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Critiques de Fabien Grolleau (287)
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Naoto, le gardien de Fukushima

Il y a dix ans, une catastrophe nucléaire s'est abattue sur Fukushima suite à un tsunami de plus de 15m de hauteur qui traversa le mur brise-vagues autour de la centrale nucléaire.



Depuis, un homme vit pratiquement seul au coeur de cette zone irradiée et prend en charge la faune abandonnée par les autorités. Cet homme s'appelle Naoto Matsumura. Surnommé "Le gardien des animaux de Fukushima", ce fermier qui a toujours refusé de quitter sa ville natale est devenue par la force des choses l'un des plus importants porte-paroles contre le nucléaire. Cette bd scénarisé par Fabien Grolleau (HMS Beagle : aux origines de Darwin) et dessiné par Ewen Blain, illustrateur jeunesse qui signe ici sa première bande déssinée.



Naoto, le gardien de Fukushima fait partie de ces titres graphiques essentiels, un véritable titre de mémoire et un hommage fort à ce monsieur Naoto Matsumura dont la légitime colère demeure un important cri d'alerte contre l'aveuglement général autour du nucléaire. Le nucléaire, nous en parlons, c'est une chose mais peu de personnes au final ose imaginer qu'une catastrophe nucléaire puisse arriver près de chez soi. Cet album édité par Steinkins nous confronte à cette réalité alarmante à travers le point de vue de Naoto Matsumura qui a totalement assisté à cette catastrophe qui s'est abattue sur Fukushima mais aussi sur l'exode de ses habitants pour finir par se retrouver seul dans cette ville déserte.



C'est une histoire poignante et touchante sans être pessimiste ni glaciale malgré la gravité de l'évènement. En cela, les auteurs prennent soin de raconter cette histoire avec une note d'espoir comme le montre le dernier plan de cet album dévoilant la vérité que la vie peut continuer même au cœur des radiations. Naoto est un bon album parce qu'il ne se contente pas uniquement de délivrer un pamphlet anti-nucléaire suite à une véritable catastrophe. Le message est bien présent mais c'est surtout la vie de cet homme Naoto qui est ici mise en valeur. C'est une vie qui est racontée de manière plutôt originale puisque les auteurs incrustent dans leur intrigue des passages inspirés du conte et de la mythologie japonaise. Ainsi le tsunami est comparé au dragon Ryujin tandis que le nuage radioactif est dessiné tel un démon du nom d'Akashita. Il y a fréquemment cet équilibre entre le folklore et la mythologie japonaise et la réalité de Fukushima comme si Naoto finissait par devenir un véritable héros comme dans les contes japonais. Il est d'ailleurs comparé à l'un d'eux. Ces références mythologiques qui sont gracieusement dessinées par Ewen Blain permettent de rendre un hommage encore plus vivace à Naoto mais aussi à ce Japon rural et meurtrie.



Naoto le gardien de Fukushima est un titre important pour garder en mémoire la tristement célèbre catastrophe nucléaire qui s'est abattu au Japon. Cependant, ce titre se concentre surtout sur le parcours et la ténacité d'un héros hors du commun qui a refusé d'abandonner sa ville natale et toute sa faune domestique délaissée par un gouvernement qui a priori a refuser d'affronter la réalité contrairement à un fermier déterminé. Mention spécial aux inspirations des contes et légendes du folklore japonais qui accentuent la bravoure de ce récit tout en y soulignant une certaine originalité.





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Traquée : La cavale d'Angela Davis

Dès le premier coup d'oeil sur la couverture, nous sommes graphiquement plongés dans l'ambiance. Puis tout au long du récit, le texte, le dessin, et la couleur (avec ses beaux camaïeux un peu naïfs) nous maintiennent sur cette première lignée. Nous sommes aux Etats Unis, années 60-70', au coeur d'une nouvelle période de révolte sociale et raciale... Sans tomber dans le pathos ou la morosité Grolleau et Pitz portent le récit avec sérieux tout en insérant une pointe d'humour, d'espoir et parfois même de légèreté. Côté ambiance, les anglicistes apprécieront cette écriture quasi bilingue, notamment dans la première moitié, qui ne fait qu'accentuer la force du décor, et d'autres risquent de bien râler...

