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Critiques de Fabienne Jacob (100)
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Corps

Chaque jour, Monika arrive la première dans son institut de beauté. Elle observe, écoute, sent et juge parfois les clientes dont elle s'occupe. Toutes se confient à elle mieux qu'à un psy. Elles lui racontent leurs histoires, leurs secrets les plus intimes ou leurs histoires les plus banales. Derrière ces chairs lisses ou flapies, ces corps fermes ou décatis, se révèlent des femmes de tous âges et de toutes conditions, dans le cadre d'une petite ville de province plutôt assoupie.

Un roman intimiste et minimaliste plutôt court (157 pages) qui ne laisse pas indifférent tant l'observation pratiquée par l'auteur est fine et judicieuse. Une façon très particulière de faire apparaître la condition féminine par petites touches allusives, dans de petites anecdotes douces amères ou au travers de véritables drames. Le triste sort d'Adèle, rasée par d'autres femmes à la Libération pour avoir aimé un soldat allemand, mérite qu'on s'y attarde tant il est traité avec intelligence et sensibilité. Fabienne Jacob dispose d'un style fort agréable, bien que très personnel. Comme d'habitude, certaines privautés avec la ponctuation n'apportent pas grand chose de plus à ce très joli texte.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Écrivains d'Italie

Il est des ouvrages où le plaisir du lecteur est démultiplié. Habituellement un livre fait pénétrer dans l'univers d'un écrivain à travers une de ses oeuvres. Écrivains d'Italie propose au lecteur quatorze écrivains italiens choisis par quatorze auteurs français à qui Philippe Vilain a demandé ”de décrire un écrivain italien qui a particulièrement marqué leur parcours d'écriture et qui a contribué à nourrir sa pratique et son imaginaire”. Or comme une lecture entraîne souvent une autre lecture, l'envie vient non seulement de lire ou relire l'oeuvre décrite mais aussi les ouvrages de celui où celle dont la plume a su si bien partager sa prédilection. Un effet domino qui offre un vaste choix et une grande variété de styles et d'époques. De Dante à la mystérieuse Elena Ferrante en passant par Pasolini, Primo Levi ou Pirandello, et d'autres encore, plus ou moins connus, avec Pierre Adrian, Mona Azzam, Pierre Vilain et d'autres auteurs français contemporains, confirmés ou novices, l'Italie vient à nous pour un voyage littéraire, amoureux, intimiste, passionné et passionnant. Bravo à Philippe Vilain d'avoir eu l'idée de ce recueil, palette haute en couleurs et belle occasion de découvrir une littérature italienne quelque peu méconnue de notre hexagone. Une réussite.

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Les séances

Pressée par un appel de sa sœur, Liv, Eva prend l'autoroute pour revenir dans son village natal de la frontière franco-allemande.

En chemin, les souvenirs et les pensées de la photographe de mode pour enfants peignent un portrait impressionniste de cette famille de femmes hors-normes.

Si Eva semble se tenir plus à distance des gens ,exploitant leurs désirs avec cynisme, Liv, elle les écoute attentivement avant de leur délivrer "ses phrases uniques et sibyllines, des énigmes que les gens ruminaient, tournaient et retournaient dans tous les sens jusqu'à ce qu'ils trouvent l'issue à leurs problèmes par eux-mêmes à la manière d'un Rubik's Cube.".

Mais tout n'est pas aussi tranché et si Eva apparaît plus être du côté de la culture, de l'intelligence policée, et Liv, plus du côté de la nature ,de l'instinct et du corps , progressivement nous prendrons conscience que les frontières sont plus floues: "Un jour, Liv lui a demandé T'en as pas marre d'être toujours intelligente ? Si Liv savait à quel point parfois elle ne l'est pas et surtout à quel point ça lui plaît de ne pas l'être !".

Construit sous la forme de séquences, le roman de Fabienne Jacob évoque par petite touches qui s'agencent les unes par rapport aux autres les thèmes favoris de l'autrice: le corps des femmes, le vieillissement, mais aussi le rapport aux enfants , la rencontre avec un sanglier où le destin tragique de ces villes en "ange" de l'Est de la France.

