-vous.
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Pour qui sonne le glas

Cette relecture 30 ans après ma découverte du roman a été un agréable moment. Le plaisir de retrouver Maria, Inglès et Pilar et même Pablo le fourbe, dont les vies vont se trouver liées par l'horreur d'une guerre fratricide et d'un pont à faire sauter, dans le sud de l'Espagne. Comme tout roman humaniste, le livre s'arrête longuement sur la psychologie des personnages, leurs doutes, leurs espoirs, leurs haines... Chez Hemingway tuer un homme n'est pas un acte anodin, cela laisse à chacun (ou presque) des remords, un goût de componction pour ces révolutionnaires qui, quoi qu'ils en pensent, n'ont pas réussi à tuer Dieu dans leur esprit...L'écrivain laisse filer son écriture dans le flot ininterrompu des pensées contradictoires, incertaines de Roberto Jordan, le dynamiteur venu des States. Engagé par conviction dans cette guerre d'Espagne meurtrière, il va connaître un amour fou infini, sans limite mais qui durera moins de 4 jours, le destin va s'en charger. Comme dans la vraie vie, le temps semble s'arrêter dans l'inaction, se fait répétitif puis s'accélère soudainement.. Il faut neutraliser les postes de garde, placer les bâtons de dynamite sous le pont, contenir coûte que coûte les renforts de l'ennemi pour faciliter une grande offensive des républicains, qui comme les personnages de roman, coure à sa perte. Hemingway qui s'est engagé comme combattant dans la guerre d'Espagne, s'interroge sur la nécessité de tuer, la justesse ou justification d'un tel acte, partage ses doutes et mêle à son récit de fiction certains moments qu'il a vécus. Il donne un éclairage politique sur les enjeux de cette guerre, le rôle des communistes, des mouvements anarchistes libertaires, ses réflexions sur l'indiscipline notoire des Espagnols. L'ensemble de ces éléments font toute la force de ce livre. Indispensable.
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Paris est une fête

Une édition revue et augmentée (grâce a des notes manuscrites de l’auteur) avec une introduction de Sean Hemingway, son petit fils et un avant propos de Patrick Hemingway, le fils de sa 2eme épouse.



Au cours de l’été 1957, Ernest Hemingway commença à travailler sur « Les vignettes parisiennes » (titre original de l’ouvrage), mais « Paris est une fête » ne fut publié qu’en 1964 à titre posthume, 3 ans après son suicide. Il est entièrement consacré aux souvenirs qu’il garde de ses années de résidence parisienne avec sa première épouse Hadley dans les années 20. Les nouvelles semblent dans leur majorité autobiographiques, même s’il indique qu’elle peuvent être considérées comme une œuvre de fiction.



Un recueil de nouvelles tel des instantanés de vie sur ses rencontres et ses relations avec des écrivains, tels Ezra Pound, James Joyce, Francis Scott Fitzgerald ou Gertrude Stein, cette dernière semblant avoir eu une forte influence sur le style d’Hemingway. Bizarrement il ne fait état d’aucune rencontre avec un écrivain français.



Il y est principalement question d’écriture, mais aussi des livres qu’il empruntait à la librairie de Sylvia Beach, de peinture et d’art en général. On apprend beaucoup sur sa méthode de travail, détaillée tel un rituel, et sur les lieux qui lui servaient de « bureau », essentiellement des troquets et principalement celui de La Closerie des Lilas, son préféré.



Écrivain pauvre dans ces années la, c’était pourtant avec sa femme un passionné de courses hippiques car ils gagnaient grâce à de bons tuyaux. Mais les courses lui prenant un temps précieux, il finit par les abandonner. Il aimait aussi la boxe, et le ski qu’il pratiquait en couple.



Paris a été pour l’auteur un lieu exaltant et crucial de beauté et de lumière, d’histoire et d’art, dans lequel il nous entraîne dans son sillage tel un guide. Des récits joyeux ou mélancoliques où se glissent quelques pointes d’humour.

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Le vieil homme et la mer

Cet auteur est sur toutes les lèvres des profs en fac d'anglais, aux côté d'Hawthorne, d'Irving et de Joyce. Il a marqué son époque et a conséquemment défrayé la chronique Babélienne.



Je retiendrai surtout : "La vie est simple une fois qu'on a perdu" qui peut être comprise dans plusieurs sens et éclaire à la fois le récit et le roman de notre vie.



