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Citations de Ernst Wiechert (231)


LE BUISSON ARDENT

Alors vibre en son coeur comme un chant ,qui s'élève et retombe.La souffrance s'en est allée,et la tristesse et le regret,et le remords.Il n'y a plus qu'un homme qui qui s'en retourne chez lui ,après un jugement où il a pu donner et recevoir. Et maintenant ,c'est comme s'il tenait devant lui une balance, dont les plateaux montent et descendent....Mais un jour,il sera arrivé, il posera la balance sur la table de la maison, et les plateaux se tiendront alors en équilibre ,la paix s'établira ,la justice sera accomplie, et le sommeil viendra,profond,avant l'oeuvre nouvelle.(Page 213).
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LE BUISSON ARDENT
Dans ce long silence qui suivit,on n'entendait rien que les sanglots de la paysanne qui avait laissé tomber son front sur ces objets sans vie,qu'Andreas avait tirés de son foulard.Il voyait ses épaules se soulever, et sa tête blonde ,à mi-distance entre lui et l'autre paysan.
--C'est moi ,continua t-il.Je l'ai fait sans vouloir le faire.Que Dieu me soit en aide. Je ne voulais pas verser le sang, même à la guerre.....J'ai été en prison, parce que je refusais.....Il était tellement jeune, sous le ciel immense....Avec de l'herbe ,contre sa joue,quand il est mort....Alors ,je l'ai enterré, moi tout seul,au pied d'u chêne, près d'une forêt....à une journée de marche d'ici.J'ai payé pendant vingt ans.Maintenant,pardonne -moi, mon frère, pour l'amour du Christ. (Page 207).
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LE BUISSON ARDENT 7ème nouvelle

Sur les coteaux ouest de la forêt bavaroise vivait longtemps avant la grande guerre un homme qui s'appelait Andreas Niederlechner. Il était maître valet à l'alpage. C'était un homme lourd, massif et taciturne,d'un caractère non pas sombre,mais sourdement mélancolique, comme s'il eût perdu un être cher ou renoncé après de longs efforts à retrouver un beau chemin dont il se souvenait(Page 187).
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L'ÉTRANGER

Et quoi que pût dire le capitaine en y mettant tout son coeur,l'adjurant même de rester,rien ne put le faire revenir sur sa décision. Tellement que Niebergall finit par le reconduire jusqu'à la route,presque avec désespoir .Le vent continuait de souffler à travers les bouleaux,mais entre les nuages ,on pouvait voir briller les étoiles.La senteur pénétrante de la forêt automnale remplissait la nuit.Au loin ,au-dessus de la ville ,luisait un reflet rouge,et l'on aurait dit que la silhouette de l'étranger se dirigeait de ce côté, devenant toujours plus petite,avant d'y disparaître comme dans une maison perdue dans le lointain.(Page 175).
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LA FERME MORTE,4ème nouvelle

C'était une butte grisâtre dans une dépression en entonnoir,entre les deux lignes de tranchées. Personne n'aurait pu dire qu'il y avait eu là une ferme ;seules les cartes l'affirmaient.C' était comme une sorte de taupinière gigantesque,où un tas d'engrais chimiques qu'une colonne de train aurait déversé là : la même couleur terne scintillant au soleil ,sur quoi palpite un air empoisonné.....Seule une poussière rouge de briques écrasées évoquait le souvenir d'un monde humanisé,de même que les silhouettes de quelques souches ,qui gisaient là comme des membres arrachés au pied de la colline grise(Page 151).
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LE PILOTE ATLI ,2ème nouvelle.
Mais une fissure s'était produite dans quelque veine secrète de mon corps.Assis dans l'obscurité contre mon hangar,il me semblait entendre un peu de mon sang dégoutter sur les pierres et s'écouler vers l'éternel et l'irrévocable ,comme les sombres remous du fleuve, lors de cette dernière nuit.Et je voyais un visage clair,sur le beaupré, tourné vers l espace,j'entendais une voix ,cette voix de rêve ou de fièvre qui tombait dans l'eau noire:
--The greatest I never saw.....( Page 130).
