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Citations de Fabrice Nicolino (197)


Les pesticides sont désormais partout. Dans l'eau de pluie des villes et même das la rosée du matin. Chez les ours, les pumas, les dauphins, les baleines, les cormorans, les alligators. Dans le sang du cordon ombilical des nouveaux nés. Dans l'alimentation standardisée de presque toues les pays du globe, au Gabon, en Bolivie, chez les Aborigènes d'Australie. Au fond du delta du Mississippi, derrière le barrage des Trois Gorges, dans les rivières, les ruisseaux qui descendent des collines et des montagnes de France et de Navarre. Dans le lait maternel et dans le vin des buveurs. Absolument partout.
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Voilà où nous en sommes: au point zéro. Des humains vont mourir par milliers. Des humains vont souffrir probablement par million. Des humains seront au désespoir parce que leurs proches, leurs enfants, leurs amis seront touchés.
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Sur les milliers de salariés d’abattoirs bretons questionnés, 47% des hommes et 39% des femmes déclarent avoir eu au moins un accident du travail depuis leur arrivée dans l’entreprise. Prenez plutôt un crayon pour noter ce qui suit : en moyenne, 92,6% des personnes interrogées disent être victimes d’au moins une des maladies que recouvrent les TMS (troubles musculo-squelettiques). Au moins une ! Car dans la réalité beaucoup cumulent TMS des hanches, des cuisses, des rachis dorsal, cervical, lombaire, de l’épaule, du coude, etc. La vérité, directement énoncée, c’est que tous sont malades.
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Personne ne peut plus nier sérieusement et longtemps que les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l'échelle mondiale l'oubli ou la méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires génocides (il y a aussi des génocides d'animaux : le nombre des espèces en voie de disparition du fait de l'homme est à couper le souffle).
De quelque façon qu'on l'interprète, quelque conséquence pratique, technique, scientifique, juridique, éthique ou politique qu'on en tire, personne aujourd'hui ne peut nier cet événement, à savoir les proportions sans précédent de cet assujettissement de l'animal.
Jacques Derrida
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Il s'agit en réalité de faire du paysan en général -et de l'éleveur en particulier- un travailleur comme un autre, ou presque. En créant un tout nouveau métier intégré à l'économie générale, par lequel on produirait de la viande comme l'on monte une automobile. Le bouvier d'antan, la fermière aux poules du passé, baignant dans l'autarcie de toujours, sont priés d'accepter les lois du marché et de devenir des maillons dans une chaîne ininterrompue de production.
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« La chimie, explique Février (Raymond Février inspecteur à l'Inra interviewé dans le film « sauver le boeuf » Emission Eureka 1970), http://www.dailymotion.com/video/xy1tfz_1970-sauver-le-boeuf_news a fait des progrès considérables, et nous pouvons savoir ce qui, dans la viande, les fromages, le beurre, donne leur goût à ces produits. Par conséquent, on peut extraire ces substances chimiques et les remettre dans,par exemple, des viandes artificielles. On fait du jambon, on fait du bifteck, on fait ce qu'on veut, avec ces produits-là. »
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La liste des membres du conseil d’administration de l’IFN (Institut Français de la Nutrition) fait tousser : à l’été 2008, on y trouve des représentants directs de la totalité ou presque de l’industrie de la « nutrition », charcuteries et alimentation animale comprises. Nestlé, Coca, l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), etc., sont là, de même qu’ils trustent l’essentiel du conseil scientifique du glorieux institut.
On ne sait s’il y a lien de cause à effet, mais quand l’IFN entreprend la rédaction d’un dossier grand public intitulé « Nos aliments en 200 questions », le moins qu’on puisse écrire, c’est que la viande y est bien traitée. Des problèmes ? Mais quels problèmes ? On ne peut pas s’en passer, il faut en donner à bébé, à pépé, sa teneur en cholestérol est modérée, elle est souvent moins grasse que le poisson, etc. A en croire cet étonnant document, la viande n’est qu’excellence. Et si, toutefois, vous vouliez en savoir un peu plus, eh bien l’IFN renvoie en priorité au CIC (Centre d’information pour les charcuteries) pour les charcuteries et au CIV (Centre d’information pour les viandes) pour la viande. Ce qui s’appelle un cercle parfait.