J'ai trouvé le texte long... mais pas trop. C'est à dire qu'Hemingway a l'art de tenir son lecteur en haleine: le rythme est lent, il ne se passe pas grand chose sinon une énumération d'actions triviales et de pensées répétitives, le suspens n'est pas -pour moi- à son comble. Néanmoins, la lecture est fluide. Grâce à l'absence de fioriture, on glisse sur le récit comme le bateau sur la mer.



Santiago, le protagoniste, se décrit lui-même comme un mécréant. C'est même un peu un arriviste de la foi, même lorsqu'elle exauce ses prières, celui-ci ne tient pas ses promesses.

Pour moi, on pourrait interpréter cette course au poisson gargantuesque comme une métaphore de la traque du Léviathan.

En effet, c'est par la prière qu'il parvient à l'attraper, alors qu'il se tourne vers Marie dans un accès de désespoir. Majestueux et intrépide (comparativement aux vils requins), Santiago éprouve pour lui une forme d'obsession solennelle.



Dans la Bible, le Léviathan incarne le chaos. Or, Santiago utilise la foi comme ça l'arrange et n'arrive finalement pas à garder intacte la créature. Alors qu'il aurait pu le transformer en source d'amour-propre et de subsistance, le rapt du poisson le laisse dans un dénuement absolu. L'espérance semble interdite lorsqu'on n'est pas dévot.



On pourrait donc comprendre tout ça comme une critique de l'anticléricalisme, d'autant que l'auteur était chrétien.
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L'Adieu aux armes

Une relecture pour le plaisir de retrouver "Papa".

Frederic Henry, le narrateur, est un jeune et riche Américain qui s'est enrôlé dans la Croix Rouge pour devenir ambulancier sur le front italien pendant la première guerre mondiale. Blessé aux jambes, il rencontre Catherine Barkley, une infirmière anglaise, lors de sa convalescence dans un hôpital milanais. Ils tombent amoureux, mais la guerre va les séparer ; se retrouveront-ils ?



Après la Der des Ders vue par Remarque (en 1929) et avant celle vue par Céline (en 1932), la vision d'Hemingway (1929 également) diffère des deux autres. Comme Henry l'avoue : "[Cette guerre] ne m'intéressait pas personnellement et elle ne me semblait pas plus dangereuse qu'une guerre de cinéma.". Elle semble surtout pour lui l'occasion d'assouvir sa soif d'aventures, d'alcools et de femmes. Mais déjà, Hemingway en fait un récit quasi-journalistique précis et riche d'informations (pour qui s'intéresse au premier conflit mondial), en évoquant notamment l'exode des civils et l'exécution d'officiers pour "trahison" -les mêmes tribunaux militaires crétins et assassins partout.

Ce journal de guerre est traversé par l'histoire d'amour entre Henry et son infirmière, et elle est racontée de façon plutôt virile -c'était une époque où les hommes, les vrais, exprimaient peu leurs sentiments et émotions, et les dialogues sonnent étrangement creux, d'autant qu'Henry reconnaît mentir : "- Vous avez bien dit que vous m'aimiez, n'est-ce-pas ? - Oui. (Je mentais). Je vous aime. Je ne l'avais encore jamais dit." Mais surtout, Henry fait preuve d'un détachement perturbant tout au long de son périple guerrier et amoureux, comme si la vie n'était qu'une façon d'attendre la mort.

Et je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver émouvant, notamment lorsqu'il admet ses faiblesses et ses échecs, sans chercher à passer pour un héros, sans rien prendre au sérieux. Le récit étant basé sur la propre expérience d'Hemingway (à l'époque où il était beau comme un dieu avec son sourire à décrocher les étoiles), je n'ai pu qu'être touchée par le désespoir qui émane de sa personnalité, nourri par cette incapacité à être heureux et cet attrait pour le danger.



Il s'agit donc bien d'un livre de guerre et d'amour, même si à mon sens, son thème principal est la dépression. En outre, près d'un siècle après sa publication, il reste d'actualité : "- A la tête des pays, il y a une classe qui est stupide et qui n'comprend rien et qui n'pourra jamais rien comprendre. C'est à cause de ça que nous avons cette guerre. - Ca leur rapporte de l'argent, aussi."

