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Citations de Ernst Wiechert (231)


Elle sait qu'elle n'a été qu'un vase, et quand elle se lève, un peu lasse, un peu vide, elle est capable de sourire à l'idée que le vase participe à l'éclat de ce qui a reposé en lui (page 159).
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Quand il regardait vers son passé, c'était pour y découvrir son destin (page 247).
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Dis-toi bien, Jean, que chaque rencontre, que chaque parole contribue à tisser notre destin. Sais-tu ce que disent les fous ? Ils disent : "Si je n'avais pas rencontré tel homme, ma vie aurait été autre." Nous rencontrons toujours les hommes, Jean, que notre sang nous ordonne de rencontrer. Les autres, nous ne les rencontrons jamais : nous les croisons comme on se croise dans un train. Personne n'a jamais réussi à sortir de son destin, Jean (page 220).
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Deux autres garçons encore sont pour Jean d'agréables compagnons, car ils savent l'importance des choses inexprimées (page 149).
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Elle ignorait toujours ce que Dieu projetait pour son fils. Ce qu'elle savait, c’était qu'un jour le garçon se détacherait d'elle pour suivre seul son chemin et qu'il lui fallait remplir d'amour la coupe de sa vie quand il en était encore temps. Sa féminité frustrée donnait à son amour maternel une ardeur douloureuse et à son visage cette raide beauté marquée du sceau d'une passion qui se consume elle-même (page 102).
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Qui a la Bible ignore l'angoisse (page 814).
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Il n'est d'assurance totale que pour les croyants, Jons, dit doucement Lawrenz. Ils peuvent connaître la peur, mais pas le doute (page 811).
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Ils avaient revêtu leurs vêtements de cérémonie, et tous lui serrèrent la main. Il était l'un des leurs, issu d'un sang obscur, et maintenant ils distinguaient la couronne sur ses cheveux. (...). Lui s'était élevé, sortant de leurs rangs courbés, et il était devenu grand. Et ce qu'il y avait de plus grand en lui, c'était qu'il leur revenait. Il eût pu s'enrichir, devenir célèbre, ils en étaient convaincus, mais il revenait. Chez eux il n'y avait à récolter ni richesse, ni gloire, et celui qui revenait, étant devenu grand, ne pouvait le faire que par amour (page 816).
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Alors il s'arrêtait, prêtant l'oreille, et il voyait devant lui, en imagination, le village où les gens l'attendaient; et un peu d'angoisse lui venait à la pensée qu'allait commencer pour lui la véritable existence à laquelle avaient travaillé tant de mains, et qu'il lui faudrait justifier maintenant toute l'abnégation dont il avait été le bénéficiaire (page 785).
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(Jons) reconnut tout de suite que dans ce petit local bien propre quelque chose était éclos, qui ne pouvait naître que dans la solitude et la douleur, que l'art de Christian s'était débarrassé de tout ce qui jusqu'alors n'avait été que jeu d'enfant et qu'on commençait à y voir les traits de la création véritable, la victoire sur le bois inerte, la promotion de la matière à une vie nouvelle et plus haute. Il y avait là un buste du père, encore inachevé, mais dont la simple ébauche donnait à Jons, déjà, l'idée de l'éternel. Ce n'était pas la nature temporelle du père (...). Non, c'était ce qu'il y avait toujours eu, sans que les siens le reconnussent, d'éternel derrière tout cela, les mots non prononcés, les pensées attendant de naître, l'élément de sublimation toujours latent au-delà du corporel, toujours là, toujours disponible, mais que la mort seule avait libéré. Et il avait été donné au seul Christian de reconnaître cet élément libéré et de le réincorporer sous une forme tangible (pages 660-661).
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Faire régner la justice sur la terre du pauvre, cela n'existait pas et n'existerait jamais ici-bas.
(...).
Mais ce qui était réalisable, c'est qu'en une maison obscure et marquée d'un lourd destin on pratiquât une fenêtre, et que de cette fenêtre sortît, pour tendre du pain aux affamés, une main qui durant des siècles n'avait su que recevoir. Et cette seule main honorerait toute une famille, et avec cette famille le village entier de Sowirog, et avec Sowirog tous les humbles villages de la terre. Si cela réussissait, toute une longue vie n'aurait pas été vécue en vain (pages 686-687).
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La guerre lui avait ôté autant qu'aux autres et probablement beaucoup plus, mais il voulait ne pas oublier qu'elle lui avait aussi apporté de grands dons. Des dons austères et douloureux, mais les dons de l'austérité et de la douleur se gardent longtemps dans la main. Et même les vies que la guerre avait prises n'étaient pas irrémédiablement perdues. Même si elles avaient été englouties comme des pierres dans une eau sans fond, les cercles qu'avaient tracés les pierres dans l'onde l'avaient touché (page 563).
