Eva Justine

L'homme est à la fois fort et faible. Le fort désire toujours plus et ne peut s'empêcher de convoiter ce qui ne lui appartient pas. La guerre fait malheureusement ressortir tout ce qu'il y a de plus obscur chez lui. Elle le rabaisse même souvent au rang d'une bête assoiffée de sang.

Alors que le monde scientifique croit la Terre formée de six continents, un septième existe pourtant depuis la nuit des temps. Composée de sept vastes contrées, Terra- Luna est dissimulée aux yeux de tous par un bouclier d'invisibilité, afin de la protéger de la folie humaine.

Nos âmes en partage
Comme au jour premier
Et mes paroles comme des prières
Volant de mon cœur vers le sien
Et mes larmes sont les gardes de ma mémoire
Je n’ai oublié ni les cris ni les gémissements
Ni la force de ses bras
Ne me demandez pas de trahir ce sang
De dire de celui qui était mon reflet
Qu’il aurait dû tourner le dos
Et s’enfuir
Son courage est son honneur
Et le mien de mettre mes pas dans les siens
Et de guider son regard aveugle
Vers les horizons de nos cieux
Pour y voir son éternité
Et rejoindre nos corps

L’ESPACE D’UNE VIE EST LE MÊME QU’ON LE PASSE EN CHANTANT OU EN PLEURANT.

Chapitre 9 :

Kol

«… Je demeure silencieux, car lorsque j’étais plus jeune, elle m’adressait un regard courroucé et m’intimait de me taire si j’avais le malheur de parler.

– Ta future épouse sera bientôt là, finit-elle par annoncer.

Je lâche un soupir. Évidemment, j’espérais bien entendre le contraire.

– Tu la reconnaîtras facilement à sa chevelure sombre comme la nuit et à ses yeux de la couleur des profondeurs d’un glacier.

Voilà des détails intéressants, parci ici les femmes sont généralement blondes ou châtain clair … »

« LE MEILLEUR MIROIR NE REFLÈTE PAS L’AUTRE CÔTÉ DES CHOSES. »

— Allons ! Ne sois pas désobligeante envers les jugements de ton époux.
Elle poussa un soupir exaspéré.
— Un séjour prolongé dans l'un des cachots lui permettrait peut-être de calmer ses ardeurs. Ou alors, enferme-le dans une geôle remplie de gueuses trompées par leur époux, elles sauraient quoi en faire. Savez-vous que les femmes peuvent être très méchantes quand elle le veulent ? Il me revient en mémoire l'histoire d'une paysanne qui avait décidé de punir son mari volage d'une façon délicieuse.
— Que lui a-t-elle fait ? questionna Estienne alarmé par son sourire machiavélique.
— Elle l'a assommé de vingt coups de tisonnier, puis l'a jeté aux cochons. Ils n'en ont rien laissé, les braves petits. Pfiout ! Plus d'époux. Ce fut comme s'il n'avait jamais existé.
— Pour autant il n'en aura pas tiré la leçon de ses incartades, s'exclama Estienne.
— C’est vrai ! Cette punition fut radicale, mais il n'avait qu'à y penser avant.
— De quelle manière la meurtrière a-t-elle été châtiée ? s'informa Baudry.
— Sans corps, le prévôt n'a jamais pu prouver ce qu'elle avait fait. Elle a donc pu vieillir tranquillement. Elle a été futée, ne trouvez-vous pas ?
Baudry et Estienne se regardèrent. Oui, les femmes pouvaient donner des frissons autres que ceux de plaisir. Le pire étant peut-être qu'Eloïse ne soit pas choquée de ce qu'elle racontait.

Chapitre 2 :
Naos
«… Je bois une longue gorgée de ma bière. J’en reviens donc, encore et toujours, à la même conclusion : malgré la troublante alchimie que je ressens lorsque je suis près d’elle, il est plus sage de mettre de la distance entre nous, surtout si je veux éviter de tomber amoureux.
— Essaie de savoir si quelqu’un l’attend en Irlande.
Rien que cette idée me tord les tripes.
— Peux-tu m’envoyer quelque part en mission ?
— Fuir n’est jamais une solution. Je ne sais pas grand-chose de Shanna, mais je vais essayer d’en apprendre plus en discutant avec elle, annonce Duglad en frottant mon dos d’une main apaisante.
Inutile d’ajouter autre chose. Je me transforme. … »

Quand le soleil brûlerait tout, les êtres humains seraient obligés de s'enfouir sous terre pour survivre, et s'ils découvraient un jour l'existence des magiciens, nul doute que cela finirait en guerre.

