Frais et rafraichissant. Les mots qui nous squattent le crâne après ces quelques heures de lecture. Frais, rafraichissant.
Ce livre ne révolutionnera pas la littérature de genre, et c’est là justement sa vraie force. Un livre no prise de tête, no torturage de méninge qui n’a pour seule ambition que de vous raconter une jolie histoire, triste, émouvante et avec un humour semi-noir d’ado désespérée qui ne tombe jamais dans le cynisme. Ouf !
Et cette histoire ? Ben, c’est la magnifique banalité de la vie. La vie d’une pré-ado, engluée dans sa galère quotidienne entre un père en délocalisation au bled dictée par une contrainte sociale – à la recherche du rejeton mâle – et une mère qui cache ses poussées dépressives à l’unique fille qu’elle doit porter vers la réussite.
La gamine, seule dans sa tête, se raconte.
Raconte son quotidien de galérienne qui s’attife de friperies – "aller au Secour Populaire du centre-ville, c’est trop l’affiche" –, qui mange à crédit par la grâce de "…Aziz, notre fameux épicier de Sidi Mohamed Market, l’épicier le plus radin de la terre…" et qui subit, dans le silence, les railleries des gamines de son âge.
Elle se raconte les rencontres d’avec l’assistante sociale, cet être particulier - "Je la trouve conne et en plus, elle sourit tout le temps pour rien. Même quand c’est pas le moment. Cette meuf, on dirait qu’elle a besoin d’être heureuse à la place des autres" -, pour laquelle elle finira par avoir une vraie tendresse.
L’univers des assistantes sociales est aussi impitoyable pour elles que pour les pauvres âmes qui vivent les brulures de leur dalle, hélas.
(suite sur http://www.loumeto.com/spip.php?article344)
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