Comme le titre l'indique, ce roman graphique ne se focalise que sur une partie de la vie d'Angela Davis, ce qui est plutôt malin compte tenu de l'ampleur de sa vie et de son "oeuvre". Cela permet d'éviter cette triste sensation de survolé que tant de biopics graphiques proposent aujourd'hui... Mis à part un petit flashback introductif sur la jeunesse de Davis, nous gravitons autour de la condamnation, la traque, puis finalement le procès. Pour un seul tome, c'est parfait si l'on ne veut pas trop condenser.

Enfin, on apprécie aussi les interviews des auteurs à la fin de l'ouvrage qui remettent en perspective l'acte de création et éclaircissent certains choix artistiques/éditoriaux.

Que dire de plus, allez y sans hésiter.
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Le chantier

Le chantier conte les aventures d'une jeune architecte qui doit perçer dans ce métier plutôt difficile et surtout pour les femmes. Il faut non seulement affronter les clients mais également les différents intervenants sur le chantier sans compter sur un patron plutôt capricieux mais talentueux.



Dans la préface, on apprend que l'auteur Fabien Grolleau était architecte de métier avant de se plonger dans la bande dessinée. Il a abandonné le plus beau métier du monde en indiquant qu'il valait mieux être réellement passionné pour ne pas devenir dingue. C'est dire !



Le problème de ce récit est qu'il manque de la substance pour en faire une lecture inoubliable. On va avoir droit à une succession de problèmes professionnels. Bref, ce n'est pas la bonne bd pour des vacances calmes et reposantes. Comme qui dirait l'autre, à chacun ses problèmes.
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Sur les ailes du monde : Audubon

Il est l'un des français le plus connu en Amérique après Lafayette et pourtant inconnu dans notre pays. Des milliers de rues et d'écoles portent également son nom aux USA. Il me tardait de connaître la vie de cet aventurier qui a donné ses lettres de noblesse à l'ornithologie.



Il a sacrifié sa vie familiale en abandonnant femme et enfants pour vivre de sa passion pour les oiseaux. Il ne faudra pas juger cet homme moralement qui a tué des milliers d'oiseaux pour mieux les connaître, les dessiner et les répertorier. Ses planches sont de véritables oeuvres d'art exposées dans le monde entier. Son dernier livre s'est vendu à 8.6 millions d'euros chez Sotheby's à Londres en 2010.



J'ai bien aimé ce récit notamment sa rencontre avec d'autres scientifiques assez connus. La tonalité de couleur marron ne m'a pas trop convaincu mais ce n'est qu'un détail. Les passionnés d'oiseaux tiennent leur ouvrage de référence en la matière. Pour le reste, c'est toujours assez enrichissant de partir à la découverte de ces destins hors norme et de ces gens qui ont fait progresser la connaissance de la nature à leur manière.
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Le chantier

Flora, jeune architecte engagée dans un grand cabinet barcelonais, se voit confier son premier grand chantier. Pour construire la maison de rêve d’une famille aussi riche qu’exigeante, la débutante va devoir allier diplomatie, force de conviction et moral à toute épreuve. Parce que le chantier, des premières ébauches à la pose de la dernière pierre, n’aura rien d’un long fleuve tranquille.

« Les ennuis juridiques, les clients compliqués, les assurances, la comptabilité, les problèmes de chantier, la recherche d’artisans, les délais qu’on ne tient pas, les gros coups de stress, les accidents de chantier, les malfaçons… », le scénariste Fabien Grolleau s’est inspiré de sa propre expérience d’architecte DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement) pour mettre en scène les premiers pas balbutiants d’une consœur écartelée entre ses convictions et la dure réalité d’un métier où le client a (presque) toujours le dernier mot.