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LE BUFFLE BLANC, 1ère nouvelle,

Les yeux fermés, il voyait la poussière rouge que soulevait la caravane qui s'éloignait,et les figures que dessinent les étoiles dans le ciel ,et la lumière de la lune,au - dessus du sentier forestier. Il sentit le petit singe sacré qui s'accroupissait à ses pieds pour dormir.Alors il appuya sa joue sur la pierre ,derrière lui.Et voici qu'enfin elle avait cessé de bouger.( Page 106).
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La grande périssabilité était là, dans la pièce, le considérant sous les espèces d'une chaîne à l'éclat terni. Il ne lui était pas extérieur, mais il était inclus en son cercle. Il n'était pas qu'une seule chambre en notre coeur. Quand I'une était comble le verrou se fermait sur elle, pour la garantir. Une autre s'ouvrait, vierge encore, et elle aussi se remplissait lentement. Il fallait à la vie beaucoup de chambres pour engranger sa récolte. La vie ne se préoccupait pas uniquement de souvenirs. Elle accumulait, songeant aussi au présent et a l'avenir. Peut-être était-elle sans pitié, peut-être était elle sage. Mais elle débordait les calculs humains. Personne ne connaissait son budget. Personne ne savait ce qui était profit et ce qui était perte. Le livre de la vie nous restait caché et ce n'était qu'à de certaines heures qu'une main invisible, à la dérobée, inscrivait les invisibles articles des comptes. On était pesé sans connaître les poids et les mesures.
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Non, il n'était pas nécessaire que quelque chose de grand sortît de l'enfant de la chaumière. Il suffisait qu'il cultivât trente arpents de maigre terre, de sa jeunesse à sa vieillesse. Car s'il ne le faisait pas le champ retournait au désert, et au lieu de pain il donnait des pierres. Et aucun enfant ne sortait de cet enfant, et dans la chaîne des générations quelque chose était rompu. Le village y perdait un sourire qui eût été donné peut-être aux éprouvés, une assistance amicale, une parole cordiale en une année de mauvaise récolte. Il n'était pas vrai, selon Jons, qu'il n'y eût personne d'irremplaçable. Les affaires de l'humanité ne se faisaient pas par des suppléants. Pas même celles d'un pays ou d'un village. Il n'était pas vrai que lui, Jons, pût être remplacé par un docteur Joyeux, ou un docteur Triste, ou même par un docteur Toutlemonde, pas vrai que Stilling ou Korsanke fussent remplaçables. Non, pas même Piontek ! Quelqu'un pouvait prendre leur place, et leur emploi serait, comme on dit, pourvu. Toutefois l'homme qui le détenait était irremplaçable. Il était tombé, une seule fois, de la main de Dieu, et Dieu l'avait façonné en type unique et non pas en série, comme à la chaîne d'une fabrique d'engins mécaniques.
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Qui est déshérité ? demanda Lawrenz en se ployant sur son fauteuil. Qui est sans travail ? Faut-il que la langue soit un instrument si docile de nos erreurs ? Avez-vous jamais vu un seul homme que Dieu ait déshérité ? Un père, une mère peuvent déshériter, et ils ne peuvent, eux non plus, enlever que de l'argent et des propriétés, sans pouvoir déshériter de leur sang. Mais Dieu ne déshérite pas même les incroyants. lI ne nous enlève ni le sol que nous foulons de nos pieds, ni la lumière du soleil, ni la muette image des fleurs. Et quand il nous fait marcher sur des béquilles et nous rend aveugles, il nous donne du moins encore la force de créer un autre monde, en notre esprit.
