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Citations de Fabienne Jacob (102)


Une femme est belle quand elle est dans la vérité de son corps [.]
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Ma honte était double, française et arabe. La marque des véritables traites est la double honte, devant ceux qu'ils ont trahis et devant ceux pour qui ils ont trahis.
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L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisir et crainte mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection de l'éternité. Ce qui manque aux petites filles se transforme plus tard en désir, il leur faut manquer pour désirer. Celles qui n'ont manquer de rien ne désireront rien. Ce que les petites filles ont cherché durant leur enfance heure après heure, porte après porte, elles le trouveront à l'âge adulte.
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Parfois je redeviens une Polonaise au bord d’un champ de patates, accroupie dans un sillon de terre brune, les mains pleines de terre séchée, la terre quand elle sèche et qu’elle se colle sous les ongles, elle change de couleur et de texture, une poussière bistre et dure. Derrière moi les sillons d’argile à perte de vue, la terre est grasse et brune, une femme noire avec les cuisses ouvertes sur des pépites jaunes et nous, on est des chercheurs d’or accroupis dans le tropique de nos genoux.
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Une femme est belle quand elle est dans la vérité de son corps, cette personne lui dirait. La vérité du corps est une coïncidence entre les années et la matière de la chair, entre l'extérieur et l'intérieur.
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D'autres prennent toute la place qu'elles peuvent, rient fort, parlent fort, montrent tout ce qu'il y a à montrer, gorge, jambes, ce sont des femmes immédiates, elles donnent tout à la première minute, après parfois il reste plus rien. On veut pas les connaître pour la bonne raison qu'on les connaît déjà. On sait ce qu'elles vont dire avec quels mots elles vont le dire. Celles qui sont pleines de marques de vêtements et de sacs à main on ne comprend pas leur message. Peut-être veulent-elles se cacher sous les marques mais le problème est qu'on n'a pas envie de la débusquer. On sait d'avance, elles ont rien à cacher.
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Les femmes sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années.
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Je préfère celles à qui il manque quelque chose, celles qui désirent à celles qui possèdent, celles qui continuent d’attendre qui continuent de palpiter
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"Je sais moi quand elles sont belles. Les femmes, c'est mon métier, elles sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années, cela s'appelle la vérité."
"En réalité l'endroit d'où je viens n'existe plus. La ville où je suis née n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, bien qu'elle n'ait pas été rayée de la carte, qu'elle n'ait pas été submergée. Il n'y a eu aucune guerre. Encore que. Une ville où les gens ne travaillent plus est comme une ville après la guerre. Elle n'est plus régie par les sorties d'usine, de bureaux. Même d'école. Les gens qui avaient des enfants sont partis. Ceux qui restent n'en ont pas. Au lieu d'avoir des enfants, ils ont du temps. Ils ne sont plus jamais pressés de rentrer chez eux.(...) les derniers magasins à rester ouverts sont les solderies. (...) les cafés, pareil. Ils sont fermés ou alors vides. "
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Quand Anders m'a annoncé qu'il avait pris une photo de son père sur son lit de mort,j'ai été perplexe.Photographier quelqu'un,c'est dit-on lui voler son âme, mais alors comment voler une âme déjà partie ?
(p.170)
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La littérature, fallait pas chercher de grandes théorie,elle était là, dans les ellipses, les vides les manques.Dans les silences.(p.51)
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Je ne laisserai personne dire que l'entrée dans la vie adulte est le plus bel âge. (..)
Plus de communauté, chacun habitait dorénavant son enclos de solitude. (p.75)
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On aurait voulu passer une vie entière à étudier auprès de Klein,prendre des notes,faire des recherches, découvrir de nouveaux auteurs. Tant qu'il y aurait un livre réjouissant à lire, on ne pouvait pas mourir. (p.83)
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Je ne voudrais pas le dire ainsi, mais il le faut pourtant : il n’y a plus personne dans Sambre. Mon amie a été désertée de l’intérieur. Il n’y a plus aucune lumière en elle. Ou alors elle s’est éteinte. Quelqu’un a éteint la lumière.