"Papa" reste un géant.
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L'Adieu aux armes

Durant la première guerre mondiale, un jeune américain, Frédérick Henry, s’engage dans l’armée italienne pour servir comme ambulancier. A Gorizia, le camp de base de son unité, il s’éprend d’une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley. Les missions sont risquées pour le lieutenant Henry qui sillonne des zones de combat particulièrement dangereuses. Grièvement blessé dans une explosion, il sera rapatrié à l’hôpital de Milan où il retrouvera sa bien-aimée et très vite leur relation amoureuse se transformera en une véritable passion. Emportés dans la tourmente de la guerre, ils seront à nouveau séparés jusqu’au jour où, bravant tous les dangers, ils décideront de s’enfuir pour rejoindre la Suisse. L’avenir semble enfin leur sourire, d’autant plus que Catherine s’apprête à donner naissance à leur premier enfant…



En partie autobiographique, ce roman est un chef d’œuvre, bouleversant et authentique. Sur fond de guerre, Ernest Hemingway ne laisse rien au hasard dans la description des combats violents et meurtriers, détaillant le sifflement des obus et leur frémissement dans l’air, les couleurs de feu et de sang résultant de l’éclatement des bombes, les odeurs âcres de la poudre et celles plus nauséabondes des cadavres des soldats et des chevaux, abandonnés sur les champs de bataille.

L’horreur de la guerre est toutefois largement tempérée par des scènes d’amour et de tendresse, des moments intenses de bonheur et d’espérance dans lesquels le romancier s’attarde longuement, cédant la parole aux deux amoureux. Leurs doux « roucoulements » bercent le roman et en magnifient le récit dans un long enchaînement de dialogues sensibles et sensuels, ne laissant rien présager du drame qui se profile. Le talent littéraire d’Ernest Hemingway n’a cessé de croître au fil du temps ; de nos jours il n’est plus à prouver mais il atteint, dans ce roman, une dimension encore supérieure !

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Le vieil homme et la mer

Agacée de moi-même de n'avoir pas aimé ce classique qui fait autour de moi l'unanimité. Un duel poisson / pêcheur, la solitude écrasante du large, un corps duquel on se dédouble, et la promesse de la plume d'Hemingway que je découvre ici.

Je me suis ennuyée du début à la fin de cette partie de pêche interminable pendant laquelle je sautais des passages ( ça ne m'étais jamais arrivé ).

Je réessaierai peut-être un jour, si je veux moi aussi avoir la chance de rêver à des lions.
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Paris est une fête

J'ai lu ce livre car il m'a été conseillé dans le cadre de mon BTS et du thème "Paris, ville capitale ?". Je dois dire que ce livre est léger, il se lit facilement malgré des phrases à rallonge à certains moments. Par contre, si l'on en croit le récit, Paris est loin d'être une fête, et c'est décevant.
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Le vieil homme et la mer

Dans "Le Vieil Homme et la Mer", Hemingway, l'auteur, nous transporte dans un combat entre Santiago, un vieux pêcheur déterminé, et un énorme poisson.



Un petit livre, qui paie pas de mine, mais qui nous transporte dans ce petit bateau de pêcheur, nous luttons avec Santiago pour pêcher ce poisson. Une bataille !



Santiago ne pêche pas seulement un poisson, il affronte ses propres peurs, illustrant ainsi la capacité de l'homme à surmonter les défis que la vie nous apporte.



Cette pêche est solitaire. Santiago affronte seul l'océan.

Néanmoins sa solitude n'est pas une faiblesse, mais plutôt une force qui lui permet de se connecter plus profondément avec lui-même et avec la nature qui l'entoure.



Notre pêcheur, avec sa persévérance et sa force, incarne des valeurs telles que la résilience, le courage et la dignité.

Malgré les difficultés, il refuse d'abandonner, même lorsque la lutte devient plus difficile et acharnée.



Le poisson, quant à lui, représente la force de la nature, cette immensité qui nous réduit au néant quant elle se déchaîne.



En fin de compte, "Le Vieil Homme et la Mer" est bien plus qu'une simple histoire de pêche. C'est une leçon d'humilité et de dignité dans la défaite et face aux jugements.

C'est aussi un profonde exploration sur la condition humaine, sur la lutte pour trouver sa place dans un monde, et une societé souvent hostile.



Moi qui m'essaie à la littérature classique, je m'incline sur cet ouvrage. Il m'a profondément touchée. À lire au moins 1x dans sa vie.