On retrouve avec un bonheur ineffable la langue goûtue de la romancière qui sait aussi se faire plus âpre pour dépeindre notre société. 142 pages essentielles.
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Mon âge

On ne saura jamais l'âge de la narratrice, elle n'en a pas ou elle les a tous... Au fil des pages, on la suit dans diverses anecdotes sur sa vie, des réflexions sur son corps et son monde intérieur.

C'est une très belle écriture, c'est indéniable... Mais j'ai trouvé ma lecture lente et longue et je ne me suis pas laissée emmener par les mots de l'auteur...
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L'averse

Tahar va mourir. A son chevet, se tiennent sa femme française, son fils qui n’a jamais prononcé un mot et son beau-père qui perd la mémoire, récite ses prières et s’inquiète pour ses plantations de patates. Les souvenirs apparaissent par bribes : l’arrivée à Marseille à quinze ans en 1962, les souvenirs d’école en Algérie avec les fils de colons, les évènements et la cruauté des fellagas et des soldats français.

Protégé par un fils de colons puis par les soldats français, ces derniers l’emmènent en France suite à l’assassinat de ses parents par le FLN.

A Paris, Tahar est confronté aux camps, au racisme. Marié, père de famille, il ne dira jamais rien de son pays. Il repense à la honte de Souad qui venait le chercher chez les soldats français, à sa propre honte d’avoir trahi les siens.

C’est sûrement le silence du père qui empêche le fils, Pierre de parler.

Tout en douceur, l’auteur effleure les problèmes d’immigration, de racisme, les différences entre familles françaises et algériennes.

C’est avec un style poétique que Fabienne Jacob livre ces souvenirs et la fin du livre est particulièrement belle, avec l’envolée de Tahar auprès des siens.

Toutefois, cette belle écriture, cette forme de récit donnent de la distance par rapport aux personnages et aux évènements. J’ai ainsi eu davantage de difficultés à m’ancrer dans la vie de Tahar, laissant les émotions un peu en suspens.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Corps

" Les femmes c'est mon métier " car tout comme l'auteur je suis en cabine de soins avec elles du soir au matin.

Dans le silence des cabines, les femmes se confient, se livrent et deviennent ce qu'elles sont vraiment...



Mais dans ce roman, tout est plat, les femmes et la narratrice sont sans saveurs. L'idée était pourtant intéressante quand on connait la beauté du coeur des femmes.

Aucunes émotions, écriture lourde et non tramée, des lignes et des lignes oubliées.
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Ma meilleure amie

Voilà une lecture qui s’annonçait bien, et qui s’est révélée au final être une grosse déception. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.



La première partie était intéressante, on fait la découverte de nos trois protagonistes, Sambre, Rosie et Helga, qui est notre narratrice. Elles vivent en colocation dans un appartement surnommé « Campo ». Elles font des études de littérature, considérée comme une voie de garage par leurs proches. J’ai apprécié m’introduire dans leurs vies, faire leur connaissance. J’avais l’impression de faire partie de la bande. L’emploi du « Je » accentuait cette impression. Je me suis installée confortablement dans mon fauteuil, me préparant à lire ce roman d’une traite pour une immersion totale.



Et puis, à partir de la seconde partie (le roman en a trois), patatra, tout s’est écroulé et mon envie de lire s’est carapaté en même temps que Sambre, qui décide de quitter Campo. L’auteure m’a perdue dans ses trop nombreuses interrogations existentielles, et je n’ai trouvé aucune affinité avec Helga, qui est devenue agaçante et ennuyeuse pour moi. J’ai failli abandonner la lecture un bon nombre de fois….



Pourtant, il faut souligner la très belle plume de Fabienne. Elle est fluide, lumineuse, rien à redire de ce côté-là. Mais cela n’a pas été suffisant pour me faire rebondir. Je suis restée avec beaucoup trop d’interrogations concernant les personnages, je n’ai pas compris où voulait en venir l’auteure. Quant à la fin, elle a enfoncé le clou en me décevant encore plus. En refermant le livre, je me suis dit qu’il manquait terriblement de matière, tout est survolé, rien n’est approfondi. J’en attendais trop, d’autant que je trouve que le résumé n’est pas représentatif du contenu, ce qui m’a induite en erreur dès le départ. Dommage…



Je suis totalement passée à côté de ce roman, ça faisait longtemps que je n’avais pas été aussi déçue. Si le résumé vous tente, n’hésitez pas à le lire, « Ma meilleure amie » trouvera son public, j’en suis certaine.