Tous les problèmes rencontrés au cours d’une carrière semblent être rassemblés sur ce seul chantier. Du coup l’ensemble apparaît parfois un poil caricatural mais au final le récit est instructif et Flora terriblement attachante. Clément C. Fabre, propose un univers graphique proche de celui de Julien Neel (Lou !). Son trait souple va à l’essentiel et offre une rafraîchissante spontanéité pleine de peps.

Une lecture agréable qui permet de découvrir la réalité d’un métier aux multiples facettes, de la plus clinquante à la plus terre-à-terre. A noter que l’album avait déjà été publié il y a quelques dans la collection Marabulles. Il ressort aujourd’hui chez Dargaud, agrémenté de 10 planches inédites et d'une nouvelle couverture.


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Peindre avec les lions

Mais quelle belle idée! Je n'aurais pas pensé tant apprécier un livre qui allie la bande dessinée et la préhistoire. Mais ça fonctionne drôlement bien et c'est autant pédagogique que divertissant!



Qui s'est déjà laissé aller à imaginer la vie des artistes lorsque vous admirez une œuvre?

Eh bien imaginer effectuer cet exercice, mais avec les peinture de la grotte de Lascaux ou de Chauvet?

N'est-ce pas intriguant? Ne veut-on pas tous savoir pourquoi les Homo sapiens ont pris le temps de peindre ces fresques immenses? N'étaient-ils pas en mode survie? Avaient-ils les mêmes désirs que nous avec l'art?



Cette BD tente une réponse à toutes ces questions et c'est vraiment intéressant. Fabien Grolleau a demandé l'aide de véritable spécialistes de la période paléolithique et ça parait tout de suite. On sort des clichés et des stéréotypes sur la préhistoire et on tente de comprendre ces très lointains ancêtres.



Les illustrations d'Anna Conzatti sont expressives et poétiques. le texte est clair et reste discret. le récit est prenant et il nous apparait réaliste ou du moins plausible même lorsqu'on n'est pas une experte de cette période de l'humanité.



Bref j'ai adoré et c'est un BD que je pourrai recommander à des lecteurs de tout âge et à des curieux de toutes les époques.



Je remercie #NetGalleyFrance et #Dargaut de m'avoir permis de lire cette splendide bande dessinée.

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Tanger sous la pluie

Roman graphique proposé par Fabien Grolleau et Abdel de Bruxelles aux éditions @dargaud qui ont imaginé les deux voyages du peintre Henri Matisse à Tanger, le premier en 1912, le deuxième en 1913.

Ici, et c'est ce que j'ai le plus apprécié, les auteurs donnent visage, voix, histoire à Zorah, peinte par l'artiste, tableau très célèbre exposé au Musée Pouchkine à Moscou. Matisse qui arrive dans cette ville du Nord, ébloui mais stupéfait par la pluie qui l'empêche de peindre, lui, qui est venue spécialement pour sa lumière...

On dit que Zorah était prostituée, on dit aussi que Matisse en était amoureux, il dira d'ailleurs dans les lettres qu'il adresse à sa femme "Je sens que le Maroc a accompli son travail en moi pour toujours."

Après ces beaux dessins tout en douceur, j'ai noté le roman d'Abdelkader Djemaï qui propose de raconter l'histoire de Zorah sous la forme dune longue lettre.