Franchement, ton numéro de drague est au top, rigola Gus dès qu'elle ne fut plus dans la pièce. ça change tellement de ce qu'elle entend habituellement. Je suis surpris qu'elle ne t'ait pas demandé où était ta licorne. D'habitude, elle a plus d'humour que ça.

C’est alors qu’une voix reconnaissable entre toutes ordonna :
— Ôte tes pattes de là !
Lukas pivota. Tiago était là. Et… il n’avait pas l’air content du tout. Sourcils froncés, il affichait son visage des mauvais jours. Merde. En voyant Billy le toucher, il avait dû se méprendre.
— Où comptes-tu aller avec ce dossard, Grant ?
— Tiago !?
— Ce n’est pas une bonne réponse, grommela celui-ci en détachant lui-même le bout d’étoffe. Hors de question que tu abîmes ce qui m’appartient, ajouta-t-il d’un air fâché.
— Mais…

Tiago :
« … Il venait de mettre un pied sur le bitume, quand un véhicule arriva dans sa direction. Tiago ne se fit aucune illusion, le chauffeur les éviterait probablement sans aucun remords et poursuivrait sa route sans se préoccuper de savoir ce que faisait, à la tombée de la nuit, un jeune homme trempé avec son chien dans les bras. Pourvu qu’il ne nous renverse pas, songea-t-il en scrutant les phares. Son étonnement fut donc d’autant plus grand quand le véhicule ralentit pour s’arrêter à sa hauteur. Par la vitre à moitié baissée, le chauffeur cria pour se faire entendre.
— Besoin d’un coup de main ? Je peux te conduire quelque part ?
Tiago n’en croyait pas ses oreilles. Un autre bon samaritain. Était-ce le jour des bonnes actions dans le secteur ? Il s’approcha de la portière se pencha et répondit.
— C’est pas de refus ! Mon chien est tombé dans la rivière.
L’homme lui proposa de grimper dans son pick-up, puis remonta rapidement la vitre par laquelle la pluie s’engouffrait furieusement. Une fois installé sur la banquette, Tiago le remercia chaleureusement.
— On dirait bien que toi aussi, tu es tombé dedans, non ?
— C’est parce que je suis allé le repêcher, répondit Tiago en tentant de s’essuyer le visage à l’aide de sa manche trempée.
L’homme lui tendit quelques mouchoirs en papier, enclencha une vitesse et lui demanda.
— Où est-ce que tu habites ?
Tiago n’avait nullement l’intention de retourner dans son foyer. Comme les animaux n’y étaient de toute façon pas autorisés et qu’il ne connaissait pas encore la région, il ne sut que dire. N’obtenant aucune réponse, le chauffeur se tourna vers lui et le questionna une fois de plus. Cette fois-ci, Tiago se hâta de parler.
— Déposez-nous à la gare, au moins on y sera à l’abri ...»

— Voyons, ma chérie, vous n’avez pas vraiment le choix, déplora sa nourrice. La maladie a grandement réduit le nombre des prétendants qui aurait pu vous épouser, alors même si je suis navrée pour vous, votre promis Édric Montsalvat d’Aguilar demeure votre plus grande chance de vous unir à quelqu’un de votre rang. Dès que vous aurez fait sa connaissance, sieur Aubert sollicitera l’accord de notre roi Jean, afin que les noces aient lieu. Ainsi, au printemps prochain, vous serez mariée et offrirez ce château, vos terres et vos gens en dot.
Éloïse savait que la forteresse devait absolument retrouver un seigneur pour la diriger, et que les paysans avaient besoin d’une protection. Nulle autre alternative n’était malheureusement envisageable.
— Mais, il est peut-être hideux, se lamenta-t-elle.
— Ou le contraire.
— Il est affreusement jeune, fit-elle, butée.
— Dix-sept ans, soupira celle qui avait l’habitude du caractère impétueux de sa juvénile maîtresse. En plus, comme vous l’avez déjà rencontré, ce n’est donc plus vraiment un total inconnu.