« Je ne voudrais pas le dire ainsi, mais il le faut pourtant : il n’y a plus personne dans Sambre. Mon amie a été désertée de l’intérieur. Il n’y a plus aucune lumière en elle. Ou alors elle s’est éteinte. Quelqu’un a éteint la lumière. »



#MaMeilleureAmie #FabienneJacob #BuchetChastel #RentréeLittéraire
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Mon âge

On note une évolution de la prise de conscience du corps et de son âge tout au long du roman, au début la narratrice y attache de l’importance : première page le corps comme standard de la beauté et tous ses artifices. L’âge n’est jamais nommé mais des indices sont disséminés (contexte, temps). Plus loin dans le roman après le corps au stade de l’enfance, c’est le corps et la découverte du plaisir à l’adolescence, mais aussi l’envie d’adopter les mêmes mimiques ou gestes d’un modèle (au moment du lycée ou de la fac). Le livre évoque aussi le corps qui n’est plus, j’ai beaucoup aimé l’image donnée par la scène ou le linge se balance à la corde, or ces vêtements ne seront plus jamais revêtus étant donné que la personne est décédée. Evocation du corps qui change en vieillissant et pour la narratrice son acceptation, et son regard acéré sur les artifices utilisés par la gente féminine, réflexion intéressante sur l’injonction de la société sur ce que les femmes font au quotidien pour le « paraitre » (passage sur les vendeuses en hypermarché). Le roman se referme sur l’acceptation de son corps et de son âge, et du temps qui passe. J’ai davantage apprécié le propos du livre plutôt que sa forme que j’ai trouvé décousu dans l’ensemble. Et je retiens ceci quand on se regarde devant le miroir on ne peut être à la fois celui qui regarde et celui qui est regardé.
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Un homme aborde une femme

S’aborder ou saborder ?



Françoise Guérin





"Bien qu’ils n’aient fait que nous frôler, nous croiser, qu’on ne les ait jamais revus, qu’on ne leur ait jamais parlé, ils portent mal leur nom de passant, tant la trace qu’ils laissent derrière eux ne passe pas."



Dans la suite de son travail sur le corps, Fabienne Jacob nous livre, avec Un homme aborde une femme, un ouvrage atypique, à mi-chemin entre le roman et l’essai. Remarquablement écrit, ce petit livre est parsemé de pépites qui, toutes, illustrent le malaise de la rencontre avec la question sexuelle.



Lorsque le livre débute, la narratrice vient d’être laissée par celui qu’elle aimait.

"‒ Je n’ai plus d’élan pour toi.

De toutes les phrases que m’ont dites les hommes, c’est celle qui m’a le plus atteinte. Les mots des hommes de la rue ont glissé sur moi, mais pas celle-là, qui a été prononcée chez moi, pourtant une phrase de rien, à l’air policé, inoffensif. "



Les mots de la rupture sont prétexte à évoquer la manière dont les hommes abordent les femmes. Et pourquoi pas l’inverse ?

"C’est à l’homme de faire le premier pas, la rengaine que les grand-mères infusent aux mères qui l’infusent elles-mêmes aux filles et ainsi de suite."



Les hommes suivent donc les femmes dans la rue. L’effet de leurs interpellations, de leurs regards, de leurs cris, le trouble qu’ils produisent, voilà ce qui intéresse la narratrice. Cela commence avec un enfant qui jette des cailloux dans les roues de sa bicyclette.

"[…] le garçon aux cailloux m’a offert ni plus ni moins que ma première expérience érotique. Le garçon au nom qui roulait des i n’a pas lancé de cailloux pour me faire tomber mais pour que je le regarde. […] J’ai plongé dans le noir de sa pensée, j’ai rejoint sa sauvagerie et sans doute l’éclair d’un instant l’ai-je aimée."