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L'homme qui vit dans la carrière, la certitude, la garantie, est tout simplement entraîné par la vie. C'est la carrière qui vit à sa place. C'est seulement dans la résignation qu'on vit à proprement parler. Elle est précédée de la compréhension véritable. Celle-ci détruit les phantasmes, donne la vraie bravoure, celle qui va sans décoration, sans ivresse; celle de l'homme qui reste sur le navire qui sombre, parce que c'est son devoir. Laissez les autres parler de progrès et de culture. Pour vous qu'il s'agisse de mener une existence laborieuse, propre et brave.
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Qu'était la mort ? Un pauvre jeu de dés dont ils étaient l'enjeu, un enjeu bon marché, des grains, des cailloux, et les choses pour lesquelles depuis des milliers d'années des coeurs ardents avaient lutté, fait des recherches, n'étaient maintenant plus rien, pas plus que la rosée tombant sur les brins d'herbe, que leurs bottes faisaient tomber au passage.
Qu'était la vie, au service de laquelle tant d'entre eux avaient voulu se mettre? Était-elle encore le grand et merveilleux secret de l'univers, le plus grand de la création, la chose par-dessus tout sacrée sur cette planète instable? Mystère si grand que tous les peuples attribuaient son origine à un être qu'ils appelaient Dieu ? Ce n'était pas plus qu'une vêture fragile et n'importe quel souffle venu des forêts pouvait l'arracher, l'emporter, comme il emporte la poussière des routes.
Qu'était l'amour ? Un conte d'enfants abandonné depuis les jours dorés de l'enfance, comme on abandonne ses petits souliers dorés d'enfant. Une bulle de savon suspendue à une palle et reflétant les couleurs du monde, mais le vent se lève et elle se défait comme se défont les nuages le soir. Qu'étaient les faces des hommes dans lesquelles avait brillé une lumière pareille à une aube nouvelle?
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"De quoi a-t-elle l'air, la vérité?" Oui, de quoi avait-elle l'air ? Jons avait dit qu'elle valait mieux que la beauté, mieux que la piété, et il était toujours du même avis; mais le sourire du lieutenant avait ôté à son opinion quelque chose de sa certitude, comme si le lieutenant avait discrètement indiqué qu'il se pourrait bien que la vérité fit partie des grandes illusions de l'humanité, comme la piété du petit Tobie, et le savoir aussi bien que la foi. Que personne n'avait le droit d'estimer plus facile une vie dans la foi qu'une vie au service de la vérité, d'autant plus que ce sourire et cette conviction, ou plutôt ce léger doute venaient de quelqu'un que la mort avait touché ou définitivement marqué, et qui avait peut-être plus que les vivants le droit de juger du sens et de la valeur de ce qu'on appelle la vie. Ne fallait-il pas se demander si les limitations qu'il s'était imposées étaient suffisantes ? Si c'était assez de renoncer à "la justice dans le champ" ; s'il n'était pas nécessaire et sage de se borner à l'oeuvre de ses deux mains pour laquelle il se préparait, et à un cœur plein d'amour pour engranger ses fruits? Avant de mourir Jumbo n'avait-il pas connu la raison derrière lorsqu'il l'avait mis en garde contre les "spéculations" ?
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Ils étaient des orphelins et portaient tous le même uniforme gris. Et pourtant il y avait eu parmi eux des rois, comme le grand-père, des héros, comme Michael, des êtres ayant la grâce, comme Christian, et d'autres ayant la noblesse, comme son père. Mais le Reich ne les voyait pas. Il s'était retiré dans ses grandes villes et ce qu'on y adorait c'était l'or et la parole. Des choses éphémères et trompeuses, comme la puissance édifiée sur elles. Celui qui était envoyé dans les forêts y allait comme en exil et celui qui était appelé dans les villes était un élu. Et le petit nombre de ceux qui étaient appelés n'était reconnu de personne. On les envoyait à la mort, comme Jumbo, et on ne savait pas qu'ils étaient irremplaçables. On ne distinguait pas entre la valeur et le nombre.
