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Citations de Fabienne Jacob (102)


Elle voudrait chas­ser les souve­nirs de cette séance photo de l’intérieur de la voiture, mais les pensées font ce qu’elles veulent de nous. Si elles veulent entrer dans les voitu­res, elles entrent, elles n’attendent pas qu’on les prie.
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En les photographiant, Eva prend aux enfants une chose qu’ils ont au fond d’eux et qui n’a pas de nom, qui irradie du fond de leur être, on ne sait pas exactement où, se fraye un chemin dans le noir et qu’elle finit par faire remonter au grand jour. Quand ça apparaît sur la bouche et dans sl yeux des enfants, ça porte enfin un nom, un nom qui dit bien que ça sort, que ça sourd l’expression. Quelque chose qui nous appartient en propre, une combinaison unique de mille faits qui nous différencient du voisin, mais quand cette chose éclate sur la page du magazine Lamb, les autres, ceux qui la regardent, se l’approprient et la reconnaissent aussitôt comme leur. De singulière, l’expression devient universelle.
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ls se tiennent loin de ceux qui connaissent seulement un pays, voire un canton, le leur. Ils ne savent pas qu'on fait parfois plus d'expériences dans son petit village qu'à l'autre bout du monde. Et le sauraient-ils qu(ils le réfuteraient aussitôt en trois points.
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L'homme que j'aime me dit toujours Allons dans la clairière de l'être pour dire Allons au lit
LA NUIT COMME AU CINEMA ON PERD SON AGE;ON L'OUBLIE
Quand on entre dans un reve, un cinéma ou un autre corps, on n'a plus d'age
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Autour d'eux le paysage est hérissé de hauts-fourneaux. Les noms de villes Uckange Hagondange Hayange étirent leur appendice d'ange tandis que les grandes cheminées crachent leur feu d'enfer, lâchant à intervalles réguliers leurs dix mètres de haut de flammes dans un vacarme de soufflerie.
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L'absence d'alternative a toujours été le meilleur alibi des lâches.
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« J’ai tellement bien appris à faire le Français que je le suis devenu. » (p. 26)
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« De toutes les offenses qu’on nous a faites, le politiquement correct est la plus cinglante, un coup de maître. » (p. 115)
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« Au début, je suis Tahar l’assimilé, à la fin je suis Tahar l’Algérien. » (p. 21)
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L'hiver leur sort de la gueule, aux chiens et aux hommes.
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Il a ça, Jan, il a la race. On l'a ou on l'a pas. Ca se décide à la naissance, qui l'aura, qui l'aura pas. toute ma vie, j'attendrai Jan, des êtres comme lui qui mâchonnent quelque chose, qui plissent les yeux et qui pensent plus qu'ils ne parlent. ils ne sont au pied de personne. Des solitaires, des orgueilleux. Ils n'ont besoin de personne ils ne cous appartiennent jamais vraiment, ils ne sont jamais tout à fait avec vous, une part de leur être est irréductible.
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Il faudrait dire aux femmes d’arrêter de se faire des mèches, c’est moche. […] Les seins morts, pareil, quel homme pourrait aimer un sein mort, un sein qui ne respire plus, ce qu’ils aiment, eux, c’est la matière molle et blanche, ça leur fait penser à avant, à l’enfance quand ils étaient encore tous là, les pères, les mères, les tantes, debout derrière eux dans la cuisine, derrière la chaise haute, la famille comme une constellation d’astres alignés en ordre éternel derrière la chaise haute, la constellation immuable de l’enfance chacun à sa place pour les siècles des siècles.
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L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisir et crainte mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection de l'éternité. Ce qui manque aux petites filles se transforme plus tard en désir, il leur faut manquer pour désirer. Celles qui n'ont manqué de rien ne désireront rien. Ce que les petites filles ont cherché durant leur enfance heure après heure, porte après porte, elles le trouveront à l'âge adulte.
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Presque aucune des femmes qui viennent ici n'aime son corps. Les magazines qu'elles lisent à l'entrée sont remplis de corps de femmes qui n'existent pas. Elles veulent avoir le même, elles aussi, un corps qui n'existe pas. Leur corps à elles existe c'est ça le problème. Trop, à leur goût. Il se rappelle à elles tout le temps elles ne peuvent l’oublier une seconde.
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Qu'est-ce que la pudeur ? C'est cacher aux autres et à soi-même un corps qu'on ne reconnaît pas comme sien.
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Dévaster ce qu'on a de plus cher peut donner beaucoup de joie, une de ces joies mauvaises et vibrantes qui nous comblent pendant un bref moment. Cet acharnement à détruire peut concerner les objets autant que les êtres. Cette attitude ne m'est pas propre, je l'ai observée à maintes reprises chez nombre de mes congénères.
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La route qui va de ma maison à l'école longe le cimetière. Après l'épisode des cailloux, je me sens en paix et à l'abri le long de ce lieu, comme si les morts étaient mes gardes du corps personnels, silencieux, certes, mais professionnels. Avec eux je ne risque rien. C'est dans la rue avec des hommes vivants, qu'on risque.
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On ne sait jamais tout ce dont on est capable pour se sentir vivant.
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J’ai voulu descendre dans la rue pour me changer les idées, croiser d’autres hommes, d’autres élans. En sortant je suis passée devant mon grand tableau blanc, une fois de plus la porte du bureau était restée entrebâillée. Mon œil a pu attraper le dernier mot d’une phrase
… demeure.
J’en connaissais parfaitement le début :
Que ma joie
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L’élan est ce que j’aurai le plus aimé dans une vie, devenir un fleuve, couler vers l’estuaire, ces personnes vers qui on va, vers qui on coule, on monte les escaliers deux à deux pour aller les rejoindre dans les beaux soirs, on court vers eux, on ne pèse plus, on n’a plus de matérialité, on quitte notre état de corps solide, on n’est plus soumis à l’attraction terrestre, mais à l’attraction de l’autre.
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