Et de s’interroger :

"J’ai du printemps sous ma robe, comment il est entré et pourquoi il s’attarde, je ne sais pas… "



Suivent des souvenirs de rencontres. Une femme, que la libido a quittée, jouit d’une poignée de cerises qui jutent sur son menton. Une autre s’adonne avec lucidité à la géolocalisation amoureuse. Une religieuse qui a, depuis longtemps, quitté le voile, n’est pas bien sûre d’avoir un corps ‒ un très joli passage qui compte parmi les plus délicats. Les récits s’enchâssent, des femmes témoignent de leur désir opaque, insaisissable.



"L’élan est ce que j’aurai le plus aimé dans une vie, devenir un fleuve, couler vers l’estuaire, ces personnes vers qui on va, vers qui on coule, on monte les escaliers deux à deux pour aller les rejoindre dans les beaux soirs, on court vers eux, on ne pèse plus, on n’a plus de matérialité, on quitte notre état de corps solide, on n’est plus soumis à l’attraction terrestre, mais à l’attraction de l’autre."



Dans son enseignement, le psychanalyste Jacques Lacan a eu cette formule saisissante sur laquelle on n'a pas fini de gloser : "Il n'y a pas de rapport sexuel". Il ne s’agit évidemment pas de nier l'existence des relations sexuelles mais de dire que, chez l'être parlant, le rapport entre l’homme et la femme ne va pas de soi. Il est toujours à inventer. Quoi qu’on en dise, la rencontre entre les sexes n'a rien de naturel ou d'instinctuel. Elle est source d'embarras puisque la parole s'en mêle et, avec elle, le malentendu.

Comment on s’aborde tout au long d’une vie ? Comment on saborde le rêve amoureux qu’on porte en soi ? Fabienne Jacob, avec ses petites vignettes qui conjuguent désir et jouissance, nous le montre de la plus belle manière qui soit.


Lien : http://motcomptedouble.blog...
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Un homme aborde une femme

Un roman libre, loin de toute étiquette. Une langue puissante, poétique, souvent drôle et des personnages féminins très affranchis!
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Des louves

J'ai trouvé cette lecture curieuse. J'ai aimé les souvenirs d'enfance de l'héroïne avec son amie d'enfance et la découverte du "don". Cette acuité dans le regard, ce goût de l'observation et ce plaisir à deviner la vie des gens et l'apparence de leur corps, ce qu'il trahit de leur vie.

L'écriture est charnelle, sensuelle, explorant les 5 sens pour décrire les lieux, les gens, les choses.

Mais je n'ai pas trouvé d'intrigue à proprement parler, sinon peut-être l'adultère et la relation avec Simon ?
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Leurs contes de Perrault

Nul besoin d'en dire plus concernant ce recueil de la collection "Remake" de Belfond qui porte très bien son nom ! Onze écrivains du XXIe siècle reprennent les histoires imaginées par Perrault au XVIIe siècle... Non sans leur apporter une touche de modernisme, mais aussi de violence et de réalisme. D'une écriture à l'autre, les univers changent, les remakes aussi. Le crus côtoie la poésie, le fantastique devient crédible, et les mariages à nombreux enfants se terminent parfois de manière plus cruelle.



Néanmoins, l'exercice de est fort intéressant. Il amène à s'interroger sur le sens que nous pouvons trouver à l'âge adulte à des contes qui nous semblaient magiques, féériques et alimentaient nos rêves d'enfants. Je sais que bien des écrits ont déjà été fait sur le sujet, mais ce recueil apporte une fraîcheur nouvelle puisqu'ici, les auteurs n'offrent aucune analyse, juste leur propre version à partir de l'histoire originelle.



Mon regret principal ? Ne jamais avoir lu les auteurs qui ont contribué à ces réécritures : difficile de dire si les histoires ont bien leur patte, bien qu'il soit certain que chacune dégage une atmosphère très singulière.