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Selon mon habitude, quand les choses tournent mal, je reste anormalement calme. Cette fois encore je n’avais pas bronché. L’après-midi aussi était demeuré de marbre, le soleil dans le ciel n’avait pas dévié sa course d’un iota, seul le canapé du salon avait pris des proportions un peu trop importantes par rapport aux dimensions modestes du salon. En bas la circulation était la même, la rumeur de la ville qui entrait par la fenêtre entrouverte n’avait pas baissé, rien ne s’était mis en sourdine, n’avait décliné ou capitulé. Une légère brise gonflait le rideau.
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Parfois après la pluie les rues sentaient le géranium, et une nouvelle poussée de sève montait à l’assaut de nos corps de vingt ans, on grimpait dans des trains, on était si jeunes, les passants se retournaient sur nous, nos épaisses et longues chevelures balançaient des giclées de lumière dans leur journée de bureau, on irradiait, on avait la lèvre inférieure gonflée, de quoi on ne savait pas, l’avenir était désirable, point, il n’y avait rien à savoir, rien à comprendre, chacune de nous trois était dans son genre une évidence, et c’est sur cette évidence que les passants se retournaient.
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La rue américaine est une rue sans enjeu, sans risque. En un mot, sans histoires. D’ailleurs, elle n’a pas non plus d’Histoire, n’en a jamais eu, peut-être pour ça. Parfois je me demande comment agissent les hommes dans mon pays préféré, la Suède. Un pays où je ne suis jamais allée mais qui me fait rêver. Les images que j’en ai vues au cinéma ne me quittent pas, la mer dont on se dit tout de suite qu’elle n’est pas comme les autres mers, sur le rivage de petits résineux penchés par le vent, plus loin des maisons en bois où se jouent des scènes conjugales, des lacs, des forêts, le pays de la mort quand on y pense. Mon meilleur ami me déconseille de m’y rendre, je pourrais être déçue.
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Salope viens sucer ma bite.
Ces mots, toutes les femmes les ont entendus un jour ou l’autre. À un mot près, ce sont les mêmes que ceux du jeune Sicilien prononcés dans son dialecte qui charriait des voyelles. On ne parle pas la langue du jeune Sicilien, mais on la comprend. C’est toujours le même procédé, les hommes approchent subrepticement, on ne les voit pas venir, on ne les entend pas non plus et puis ils paraissent devant nous, près, tout près, et soudain Salope viens sucer ma bite. Puis ils s’en vont, plus vite qu’ils ne sont arrivés, agiles, rapides, des voleurs, de fait ils nous ont volé le jour, ils nous ont volé notre rendez-vous et notre légèreté, rien ne sera plus comme avant, là-haut, là où la ville ressemble à un village, soudain plus rien n’a d’évidence.
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On est des animaux qui se sentent, se reniflent, on a tout perdu de l’époque où on était des bêtes, mais pas ça, ce truc de bêtes, on l’a gardé au creux, niché dans le rose, l’humide et le tiède de notre être, de profundis. Allez comprendre quelque chose à l’évidence, c’est de la lumière, pas du commentaire. Dès que l’homme m’a regardée, mon cœur est redevenu le chien de chasse qu’il est depuis la nuit des temps, c’est qui le chef ici ? Il demande au cerveau, c’est moi, alors bouge de là, il prend le contrôle ou plutôt le perd selon sa technique inquiète de cœur, tous les signaux allumés à la seconde, respire, respire, fabrique de l’humidité au creux des mains, la mouille, un aveu délicat et éphémère, réagir vite, tout de suite, rougir, s’enfuir.
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Je fais attention à ce que je mange depuis que j'ai été plaquée. Comme si dorénavant tout ce qui entrait en moi pouvait me nuire, aliments, breuvages, hommes.
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