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Une fois encore, pendant que de chaque côté du train défilaient les forêts dans la brume et la rosée, il vit surgir puis disparaître les visages sans voix qui avaient trouvé une paix meilleure que celle qui attendait les vivants. Une longue file, visage contre visage, chez eux dans la brume et retournant s'y enfoncer sans bruit. Les uns toujours éclairés, comme celui de son père, d'autres soucieux comme celui de Jumbo, d'autres souriants comme celui du lieutenant, et d'autres avec l'ironie à peine voilée des grands soldats, comme celui du caporal. Et à côté d'eux tous les autres, à peine connus, de simples voisins dans le rang sur la grande aire où la mort jetait les dernières gerbes.
Et pourtant la vie serait plus forte que la mort (pages 563-564).
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La lune surgissait du brouillard et Jons se tenait toujours auprès de la clôture de bois clair dont la résine lui collait aux mains. Il était encore jeune et beaucoup de ce qu'il pensait, dans quelques années il le penserait autrement, avec plus de froideur et de netteté. Mais une fois pour toutes, il croyait savoir qu'il était appelé à servir, non à dominer. Il portait un héritage de toutes les générations, et la plupart des traces se perdaient dans la nuit; mais c'est son père qui lui avait légué le plus grand, le plus bel héritage : l'amour des hommes (pages 472-473).
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Jamais Jons n'oublierait comment son père sortit l'après-midi de la maison, et de la porte promena ses regards sur le village, le lac et les forêts (...). Sa démarche et son attitude étaient comme à l'ordinaire, mais dans ses yeux passait une flamme que Jons n'y avait encore jamais vue. Ils étaient si pleins de lumière qu'ils rayonnaient, une lumière qui ne venait pas seulement du soleil et du ciel bleu tendu sur le village, mais qui venait du fond de l'être, qui pénétrait tout son corps et remplissait ses yeux. Jons n'aurait pas pu dire que c'était du bonheur, et non plus que c’était de la souffrance. Il semblait seulement que (...) sur son visage s'était tendue une peau nouvelle, transparente, et qu'à travers elle rayonnait maintenant la beauté intérieure de l'homme simple et d'une vie toute de justice et d'amour, comme une lumière à travers une mince feuille de papier (pages 462-463).
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Personne ne les avait aimés. Ils n'étaient pas beaucoup plus que du bétail dans les écuries du Reich. En temps de paix ils avaient donné leur travail et leurs impôts, et en temps de guerre ils avaient donné leurs fils. Dans les grands discours et les proclamations on les mentionnait aussi, on pensait à eux, mais sans que le coeur y prît part. Ils étaient des orphelins et portaient tous le même uniforme gris.
Et pourtant il y avait parmi eux des rois, comme le grand-père, des héros, comme Michael, des êtres ayant la grâce, comme Christian, et d'autres ayant la noblesse, comme son père (pages 470-471).
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(...) La révélation lui vint que la vie de son père était la plus belle des vies qu'il ait jamais connues. Riche dans sa pauvreté, large dans son étroitesse, et à la fin éclairée d'un éclat qu'il n'avait trouvée à nulle autre vie. Il avait appelé cela la paix, mais il n'avait pas dit d'où elle lui était venue. Il avait emporté son secret, et seul un reflet était resté comme d'un feu paisible derrière l'horizon (pages 464-465).
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Il ne savait pas ce que serait demain, l'année prochaine. Mais une chose resterait : l'image du père s'en allant en silence après avoir éteint la meule, parce qu'on n'avait plus besoin de charbon. Et qui partait maintenant vers le grand feu, où ce n'est pas le bois qu'on brûle, mais les hommes (page 411).
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(...) C'est là qu'il eut son premier sentiment d'effroi, lorsqu'il reconnut que son élève poursuivrait peut-être un jour, en tout premier lieu, ce que revendiquent le plus passionnément les pauvres : la justice. Et comme il savait qu'il n'est pas de chemin plus épineux, de destinée plus fatale que celle des hommes qui se révoltent contre la force, il se demanda pour la première fois s'il était fondé à tirer un enfant de l'obscurité de son milieu, à lui donner des armes insuffisantes et à l'envoyer à l'assaut d'une forteresse que jamais personne n'avait vaincue, depuis l'origine de la terre (...) (page 98).
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- Je n'ai jamais eu tout, répliqua Jons lentement, et, par conséquent, je ne puis le savoir. Mais je crois que la question est de déterminer ce que vous appelez "avoir". Sous le mot avoir, il y a bien des choses.
- Non, dit-elle, sous le mot avoir, il n'y en a qu'une. Vous l'apprendrez bientôt, en vieillissant un peu. Avez-vous jamais "eu" une jeune fille, Jons ?
- Toutes ne m'ont pas toujours été indifférentes, répliqua-t-il avec réserve, et dans mon pays il nous arrive, le soir, de rester assis au bord du lac ... tous le font chez nous, quand ils sont jeunes ...
Elle fit un geste impatient de la main. Je ne vous demande pas si vous avez admiré les astres avec une gardeuse d'oies, et fait ensuite des vers, Jons. Mais si vous avez jamais "eu" une fille, vous comprenez ? "Eu" tout à fait, en chair et en os ? (page 307)
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