Une lecture originale pour les adultes peut-être nostalgiques de l'enfance !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Leurs contes de Perrault

Magali Brénon et Stéphane Bou ont eu l'idée originale de proposer à onze auteurs représentatifs de la littérature contemporaine mais aux univers bien différents, de réécrire les contes de Perrault. Ce principe de réécriture est d'ailleurs le but de la collection Remake de Belfond, apparue en 2014. Ce recueil nous présente donc des réécritures, parfois très proches des originaux, parfois plus dans l'esprit de ... . mais le texte de départ est toujours reconnaissable, pour autant que je puisse en juger car il y a quelques contes de Perrault que je ne connaissais pas.



L'un des intérêts de ce recueil, c'est que chaque auteur sait créer une ambiance bien différente de la nouvelle précédente. Ainsi, la version remaniée de Riquet à la Houppe m'a fait rire. Il fallait oser utiliser ce ton dans une réécriture de Perrault:

A peine avait-elle posé le pied sur le palier qu'elle sentit à nouveau un jus ruisseler entre ses cuisses. Elle posa son cabas, gémissant putain c'est pas vrai de transpirer comme ça ! Le temps de relever sa robe pour voir ce qui se passait à l'entresol que le truc était sorti en faisant "plop" et avait atterri dans les courses, entre les poireaux et les chips.



Le remake de Cendrillon qui devient Cendrillon et le petit gant de soie est très proche du conte de Perrault tout en étant très original et dans l'air du temps, Nathalie Azoulai a parfaitement réussi sa nouvelle. Quant à Barbe-Bleue, Cécile Coulon en transpose l'intrigue dans un pensionnat de garçons et réussit parfaitement à créer une ambiance digne des écoles british tout en gardant les caractéristiques de sa plume acérée:

Paul jouait mieux que personne. Il régnait sur la salle du rez-de-chaussée comme un cerbère sur les enfers, personne n'y entrait sans son autorisation, personne n'en sortait après lui, il réglait l'horloge, dispensait les cours d'un ton glacial, sans bienveillance, sans gentillesse, il les brimait, les rabaissait sans cesse et plus il enfonçait la lame, plus ses victimes gigotaient.


Lien : http://parenthesedecaractere..
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Mon âge

Ce roman est une petite perle tant l’écriture est belle. Une plume délicate et vive. Fabienne Jacob trouve les mots pour évoquer l’âge des femmes et le temps qui passe, sans fard. Un récit plein de douceur.
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L'averse

Fabienne Jacob a su créer un rythme poétique pour déployer cette histoire pleine de sanglots et d'amertume
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Corps

Une thématique intéressante; je n'ai cependant aimé ni l'écriture ni la façon dont l'auteur a abordé le sujet. Vite lu, vite oublié.
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Corps

Je suis un lecteur (masculin), et la plongée dans cet ouvrage me laissa perplexe tant mon aversion pour l'esthétique et les salons du même nom est grande.

Et puis j'ai ouvert ce petit livre, et miracle, au fil des pages, j'ai pu découvrir une vison très impressionniste de la vie de l'héroïne, de ses pensées, de son enfance, et des aventures de certaines de ses clientes.

L'intrigue est inutile à chercher, il n'y en a pas. Ce roman est l'histoire d'une jeune esthéticienne qui observe et écoute ses clientes, et à force d'en voir, parvient ( ou échoue) à détecter certains pans de leurs histoires personnelles à partir de leur figure corporelle.

Le roman n'est en fait qu'une succession de ces impressions, certaines très contemporaines, liées à l'action en cours, d'autres rapatriées par des souvenirs d'enfance, de guerre, d'amour, d'échec, etc...

J'avoue avoir été très séduit par la façon dont Fabienne Jacob donne à lire au lecteur masculin ce que peuvent être des sentiments, des pensées, souvent des interrogations, de femmes. Plus marquante encore a été l'évocation des souvenirs d'enfance. Comment F. Jacob est-elle parvenue à se souvenir aussi bien de ce qui constituait l'univers de l'enfance?

Au final un roman que je n'ai pas lâché, comme on ne lâche pas un Monet. Beaucoup d'impressions colorées, d'odeurs, de formes ; davantage de non-dit que d'explications ou descriptions. Un style d'écriture très particulier, comme des touches de pinceaux, ou des traces de doigts à la Van Gogh : des phrases simples, courtes, parfois percutantes, juxtaposées plus que liées, mais dans un continuum qui contribue à donner une image globale. L'auteure ne s'est pas - heureusement- laissée aller à pratiquer la physiognomonie : à tirer des conclusions sur la psychologie de ses clientes en fonction de leurs corps. Simplement, comme toujours dans ce livre des impressions.