Un proverbe avertit que « la bouche est la source des malheurs », mais celle-ci fera ton bonheur, crois-moi. Mikio a la beauté d’une jeune fille en fleur. Son visage est à tel point androgyne, que l’on pourrait s’y tromper. Sa peau semble aussi douce que de la soie…

LE MALHEUR PEUT ÊTRE UN PAS VERS LE BONHEUR.

Voilà près d’une année qu’il n’avait pas eu de rapports intimes, alors dans son jeune corps de dix-huit printemps, à l’appétit charnel mis en veille, l’anticipation des nombreuses jouissances qu’il espérait procurer et recevoir, s’éveilla.

Rien n’oblige un otoko geisha à avoir des relations intimes avec son maître, mais je préfère être honnête et t’avertir qu’en acceptant mon hospitalité, tu deviendras mon amant et te soumettras à des jeux de domination.

Chapitre 8 :

Annis

«… Nous ne pouvons nous empêcher de rire.

– Sinon, quoi de neuf ?

– Tu sais que nous attendions la réponse de l’Alpha de la meute de Vradal au sujet de ma venue en Norvège. Eh bien, il a accepté. J’accompagnerai donc mon frère pour le grand rassemblement.

– Super. Cette fois-ci, une louve écossaise volera peut-être le cœur d’un Norvégien.

Je secoue doucement la tête.

– Je n’ai pas besoin d’un homme pour être heureuse.

Il replace une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille.

– Aimer fait partie de la vie.*

Angus est la gentillesse et la générosité incarnées …»

Chapitre 3 :

Angus

«… Plus tard, glissé sous la moustiquaire et étendu dans son lit, je contemple les étoiles à travers le toit transparent qui chapeaute sa cabane. Cette nuit ressemble fort à un pied de nez du destin, parce que celui sur lequel je fantasme depuis mes quinze ans est allongé à poil à mes côtés. Excité, mon loup se régale et se gave de son odeur. Ce n’est pas comme ça que ma queue va dégonfler, mais bon… je ne peux pas l’en empêcher.

Respire, Angus ! Souffle, respire…

Puisqu’aucune odeur féminine n’imprègne le bois de sa cabane, je comprends qu’il baise ailleurs. C’est peut-être con, pourtant je dois avouer que cela me soulage. Entendre sa respiration lente et régulière me tire un soupir désenchanté. Manifestement, cela ne dérange pas Cyrian d’être allongé à mon côté. Contrairement à moi, il ne se pose aucune question.

Il serait peut-être temps pour moi de cesser de croire aux contes de fées et aux princes charmants. Même si c’est carrément injuste que mon fantasme soit hétéro, je dois absolument m’enfoncer cette évidence dans le crâne. Je lui tourne le dos et ferme les paupières. Compter les moutons m’aidera peut-être à oublier à la fois sa présence et la raison pour laquelle je suis dans son pieu. …»

Chapitre 1 :

Cyrian

«… Je ne sais pas pourquoi, mais je les trouve proches… beaucoup trop proches. Il y a des regards et des sourires qui ne trompent pas. Cet homme est en mode séduction. Ma mâchoire se serre. Chose surprenante, même leur proximité déplaît à mon loup qui pousse un grognement de mécontentement.

Lorsqu’Angus perçoit à son tour ma présence, sa tête pivote dans ma direction et ses yeux s’écarquillent d’étonnement.

— Cyrian ! Qu’est-ce que tu fiches ici ? me demande-t-il via notre lien.

— Je suis en mission.

Je me fraie difficilement un chemin à travers la foule pour le rejoindre.

— Tu dois te tromper. Ce soir, il n’y a que des hackers et des gamers, alors ça m’étonnerait que ta proie soit là.

— Je suis au bon endroit, puisque tu es ma proie.

— Moi !

Son expression trahit sa surprise. …»