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Jons ne savait pas encore ce que c'est qu'une lettre, et quelle puissance dangereuse, portant loin, peut venir d'elle. Il ne savait pas qu'une parole se libérait, échappait au pouvoir de son auteur, lorsque l'écriture l'avait fixée sur le papier et qu'elle commençait son voyage. Toute possibilité de changer lui était des lors ôtée, toute modification qu'apportent le ton, la mélodie, l'alternance de la bonté et de l'amertume. Le mot était devenu quelque chose d'immuable, et c'était à celui qui le lisait de lui donner son sens. On ne pouvait le reprendre; il était comme une flèche qui a quitté l'arc, la vivante pointe dirigée sur le coeur d'un autre.
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Mais le mort avait mis sa main dans les rouages du monde, parce qu'il aspirait à quelque chose que d'autres aussi souhaitaient. Il n'avait jamais haï, mais il avait aimé, et pensant qu'il aimait il avait laissé tomber son bouclier, offrant à la mort sa poitrine nue. La mort avait frappé et son nom était effacé du livre des vivants.
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l'enfant, qui sentait une secrète épouvante grandir en lui à mesure que ses rêves s'évanouissaient, aperçut des petites mouches noires qui s'affairaient autour du visage de son père. Il en avait vu souvent se poser sur des visages endormis, mais il se douta que cette fois le dormeur dormait d'un sommeil bien trop profond pour pouvoir les chasser, au bord des yeux, d'un battement de cils.
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Sa mère était une petite femme courbée pourtant aussi résistante qu'un brin d'osier.Gagnant son pain sans rechigner ,elle labourait ,faisait sécher les champignons,contait des histoires merveilleuses et même interprétait les songes grâce à ses visions.À sa manière, elle prêchait quand elle lavait les nouveau-nés et parfois les morts.Mais même si elle se démenait, sa maison restait pauvre comme si la misère la traitait en servante qu'elle ne congédiait jamais.
En découlait un enseignement humble qu'elle prodiguait à son fils.
--Vois-tu ,lui disait -elle ,le maître d'école a un salaire et une baguette; le garde forestier a un salaire et un fusil.Mais le maître d'école ne pourrait pas être un garde forestier, car les lièvres se moqueraient de lui,et le garde non plus ne saurait être maître d'école ,car les petits chenapans riraient aussi.Tous deux sont trop bêtes pour être autre chose que ce qu'ils sont. Mais toi ,tu dois apprendre,tout apprendre pour pouvoir faire ce que tu veux,sans baguette ni fusil.
C'est là,à l'intérieur,vois-tu qu'il faut tout avoir: la baguette comme le fusil,les habits des riches comme le sceau du pauvre.Quand,dans le livre, Saül quitte la maison de son père pour chercher une ânesse,il trouve une couronne de roi.(Page 33/34).
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Il soupira et continua à monter. Les courroies du sac à dos, qu'on lui avait rempli de provisions, lui faisaient mal aux épaules. Mais il savait qu'il portait bien plus que du pain et des conserves. Tout homme n'avait il pas un fardeau infini à porter, dès que ses cheveux grisonnaient ? Celui du temps, des souvenirs, celui de son enfance. Des vivants et des morts. Et ils avaient appris combien les morts sont lourds. Rien n'était venu s'ajouter à leur substance et pourtant ils étaient devenus aussi lourds que s'ils avaient été de pierre.
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Le corps enseignant se divisait aussi en affamés et en repus.Les premiers aspiraient à l'avancement et une fois par an,pour le passage de l'inspecteur,se tuaient de zèle. Ils rédigeaient de profonds essais pour le journal de la ville ,afin d'obtenir un siège au conseil municipal. D'autres aspiraient aux faveurs d'une femme ,à la popularité, à un poste de président dans quelque association.Mais dans l'espace réduit où ces hommes vivaient,collés les uns contre les autres,rien ne se pouvait dissimuler: l'amour et la haine, l'ambition et la paresse éclataient au grand jour.Jean dont le regard tentait de pénétrer de l'autre côté du miroir,comprit trop jeune ces choses.( Page 130).
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