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Reprenons les propos publiés dans Le Monde 2 : à en croire Bourre, on peut sans problème aucun manger de la viande rouge trois fois par semaine. Mieux, « si aujourd’hui, nous interdisions de manger des charcuteries à toute la population française, cela ne réduirait l’apparition de graisses saturées que de 6 à 8%. […] » Oui, mais détail qui tue, Bourre est, au moment où il parle, le président du Centre d’information sur les charcuteries, ou CIC. Lequel a pour mission déclarée de « valoriser l’image de plaisir, de convivialité, de tradition et de modernité de l’ensemble des produits de charcuteries-traiteurs ». D’expliquer « comment les charcuteries et les produits traiteurs s’intègrent dans une alimentation quotidienne équilibrée ». Et d’ « informer les différents publics sur la qualité, la sécurité et la composition des produits de charcuteries-traiteurs ».
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Citation impeccable d’Orenga [à la tête du Centre d’information des Viandes], qui nous éloigne quelque peu du rôle revendiqué de médiateur : « La mise en place d’une marque collective s’inscrit, la plupart du temps, dans une perspective à long terme qui relève du marketing stratégique pour influer à terme sur les évolutions d’un marché. » Eh bien, c’est dit : il s’agit donc de conquérir des parts commerciales.
Dans ce domaine, le CIV est un expert, soyons au moins sportif. […] Ainsi, en 2002, alors que la filière bovine commençait à sortir des affres de la vache folle, le CIV avait un budget de fonctionnement de 4,5 millions d’euros. Avec quoi il était censé répondre à toutes les questions des consommateurs, mais aussi celles des médecins, des enseignants, des enfants et bien sûr des journalistes qui auraient besoin d’un tuyau.
Mais le gros de l’argent ne passe pas dans ces contacts directs. Cette même année 2002, le CIV a dépensé 8 millions d’euros pour la pub. Ce qui commence à compter.
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« Aux environs de 1970, la France doit disposer de circuits modernes, conformes à la logique et à la rentabilité des entreprises, seul système en définitive digne d’une grande puissance économique. »
La viande vient de changer de statut, sans que personne ne le soupçonne encore. Ce n’est plus qu’un aliment tiré d’un animal existant, vivant et souffrant. Ce sera désormais un morceau, un produit, l’élément d’une chaîne de fabrication et de distribution. Il n’est pas abusif d’y voir une rupture de civilisation. Petite cause technocratique, immense collapsus anthropologique. Le reste n’est que politique, et ivresse de pouvoir.
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Le régime alimentaire est une arme de destruction massive. On peut traduire cela en nombre de kilomètres parcourus par une voiture au long d’une année : un homme se passant de lait et de viande ne parcourt que 281 km s’il consomme des produits bio pour le reste. Mais l’omnivore –le consommateur lambda de nos sociétés- « roule » l’équivalent de 4 758 km.
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[…] l’élevage émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports planétaires. […] Les vaches, cochons et volailles font mieux –dont pire- que les 4x4, les 38 tonnes, les bateaux aux rutilants moteurs Diesel, les avions, les Nissan, Renault, GM, Ford, Mercedes, et cetera. Si l’on additionne tout, ce qui est rarement fait, l’élevage est responsable de 18% des émissions anthropiques –dues à l’homme- de gaz à effet de serre.
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[…] les Etats-Unis, […] serviront bel et bien de modèle à la France, qui sort à genoux de la Seconde Guerre mondiale. Tout y est neuf, tout y est en ordre, la moindre ferme –en apparence en tout cas- crache des céréales et de la viande, au point de connaître, déjà, des crises de surproduction. Dans le face-à-face entre un pays mécanisé, qui vient de triompher sur le champ de bataille, et un autre totalement ruiné, la partie ne pouvait être égale. Les habitants du premier étaient grands, riches, bien portants. Ceux du second se sentaient pauvres, chétifs et souffreteux. Et l’étaient. Les premiers s’apprêtaient à déverser sur l’Europe en ruine les milliards de dollars du plan de reconstruction dit Marshall, qui diffuserait non seulement des films et une manière de vivre, mais aussi un mode de production, industriel comme agricole. Les seconds avaient déjà la sébile en main. Les jeux étaient faits avant que d’avoir commencé.