Ce graphique est un beau voyage vers

Tanger, qui m'a vue naître, Tanger où mon père repose pour l'éternité, Tanger, ville dans laquelle j'ai rencontré mon mari, un jour d'été 1991, Tanger qui abrite le souvenir de ma plus forte amitié née le jour de mes 16 ans (NN) Tanger, qui abrite encore la plus grande partie de ma famille... Tanger, Tanger, Tanger... que je n'ai jamais vue sous la pluie !
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Naoto, le gardien de Fukushima

On sait dès le titre et la couverture que nous allons être au Japon près de Fukushima. Fabien Grolleau a choisi un angle assez original pour parler de cette catastrophe. Souvent les personnages travaillent au coeur de la centrale ou vraiment limitrophe. Naoto Matsumura vivait tranquillement de son métier d'agriculteur. Puis un jour, le sol à bouger et toute sa vie en a été bouleversée. Le nucléaire n'est plus contenu à travers les épais mur en béton. Il s'est échappé et a contaminé les hommes, la terre, l'air, les animaux... Les tremblements de terre a fait un raz-de-marée dans l'existence de l'ensemble des habitants. L'information est maîtrisée d'un bout à l'autre de la chaîne. Même les salariés qui s'enfuient ne disent rien aux voisins, tous suivent les consignes. Tout le monde est évacué, stocké et déraciné dans des baraquements. Les gens ailleurs craignent de tomber malade à leur contact. Une stigmatisation qui renforce le sentiment de mal-être et de déracinement. Le personnage central retourne dans sa ferme qu'importe les conséquences et va aider tous les animaux abandonnés. Sa vie se trouve ici. Le scénariste nous fait découvrir le traumatisme humain subi et ressenti. Et aussi l'abandon de l'état, des entreprises privées qui gèrent les individus comme du bétail. Mais derrière cette noirceur on perçoit une dose de poésie, de douceur grâce aux mythes de la culture nippone. Le drame est mis en parallèle de ces histoires de lutte du bien contre le mal, la justice contre l'injustice, le prix de la contrepartie. Ewen Blain apporte de la sérénité, de la délicatesse, de légèreté ce qui contraste à la dureté du récit. Un duo brillant qui ose choisir un thème tabou pour lui donner de la profondeur et sensibilisé le public.
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Tanger sous la pluie

Voilà l’album idéal de votre Week-end ! Prêt à partir avec Henri Matisse à Tanger ? Il veut suivre les traces de Delacroix et retrouver une certaine fraîcheur, une nouvelle façon de peindre… Il arrive avec femme et bagages, pas de bol la pluie s’installe avec lui… Sa femme décide rentrer à Paris et de le laisser avec ses doutes.



Fabien Grolleau nous raconte une fiction largement assise sur les 2 voyages, réels, de Matisse à Tanger. La rencontre avec Zorah, prostituée devenue modèle pour l’occasion et la relation qui s’installe entre eux, le rapport à la nature, les paysages marocains… Le récit est prenant et se suit avec intérêt.



J’ai pour ma part été captivé par le dessin d’Abdel de Bruxelles. Hommage à l’art de Matisse bien sûr, certaines cases ou planches sont directement inspirées de tableaux de l’artiste mais aussi un découpage aéré, des couleurs chatoyantes, un tracé fin et poétique, un travail envoutant qu’il faut saluer !



Au final, une très belle lecture qui vous accompagne, une parenthèse légère et parfumée, un livre-musée qu’il fait bon avoir dans sa bibliothèque.

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Grand Océan

C'est beau, poétique et étrange comme les océans.

Le dessin des personnages a des accointances avec Lorenzo Mattotti dans Guirlanda.

Dans un monde post-apocalyptique où l'eau a recouvert la Terre et où les radeaux des Hommes tentent de survivre et d'échapper aux monstres des fonds marins, un père et son fils se/nous racontent leur histoire.

C'est évidemment une déclaration d'amour à notre monde et un cri d'alerte quand à sa situation dangereuse pour notre futur.

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Naoto, le gardien de Fukushima

Connaissez-vous Naoto Matsumura, cet homme resté à Fukushima après l'accident nucléaire au Japon ? C'est dans cette bande dessinée que vous revenez, aux côtés de Naoto, sur les tragiques événements de 2011.