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L'Adieu aux armes

« L’Adieu aux armes” d’Hemingway est une œuvre qui ne mérite pas l’attention qu’elle reçoit. Son style est terne et dépourvu d’imagination, ses personnages sont plats et clichés, et son intrigue est prévisible et dénuée de profondeur. Hemingway n’arrive même pas à susciter la moindre émotion chez le lecteur, ses descriptions sont fades et ses dialogues manquent de subtilité. On peut même se demander si l’auteur avait réellement quelque chose à dire, tant son livre semble vide de sens. En somme, “L’Adieu aux armes” est une déception totale et une perte de temps pour quiconque ose s’y plonger.
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Oeuvres romanesques, tome 2

« Pêches et tempêtes dans la mer des Caraïbes » et « le vieil homme et la mer ».

Lire ces quelques nouvelles et ce monument de la littérature mondiale, c’est se plonger avec langueur dans les années cubaines de Hemingway. C’est se laisser captiver par la description respectueuse de la nature de la

Mer des Caraïbes, et de la relation entre l’homme et son environnement dans ce contexte.

Un moment de bonheur langoureux et captivant.
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Pour qui sonne le glas

Ce magnifique roman qui se déroule en Espagne, durant la guerre civile, n’aurait peut-être pas été aussi intense et émouvant si Ernest Hemingway ne s’était pas totalement immergé dans le personnage de Robert Jordan, un américain venu se battre aux côtés des troupes républicaines espagnoles. Le romancier nous fait entrer de plain-pied dans son immense talent littéraire, jonglant avec les procédés de rhétorique, il réussit à faire corps avec le héros de son roman. La manière dont il se saisit du personnage de Robert est époustouflante ; il n’hésite pas à lui prêter des éléments biographiques sur ses origines, le dote de son tempérament fougueux, l’habille de sa personnalité sensible et charmeuse, il réussit même à lui faire réaliser son propre examen de conscience. C’est très fort !



A la fois tendre et dur, le récit est un mélange des genres. La plume du romancier peut se faire sensuelle dans l’expression des sentiments amoureux ou se montrer violente dans les descriptions des exactions et des meurtres ; le lecteur est en permanence dans l’ambivalence des ressentis. Robert s’éprend de la douce Maria, cette jeune fille violée par les phalangistes, c’est elle qui calme ses ardeurs et ses impatiences, elle le rassure et le soutien lorsqu’il doute, sa présence le réconforte. Bien plus que de l’amour, c’est une entière dévotion que Maria voue à son bien-aimé ; corps et âme elle s’en remet à lui et lui insuffle un souffle vital d’espérance dans l’avenir. Et c’est sur cette touche d’espoir vers un monde meilleur que j’ai refermé le livre.

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Paradis perdu, suivi de La Cinquième colonne

De très courtes nouvelles, comme autant de menues tranches de vie.

Certaines sont assorties de réflexions de l’auteur ; d’autres sont livrées brutes, énigmatiques parfois. À nous de reconstituer la réflexion qui a amené à leur écriture.

Le ton est souvent cynique lorsqu’il traite de guerre, de bagarre (y compris contre les truites), de violences en tous genres.

Pourtant, sous le cynisme transparaît l’émotion, celle qu’on ne montre pas parce qu’on est un homme, un vrai ; surtout lorsqu’il parle de ce que la guerre fait aux hommes.

Et comme toujours chez Hemingway, l’art de rendre l’atmosphère dans sa si belle écriture.

Bien que peu amatrice de nouvelles, je suis contente d’avoir découvert de nouvelles facettes de l’auteur, un ton moins viriliste, davantage de compassion et d’humanité.



Traduit par Henri Robillot et Marcel Duhamel.



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Le Soleil se lève aussi

La fête... la fête et encore la fête. C'est un livre qui vous intoxique, vous alcoolise comme la plupart des personnages de ce roman. Ce bouquin est bien entendu le reflet d'une époque de désinvolture et de perte de sens après la guerre. Mais voilà je suis groggy, le rythme des fiestas a eu raison de ma patience de lecteur. Hemingway nous entraîne mais nous ne sommes pas invités au bal, il n'y a pas de place ni de temps pour la réflexion. Dans le genre années folles, je préfère vraiment le langage poétique de Fitzgerald.
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Le vieil homme et la mer

Il ne faut plus présenter ce classique d’Hemingway (1952). En le relisant, j’ai pu mesurer sa portée qui en fait un des grands livres de la littérature américaine. Santiago, le vieux pêcheur, n’a pas pris de poisson depuis des semaines et à l’aube du 85e jour, il pousse son petit bateau plus loin en mer. La photo de couverture du Folio n°6487 en dit un peu plus [Spencer Tracy dans le film de John Sturges], mais lisez jusqu’au bout, car la mer est imprévisible.