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L’élevage d’antan avait sa part de cruauté et d’indifférence. De vraie brutalité, d’intolérable inhumanité. Mais il était aussi une activité pensée et réalisée. Dans le cadre de relations avec des animaux authentiques, liés de manière réelle à des hommes existant. La sensibilité, le bon sens, la compassion pouvaient à tout instant surgir au beau milieu du pire massacre.
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« Un Français mange en moyenne 92 kilos de viande, 250 œufs et une centaine de kilos de produits laitiers chaque année, ce qui nécessite une surface cultivée en soja de 458 m² par habitant pour répondre aux besoins en alimentation animale. La France fait partie des principaux responsables de cette tragédie. Elle est en effet le premier consommateur européen de soja, principalement originaire du Brésil (22% du soja exporté du Brésil arrive en France). »

WWF
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Des lois fédérales protègent en théorie les Guarani, qui sont tout de même l'un des peuples autochtones de l'Argentine. Mais ce sont des chiffons de papier. La communauté Jasy Endy Guasu [communauté d'Indiens Guarani] doit faire place nette au soja transgénique et à ses fabuleux profits.
Encore ne s'agit-il que d'un épisode ordinaire. Il y a pire chaque jour, du Brésil au Paraguay, de la Colombie à l'Argentine, justement. Des pistoleros à l'ancienne, comme dans les mauvais westerns d'antan, tirent, tuent et violent celles et ceux qui ne veulent pas céder la place au nouvel empereur de l'Amazonie. Le soja.
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J'affirme ici et je prouve qu'il est devenu impossible de défendre la santé des vivants, de tous les vivants - hommes, bêtes, plantes - au temps des SDHI, ces pesticides que personnes ne connaît, mais qui sont pourtant épandus partout en France.
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Mais la Loire est vivante

C'est l'oiseau le plus connu de toute la Haute-Loire, une vedette qui s'ignore. Le cincle plongeur de Serre-de-la-Fare niche sur un gros rocher des bords de la Loire sauvage, juste en face du site occupé par les écologistes de SOS Loire vivante. Des centaines et des centaines de personnes, dont certaines venues d'Allemagne, des Pays-Bas ou d'Angleterre ont suivi avec délices ses cabrioles et plongeons artistiques. C'est aussi un athlète qui ne craint pas, l'hiver, de se déplacer sous la glace du fleuve, ou... de chanter. Le printemps venu, le cincle et sa compagne construisent leur nid à l'aide de plantes aquatiques et de mousse. Sans qu'on sache bien pourquoi - amour immodéré de l'eau ?-, il va jusqu'à mouiller cette dernière avant de l'installer au fond du nid. Dans celui-ci, une sorte de boule ouverte sur le côté, prennent place trois, parfois quatre petits qu'il faut bien nourrir: le cincle est heureusement un sacré pêcheur. Il plonge, atteint le fond du fleuve, et s'aidant de ses ailes bien graissées pour avancer, cherche des larves d'insectes, de petits poissons ou crustacés. Il sait parfaitement soulever des cailloux pour débusquer ses proies ou s'accrocher à des pierres plus lourdes pour mieux résister au courant. On ignore en revanche ce qu'il pense de ses voisins. Sans eux, en tout cas, sans leur victoire contre les aménageurs, c'en était fini de la vie de famille.
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Les hommes passent, le lobby s’enracine. S’il a pu prospérer, c’est parce que toute cette affaire des pesticides, depuis 1945, s’est traitée entre initiés, loin des regards critiques.
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Les forêts du Rhin
Dans les bras morts du fleuve, on se croirait au fond de l'Amazonie.
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