Allez zou, je vais vous raconter un truc. Un jour, de fil en aiguille, j'ai rencontré Naoto Matsumura lors de son passage en France en compagnie de Ren et de Kazumi alors qu'ils se battaient, ensemble, aux côtés d'une association française contre le nucléaire et notamment pour la fermeture de Fessenheim. De fil en aiguille encore, j'ai retrouvé Naoto à Tokyo lors d'un séjour au Japon. (Je le vois encore fumer une cigarette dans le petit restaurant où on mangeait, son fidèle sourire à toute épreuve sur les lèvres.) Je ne pouvais alors pas passer à côté de cette bande dessinée et de nouvelles retrouvailles avec ce héros malgré lui, dont quelques auteurs ont raconté et racontent encore son combat (blogs, romans, films, etc). Je n'ai rien appris de nouveau ici, puisque je connaissais déjà toute l'histoire malheureuse mais j'ai été très touchée de revivre les événements sous un coup de crayon très agréable et un jeu de couleurs plutôt malin, et de revoir dans les cases des photos prises par Naoto des dégâts causés sur la nature et le bétail par l'explosion et l'évacuation des habitants et des agriculteurs. Pour mon plus grand plaisir, j'ai retrouvé Boss, l'autruche mascotte, son chien, et ses (nos ?) amis. Mais s'il y a bien une chose que j'ai adoré ici, c'est le parallèle qui a été fait entre la succession des événements et la mythologie ; l'auteur et l'illustrateur sont allés piocher parmi les dieux japonais pour personnifier le séisme, le tsunami et le nuage nucléaire. C'est beau, puissant.



Naoto, le gardien de Fukushima, est une façon originale et réussie quoiqu'un peu rapide de découvrir l'histoire de ce héros et de ne pas oublier la tragédie ni les leçons à en tirer. Aujourd'hui, Naoto vit toujours à Tomioka.
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HMS Beagle, Aux origines de Darwin

J'ai adoré cette BD qui nous transporte à bord du HMS Beagle avec le jeune Darwin, parti en exploration sur ce navire pour un voyage d'étude qui durera cinq ans. Je ne connaissais pas vraiment la vie de Darwin et encore moins cette partie-là. Cette épopée à travers le monde fera découvrir au scientifique de nombreux territoires, mais surtout de nouvelles espèces et d'autres peuples. J'ai tout de suite été absorbée par le magnifique trait de Jérémie Royer, plein de délicatesse et de poésie. J'ai mis pas mal de temps à lire cette BD car je m'arrêtais sur chaque planche, chaque dessin, pour en admirer la beauté. Ce périple aura été à l'origine de la théorie de l'évolution sur laquelle Darwin a travaillé toute sa vie durant. Même si on peut déplorer sa fâcheuse tendance à croire que notre civilisation occidentale était supérieure aux autres, on peut tout de même accorder au scientifique son point de vue plutôt moderne pour l'époque, contre l'esclavage.

Je me suis régalée et je conseille vivement!
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Sur les ailes du monde : Audubon

J'ai beaucoup aimé cette bande-dessinée, trouvée par hasard à la bibliothèque. Je ne connaissais pas du tout Audubon qui est pourtant, parait-il l'un des français les plus connus aux Etats-Unis. Cette biographie est très intéressante, j'ai bien aimé le parti pris : se concentrer sur les voyages d'Audubon dans des territoires souvent hostiles et inexplorés de l'Amérique du Nord. C'est avant tout l'histoire d'un homme dévoré par sa passion, qui ira jusqu'à délaisser sa famille et se priver de manger pour pouvoir s'acheter des crayons ! J'ai toujours été fascinée par ce genre de destins, je me demande ce qui pousse ces êtres humains à de telles extrémités ? (Audubon a frôlé la mort plusieurs fois) Malgré leur beauté, ses planches n'ont pas été bien accueillies par le gratin des scientifiques américains de l'époque qui se sont offusqués de leur trop grand réalisme !