Traduction de l’anglais (États-Unis) et présentation récentes (2017) sont de Philippe Jaworski. La préface de ce dernier ne porte pas sur la nature allégorique, la morale et les ambiguïtés du récit, mais il fait néanmoins émerger un enseignement éthique : ” la sagesse réside dans l’humilité ” [p.9].

Le pêcheur s'interroge ”Qu'est-ce qui t’a fait perdre ? ” et il répond tout haut : ”Rien. Je suis allé trop loin.” [p.130] : l’histoire est marquée du sceau de la transgression. Une apaisante résignation imprègne les dernières pages.



Le traducteur expose les problèmes que pose une version française du texte d’Ernest Hemingway. Outre le rappel de la technique objectiviste de l’Américain - "la prose est débarrassée de tout ce qui pourrait trahir la présence d’un observateur" [p.13] -, certaines considérations sont significatives : ainsi remplacer les nombreuses répétitions ("old man”, ”the boy”, ...) par une variété de synonymes français ”serait prêter au personnage ou au narrateur une habileté, voire une virtuosité linguistiques qui n’appartiennent pas au roman”.

Jaworski clarifie les procédés narratifs d’Hemingway et l’on s’instruit de cette écriture un peu fruste grâce à des explications concises.



Conseil : il me semble préférable de parcourir la préface après la lecture du roman.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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L'Etrange contrée

Après avoir adoré « le vieil homme et la mer », je tombe sur ce roman Hemingway, espérant resentir le même bonheur que j’ai eu en découvrant l’histoire du pêcheur cubain. Quelle ne fut pas ma surprise avec ce livre! Je crois comprendre qu’énormément de rapprochement peuvent être faits entre le personnage principal et l’auteur, mais j’ai énormément de mal à comprendre ou Hemingway souhaite nous amener… Les personnages ne sont pas attachants, on ne sait pas d’où ils viennent, ni où ils vont… j’imagine que ceux qui sont fans de la vie de l’écrivain apprécieront, pour le reste je ne conseille absolument pas ce livre
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Le vieil homme et la mer

On ne présente plus ce grand classique de la littérature qui attendait sagement dans ma PAL un prochain voyage à Cuba afin de le lire dans le pays où l'auteur avait vécu et écrit cette œuvre.

Le voyage étant pour le moment retardé, j'ai profité du #booklanta7 , avec son thème voyage, afin de pouvoir le découvrir.

Sur ce roman qui compte une centaine de pages sans chapitres, nous embarquons dans cette folle aventure aux côtés de Santiago qui part en mer pour pêcher. Le fait de ne pas avoir de chapitres accentue le périple de cette lecture, nous permettant de vivre pleinement et sans interruption ce que vit Santiago durant sa pêche.

Quelle démonstration de force et d'acharnement de l'homme face aux éléments de la nature !

Je comprends, à mon niveau, le génie qui se cache derrière cette écriture. Je me suis demandée comment il avait pu faire pour écrire autant de choses en quelques pages et avec un rythme qui nous empêche de reposer le livre.



Je mets juste un passage du livre qui pour moi est assez représentatif de ma lecture :

"Quand il pensait à la mer c'était toujours la mar, qui est le nom que lui donne en espagnol ceux qui l'aiment vraiment. Ceux qui l'aiment disent parfois du mal d'elle mais c'est toujours comme s'ils parlaient d'une femme. Certains des plus jeunes pêcheurs, ceux qui utilisaient des bouées comme flotteurs pour leurs lignes et possédaient des bateaux à moteur achetés à l'époque où les foies de requin rapportaient beaucoup d'argent, ceux-là disaient el mar, qui est masculin. Ils en parlaient comme d'un adversaire ou d'un endroit ou même d'un ennemi. Mais le vieil homme il pensait toujours au féminin et comme à quelque chose qui dispensait ou refusait de grandes faveurs, et si elle commentait des folies ou des horreurs, c'était parce qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher."
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