C'est assurément un livre post-moderne, celui de l'effleurement, du superficiel, effleurement des corps par le métier de l'héroïne, effleurement nécessaire des personnalités de ses clientes pour tenter de les comprendre. Et l'on passe d'images impressionnistes à celles plus dures d'un Edward Hopper, où les personnages demeurent terriblement seuls dans notre univers coloré.

Les plus : les pensées féminines exposées sans ambages, les souvenirs d'enfance, les relations entre deux sœurs, l'absence de misérabilisme, le côté un peu désenchanté à la Cioran. L'vocation particulièrement réussie des femmes tondues à la fin de la seconde guerre mondiale.

En moins: L'illustration de couverture, peut être le côté imprécis et superficiel donné par les impressions.
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Ma meilleure amie

On pourrait dire que c'est un petit livre par sa taille, un livre qui raconte l'amitié, un livre qui raconte la nostalgie. C'est aussi un livre qui parle de l'amour des mots et d'écriture.

Fabienne Jacob aime les mots, l'étymologie, elle joue avec et nous fait entrer dans leur univers.

Une lecture poétique, très agréable et en plus c'est la semaine du printemps des poètes.
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Ma meilleure amie

Une nouvelle fois, Fabienne Jacob nous entraine dans son interieur, par son cheminement vers une nouvelle vie, la fin de l'adolescence, des idéaux de jeunesse. Sa plume est charnelle, ses mots sont les mots de tous les jours, vifs, justes, et lucides. Dans ce roman on retrouve la magique description des sensations à laquelle Fabienne Jacob nous a habitué.

Tous simplement superbe !
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Un homme aborde une femme

Une femme vient de se faire plaquer, elle recherche la définition de ces derniers mots cruels qui mettent fin à son histoire. Elle se souvient, de certains détails de sa vie, des détails insidieux, impérieux, des hommes qui l’ont abordé : Une rencontre fugace dans la rue, un regard planté dans le sien, un homme qui l’a suivi, un autre qui s’est contenté de la frôler ou de lui dire un mot.

Dans le vivier foisonnant de la rue, une robe peut ne pas être simplement une robe mais un accessoire qui permet de nous voler notre légèreté. Au contraire un regard échangé peut tout faire basculer.

« Son regard avait eu le temps de se planter dans le mien, enfoncé, une pénétration longue, profonde que j’ai gardée toute ma vie en moi, un acte fondateur, qui a déterminé mes choix ultérieurs, qui m’a constituée, a fomenté l’élan et l’attente fondamentaux qui sont les miens, et auxquels je suis restée fidèle. Et il s’en trouve encore pour dire qu’il ne s’est rien passé ».

Cette femme est poétique, elle aime la grammaire, les mots et s’en sert pour raconter ses souvenirs d’exhibitionnistes, de pots de colle, de travailleurs de chantiers, de harceleurs de rue.

« Elle avait fini par opter pour une solution radicale qui l’avait pour toujours éloignée des harceleurs de rue. Cependant un nouveau problème était survenu, elle ne s’aimait plus, ainsi munie de ses nouveaux seins. Je préférais ceux d’avant, déplorait-elle, ces seins-là au moins étaient les miens, pas comme mes nouveaux. »

Elle ne dénonce pas, constate simplement toutes ces petites rencontres, des petits coups de griffes, des hommes parfois poétiques, des moments toujours inattendus. Elle raconte aussi les changements que ses souvenirs ont eus sur elle, sur son corps, son estime, sa confiance en soi.

A lecture de ce roman on se souvient que les rencontres de rues ne constituent pas toutes un harcèlement, et que certains peuvent être de réels moments de grâce, de spontanéité et de sensualité.

Un très beau récit dans lequel chacune se reconnaitra. Une écriture magnifique.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Buchet Chastel pour cette magnifique découverte !


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