C'est aussi une image de la société de l'époque que nous propose cette BD, avec en filigrane des thèmes comme la colonisation des territoires indiens ou l'esclavage qui sont abordés avec beaucoup de sobriété. Une vraie découverte que cette BD très originale, à lire même si on n'aime pas particulièrement les oiseaux !
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Naoto, le gardien de Fukushima

C’est une histoire vraie, celle de Naoto, l’homme qui est revenu s’occuper des animaux irradiés malgré les risques pour sa propre santé.



On y parle de l’attitude du gouvernement face à la catastrophe, des dangers du nucléaire. On refuse même d’accueillir les personnes irradiés.

Quelques yokai s’invitent aussi dans l’histoire, une autre manière de présenter la catastrophe avec le dragon Ryujin à l’origine des tsunamis et Namazu le poisson chat, responsable des séismes.



J’ai apprécié les graphismes ! Certaines planches sont très belles.



Un superbe récit émouvant et très touchant, j’ai beaucoup aimé. Je recommande vivement la lecture de ce roman graphique, si ce n’est pas déjà fait.
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Tanger sous la pluie

Voilà le soleil enfin revenu en cet été pluvieux et le hasard me met entre les mains des bandes dessinées dans lesquelles la pluie est quasiment un personnage à part entière ! Après Nettoyage à sec, voici Tanger sous la pluie ! Ou les voyages de Matisse au Maroc. J’ai mis un peu de temps à accrocher au dessin qui se révèle redoutablement efficace au fil des pages, c’est tout particulièrement le cas des couleurs rendant bien les différentes atmosphères du récit : humidité, beau temps, conte…

Sous les dehors d’un épisode de la vie du grand peintre, c’est tout le choc des cultures qui nous est relaté ici : l’occidental aisé évoluant dans sa bulle face à l’oriental espérant un changement de destinée.
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Naoto, le gardien de Fukushima

On se rappelle tous et toutes de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Mais on connaît moins l'histoire vraie de cet homme Naoto Matsumura qui n'a pas voulu quitter la zone pour s'occuper des animaux laissés sur place.

Il est donc devenu l' « homme le plus irradié du Japon ».

C'est une histoire belle et poignante qui nous fait réfléchir sur les risques nucléaires et notre relation aux animaux, à la Terre.

Je vous la recommande
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Tanger sous la pluie

Cette bande dessinée vous conte les voyages de Matisse au Maroc. Là-bas, ce célèbre peintre, cherchais à se réinventer, comme Delacroix avant lui. Mais à peine arrivé à l’hôtel, Matisse découvre un Tanger sous la pluie. Il va alors chercher de l’inspiration en regardant à travers la fenêtre de sa chambre, puis en peignant une femme, Zorah, qui deviendra son modèle.



Que vous soyez passionné d’histoire de l’art ou novice, vous allez adorer lire cette histoire. Fabien Grolleau et Abdel de Bruxelles nous proposent de découvrir leur vision des voyages de Matisse. Laissez-vous porter par les impressions du peintre, sa découverte de la culture marocaine et ses rencontres. Basé d’une histoire vraie, le scénariste ajoute de la profondeur à son histoire grâce à Zorah. Bien plus qu’un modèle au franc parlé, elle va conter à Matisse une histoire digne des contes des Mille et une nuit.



Graphiquement, j’ai trouvé ça super intelligent. L’art de Matisse se compose d’aplats de couleurs. Et c’est ce qu’on retrouve au fil des pages. D’ailleurs visuellement on voit parfaitement bien les moments de pluie avec de la mélancolie !


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Tanger sous la pluie

Tanger sous la pluie  de Fabien Grolleau d'Abdel de Bruxelles





Dans cette superbe BD nous suivons Matisse au cours de ses deux séjours à Tanger. Très déçu au départ par le temps pluvieux, il a l'occasion d'avoir un modèle pas ordinaire, Zorah. Celle ci a la façon de Sheherazade va lui raconter une histoire par épisode. Intrigué il va en redemander tout en s'attachant à son œuvre.



Outre la vie au Maroc au début du XXe siecle, la place de la femme marocaine ou encore les relations Français et autochtones sous protectorat, nous découvrons les affres de la production artistique. Les couleurs utilisées, le orange et le bleu Matisse, le trait sobre, évoque incontestablement l'œuvre du peintre. J'ai été d'autant plus sensible,  Ayant pu admirer cette période de Matisse à l'exposition Morozov. De plus, la trame de l'histoire tout en émotion ne laisse pas insensible. Une très belle decouverte



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Traquée : La cavale d'Angela Davis

J’ai choisi de commencer mon année lecture 2022 avec deux BD, deux portraits de femmes qui se sont battues pour les droits humains et nos libertés.



Portrait n°1 : celui d’Angela Davis. Ou plutôt un arrêt sur image sur une partie de sa vie qui résume l’essentiel de son combat : sa cavale en mai 1970.



Angela Davis se cache parce qu’on la soupçonne d’avoir orchestré une prise d’otage dans un tribunal. Mais derrière ce prétexte se cache une traque pour réduire au silence une militante communiste qui ose dénoncer les injustices envers la communauté noire américaine.



Bien entendu, le nom d’Angela Davis ne m’était pas inconnu : quand j’étais prof, j’aimais bien aborder la poésie par le biais de la « chanson engagée » et « Lily de Pierre Perret était une de mes préférées. J’avais rapidement survolé la biographie d’Angela Davis pour pouvoir en discuter un temps soi peu avec mes élèves et ne pas avoir l’air idiote face à la question « C’est qui Angela Davis M’dame ? ».



Je me suis replongée avec beaucoup d’intérêt dans la vie de cette jeune femme exceptionnelle qui n’a pas froid aux yeux, qui dérange par sa verve, sa fougue et ses convictions qu’elle défend sans jamais baisser les yeux. Le graphisme de la BD est très intéressant, réaliste, à la limite de la photographie parfois, basé sur des documents visuels de l’époque. On a l’impression de faire un réel retour en arrière, comme si on se plongeait dans des souvenirs et cette impression est encore accrue par les couleurs où dominent les tons bruns, comme un filtre photo « vieilli ».



Par son combat, Angela Davis fait partie de ces femmes qui ont contribué à faire progresser les droits humains. Même si on a parfois l’impression que peu de chemin a été parcouru et qu’il reste beaucoup à faire. « Traquée. La cavale d’Angela Davis » nous offre un magnifique message : celui de ne jamais abandonner.



« Je peux comprendre ceux qui sont tentés de baisser les bras.

Tant chaque combat semble perdu d’avance…

… Tellement ce monde est désespérant.

Telle Sisyphe et son rocher.

Cette sensation que rien ne change, rien n’avance.

Mais c’est faux.

Chaque combat est un pas en avant.

Une minuscule victoire qui vaut toujours le coup. » (pp.138-139)
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Naoto, le gardien de Fukushima

Mars 2011, un tremblement de terre d'une force sans précédent et des réplique plus forte qu'en temps normal. La centrale nucléaire est touchée, les habitants des environs n'ont plus de choix, ils doivent quitter Fukushima et ses environs. Leur foyer est devenue une zone irradiée.



Un album très agréable à lire, et de manière surprenante, très tendre et étrangement positif.

On suit le personnage de Naoto, un fermier qui brave les interdits pour retourner chez lui et de fil en aiguille, qui se retrouve à sauve les animaux laissés sur place. Il devient le gardien de Fukushima.

J'ai beaucoup aimé. Car c'est ludique, écrit de manière légère et tendre. Une ode à la nature avec comme illustration les légendes nippones.

J'avais peur que ce soit une lecture lourde, plombante, et bien pas du tout ! Pas d'agressivité, ni d'accusation.

Visuellement, l'illustration est assez classique pour un album franco belge, tout comme la colorisation mais c'est agréable.

Donc c'est une agréable surprise !
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